Les Sinclair sont beaux, riches, visiblement soudés & physiquement identifiables : blonds comme les blés, aux yeux bleus, c'est ça leur petit truc à eux.
C'est Cadence qui nous raconte son histoire.
Tous les étés, elle rejoint Beechwood, retrouve ses grands-parents, ses tantes, ses cousins & Gat, le garçon dont elle tombe folle amoureuse. Tous les étés, elle s'amuse sur cette île qui appartient à leur famille, jusqu'à ce que survienne un drame : à 15 ans, Cadence est victime d'un traumatisme crânien duquel découle une amnésie partielle. D'après ses maigres souvenirs, elle s'est baignée puis cognée contre un rocher ; mais quelles sont les limites de sa mémoire ? Naturellement, elle interroge sa mère, ses cousins, mais ceux-ci restent muets & refusent visiblement de lui dire clairement ce qui s'est passé, mettant en avant l'avis médical selon lequel il serait mieux qu'elle se souvienne d'elle-même.
Cadence a 17 ans lorsqu'elle retourne à Beechwood. Peu à peu, les souvenirs reviennent, la chamboulent autant qu'ils m'ont chamboulé. Parce que j'ai essayé en vain de deviner ce qui avait pu se passer ce fameux été : j'étais très loin du compte.
Nous les menteurs, un titre qui n'a jamais aussi bien porté son nom.
Moi qui suis allergique aux mensonges, j'ai été forcée de m'interroger sur leur nécessité parfois, dans le cas d'un traumatisme, dans le cas d'un drame familial. Si la mémoire occulte ces faits, n'est-il pas dangereux de révéler la vérité trop vite ?
Je m'arrête là, par peur d'en révéler un peu trop. Comme beaucoup l'ont dit avant moi, c'est un roman qui reste en mémoire, un roman qui fait réfléchir sur les valeurs familiales, l'héritage, les conflits, les mensonges & manipulations...