Une bonne tranche de plaisir
Voilà un roman qui se lit vite et fait plaisir. L'écriture est très agréable, sans un seul moment d'incompréhension ou d'égarement et avec un vocabulaire qui offre parfois le plaisir de découvrir de nouveaux mots.
Présenté par l'éditeur comme le journal intime d'un malentendant, "
la vie en sourdine" est cependant clairement un roman mais de source autobiographique.
Les problèmes d'ouïe du narrateur me l'ont rendu très sympathique par l'humour qui s'en dégage et les situations qui m'ont parfois semblé familières.
Dès les premiers chapitres du livre, il apparaît que l'étudiante à la thèse sur les lettres de suicidés sera l'élément majeur du roman et l'on pressent les nombreux problèmes à venir. Cependant, celle-ci n'interviendra qu'en pointillés; tout comme le père de l'auteur.
Mais au final, lorsque l'on constate que le roman se termine assez brutalement sur la mort du père, dans un même souffle, on se dit que c'était donc là l'élément principal et que "
la vie en sourdine" n'est peut-être qu'une tranche de vie de
David Lodge. Pas forcément la plus belle ni la plus triste, juste un morceau choisi, livré à la façon d'un journal intime, dans son intention et non dans le style littéraire, et reçu avec beaucoup de plaisir.
Comme le dit l'éditeur : "comique, tragique et merveilleusement autobiographique" (même si le tragique reste assez supportable).