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Un roman convaincant, remplis d'ironie désabusée sans pathos ou excès cependant.
Il y a une certaine légèreté qui se mélange à une gravité certaine .
C'est un roman anglais jusqu'au fin fond du style et de la tonalité générale.
Il y a un humour pince sans rire très british. C'est drôle. c'est grave .c'est drôle mais pas hilarant.
L'auteur aborde des sujets difficiles sur le plan humain et là où il y a du drame je trouve qu'il dédramatise sans édulcorer la gravité, le drame et la peine.
Les personnages sont d'une très solide consistance.
Un excellent roman sur la vie et sur le temps qui passe et qui dédramatise ce qui fait peur en posant l'ordre des choses comme contexte naturel.
Mon premier de l'auteur et il est excellent.
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Ça commence d'une façon hilarante ! Et ça termine d'une façon poignante…

David Lodge est un de mes auteurs favoris, et ce roman a comblé toutes mes attentes : j'ai ri, j'ai opiné, j'ai même été remuée jusqu'au tréfonds.
Car il n'a pas son pareil pour discuter de la vie dans ce qu'elle a de plus quotidien, de plus prosaïque, même, et d'y mêler des événements émouvants, le tout parsemé ici et là de haute voltige intellectuelle. N'oublions pas l'humour et l'auto-dérision, et vous avez le cocktail complet de ce qu'est cet auteur et une idée de ce que j'ai ressenti tout au long de cette lecture : du plaisir intense mâtiné d'émotions vives ou profondes.

L'histoire : Desmond est un professeur de linguistique à la retraite. Il est quasi sourd et ne peut se passer de ses appareils auditifs, sous peine de dire de grosses bêtises et de se faire passer pour un demeuré. L'explication de sa vie quotidienne est désopilante et cocasse, mais en même temps tellement vraie ! Un aveugle, c'est tellement plus tragique qu'un sourd, dit-il. L'aveugle, on le plaint ; le sourd, on s'en moque.
Une pile à plat, un appareil qui tombe, ou tout simplement un brouhaha dans un lieu public, et le voilà tout nu, en butte à des histoires burlesques. C'est ce qui arrive à un vernissage d'exposition, où il est obligé de faire semblant de comprendre une jolie jeune femme lui assénant des propos très sérieux, opinant à tout ce qu'elle dit alors qu'il ne comprend rien…
Cette jeune femme sans-gêne et très spéciale se verra mêlée à sa vie durant plusieurs mois. N'oublions pas que Desmond est marié et heureux dans ce ménage recomposé, avec enfants et beaux-enfants qu'il faut accueillir pour la Noël, sans oublier ce vieux père qui habite Londres et qui veut absolument vivre seul…

Bref, un condensé de vie quotidienne saupoudré d'événements inopinés, tristes ou heureux, le tout enrobé d'un esprit vif et caustique non dénué de naïveté et d'humanité : un régal !
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Quel plaisir de retrouver l'univers de David Lodge ! Nous replongeons dans le milieu universitaire anglais avec délectation pour partager les états d'âme de Desmond, professeur de linguistique fraîchement retraité qui devient peu à peu sourd mais qui n'ose l'avouer…
Cette situation va créer dans son quotidien un certain nombre de quiproquos et de malentendus relatés avec beaucoup d'humour et d'ironie.
Evidemment, lorsqu'on a travaillé toute sa vie sur les mots et leurs sons, la vie peut devenir parfois étrange lorsque leurs différences s'estompent à cause d'un handicap…
Desmond va ainsi se mettre dans une situation particulièrement embarrassante en acceptant par mégarde de diriger la thèse d'une jeune étudiante…

