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3,52

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand Christian invite Madeline pour un charmant dîner en tête à tête, c'est pour lui annoncer l'attribution d'un logement de fonction, rien moins qu'une maison de 180 m², et ce, rue de Charenton, à deux pas des écoles et de la caserne où Madeline est caporale cheffe sapeur-pompier. C'est la réalisation d'un rêve jusque-là rendu impossible par la réalité du marché parisien.
Christian attend néanmoins le dessert pour lui annoncer qu'il a obtenu le poste de conservateur du cimetière de Bercy et donc, qu'ils seront logés sur place, la maison étant dans le cimetière !
Qu'à cela ne tienne, La famille Mara avec ses trois enfants déménage et vient s'installer dans sa nouvelle demeure au début de l'été 2019, sans aucun regret pour le trois-pièces qu'ils ont quitté.
Et même si la plupart des pièces offrent une vue sur le cimetière et si de nouvelles règles s'imposent aux enfants, comme l'interdiction de faire du vélo et de la trottinette dans les allées ou d'inviter copains et copines pour l'anniversaire même en mettant la musique pas fort, « On ne fait pas n'importe quoi dans un cimetière, c'est un lieu de recueillement », les enfants s'adaptent.
Bien vite, cette maison va prendre une place importante dans le récit et devenir quasiment un personnage à part entière.
Le métier assez atypique des deux parents, l'une sauvant des vies et l'autre veillant les morts, cette ambivalence entre la vie et la mort aura une importance capitale dans la vie familiale.
La responsabilité qu'endosse Madeline en tant que caporale cheffe sapeur-pompier est immense et difficile à gérer avec son quotidien et elle souffre de plus en plus de ne pas être plus présente auprès de ses enfants, d'autant que Christian est moins disponible. Pour lui, passer d'agent d'entretien des espaces verts de la mairie du XIIe à gardien de cimetière, a de quoi le perturber. L'âpreté du métier va réveiller en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture, peinture assez morbide qui le rend de plus en plus instable.
L'équilibre est donc fragile et l'atmosphère de plus en plus tendue. Petit à petit, insidieusement, une menace s'installe dont personne ne mesure l'ampleur. Une atmosphère anxiogène devient de plus en plus prégnante dans cette maison accentuée par le comportement du père complètement transformé. La tension va crescendo jusqu'à un véritable cyclone.
La combinaison de ces métiers singuliers et de ce lieu de vie également hors du commun va donner corps à un roman qui oscille entre le roman noir, le thriller psychologique et le roman fantastique.
De cendres et de larmes est également un roman ancré dans la réalité sociale et politique.
À l'histoire de cette famille, Sophie Loubière vient en effet entrecroiser la présence d'une enfant bosniaque arrachée à sa famille et balancée avec d'autres dans un camp à Paris où leur sont inculquées des techniques en bande pour, dans un premier temps, apprendre à voler.
Par le biais de Madeline et de ses interventions, celle-ci se gardant de ne porter aucun jugement, c'est aussi une véritable immersion dans la vie de familles touchées par la pauvreté, la violence conjugale, un aperçu de la misère sociale et parfois de la complète irresponsabilité de certains adultes. Ce sont aussi tous les risques encourus par ces sauveteurs au courage sans faille que l'auteure met magnifiquement en relief, rappelant dès le premier chapitre l'énergie et l'ardeur dont ils ont fait preuve lors de l'incendie de Notre Dame, au risque d'y laisser leur peau.
C'est aussi le ras-le-bol ressenti par les pompiers qui en ont marre de se faire caillasser ou d'être reçus avec le fusil rappelé avec cette manifestation à laquelle participe Madeline et qui se termine par le lancement de grenades lacrymogènes par la gendarmerie mobile puis par deux lances qui balayent les manifestants de leur flot, manière la plus déshonorante et avilissante qu'il soit pour un soldat du feu !
Psychologie avec des personnages auxquels le lecteur s'attache rapidement, mais aussi philosophie sur notre rapport à la mort, thème fondamental de l'histoire sont les principaux vecteurs de ce roman que j'ai bien apprécié même si je l'ai parfois trouvé un peu lugubre. Par chance, la lumière est au bout du tunnel.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Vu le nombre élevé de critiques je ferai court.

