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La vie en sourdine de David LODGE, au titre original Deaf sentence a un titre équivoque en anglais puisque sentence recouvre deux sens : phrase pour l'un et sentence pour l'autre. Or le traducteur a pris le parti de la phrase pour nous proposer ce titre. Cependant, il n'est pas exclu que le destin, avec l'âge, nous condamne à devenir sourd. L'auteur joue vraisemblablement avec les deux sens, car c'est bien de cela dont il est question : la vie d'une personne qui devient malentendant, comme une condamnation à subir. D'ailleurs dans les remerciements, à la fin du roman David Lodge révèle : "La surdité du narrateur et le personnage de son père ont pour origine ma propre expérience..." Il est donc bien frappé par un malencontreux sort dans sa vie. J'avoue avoir découvert cette particularité de l'auteur au terme de ma lecture. Sans cette information, je me suis souvent dit : c'est original et inédit de rendre malentendant Desmond, le personnage principal. Cette situation se prête à de multiples situations dont l'une pas très amusante, une retraite imposée pour un professeur d'université qui n'entend plus son auditoire d'étudiants et encore moins les discussions avec un fond bruyant. On comprend combien la victime le vit comme une injustice, source d'isolement et d'ennui. En revanche, il y a moult mésaventures savoureuses, notamment dans sa relation de couple, qui prêtent à sourire surtout avec le flegme et l'humour britannique. Sur ce thème principal, vient se greffer une belle jeune blonde, étudiante doctorante, qui contribue à enrichir, souvent à compliquer l'existence bien réglée de ce professeur dans sa nouvelle vie et de ce fait agrémenter le roman d'inattendus. Tous ces avatars dans un contexte de personnes cultivées et avec la courtoisie légendaire de nos voisins britanniques, l'humour qui les caractérise dans un style littéraire fluide mais très travaillé, produisent une oeuvre plaisante, divertissante. L'ambition de l'auteur est atteinte et je le remercie de nous avoir fait vivre une part de son intimité. Ce livre peut aussi devenir un manuel riche d'enseignements pour tous ceux dont un proche est atteint d'une difficulté d'audition.
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Le dernier livre lu fut Thérapie que j'avais bien aimé.
Ici, j'ai aimé cette histoire presque jusqu'à la fin (elle traîne trop en longueur la fin).
Il y a trois axes principaux à ce livre : les relations houleuses entre l'universitaire et sa femme, Fred pimentées par l'arrivée d'une jeune thésarde américaine, Alex Loom qui complique quelque peu l'existence du narrateur, la surdité du narrateur, omniprésente qui l'accompagne tout du long et son père qui approche des 90 ans, et perd un peu la mémoire et même a un comportement qui s'approche de ceux atteint par Alzheimer au point que Le Professeur souhaite le placer dans une maison médicalisée près de chez lui. le tout est saupoudré de beaucoup d'humour et cela fait passer le breuvage.
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Voici un roman que j'ai trouvé bien inégal. Notre narrateur est un professeur de linguistique à la retraite, qui aurait pu encore enseigner quelques plaisantes années sur un début de surdité malencontreuse ne l'avait fait choisir la voie de la pré-retraite quatre ans avant, lassé de se taire dans les réunions faute de comprendre les débats et de systématiquement répondre à côté de la plaque à ses étudiants, pour la même raison de fréquence devenues inaudibles à son oreille.
Reconnaissons le: je me suis ennuyée pendant les deux premiers tiers, peut-être même un peu plus. Tellement que j'ai failli lâcher le roman. C'est déjà la deuxième chance que j'offre à David Lodge: "La chute du British Museum " ne m'ayant pas plus convaincue que cela. Certes, les réflexions sur la surdité retenaient l'attention deux minutes, mais pas plus, quand à tout le scénario secondaire autour d'Alex, j'ai surtout trouvé ça racoleur, alors que le thème en lui-même, la manipulation, peut être intéressant.
