Il est bon quelquefois de changer de décor, càd de lieu de vie, et par là –même de vie, même si ce n'est que temporaire. Heu...bon, avons-nous dit ? Peut-être que oui, peut-être que non.
C'est ce qu'ont fait respectivement Philip Swallow et Morris Zapp, deux professeurs de langue et littérature anglaises et américaines, habitant l'un à « Rummidge », ville imaginaire des Midlands, et l'autre sur la côte ouest des USA.
L'échange doit durer 6 mois, et ils partent seuls. Plus de femme, plus d'enfants. Seuls avec leurs rêves et leurs regrets. Seuls face aux tentations. Seuls avec leur caractère modelé par la vie ancienne, face à une nouvelle vie.
Le parallélisme de leur situation est flagrant, et
David Lodge s'est bien amusé : les révoltes estudiantines de la fin des années 60, les épouses et leur envie de s'épanouir ailleurs que dans leurs casseroles, les nouveaux collègues et leurs querelles intestines, tout cela formera un bloc face à ces arrivants, bloc auquel ils devront faire face inévitablement.
J'ai dit que Lodge s'était bien amusé, mais moi, je me suis passablement ennuyée. Oui, j'ai ri quelquefois, j'ai souri à plusieurs reprises, là où l'humour anglais a encore frappé. Mais je m'attendais à m'amuser follement, comme dans «
Thérapie », par exemple.
Lodge, à certains moments, a changé sa narration, et une des parties se transforme en roman épistolaire. C'est cette partie qui m'a vraiment bien plu, car on pouvait deviner derrière les écrits tous les non-dits. Une autre section du livre recense des extraits de journaux. Bof. Une autre encore est écrite sous forme théâtrale. Mieux.
Mais en général, j'ai été assez déçue.
Je n'ai pas envie de m'appesantir davantage sur un roman qui m'a déjà semblé assez lourd.
Et donc je vais m'empresser, après cette lecture, de changer de décor.