Madeline Mara, caporal cheffe- sapeur pompier de Paris, assurait régulièrement vingt- quatre heures de présence les jours d'astreintes, son métier était de sauver les gens—— Faire face à des situations difficiles —- déposer des gens démunis , traumatisés: violences conjugales ou graves dépressions ——- à la porte des hôpitaux sans savoir ce qu'il leur arrivait par la suite .
Christian, son mari avait pour mission de lui faciliter la vie , il alignait ses RT T de jardinier aux espaces verts , afin de faire de ces journées sans maman des moments de plaisir qui chasseraient de la tête de leurs trois enfants Michael ,Eliot et Anna, l'anxiété engendrée par le métier de Madeleine , à très haut risque …

Cette famille rêve depuis longtemps d'un appartement plus grand : un rêve impossible dans la région parisienne ….
Lorsque le poste de conservateur au cimetière de Bercy se présente pour Christian , avec un pavillon de 180 m2 la famille Mara s'y installe sans hésiter .

Peu à peu les enfants acceptent , pendant que Madeline enchaîne les gardes pour sauver les vivants , Christian se met à veiller les morts ..
La lourdeur et l'âpreté de ce nouveau métier réveille en Christian le besoin impérieux d'extérioriser ses émotions , ses peurs diffuses par la peinture et quelle peinture !
Il qualifiait ses toiles d''«  OeUVRES ORGANIQUES ÉPHÉMÈRES » .
Tout ça lui «  hameçonnait » le cerveau ….
Au coeur de ce très fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourd , la maison , humide , détériorée ,,vieille de deux siècles, , endommagée suite à la tempête de 2008, en proie à certaines moisissures , était condamnée à une très lente dégradation ….Elle n'était pas saine ….Elle révélait ses chagrins , cela ne datait pas d'hier, car le cimetière était construit sur d'anciennes carrières situées à une vingtaine de mètres de profondeur d'où un terrain argileux très humide ….
Christian sombre dans un état d'épuisement et d'angoisse , abattu et migraineux , il ne se contrôle plus et ce n'est pas l'ancien gardien qui va le rassurer …

Ce roman noir pétri de tensions sous- jacentes , de menaces , de quotidien pas facile à gérer , nous immerge dans le quotidien de vies de familles touchées par la violence ,la pauvreté , la misère sociale , vu le métier de Madeline , le rapport à la mort ,le vécu de ces pompiers courageux confrontés à une société parfois irresponsable …..
L'atmosphère se dégrade , lentement, insidieusement, un brin de fantastique ,fêlures du passé , hallucinations , expériences paranormales , tension extrême , pimentent le tout .

L'auteure mène ce roman noir à la touche sociale et politique avec un talent indéniable , une plume soignée , mais il ne faut pas trop en dire.

Un excellent récit à la frontière du surnaturel ——-ce qui m'a un peu gênée ——-et du thriller angoissant .
Le final est réussi.
Pas un livre de l'été ….

Ce n'est que mon avis , bien sûr ….
J'ai encore fait trop long ….
J'avais lu en 2014 avec grand plaisir «  L'enfant aux cailloux » …
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Sophie Loubière, membre des Louves du Polar, décortique les rapports humains avec minutie et brio. Dans ses bouquins, elle choisit d'écrire sur des personnages bien en apparence mais qui présentent des failles et des secrets lourdement enfouis. Sa façon de mettre l'accent sur la psychologie de ses personnages est vraiment intéressante à chaque parution. Dans ce livre de 2021, elle opte pour des professions et un lieu de vie atypiques. L'ambiance anxiogène vous étreindra très rapidement et ne vous lâchera plus.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Sophie Loubière a l'immense qualité et le grand talent de ne jamais proposer le même roman. Autres ambiances, autres rythmes, autres thématiques, mais avec comme point commun une plume soignée au plus près des émotions.

De cendres et de larmes est un roman noir, bien sûr, mais j'aurais vraiment tendance à insister sur le « pas que ». Voilà surtout l'histoire d'une famille, dans laquelle on s'immerge, qui a de quoi attirer un large panel de lecteurs.

Une famille un peu comme les autres. A une différence près, les parents ont des métiers atypiques qui ont une réelle influence sur leur environnement direct. A la différence aussi de l'endroit où ils vivent (et ce n'est pas rien…).