La particularité de ce dernier roman est le parti pris de David Lodge de se mettre en scène lui-même en nous dévoilant les petits soucis de sa vie de tous les jours.
Certaines situations, très cocasses, sont dignes d'un excellent vaudeville tout en restant raffinées et de bon goût.
David Lodge parvient également à dépeindre avec beaucoup de tendresse et de justesse le chamboulement psychologique qu'entraîne le passage du statut d'actif à celui de retraité ainsi que les tracas et les bouleversements de la vieillesse. le récit des péripéties de son vieux papa, par exemple, est touchant sans glisser dans le dramatique grâce à cette faculté de raconter les petites choses de la vie avec cet humour « anglais » très caractéristique : un profond respect des faiblesses d'autrui tout en y ajoutant cette petite pincée caustique et ironique qui permet la distanciation nécessaire.
Son immense culture littéraire, sa maîtrise de la langue et son regard pertinent sur la société en font un écrivain de grande qualité.
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J'ai beaucoup aimé le style littéraire anglais, l'humour "so british" de ce livre.
L'histoire n'est pas rocambolesque, juste très simple: celle d'un professeur universitaire reconnu qui part à la retraite. Cela pourrait être ennuyeux, il n'en est rien.
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Chose rare, les membres du club de lecture auquel je participe se sont répartis à égalité en deux tendances opposées. Une moitié n'a pas du tout aimé le livre de David Lodge La Vie en sourdine (1), certain(e)s ayant même arrêté sa lecture dès le deuxième ou troisième chapitre, le considérant plat, sans intérêt, ou trop focalisé sur un problème de surdité de personnes âgées qui ne les passionnait guère. L'autre moitié, au contraire, a porté un grand intérêt à ce livre, le trouvant profond et plein d'humour, abordant à sa manière des thèmes universels. J'avais pour ma part pris du plaisir à lire ce roman qui m'avait semblé facile d'accès – peut-être trop facile – jusqu'à ce que, trois chapitres avant la fin, n'apparaisse un contenu plus grave, écrit d'une plume fine qui m'avait ému. Je l'avais refermé, pensant vite à autre chose, ce qui n'était pas bon signe pour lui.

Et voilà que la nuit suivant nos fructueux échanges entre lecteurs, le sommeil venait à me manquer, me replongeant dans La Vie en sourdine et y percevant un contenu qui m'avait, jusque-là, échappé. J'en venais à penser que le livre traite de L'IN.COM.MU.NI.CA.BI.LI.TÉ. En soi, rien d'étonnant pour un auteur, doublé d'un personnage principal, ayant été professeur d'université spécialisé en linguistique. Tout dans le livre ramène à des histoires d'incompréhension. Desmond, prof à la retraite, est sourd. Il comprend souvent de travers ce que les gens lui disent. Ses échanges avec sa femme se réduisent comme peau de chagrin. le comportement étrange d'Alex, la jeune étudiante qui devient carrément schizo, trouve une explication logique : son père s'est suicidé, lorsqu'elle avait treize ans, sans un mot pour expliquer son geste, la condamnant à une vie de culpabilité qu'elle tente de surmonter en inventant des histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. le monde dans lequel tous ces gens gravitent est celui de la classe moyenne londonienne, où l'on parle beaucoup pour énoncer des futilités et participer au consumérisme actuel. Un monde vide de sens dans lequel Desmond ne se retrouve pas et dont David Lodge se moque avec un évident plaisir.

Ces situations rappellent la perte d'information en jeu dans toute communication interpersonnelle. le grand écart entre ce que je veux dire et ce que je parviens réellement à formuler, ce que l'autre entend, ce qu'il comprend et ce que, finalement, il en retient. C'est de cette irrémédiable perte dont parle Lodge. Un phénomène accentué par la surdité de Desmond et la maladie d'Alzheimer dont est victime son père. Lodge décrit cependant quelques situations où, miraculeusement, la communication a véritablement lieu. Des échanges d'où les personnages sortent grandis, en phase avec leur humanité. Il y a, d'abord, la conversation entre Desmond et son fils Richard, un grand gaillard fort discret dont nous ne savons à peu près rien. Apprenant que Desmond va partir en voyage en Pologne, il conseille vivement à son père d'aller à Auschwitz « Tu devrais y aller... Tout le monde devrait y aller lorsque l'occasion se présente ». Desmond s'y rend, à contre-coeur, le dernier jour de son voyage. Il parvient à l'entrée du camp juste avant sa fermeture mais on le laisse tout de même entrer. le silence du lieu l'impressionne (il a gardé ses oreillettes branchées) et l'émeut. Il sera incapable de mettre des mots sur son émotion lorsque, après son retour, il voudra en parler à sa femme. Lors du même échange, Desmond demandait à son fils que, durant son absence, il rende visite à son grand-père (le père de Desmond) qui perd la tête mais s'obstine à vouloir vivre seul. Lorsque Richard s'y rend, il découvre le grand-père allongé sur le sol de son logement, victime d'une attaque cérébrale. Richard parvient à appeler les secours et sauve son grand-père, au moins jusqu'au retour de Desmond. Par les demandes échangées entre Desmond et Richard, c'est la lignée entre trois générations qui se perpétue. Une autre occasion de communication vraie se présente lorsque, pour la première fois, Desmond raconte à sa seconde femme comment il a fourni la dose de morphine à sa première épouse, atteinte d'une maladie incurable, pour l'aider à mettre fin à ses douleurs. Pour la première fois du livre, mari et femme se parlent de coeur à coeur.

