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Roman tragique, quasi autobiographique, non dénué d'humour grinçant sur le vieillissement, la mort et la vie qui continue avec, comme trame du récit, les problèmes de surdité d'un homme âgé. Cet universitaire à la retraite est confronté à la déchéance de son père et à sa propre infirmité.
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Comme toujours j'ai adoré lire cet auteur,
le charme de son écriture subtilement ironique,
son talent pour aborder les sujets graves et douloureux avec exactement ce qu'il faut d'émotion et de simplicité (ici la surdité et les relations avec un père vieillissant).
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J'ai lu ce livre, il y a quelques temps, sur les conseils d'une de mes cousines. Quand je lui racontais mes anecdotes concernant ma surdité (je suis quasi sourde d'une oreille et appareillée), ça lui faisait penser à ce bouquin.
Et en effet, j'ai bien rigolé !!! Je me suis bien reconnue dans certains passages et me suis sentie proche du personnage.
La prothèse auditive en panne de pile au mauvais moment, les discussions dans les lieux bruyants, où on comprend tout de travers et du coup, nos réponses sont à côté de la plaque... le ridicule ne tue pas... Heureusement... Et surtout, l'incompréhension de tes interlocuteurs face à cet handicap. Quand tu demandes de répéter 2 ou 3 fois, ça énerve les gens (?!).
J'ai donc passé un bon moment avec ce roman. Tantôt drôle, tantôt touchant, le personnage de Desmond est attachant. A lire.
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J'ai écouté ce livre par hasard n'ayant jamais rien lu de cet auteur.
J'ai tout de suite été très séduite par la voix du narrateur d'une part, par l'humour de l'auteur d'autre part et enfin par le thème de l'histoire.

Desmond est un ancien professeur de linguistique à la retraite. Il ne sait pas trop comment occuper son temps libre et ce d'autant plus qu'il souffre de surdité et que cela le gêne profondément dans sa vie quotidienne.
Travaillant avec des personnes âgées, j'ai particulièrement apprécié tous les passages relatifs à la surdité de Desmond : son ressenti, la manière dont il doit s'adapter tous les jours, l'impact que cela a sur sa vie de famille, ses relations avec le monde extérieur... Cela me fait et m'aide à réfléchir à ma manière de me comporter avec des personnes souffrant de troubles de l'audition. J'ai apprécié l'humour avec lequel l'auteur évoque la surdité.

Il ne s'agit pas uniquement de surdité dans ce texte. Il y a aussi la thèse d'Alex sur les lettres de suicidés (je l'aurais volontiers claquée celle-là et j'ai été contente que Desmond ne lui cède pas) ; les relations de Desmond et de son père dont la tête commence à partir dans les nuages (l'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre en en même temps les moments où ils ne se supportent plus), la famille de Desmond...

J'ai pris beaucoup de plaisir à écouter cette histoire et cela me donne envie de découvrir d'autres textes de David Lodge.
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Alors voilà un livre que j'ai arrêté après quelques 150 pages... Une écriture dense pour une action quasi nulle (en tous cas pendant les 150 premières pages), beaucoup de descriptions et un ennui qui s'est installé pour moi petit à petit...J'ai, malgré tout, apprécie le propos sur la surdité (d'où le titre), en effet il est intéressant de voir quels tracas les porteurs d'appareils doivent affronter quotidiennement mais au bout de quelques dizaines de pages je pense que le message est passé et je ne me voyait pas continuer encore 300 pages... Alors désolé pour David Lodge mais la vie en sourdine ne restera pas dans mes souvenirs...
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N°583– Juin 2012.
LA VIE EN SOURDINEDavid Lodge – Éditions Rivages.
Traduit de l'anglais par Maurice et Yvonne Couturier.

Desmond Bates est un ancien professeur de linguistique à la retraite dans une petite ville du nord de l'Angleterre. Il est veuf, sexagénaire et remarié avec Winfred dont il est très amoureux. Elle est de quelques années sa cadette mais sa vie mondaine et professionnelle est assez débordante. S'il a choisi une retraite anticipée c'est qu'il a un grave problème d'audition. Il n'est pas complètement sourd, mais plutôt malentendant et se sent maintenant inutile[« Que vais-je faire de moi aujourd'hui ? », question à laquelle il se trouvait confronté chaque matin en se réveillant depuis qu'il était à la retraite »], surtout devant la réussite professionnelle de sa femme. C'est sans doute pour cela qu'il accepte une tournée de conférences en Pologne alors que rien ne le justifie. Comme tous ceux qui souffrent d'un tel désagrément, il est isolé du monde extérieur, malgré les appareils auditifs avec lesquels il semble avoir pas mal de difficultés. Il se réfugie dans la lecture quotidienne du « Guardian » et les visites qu'il fait à son père, seul, vieux et sourd lui aussi. A l'occasion, il ne dédaigne pas un petit verre !
Les activités culturelles de son épouse l'entraînent souvent dans des manifestations où il s'ennuie d'autant plus qu'il entend mal. Dans l'une d'elles, il fait la rencontre d'une jeune étudiante américaine, Alex Loom, qui lui tient un long discours auquel il n'entend goutte, et pour cause! Elle le relance pourtant le lendemain en lui demandant de l'aider dans sa soutenance de thèse... avec pour thème une approche particulière sur le suicide, le lecteur comprendra pourquoi par la suite. le sujet intéresse Bates, mais ce qui le gêne c'est que ce travail se fera dans le dos d'un de ses collègues encore en poste et surtout qu'une relation équivoque commence à se nouer entre la jeune fille un peu fantasque, affabulatrice et aguicheuse et le vieux professeur. Finalement, elle repartira en Amérique sans avoir mené ses recherches universitaires à leur terme. Son départ illustrera une nouvelle fois son côté cynique et manipulateur.

