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EAN : 9782379411984
180 pages
L'Arbre vengeur (25/08/2022)
3.32/5   22 notes
Résumé :
Quand nous découvrons Geoffroy, le héros de ce roman, il est coincé dans un ascenseur, simple métaphore de l’existence pour cet employé timoré qui échoue superbement à faire son chemin. Doté d’un jumeau à qui tout réussit, il végète dans une entreprise d’emballage dont il va claquer la porte pour se consacrer au tri des pommes. Repéré par une metteuse en scène d’avant-garde qui porte haut l’art du vide, il subit les autres sans cesser de s’interroger, tant sur son a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Geoffroy est commercial dans une société d'emballages mais, alors qu'il vient d'accepter une promotion, il démissionne pour se consacrer au tri des pommes. Parallèlement, sa fiancée Line l'a quitté, et il s'est engagé dans un projet théâtral fumeux intitulé Liberté et encodage. Où ? avec une metteuse en scène aux propos incompréhensibles. ● Geoffroy est perdu dans l'existence : « Foulerai-je un jour la terre d'un pas léger, délesté du fardeau qui m'encombre, et que je peine à définir ? » ● C'est un bien curieux roman qui part dans tous les sens : critique du management contemporain, de la finance, aperçus collapsologiques, critique du théâtre d'avant-garde, des philosophies orientales rattrapées par le New Age, de la psychiatrie/psychothérapie, multiples références et citations du Pavillon des cancéreux de Soljenitsyne… ● A force de courir tous ces lièvres, défaut récurrent des premiers romans que l'éditeur doit en principe corriger, le roman finit par ressembler aux propos de Sophie la metteuse en scène, notamment à la fin. ● Il n'en reste pas moins que certains passage sont savoureux, notamment les dialogues, comme la réinterprétation positive par le psy des lamentations de Geoffroy et la traduction en français des paroles lapidaires prononcées en anglais par le gourou. ● Par exemple :
« — J'ai perdu un emploi respectable
— Vous avez eu l'intelligence de démissionner d'un poste qui ne vous convenait guère.
— J'ai un emploi provisoire d'ouvrier agricole
— Vous découvrez que le travail manuel vous apporte plus de satisfaction qu'un poste de cadre. »

« — Sit.
— S'asseoir en méditation, faire taire le mental, son agitation stérile et ses questions vaines, juste s'asseoir et
— Sit.
— Il s'agit de s'asseoir en posture de méditation, et de tourner son regard non pas vers
— Seek not good. Sit good.
— Juste s'asseoir, sans rien chercher, prendre la posture du Bouddha et »
● Si l'autrice avait eu une une ligne narrative claire et axé tout son récit sur l'humour comme dans ces lignes, le livre aurait pu être formidable.
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Un coup de tonnerre éditorial !
Un premier roman qui dépasse largement ses grands frères !
« Confessions à un ficus » de Catherine Logean est vif, drôle et subtil.
Puissamment intelligent, l'humour au garde à vous, ce roman est une pure délectation !
Sachez que vous ne verrez plus jamais un ficus de la même façon. C'est un protagoniste dans ce livre pétillant que vous le vouliez ou pas.
Geoffroy a un jumeau, Alexandre, son double inversé. « Nos physiques diffèrent, et il en va de même dans tous les domaines depuis toujours. »
Geoffroy est en quelque sorte un anti-héros. Terne et maladroit, lucide et réaliste, il est en quelque sorte à l'instar du Complexe de l'albatros. Il se prend toujours les pieds dans le tapis. Conscient de ses doutes et faiblesses, l'évènementiel est une pancarte accrochée dans son dos. Sa femme le quitte subrepticement. «Il claque la porte » de son entreprise de packaging.
« J'ai sué sang et eau chez New Packaging, mais personne n'a jamais été aussi content que moi que Sophie sans que je comprenne pourquoi. »
Geoffroy change de métier. du tout au tout, le voici pomme parmi les pommes, Pom d'Or pour vous servir !
« Et Martine m'a formé au tri des pommes. »
La trame est virevoltante, maline et intuitive. le récit se situe en Suisse, clin d'oeil quand tu nous tiens ! Les tiroirs s'ouvrent un à un. L'histoire est à double langage et bien au-delà l'idiosyncrasie d'un mal-être mis à mal, en dérision. L'orgueil de ceux qui détiennent les vérités sont ici mis en exergue. Geoffroy va consulter un psychiatre, le docteur Somme. La caricature est à peine voilée, puis-je faire confiance au docteur Somme, à sa supposée sagacité, à la vertu thérapeutique des confessions à un ficus ? Peut-il m'indiquer une issue de secours?Votre enfant intérieur a été insuffisamment nourri. Une robe de chambre à fleurs bleues : c'est mon souvenir le plus ancien . La robe de chambre à fleurs bleues me tend une tartine, et je la laisse tomber, sur la robe de chambre, et elle me gronde, non elle ne me gronde pas, elle s'adresse à elle-même « il est peut jamais rien faire correctement. »
La loi de Murphy !
Le ficus accueille les confidences sans paravent aucun. Les paroles de Geoffroy l'amenuise. le voici, frêle, rabougri, agonisant. La dépression en transmutation ou bien la capacité hors norme de Catherine Logean qui glisse un message subliminal. Ce roman est un cadeau déposé au pied de l'arc-en-ciel. Sociologique, psychologique, sous ses faux-airs de clown rouge, la gravité des cheminements existentialistes. le ficus est une sublime parabole.
Comme le dit si bien Prosper Mérimée « apprendre à toujours se méfier » en l'occurrence, ici, des donneurs de leçons.
A noter un fil rouge d'une profondeur inouïe, une lecture filigrane : le Pavillon des cancéreux d'Alexandre Soljenitsyne.
« Va ! Vis ! »
Va Vis !
Haut les coeurs !
Ce roman thérapeutique, surdoué et vengeur est un éclat de rire en devenir. Bien au-delà des dires de renom, la tragédie humaine. Publié par les majeurs éditions de l'Arbre vengeur.