A lire le résumé de la quatrième de couverture, on pourrait croire à un livre d'horreur. On en est bien loin, c'est au contraire un récit tout en nuances d'émotions. La tension en fait partie, l'autrice travaillant particulièrement son ambiance dans la deuxième partie. Cette atmosphère est l'ADN du livre, qui n'est pas du genre à proposer des rebondissements continuels.

Je dois avouer avoir trouvé la première moitié du livre un peu longue à se mettre en place. Un choix dont je ne doute pas qu'il soit clairement assumé par l'écrivaine, qui a pris l'option de raconter le quotidien de cette famille. Durant cette partie du livre, point de suspense, les éléments s'organisent autour du quotidien familial.

Mais, je ne me suis ennuyé à aucun moment, preuve que ce démarrage fonctionne. Et la seconde moitié donne tout son sens au roman, avec davantage d'intensité. Un livre se juge dans son entièreté.

Sophie Loubière montre combien un boulot peut être dévorant et a une influence directe sur le couple. On ne gère pas un rôle de caporale cheffe sapeur-pompier sans enflammer son quotidien (sans mauvais jeu de mot).

Et on ne devient pas gardien de cimetière, en y faisant loger sa famille, sans que ça ne déteigne sur ses proches. Voilà le fait qui va tout chambouler.

Non, nous ne sommes pas chez Stephen King, (même si l'une des thématiques sur les affres de la création artistique n'est pas sans rappeler le Maître). Mais au fil des chapitres, on sent l'angoisse sourdre, imprégner les lieux comme les âmes. Mais toujours au plus près du réalisme et des émotions familiales.

Outre que le livre met en valeur deux métiers singuliers, avec force détails, cette intrigue marque aussi le travail fait sur le deuil.

L'autrice joue de cette ambivalence entre vie et mort, dans un couple où l'un sauve les vies et l'autre veille les morts. Dans ce contexte, la terre est meuble, certains trébuchent au risque d'emporter les autres avec.

Après le prologue très noir, il fallait s'attendre à ce que le récit dérive vers davantage de noirceur à un moment. Rien de surjoué, juste une tension qui devient prégnante. Avant un final réussi, surprenant, bien joué, bien mené.

Sophie Loubière sait développer des personnages qui sonnent vrai, leur insuffler vie, creuser leur psychologie et créer une ambiance. de cendres et de larmes est un roman tout en nuances, humain, jusqu'au bout.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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On aurait pu imaginer en commençant ce roman, nonobstant le prologue, que cette histoire allait concerner une famille comme tant d'autres, des parents avec le fils ainé, un ado , né d'un premier mariage de la mère, un garçon de 10 ans, un peu froussard, et une petite dernière plutôt effrontée .

Mais d'emblée, le lecteur est propulsé au coeur de l'incendie de Notre Dame à la suite de la cheffe sapeur pompier, Madeline , pas ordinaire comme profession pour la Maman .
Pour quitter un appartement trop petit pour la famille , le père accepte de devenir gardien d'un cimetière avec sa maison de fonction , une opportunité pour eux .
Chacun compose à sa façon avec la proximité des tombes et de l'idée de la mort y trouvant même un terrain de jeux ou d'expériences .
En fait, c'est surtout la maison qui se révèle insalubre et inquiétante et qui va entrainer peu à peu la dislocation familiale.

Sophie Loubière explore de nombreux thèmes : la compatibilité entre la passion pour son métier et sa vie familiale, le harcèlement à l'école, la création artistique, les remords et le glissement vers la folie, l'exploitation de jeunes étrangers par des bandes mafieuses , etc ...

Sans doute un peu trop de sujets à la fois pour un roman assez court , qui a un peu de mal à démarrer et qui laisse finalement un certain nombre d'interrogations en suspens .
Mais Sophie Loubière sait créer les ambiances sans verser dans le morbide ou le surnaturel , elle insère à chaque début de chapitre un petit texte explicatif sur les symboles des ornements funéraires et le lecteur chemine gravement avec les personnages dans les allées du cimetière , entre tombes et mausolées en s'inquiétant pour le devenir de cette famille.