Le récit prend la forme d'un journal intime tenu par Desmond lui-même, donc à la première personne mais, bizarrement, il change et écrit « Je me sens pris par une brusque envie d'écrire à la troisième personne » pourtant il emploie le « je » dans la presque totalité du récit. Ce texte est la narration d'une tranche de vie d'un vieil homme qui s'ennuie dans sa récente retraite et qui collationne ce qui lui arrive, ses réflexions sur la mort, sur l'amour qu'il porte à sa jeune épouse et ses états d'âme sur une passade possible avec Alex.
Au départ je trouvais que la relation du quotidien de Desmond procurait une lecture fastidieuse, notamment ses tribulations avec son appareil auditif, ses fantasmes personnels et sexuels quelque peu échevelés, ses démêlés avec Alex , ses cours de lecture labiale, les difficultés avec son père aussi sourd que lui, veuf et atteint par la maladie d'Alzheimer. Il excelle pourtant dans la description des moindres gestes, des plus petits détails et s'attache son lecteur qui, grâce à son humour subtil, a envie d'en savoir davantage, même si parfois ses digressions prennent une dimension dangereusement universitaire. Il réussit à rire de lui-même, trouvant dans son infirmité matière à plaisanter(«la surdité est comique, la cécité est tragique », « Il y a au moins une chose que nous autres les sourdingues réussissons à faire dans une réception, c'est de déclencher le rire des gens avec nos bourdes, et ils n'ont pas se plaindre de moi en la circonstance »), et ce malgré le fait qu'il associe la surdité à la mort. le titre anglais lui-même [Deaf Sentence] est un jeu sur le mot deaf (surdité) et death (mort). L'hospitalisation de son père consécutive à une attaque et son décès lui rappellent celui de sa propre mère, « organisé » par son entourage.
En fait, Desmond est à a recherche du bonheur qu'il pensait avoir trouvé en épousant Winfred. Mais cette femme plus jeune que lui, se dérobe de plus en plus à ses sollicitudes sexuelles, lui échappe et il note qu'elle se conduit par rapport à lui « comme une étrangère » plus soucieuse de son travail que de son mari... et lui l'attend toute la journée à la maison. Sa visite solitaire au camp d'Auschwitz en est l'allégorie, de même que le plaisir qu'il ressent à rester dans le silence qui le protège des agressions du monde extérieur. Il ne profite même pas de la présence d'Alex qui pourrait représenter pour lui une foucade. C'est tout le problème des hommes qui ont épousé des femme plus jeunes et qui désirent le rester et Desmond se prépare à reproduire l'exemple de son père dont il s'occupe pourtant avec patience. On imagine très bien ce qu'il adviendra de lui dans quelques années et la déréliction qui en résultera.
C'est donc un roman doux-amer que nous livre ici cet auteur à la fois érudit et drôle bien qu'il traite de la maladie, de la vieillesse, de la dégradation physique, de la fin de vie et de la différence grandissante qui existe entre un homme vieillissant et une épouse plus jeune que lui et je ne parle pas de de la valse- hésitation de Desmond face à Alex, ses interrogations, ses craintes pour l'avenir, sa phobie de la mort ...

J'avais lu avec plaisir « Jeux de maux » du même auteur (La Feuille Volante n° 330). Encore une fois, je n'ai pas été déçu, David Lodge est vraiment passionnant.