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Un vrai coup de coeur que ce roman drôle, enlevé, intelligent. Je remercie les bibliothécaires de me l'avoir fait découvrir.

C'est dû, peut-être, à mon côté pascalien mais j'ai un faible pour les antihéros, ces êtres faibles et misérables et avec Geoffroy, je suis servi ! Il en est l'archétype. Petit, terne et ventripotent nous le voyons, d'emblée, coincé dans un ascenseur et coincé, il l'est dans tous les sens du terme. Timoré et perdu dans la vie, il est constamment en proie au doute et à l'inquiétude existentielle. « Je suis nul, sans intérêt, vide » confie-t-il, non à son psy mais au ficus de son psy . Il lui révèle « ses angoisses et ses obstacles intérieurs » et se demande quel est le sens de sa vie. Finalement, cet homme jeune, dont la vie « est faite de déceptions et de contraintes » n'a rien d'exceptionnel : il porte en lui « la forme entière de l'humaine condition » comme disait Montaigne.
Nous avons là un personnage qui a tout pour être traité de façon dramatique et pour inciter le lecteur, à qui parfois il ressemble comme un frère, à s'apitoyer sur son sort.
Mais C . Logean va choisir une autre voie, bien plus difficile, faire rire et non faire pleurer. C'est la gageure que relève l'écrivaine avec brio. Et, du début à la fin, il nous est donné de lire un récit tantôt ironique, tantôt moqueur mais le plus souvent drôle et cocasse.
Pour nous faire rire ou sourire elle emploie essentiellement le procédé du grossissement si courant chez Molière . Ainsi voyons nous défiler, au cours des pages, des personnages caricaturaux , hauts en couleur, censés représenter certains travers de notre époque moderne. C'est le cas de la désopilante Sophie, la metteuse en scène d'avant-garde, de l'ineffable psy, le docteur Somme et son ficus, de Carmen, la bouddhiste zen et new-age et de son maître, l'inénarrable Dagpo Lan – la traduction de ses propos en anglais est d'un comique achevé – de critiques littéraires à la page , de l'ado en mal de repères etc...Bref, toute une galerie de personnages tous plus cocasses les uns que les autres et qui finalement sont très représentatifs du monde dans lequel nous vivons.
Certains pourront s'étonner de la présence récurrente -et déroutante - d'extraits du Pavillon des cancéreux, un livre qui par le ton et la noirceur des thèmes abordés semble bien éloigné des Confessions d'un ficus ...et pourtant. A y regarder de plus près le thème en est sensiblement le même : quel sens donner à sa vie. Geoffroy et les malades en sursis du roman russe se posent la même question existentielle : « Pour quelle raison vit l'homme ? » et C. Logean, avec humour et dôlerie, mêle avec habileté les deux histoires qui paradoxalement ont beaucoup de similitudes : p.e. entre Véra qui, écrasée de solitude, « n'a trouvé personne pour lui montrer comment vivre » et Geoffroy qui, en proie au mal-être et « encombré d'un lourd fardeau », va finir par trouver une échappatoire en essayant « autre chose ». Comme Oleg « malmené et maltraité », qui lui aussi « bute sur un obstacle » il va suivre une autre voie que celle qu'il avait toujours prise, dire enfin non et zut (doux euphémisme!) à tout le monde -surtout aux donneurs de leçons - et partir, partir...vers autre chose. « Va-vis. Va-vis » écrit Soljenitsyne. Beau conseil de vie et de survie.
Et ce fil rouge bien intégré à ce récit savoureux et plein d'humour est une vraie réussite littéraire.

Si chacun de nous pouvait avoir un ficus pour lui confesser ses angoisses et ses inhibitions et le voir dépérir à notre place, rien ne serait tout à fait perdu.
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Un bonheur de lecture. Il n'est pas facile de faire rire avec un livre, et celui-ci est une réussite en la matière.
C'est drôle, bien sûr, mais surtout brillant, puissant, un peu subversif aussi, fin et remarquablement bien écrit.
Pour en finir avec l'absurdité de l'existence et son impossible résolution psychique, l'autrice nous plonge la tête dedans, bien profond, bien comme il faut, et la société dans laquelle nous vivons, qui pousse cette inanité à son paroxysme, est un support parfait à cet exercice exécuté de main de maître.
Jouissif.
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Un héros sans qualité loufoque et looser traverse la vie sans y prendre vraiment part. le monde de l'entreprise, la vie de couple, les nouvelles spiritualités et surtout le discours blablateus en diable de la metteuse en scène de théâtre sont bien campés et drôles. Mais l'ensemble ne tient pas sur la longueur et s'épuise, se répète et finit par lasser. Dommage.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
22 septembre 2022
Le premier roman de Catherine Logean est un bijou de cocasserie.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un Bénédictin n'est pas plus obéissant à la règle de son ordre que je l'ai été à ma direction commerciale.
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Vidéo de Catherine Logean
Le Prix des Lecteurs - Escale du livre a 10 ans !
Pour l'occasion, nous avons interrogé bibliothécaires, éditeurs et lecteurs partenaires. Qui de mieux pour parler d'un projet, que ceux qui permettent son succès ?
La parole est donnée à David Vincent, des éditions de l'Arbre Vengeur, dont le titre "Confessions à un ficus" de Catherine Logean est en lice pour le Prix cette année.
Votes ouverts jusqu'au 20 février 2023 dans les bibliothèques partenaires ou sur : www.escaledulivre.com/qsm_quiz/prix-des-lecteurs-2023
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