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Citations sur Martin Eden (679)

Toute sa vie, il avait été tenaillé par une faim d'amour comme par un besoin organique de son être, mais, endurci par l'habitude de la privation, il avait appris à s'en passer. Il en éprouvait le manque sans le savoir et, lorsqu'il en était temoin, comme maintenant, il s'en émerveillait, le trouvant beau, élevé, splendide.
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L'amour était, à ses yeux, la plus belle chose du monde. C'était L'amour qui avait causé cette révolution en lui, transformant le marin grossier en homme d'étude et en artiste; l'amour était donc pour lui plus grand que le savoir et l'art. Martin avait déjà découvert qu'il surpassait Ruth par les capacités de son esprit, comme il surpassait par les capacités de son esprit ses frères ou son père. En dépit des avantages que lui conférait sa formation universitaire, et malgré son diplôme de licence, elle n'atteignait pas à la puissance intellectuelle de Martin, et cette année passée à se mieux connaître et à se constituer un bagage lui donnait une compréhension du monde, de l'art et de la vie qu'elle n'aurait jamais.
Rien de tout cela, dont il avait conscience, n'affectait son amour pour Ruth, ni l'amour que Ruth lui portait. L'amour était une trop belle et trop noble chose, et Martin un amant trop loyal pour laisser son jugement corrompre ses sentiments. Quel rapport y avait-il entre l'amour et leurs différences de point de vue sur l'art, la manière de se bien conduire, la Révolution française ou le suffrage universel? C'étaient là des opérations mentales, mais l'amour était au-delà de la raison; il etait suprarationnel. Martin ne pouvait rabaisser l'amour, il le vénérait. L'amour habitait les plus hauts sommets, bien au-dessus des plaines de la raison. C'était une condition sublimée de l'existence, le comble de toute vie. Une absolue rareté. Grâce aux philosophes des sciences qu'il affectionnait, il connaissait la signification biologique de l'amour; mais par un raffinement du raisonnement de cette école de pensée, il arriva à la conclusion que l'organisme humain accomplit ses plus hauts desseins dans l'amour, que l'amour ne doit pas être mis en question mais accepté comme la plus belle récompense que la vie puisse offrir. C'est ainsi qu'il considérait l'amant comme un être béni entre tous, et c'etait avec bonheur qu'il imaginait "le fol amant de Dieu" s'élevant au-dessus des réalités terrestres, au-dessus de l'argent et de tout jugement, au-dessus de l'opinion et de l'approbation publiques, s'élevant au-dessus de la vie même, et "mourant sur un baiser".
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La vie volait haut. Sa fièvre ne retombait jamais. Le bonheur de créer, qui était censé n’appartenir qu’aux dieux, était en lui. Et en lui était la vraie vie ; tout le reste, les odeurs de lessive et de légumes pourris, le débraillé de sa sœur et les ricanements de Mr Higginbotham, n’était qu’un rêve. Le monde réel était dans son esprit et les histoires qu’il écrivait en étaient l’expression.
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Les nombreux livres qu'il lisait ne faisaient qu'exacerber son impatience. Chaque page tournée ouvrait un volet de la forteresse du savoir. Sa faim se nourrissait de ses lectures sans jamais le rassasier.
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Puis il eut l'impression de tomber dans un vaste escalier sans fin.
Tout en bas, c'était les ténèbres. Cela il le savait. Il sombrait dans les ténèbres. Et, au moment où il le sut, il cessa de le savoir.
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Autrefois, il s'imaginait naïvement que tout ce qui n'appartenait pas à la classe ouvrière, tous les gens bien mis avaient une intelligence supérieure et le goût de la beauté; la culture et l'élégance lui semblait devoir marcher forcément de pair et il avait commis l'erreur insigne de confondre éducation et intelligence .
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Ce n'est pas dans le succès d'une oeuvre que l'on trouve sa joie, mais dans le fait de l'écrire.
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Elle ne pouvait s’empêcher de comparer les professeurs – délicats, doctes, bien habillés, parlant d’une voix modulée, respirant la culture la plus raffinée – avec cet indescriptible jeune homme, qu’elle aimait pourtant, toujours un peu débraillé, dont les gros muscles révélaient le passé vulgaire et qui s’excitait en parlant, exagérait tout et s’emballait à la moindre contradiction. Et puis eux, au moins, gagnaient largement leur vie, tandis que lui n’était pas capable de gagner un penny. Elle ne jugeait pas les arguments de Martin d’après ses paroles. Elle estimait simplement – inconsciemment, il est vrai – que ses arguments étaient faux. Les professeurs avaient raison, parce qu’ils avaient réussi. Martin avait tort parce qu’il échouait.
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Vous vous tuez à essayer de prostituer la beauté, et c'est tout.
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Mais moi, je suis moi, et je ne subordonnerai pas mon goût au jugement unanime du public. Si je n'aime pas une chose, je ne l'aime pas, voilà tout; et rien au monde ne me fera l'aimer, parce que la grande majorité de mes contemporains l'aime, ou fait semblant de l'aimer. Mes goûts et mes aversions ne suivent pas la mode.
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