©Hervé GAUTIER – Juin 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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(J'ai écouté ce livre). C'est le premier livre que j'ai eu plaisir à écouter, la voix est agréable et ne sonne pas faux par moments. On est dans la peau d'un vieil homme qui est sourd. Il a parfois du mal à se faire comprendre, que ce soit avec sa femme, ses anciens collègues ou cette jeune étudiante qui lui parle de sa thèse. Ce livre fait écho avec la vie de l'auteur pour aborder ses problèmes d'ouïe. Il ne fait que narrer les événements du quotidien, ses relations avec femme, père ou la jeune Alex. J'ai retrouvé avec plaisir le style de Lodge, on reste dans la sphère universitaire de Pensées secrètes, une ambiance un brin mélancolique. Vivement le prochain Lodge !
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Une lecture savoureuse ou se côtoient de grandes vérités sur les handicaps reliés à la surdité mêlées à un bel humour. Il y a vraiment beaucoup de détails concernant l'installation de la surdité, son évaluation les moyens compensatoires proposés et leurs limites. A travers tout cela se déroule une tranche de vie, celle d'un homme de 64 ans, malentendant, retraité de l'enseignement universitaire, veuf, remarié, grand-père et dont le vieux père est encore vivant .
Bon, il y a quelques moments un peu longs, principalement ceux où cet ancien professeur de linguistique fait l'analyse de mots où de concepts mais cela n'en demeure pas moins une très bonne lecture.
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David Lodge est un écrivain britannique facétieux qui manie l'humour légendaire de son pays avec brio.
En vieillissant, le voilà devenu sourd. Cependant, il n'a perdu ni son talent, ni son acuité. Au lieu de se lamenter sur son état, il nous conte avec malice ses petites mésaventures de malententdant. Sa verve est intacte et nous le suivons toujours avec un plaisir réjouissant.
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Il est temps de vous parler du livre de poche que j'ai préféré des 5 que j'ai pu dévorer pendant mes pauses estivales.

Ce roman , il est pas vraiment tout neuf, puisqu'il a été publié en 2008 aux Editions Rivages, je l'avais depuis super longtemps dans ma bibliothèque( même avant que je blogue).

C'est à ce jour le dernier roman en date de l'excellent auteur britanique David Lodge, dont je n'avais lu pour le moment que le non moins excellent "Pensées secrètes", publié quelques années avant celui ci.

Même si je n'ai lu que deux livres de cet auteur, je sais que la vie universitaire tient une place très importante dans toute son oeuvre, puisque Lodge a longtemps été un universitaire très reconnu en Grande Bretagne.

Ici, comme dans plusieurs romans précédents de David Lodge, le monde universitaire est évidemment bien présent puisque le héros de cet histoire, est comme dans tous les romans de l'auteur, très fortement impregné de lui: la narration est organisée, les 9/10èmes du livre, autour du journal intime d'un professeur d'université en linguistique à la retraite, un certain Desmond Bates qui possède une caractéristique que possède également David Lodge: il est affreusement sourd.

Ce professeur à la retraite doit donc composer avec cette surdité qui le handicape énormément dans la vie de tous les jours, et qui peut l'amener dans des situations parfois tragi comiques. On voit que l'auteur connait intimement ce handicap, car jamais on n'a aussi bien retranscrit les aléas de ce handicap, avec sincérité, mais toujours avec cet humour anglais que j'affectionne tant et tant. Ce handicap dont souffrait mon grand père paternel, celui qui crée un mur de verre entre vous et les autres jusqu'à provoquer un repli terrible. Rien que pour cela, ce livre fut une aubaine pour moi.

Mais la vie en sourdine n'est pas qu'une simple chronique sur la surdité vue de l'interieur, tant Lodge aborde d'autres sujets que j'ai trouvé tout aussi passionnants et qui sont ici traités de façon remarquable en acuité et en justesse : parmi ceux ci, on note les relations familiales et conjugales, les troubles de l'âge, et plus particulièrement aussi la gravité de la vieillesse du père qu'il faut accompagner, et bien sur comme toujours, mais il le fait avec une tel bonheur, les arcanes du monde universitaire anglais, avec ses guerres d'égos sur fond de thèses alambiquées.

Car le roman commence lorsque Bates rencontre une jeune étudiante américaine qui lui parlera sans qu'il ne comprenne un traitre mot à la discussion, et lorsque l'objet de sa demande deviendra plus claire, notre héros va se trouver confronter à des situations assez incongrues, mais jamais prévisibles et toujours jouissif.

Dans ce si brillant roman, David Lodge nous raconte avec ce qu'il faut d'humour malicieux et de vraie gravité (avec notamment le récit d'un voyage poignant à Austwitchz), quelques évènements vécus par cet universitaire en l'espace de quelques mois.

On pourrait penser que ces évenements d'un quotidien d'un retraité sont un peu banals, mais Lodge sait mettre la quantité parfaite de dérision, de tendresse et d'originalité pour captiver et rendre ces personnages si attachants et tellements humains.

Cette vie en sourdine est un roman superbemement touchant et terriblement drôle qui m'a totalement convaincu et que j'ai été triste de quitter aussi vite.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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