La dernière partie du livre qui traite de la fin de vie, de la démence sénile, et autres sujets aussi joyeux, après une visite d'un camp de concentration par le narrateur, amorce le plus étrange des virages. Commencer par de l'humour vaguement teinté de noir et prendre un tel virage, on se demande un peu si c'est bien le même livre.
Cette dernière partie est une vraie claque, mais je ne sais si elle sera la même pour tout le monde: les grands vieillards et les difficultés pour les aidants, c'est un thème qui m'a touchée il y a trop peu de temps pour que je sois tout à fait objective.

Un livre étrange, qui ne m'a pas réellement convaincue, beaucoup trop inégal, mais la fin m'a trop marquée pour que je mette moins de trois.
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Un universitaire à la retraite, devenu très dur d'oreille ne se sent pas fini : il pense même un moment aider une jeune étudiante américaine dans sa thèse avant de s'apercevoir, trop tard qu'elle est une escroc. Autour de
l'universitaire la vie continue, son père, tout aussi sourd et invivable qui va mourir, sa femme qui aimerait avoir une vie plus brillante, ses enfants et ceux de sa femme, très famille-famille... Une tranche de vie à la Lodge, sarcasme, tendresse, réalité...
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Ce livre s'apprécie d'autant mieux quand on a atteint soi-même cet âge critique du "Qu'est-ce que tu dis?"Certes, les quiproquos et les malentendus font parfois sourire voire franchement rire.Ce sujet convient très bien à un auteur qui manie merveilleusement l'humour anglais ce qui, bien sûr est ici le cas.Il y a des moments plus noirs surtout vers la fin du récit quand le père de l'auteur, moins sourd que son fils,atteindra les 89 ans pour mourir.
Très bonne traduction d'un livre qui se lit très bien et qui laisse somme toute un bon souvenir.
Lien : http://paul.pommart@sfr.fr
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Le narrateur est un professeur de linguistique à la retraite dans une ville universitaire du Nord de l'Angleterre où David Lodge a l'habitude de situer l'action de ses romans. Ce professeur est atteint de surdité et cela a tendance à lui gâcher sa vie. Un beau jour il fait la connaissance d'une jeune et pimpante américaine qui est venue faire une thèse dans cette université. Les ennuis du narrateur vont s'accumuler... C'est un roman plein d'humour et d'auto-dérision comme tous ceux de la série des "tout petit monde". Il s'y ajoute une certaine mélancolie du fait que la vieillesse et la surdité sont des thèmes omni-présents. Il est toutefois un peu dommage que Lodge n'ait pas donné un peu plus d'ampleur au personnage de la jeune thésarde, qui, à mon avis aurait mérité une place un peu plus grande dans ce roman.
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Je m'attendais à un livre bien plus centré sur la surdité. Bien sûr, les situations difficiles, honteuses ou amusantes qui s'y raccrochent y sont évoquées : les difficultés de la vie au quotidien, à entendre et comprendre, dans sa vie conjugale, sociale et professionnelle (même si le héros est à la retraite, il tourne toujours plus ou moins autour de son univers universitaire).

C'est donc aussi un journal intime évoquant avec amour la vie, l'importance d'apprécier le temps qui passe et les siens. L'auteur nous raconte la vie déclinante de son papa, très touchant évidemment. Bref, j'ai aimé mais je m'attendais à plus de références quant à la surdité.
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La surdité. Voilà un sujet peu commun pour un livre !
Et pourtant, David Lodge nous fait découvrir ce handicap à travers le journal intime de son personnage principal, Desmond. Et même si le fond est triste, car souvent (pas toujours) synonyme de vieillesse, c'est bourré d'humour, de jeux de mots, de situations cocasses. Car comme le dit si bien son auteur, la surdité fait rire.
On suit pas à pas une petite partie de la vie de Desmond, sa vie de couple, sa vie sociale fortement diminuée du fait de sa surdité, ses liens avec ses enfants et son père surtout, qui lui, sombre petit à petit dans la maladie d'Alzheimer.
