J'ai enfin trouvé le temps de finir mon billet sur ce beau livre qui m'a permis de retrouver un des personnages préférés de mon enfance.
J'en avais profité pour relire le 1er tome, l'Extravagant Dr Dolittle, ma vieille édition Hachette, un de mes meilleurs souvenirs de lecture jeunesse (qui fera l'objet d'une autre chronique).
Ce brave docteur avait en effet un attrait irrésistible à mes yeux : il savait parler aux animaux !
Mais d'abord, quelques mots sur
Hugh Lofting (1886-1947), sujet britannique qui a voyagé dans de nombreux pays (il était ingénieur) avant de se fixer définitivement aux Etats-Unis. Il racontait que l'idée du Dr Dolittle lui était venue durant la Première Guerre Mondiale qui l'avait profondément affecté, comme tant d'autres soldats. C'est en voyant comment chevaux et mules étaient traités sur le front qu'il eut l'idée d'inventer ce personnage capable de comprendre et de soigner toutes les bêtes. Il a lui-même eu un grand nombre d'animaux de compagnie.
J'ai donc ensuite entamé ces Voyages qui débutent au retour du Dr Dolittle à Pudleby. Finie sa mission pour soigner les singes en Afrique, il se dévoue à sa nouvelle passion : le langage des mollusques ! La nouveauté de cette aventure c'est l'apparition du jeune narateur. Tommy Stubbins, le fils du cordonnier. C'est en soignant un écureuil blessé qu'il fait la connaissance du brave docteur. Aussitôt, il décide de devenir naturaliste lui aussi. Soutenu par le docteur et ses animaux, il apprend peu à peu le langage des bêtes.
On retrouve quelques uns des animaux préférés de Dolittle : la vieille dame perroquet, Polynesia, Jip le chien, Dab-Dab la cane, Chee-Chee le singe...
L'aventure commence réellement lorsque le docteur décide de partir pour l'île des singes-araignées afin d'y retrouver un chamane. Il embarque avec lui Polynésia, Chee-Chee, le jeune Tommy et l'inénarrable prince Bumpo, exilé d'Afrique et étudiant à Oxford !!
Les aventures de la petite troupe sont délicieuses à suivre. le bon docteur s'élève contre les zoos, les corridas, les aquariums, se sort de toutes les situations grâce à un optimisme inébranlable certes, mais aussi grâce à la loyauté de ses amis et l'aide des animaux rencontrés au gré des multiples péripéties.
C'est un récit plein de fantaisie, d'humour, et de tendresse dans lequel
Hugh Lofting fait passer bien des messages. Ils ne devaient pas être si nombreux, les livres de cette époque qui évoquaient le respect envers les animaux et les peuples indigènes, les récits où l'on pointait du doigt, déjà, les conséquences de la destruction de la nature. Et au travers de certains épisodes, l'écrivain en profite pour dénoncer l'injustice (j'ai bien aimé l'épisode avec Luke et le juge) ou évoquer les aspects négatifs du progrès.
Une très belle (re)découverte de l'oeuvre de
Hugh Lofting dans une traduction nouvelle et qui lui rend justice. La maison d'édition Ipagine a de plus réalisé un bel ouvrage, enrichi des magnifiques illustrations d'Alessandra Laneve. La traductrice, Anne Struve-Debeaux a ajouté une préface fort intéressante qui dévoile son intérêt passionné pour l'oeuvre. Une belle initiative qu'il faut encourager, car non seulement Lofting n'est plus traduit en France (du moins jusqu'à ce jour) mais les précédentes traductions jeunesse étaient hélas tronquées, phénomène encore malheureusement trop courant chez nous !
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