Le livre se termine sur une séance de lecture sur les lèvres où Desmond retrouve d'autres sourds. Ce cours est devenu le seul lieu où Desmond parvient vraiment à échanger avec d'autres personnes. Il sait qu'il peut être lui-même, car les autres sont comme lui, des malentendants. Je me demande si le Club de lecture ne remplit pas la même fonction que le cours de lecture labiale auquel participe Desmond. A nous, pauvres lecteurs isolés, le club de lecture offre la possibilité de n'être pas condamnés à la solitude, une fois un livre achevé. Comme Desmond dans son cours, j'apprends toujours quelque chose de nouveau au club de lecture. Ma présente insomnie en est l'indéfectible preuve.

(1) Payot & Rivages, 2008
Lien : https://christianlejosne.jim..
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un livre a part,une plongee dans le monde de la surdite et une decouverte de l'univers des personnes atteintes de ce mal.Le recit est joyeux,jamais larmoyant et nous offre une belle description de la vie quotidienne avec ce mal.Un livre reussi a decouvrir d'urgence !
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Un livre impressionnant de maitrise qui démontre tout le talent de ce très grand auteur. David Lodge parvient à entremêler une histoire sentimentale, la confrontation avec la déchéance physique, avec la mort, une réflexion sur la Shoah avec des scènes d'un humour véritablement irrésistible. Qui d'autre serait capable de cela ?
Ce qui est le plus frappant c'est la modestie et le brio avec lequel tout cela est écrit. David Lodge est, comme Kundera si l'on veut, un théoricien du roman mais il ne nous le fait jamais sentir. Et donc on a un immense plaisir de lecture, comparable à celui des meilleurs livres de cet auteur britannique (Thérapie, Hors de l'abri...) et en même temps une réflexion bouleversante sur bien des sujets.
A noter qu'il existe une très belle version audio de cet ouvrage remarquable.
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Un livre audio qui traite de la surdité ... pas banal. David Lodge nous narre dans la vie en sourdine (Deaf Penalty en anglais) les aventures d'un professeur de linguistique anglais obligé de prendre une retraite anticipée pour cause de surdité. Sa deuxième femme plus jeune même une brillante carrière de femme d'affaires et, par désoeuvrement, décide d'aider une jeune et jolie Américaine à rédiger sa thèse de troisième cycle.
L'humour de David Lodge n'est pas sans tendresse pour ses personnages, embringués dans des histoires familiales compliquées et des carrières plus ou moins contrariées.
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Le titre du roman de David Lodge "Deaf Sentence", jeu de mots difficile à traduire, comporte à lui-seul ses deux axes principaux. Cette fois l'auteur nous livre un récit plein d'humour mais aussi de reflexions à caractère tragique. Desmond, le principal protagoniste est sourd, et cet handicap va le conduire vers une retraite anticipée de
sa chaire de linguistique anglaise à l'université. Son épouse, Fred, dirige non sans succès une boutique de décoration avec l'une de ses amies.

Le profil d'Alex Lum fait également partie de l'intrigue. Etudiante américaine fraîchement diplômée, elle rédige une thèse sur l'analyse des notes de suicide à l'université même où précisément Desmond enseignait. Alex est un personnage mystérieux; soit elle est mentalement instable ou alors une manipulatrice expérimentée, donc difficile à cerner ...

Ce qui me gêne dans ce livre c'est que je n'ai aucune sympathie pour son personnage principal. Il mêne une vie bourgeoise et calme, entièrement dévouée à son propre confort spirituel, et à mon avis c'est un sacré égoïste ! Car bien que sa visite à Auschwitz Birkenau lui ait laissé une forte impression elle ne se déroula pas comme prévu.
Dans la dernière partie du roman le père de Desmond décède et une fois encore il est clair que notre professeur malentendant est ravi de la tournure que prennent les événements. Car il aurait eu à s'occuper de lui qui malgré son âge avancé, 89 ans, et n'étant plus autonome, refusait de finir des jours en maison de retraite.

Je suis incapable de compatir avec la suffisance et le rationalisme égocentrique que confère l'auteur à son personnage principal. Y aurait-il une souffrance dissimulée dans son âme meurtrie par les tragédies du passé ? Une forme quelconque de remords ? Hélas, l'objet n'a pas été trouvé. L'existence de Desmond est confortable mais dépourvue de saveur, à l'image de son âme telle une cuisine stérile et bien rangée.
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Un livre sur deux âges de la "vieillesse" : la perte de capacités (auditives pour l'auteur comme pour le narrateur) et le grand âge (à travers le père du narrateur). Un livre également sur les difficultés du couple face à ce vieillissement. Heureusement, l'humour de David Lodge est au rendez-vous pour faire passer la pilule.
Attention, il y a quelques longueurs : j'ai failli lâcher le livre au chapitre 4, lorsque le narrateur va chez son père car tout m'a semblé trop prévisible. Mais je ne regrette pas de m'être accroché.
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