C'est une belle leçon de vie.
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Lodge n'a rien perdu de sa verve pour imbriquer et développer des histoires avec le ton enlevé et plein d'humour qui est le sien.
La grosse différence avec ses romans (que j'ai à peu près tous lus sauf les tout derniers) est que cette fois la partie personnelle, la surdité et les problèmes avec son père, est complètement autobiographique (il le signale à la fin du livre) et donc que le récit prend une épaisseur beaucoup plus importante.
L'analyse de ce que ressent quelqu'un qui perd peu à peu l'ouïe est poussée à son extrême, les aspects psychologiques sont extrêmement bien décrits ainsi que la solitude et le sentiment de rejet que provoque cette infirmité.
L'auteur ne perd rien de son humour pour en parler mais c'est sous un ton souvent cynique, et le ton oscille sans cesse entre l'humour caustique (le week-end dans le "Center Park" anglais, ainsi que les scènes avec l'étudiante) et l'extrême gravité (son impression d'être "emmuré", mais aussi sa visite à Auschwitz).


J'ai été très agréablement surprise par ce dernier livre de Lodge dont j'avais un peu abandonné les histoires d'universitaires à le libido exacerbée.
Déjà "Thérapie" lui avait permis de faire passer beaucoup d'auto-dérision dans son problème de douleur au genou qui devenait existentielle.
Avec "La vie en sourdine", on entre carrément dans ses pensées les plus secrètes et c'est toujours avec beaucoup de distance (c'est ce qu'on appelle l'humour anglais sans doute...) qu'il nous offre ce récit où l'émotion côtoie la causticité.
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Desmond Bates, professeur de linguistique en fin de carrière, a choisi de quitter son emploi de façon anticipée, en raison d'un problème de surdité qu'il ne parvient pas à compenser totalement, en dépit de prothèses auditives ultra sophistiquées. Marié à une femme plus jeune que lui et très active, Desmond se trouve un peu désoeuvré à la maison, ce qui ne l'empêche pas de garder sa bonne humeur, en raison d'un tempérament optimiste et d'un formidable sens de l'autodérision.
Sa surdité est source de quiproquos bien souvent cocasses, qui parfois l'entraînent dans des aventures inattendues. C'est ainsi que lors d'une exposition artistique, bruyante au point de rendre ses prothèses inefficaces, il se fait embobiner par une jeune femme, Alex Loom, qui souhaite le voir diriger sa thèse de doctorat. Cette Alex va lui en faire voir de toutes les couleurs, tout en mettant un peu de piment dans sa vie. Autre personnage important de ce roman, le père de Desmond, un vieux grincheux sourdingue et misanthrope, qui lui donne du fil à retordre.
Desmond est irrésistible et très attachant, j'ai vraiment passé un excellent moment en sa compagnie. Je n'avais jamais lu David Lodge et j'ai adoré son sens de l'humour. Ce n'est si pas fréquent qu'un livre me fasse rire sur la durée. Mais si "la vie en sourdine" est bourré d'humour, ce n'est pas pour autant un livre léger. Il y a une vraie réflexion autour cette période de la vie qui tourne autour de la soixantaine et qui n'est pas toujours simple à aborder. Santé, sexualité, parents âgés, cessation de l'activité professionnelle, autant de sujets qui préoccupent Desmond et l'obligent à trouver de nouveaux repères.
La version audio est particulièrement réussie et je suis persuadée qu'elle apporte un plus à l'histoire, notamment quand le lecteur prend une voix de vieux grincheux pour imiter le père de Desmond (c'est vraiment très drôle)
J'ai lu que David Lodge souffrait de surdité et qu'il s'était inspiré de ses propres tracas pour décrire ceux de son personnage. Cet aspect du livre est très intéressant et je crois que je porterai désormais un autre regard sur les personnes qui portent des prothèses auditives.
Un très bon livre audio !
Lien : http://www.sylire.com/2015/0..
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