Journal d'un fou

Je n'ai sans doute pas à faire une critique, et je ne noterais pas car je n'ai pu lire que la moitié du livre. Je pense reprendre la lecture dans quelques jours et alors peut-être que j'en dirais autre chose, mais je voulais déjà "dire".
Je concède qu'il (ce livre) est bien singulier, et bien écrit, mais il en est devenu trop lourd pour moi (plus de paragraphes, de chapitres auraient été de bonne guise).. Je me permets cependant mes réflexions sur la bonne dose de pages que j'ai lu tout de même :

C'est par le titre que je fus accrochée, et dès les premières lignes séduite par celles-ci marquant par le "Je", la singularité du narrateur avec son ressenti d'être extérieur aux autres dans une sorte d'angoisse et de malaises psychiques épisodiques. Jusqu'ici je me reconnais tout à fait et je me dis : un livre qui va me parler... un livre introspectif, j'aime bien ça!

Mais après, lisant la suite, je me suis dit qu'il ne pouvait plus me parler. Déjà je m'en suis rendue compte quand le personnage se détache des êtres humains pour un focus sur les "objets". Mais ce qui m'a déplu ce sont toutes les théories sur la détresse et la tristesse qui ne vont pas du tout dans le sens de mes propres pensées. J'ai même pu ressentir une certaine agression en lisant la Théorie de la Tristesse du narrateur. Je me suis personnellement sentie trahie (égocentrisme de la lectrice ?) - face à un narrateur (fort égocentrique lui aussi).

Somme toutes, sa théorie de la tristesse se tient parce qu'elle est argumentée dans un long paragraphe en italique bien construit, c'est juste que moi je n'y adhère pas par mon histoire personnelle, et même si nous assistons à de la fiction (cependant introspective du narrateur - pas de l'auteur) je me sens "trahie", que dire...

Là où la vraie tristesse serait le pendant du bonheur (il est bien vrai), la tristesse mélancolique est une latence d'esprit en humeur basse qui PLAÎT au narrateur. Et moi je me bats personnellement contre la complaisance au malheur. Alors là, ce personnage, je n'ai plus pu le flairer... On dirait un pseudo-classicisme de la mélancolie, je dis "pseudo" sans vouloir heurter l'auteur, parce qu'elle n'est pas arrivée au niveau des Classiques.

Le narrateur m'énerve aussi dans son rapport à l'amour, et j'en suis arrivée à lire jusqu'à son deuxième enrôlement dans l'armée où il désir se confronter ici à la mort pour prouver qu'il n'en a pas peur (et qu'il peut vivre en souffrance sans mourir ?). Parce que la mélancolie, c'est la mort de l'âme et cela peut aller très loin, et jouer "ainsi" avec elle en se défiant militairement parce que le suicide du narrateur, est exprimé comme une déconvenue que si le pari est réussi, celui-ci ne pourra pas en être informé par ses lecteurs... (Parce que le narrateur veut être écrivain et publié)...ne fut pour moi que violence.
(mais ça, à voir quand je lirai(s) la suite...).

Pardon Monsieur l'Auteur, on ne peut pas plaire à tout le monde ;-) Au plaisir de découvrir autre chose de vous.