Je remercie NetGalley et Fleuve éditions

#Decendresetdelarmes #NetGalleyFrance
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J'avais très envie de découvrir cette auteure et surtout ce roman qui a d'excellentes critiques. Il commence fort, nous suivons Madeline, cheffe pompier lors de l'incendie de Notre Dame. Elle est mariée depuis dix ans à Christian, jardinier municipal, ils ont deux enfants, plus Michael, un adolescent né du premier mariage de Madeline avec un bipolaire. Ils forment une famille très unie et heureuse, leur seul problème est la petite taille de leur appartement, trop exigu pour y vivre à cinq. Christian se voit proposer une promotion avec à la clé une grande maison de fonction, il est prêt à accepter, mais Madeline hésite vraiment. Il faut dire que la demeure sera située dans le cimetière de Bercy dont Christian va devenir le gardien. Finalement il convainc sa femme que la situation sera seulement provisoire, économiser le loyer leur permettra d'acheter leur propre maison plus rapidement.

Elle accepte après quelques hésitations et toute la famille s'installe dans le cimetière en juin 2019. Rapidement la maison semble vivre sa propre vie, avec des craquements, des grincements, des ombres menaçantes. Michael se prend de passion pour le surnaturel, tourne des vidéos dans sa chambre, Eliott, dix ans, se fait harceler à l'école et Anna, cinq ans adopte un vieil ours en peluche trouvé dans la maison et parle avec les morts, quant aux parents, Madeline doit assumer de plus en plus de gardes tandis que Christian se passionne pour la peinture et s'enferme dans son atelier s'éloignant de plus en plus de ses proches. Evidemment le point de basculement sera la nuit d'Halloween.

Si le livre commence fort avec l'incendie de Notre Dame, ça ne dure malheureusement pas. Il est classé comme thriller psychologique, mais il n'y a ni suspense ni sentiment d'angoisse, de plus la mise en place du décor prend une bonne moitié du roman, c'est vraiment très lent, il ne se passe à peu près rien. On frise le surnaturel sans jamais y tomber, ce qui n'est pas un problème. Avec ce cadre, l'auteure aurait pu nous faire frissonner davantage, elle n'en tire pas vraiment profit et son histoire pourrait se dérouler dans n'importe quelle maison, finalement celle-ci n'est pas hantée, juste vieille et insalubre, pleine d'humidité et de moisissure, et cette famille a surtout un problème sanitaire. Les deux parents ont des métiers très inhabituels et c'est finalement une chronique familiale de personnes qui vivent de grosses contraintes professionnelles. La maison délabrée met en évidence les failles de chacun, ce qui fait courir un grand danger aux personnages, danger non pas d'être attaqués par des morts-vivants, mais de voir leurs liens se défaire.

Le métier de pompier est bien décrit avec toutes les contraintes que ça peut représenter pour une femme, qui doit en faire autant, voire plus que les hommes. La charge émotionnelle est encore plus lourde que le travail lui-même, Madeline est très éprouvée par la non reconnaissance, la surcharge de travail et les situations sociales dramatiques dans lesquelles elle intervient, les drames familiaux et autres détresses, ce qui fait le quotidien de nombreux travailleurs sociaux, secouristes ou soignants. On sait bien que cela génère un épuisement qui met à mal les familles, et c'est surtout de cela que souffre celle-ci. Heureusement, Madeline verra le danger assez tôt.

Il y a un peu de suspense à la fin et le final est bien réussi, mais dans l'ensemble, ce livre est assez ennuyant, je n'y ai pas trouvé l'adrénaline que j'attendais. Beaucoup de thèmes sont abordés, des contraintes professionnelles aux jeunes migrants exploités, c'est intéressant, mais traité trop superficiellement. Ce livre n'est pas mauvais, mais sera vite oublié. Par contre j'ai prévu d'en lire un autre de cette auteure très bientôt pour voir si cette impression mitigée disparaît ou non. le style est fluide et agréable.

Un grand merci à Netgalley et Fleuve Editions pour leur confiance.
#Decendresetdelarmes #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Je découvre Sophie LOUBIERE, et je peux dire que les derniers chapitres de ce livre m'ont mise mal à l'aise.
Madeline est Caporal-chef aux Pompiers de Paris, elle a épousé en deuxièmes noces Christian, jardinier, petit fonctionnaire sans ambition. Elle a trois enfants : Michaël, l'aîné, né d'un premier mariage et Eliot et Anna les enfants de son union avec Christian. Ils vivent à l'étroit dans un petit appartement parisien.
Le récit débute par l'incendie de Notre-Dame de Paris, Madeline fait partie des pompiers qui luttent contre ce gigantesque sinistre. Tout au long du roman on vit de temps en temps des interventions de son équipe.
Dans le but de rendre plus agréable la vie de sa famille, Christian accepte un poste de conservateur au cimetière de Bercy. Ils seront logés sur place dans un vaste pavillon, chacun y aura sa chambre. Il veut leur en faire la surprise mais lors de la visite des lieux, le fait de vivre dans un cimetière n'est pas du goût de tous.
Si on peut croire que tout est paisible dans ce lieu particulier, ce n'est pas la réalité. Leur vie tourne vite au vinaigre (je ne voudrais pas dire drame … un peu trop fort) ; je dirais même que ça frise le paranormal ! Et ………non je ne voudrais pas révéler la suite c'est là que ça devient intéressant et passionnant pour le lecteur.
J'ai aimé ce livre, Sophie Loubière, avec une très belle écriture, nous plonge dans un univers particulier qui parfois donne des frissons. Sur fond d'actualité (incendie de Notre-Dame, irrespect des sapeurs-pompiers, gilets jaunes) elle nous fait vivre la vie d'une famille qui, petit à petit, se détruit, des personnages dont la personnalité se transforme. Des devises comme : Peur. Menace. Pluie. Couple. Suicide. Amour. Mort., se répètent plusieurs fois, de même que : Cendres et larmes.
Un bon livre, une belle écriture, de l'actualité, des frissons, font de ce roman un très bon moment de lecture.
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J'avais entendu parler de Sophie Loubière, sans avoir jamais lu un de ses ouvrages. A l'occasion d'une rencontre avec des auteurs de polars, nous avons pu converser quelques minutes. Pas de ses livres, et pour cause, mais plutôt de musique de film, sujet d'intérêt commun. du coup, je l'ai laissée choisir parmi ses romans celui qu'elle me conseillait. Son choix l'a portée sur son dernier livre : de cendres et de larmes.

Difficile de qualifier ce roman : ce n'est pas un policier, plutôt un roman d'ambiance tirant sur le drame. Un récit autour de ce que sont les familles modernes, recomposées, avec des adultes pris par leurs tâches, rêvant de leur home sweet home, des ados auto-centrés, et des jeunes qui grandissent en perdant petit à petit leur confiance absolue dans leurs parents...

Christian, jusqu'alors jardinier, a une excellente nouvelle (pense t-il) pour sa compagne Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier. Fini leur appartement parisien exigu où s'entassent le grand gars d'un premier mariage de Madeline et leurs deux enfants en commun : il a trouvé à les reloger dans une maison de fonction en plein Paris. Comment est-ce possible ? Il a accepté le poste de conservateur d'un cimetière du douzième arrondissement, fonction lui permettant d'occuper une vaste maison dans le cimetière.

Après l'emballement lié aux pièces supplémentaires, à la surface que chacun peut occuper pour préserver son intimité, viennent les contraintes du lieu. La maison est humide et renfermée, un cimetière n'est pas un terrain de jeu pour enfant, le voisinage n'est pas trop gai, et, passé une certaine heure la petite famille est bien seule. Quoique des bruits et les apparitions peuvent laisser croire que cet isolement n'est que relatif...

Ce roman brasse beaucoup de thèmes : le courage des soldats du feu, la place des femmes dans des métiers dits « d'homme », le rapport à la mort dans notre société (reléguée à quelques arpents de terre concédés pour quelques années avant un transfert en fosse commune), le renfermement des ados sur leurs contacts par internet ou téléphones mobile, la méchanceté des enfants entre eux, qui les mènent sans hésitation au harcèlement…

L'écriture est riche et fourmille de références bien ancrées dans notre époque. Un beau roman noir, psychologique, et vraiment humain.
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'aime beaucoup Sophie Loubière. C'est une écrivaine sympathique et souriante dont les livres me plaisent énormément. J'ai donc débuté celui-ci avec un certain plaisir. Mais cette fois-ci, mon ressenti s'avère plutôt mitigé.

Dans « de cendres et de larmes », j'ai retrouvé l'ambiance que sait si bien créer l'autrice. Elle nous entraîne dans un cimetière et nous plonge dans son univers particulier. On hume les odeurs, on matérialise l'obscurité, on entend les sons, on ressent les textures. le lecteur s'imprègne du quotidien de la famille et de son environnement. Les personnages sont toujours aussi fouillés. On découvre leurs tracas intimes, leurs métiers prenants, tout ce qui déborde sur leur vie tranquille.

Cependant, j'ai eu du mal à comprendre les intentions de l'autrice. Plus on avance dans l'aventure plus on découvre les secrets de chacun. Une tension invisible naît petit à petit. A partir de la moitié du livre, je guettais donc un évènement ou un élément qui ferait basculer le scénario, mais il n'est jamais venu.

J'ai conscience que je suis passé un peu à côté du texte, par ma faute. Ma frustration vient du fait que je m'attendais à autre chose. Durant ma lecture, avec l'atmosphère qui s'assombrit et l'apparition de phénomènes presque fantastiques, j'ai très vite imaginé un thriller avec des rebondissements, alors que c'était en fait un roman noir, tout simplement.

Avec du recul, ce roman vaut de toute façon le détour pour la belle plume de Sophie Loubière. Toute la dextérité de son écriture est une nouvelle fois à l'oeuvre dans cette aventure oppressante. Malgré ma légère contrariété, je ressors satisfait de ma lecture. Je continuerai à m'intéresser à ses oeuvres qui ont le mérite de m'étonner à chaque fois. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire. Lire ce livre, sans préjugés !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Dès les premières pages l'ambiance est donnée : noire et dramatique .

On fait la connaissance de cette famille recomposée :
Madeline , caporale-cheffe dans une brigade de sapeurs pompiers de Paris . Une femme forte qui sait diriger ses troupes et garder son sang froid malgré les circonstances . Elle qui côtoie toutes les détresses et toutes les tragédies du monde mais dont les absences à répétition dans la famille vont laisser des traces de plus en plus indélébiles .
Christian Mara , son mari ,chargé de l'entretien des jardins à la Ville de Paris et qui est promu conservateur du cimetière de Bercy dans le XIIème arrondissement avec à la clef une maison attenante en guise de logement de fonction . Après avoir côtoyé les plantes , il va devoir apprendre à côtoyer les morts . Pendant son temps libre il s'adonne à sa passion : la peinture même si elle est un peu particulière ...
Michael , le fils de Madeline qu'elle a eu d'un premier mariage . Comme tout adolescent il a la bougeotte et a envie de tenter des expériences nouvelles ..
Eliot , qui se fait harceler par une bande à l'école mais qui va faire une mystérieuse rencontre qui va bouleverser sa vie …
Anna la cadette , curieuse de tout , sans aucun filtre ni complexe .


Habiter dans un cimetière peut être une expérience hors du commun voire cool pour tout fan de Stephen King mais la nuit , quand des sons inquiétants provenant peut être de sombres caveaux ou de visiteurs indésirables qui viennent vous déranger dans votre sommeil , voire même vous offre chaque soir un ticket gratuit pour le retour des morts vivants , il y a de quoi s'en trouver affecté ou déstabilisé à la longue .
Quand par-dessus le marché , cette charmante maison dans laquelle vous vivez , un peu vieillotte , un peu humide , semble avoir une vie propre avec ses revenants, ses voix venues d'outre-tombe , ses bruits inquiétants , ça devient carrément flippant et ça pourrait même vous rendre dingue à long terme .
Christian et Madeline vont donc devoir sérieusement réagir s'ils ne veulent pas que leur chère famille tombent dans la paranoïa et y laissent leur peau .


Ambiance glaçante garantie avec ce roman qui laisse le temps de nous surprendre . Les pièces du puzzle se mettent tranquillement en place pour un final (d)étonnant . Chaque pièce est un représentant de la famille dont les nerfs sont mis à rude épreuve , avec comme pièces maîtresses le père et la mère qui tentent de sauver les meubles alors que le bateau coule et que la psychose s'installe . le couple soudé du début va peu à peu se désagréger comme leur rationalité alors que de nouveaux personnages vont venir apporter une petite dose malsaine supplémentaire .
L'intrigue pourra sans doute en déconcerter certains mais l'auteure tient le cap d'un roman qui laisse place à de belles émotions grâce à cette famille en plein décomposition mais à laquelle on s'attache pour le meilleur et pour le pire .
Un thriller au scénario original, qui montre que Sophie Loubière a plusieurs cordes à son arc quand il s'agit de faire découvrir à ses lecteurs de nouvelles sensations littéraires .
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