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3,52

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dernier roman de Sophie Loubière, de cendres et de Larmes nous entraine dans les régions inconnues du coeur et de l'âme humaine.
Des personnages atypiques.
Madeline, Caporal Cheffe dans une brigade des pompiers de Paris, côtoie chaque jour le danger lorsqu'elle intervient dans la lutte contre les incendies, dont notamment celui de Notre Dame, mais plus dure est sa confrontation quotidienne avec la misère du monde, familles fracassées au sens propre et au figuré, enfants non désirés abandonnés ou maltraités, couples en déliquescence qui pour ultime preuve d'amour se détestent jusqu'à commettre l'irréparable.
Madeline est une femme forte. Côtoyer ce danger et cette misère, met sa famille à l'abri pense-t-elle. Est-ce bien sûr ?
Mère d'un ado qu'elle a eu avec Eric, un bipolaire dont elle a divorcée, elle est aussi mère de deux enfants plus jeunes, Anna et Eliot dont le père est Christian, un employé de la ville de Paris chargé de l'entretien des Parcs et Jardins, qui se retrouve propulsé Gardien (conservateur dit le titre officiel) du cimetière de Charenton dans le 12ème arrondissement de Paris.
L'occupation gratuite d'une maison immense sise dans l'emprise du cimetière est le principal intérêt du poste que Christian accepte non sans avoir consulté sa famille auparavant. Une visite de la maison permet de mesurer l'enthousiasme de tous ses membres. En effet, qui n'a jamais rêvé d'habiter dans un cimetière…
La famille se retrouve dans la situation des héros de Shining le roman de Stephen King. Il semblerait que la maison du cimetière ait sa propre vie et que ses anciens occupants, notamment ceux qui sont disparus de façon violente, se manifestent.
Dit comme cela la chose parait triviale. Sophie Loubière parvient à renouveler la façon de traiter ce sujet. le couple et ses enfants, autrefois soudés et organisés pour faire face aux absences de Madeline, souvent d'astreinte et parfois sollicité en urgence, connait ses premières avaries. Soit que la maison vive réellement, soit que l'atmosphère du lieu révèle les dimensions cachées de chacun des personnages, la machine familiale jusqu'alors bien huilée, se grippe…
« — Je ne veux pas que tu t'angoisses… On va s'adapter à la situation.
— S'adapter à la situation ? Il faudrait déjà que les plombs arrêtent de sauter dès qu'on branche le grille-pain et que les radiateurs se décident à chauffer ! »
Madeline est partagée maintenant entre ses nouvelles contraintes familiales et son travail qui lui laisse de moins en moins de temps :
« Les sapeurs-pompiers prenaient en charge une épouse au nez brisé couverte d'ecchymoses, ou un nouveau-né dont le comportement évoquait le syndrome du bébé secoué. »
« Car le feu prenait aussi la rue, nourri par la détermination des Gilets jaunes, quadruplant les sorties du FPT1 pour des incendies de barricades. »
« Un chariot brûlé à Pyramides, des palettes incendiées à la ZAC Chalon, un scooter calciné Cité Grise, un Abribus aux vitres éclatées square Contenot, une voiture cramée à Bercy… Et des mortiers lancés sur ses hommes pris pour cible à la Passerelle – la vidéo circulait déjà sur les réseaux sociaux. »
Les enfants sont livrés à eux-mêmes et ne peuvent plus compter sur les parents disponibles qu'ils avaient autrefois :
« Il (Eliot) courait lâchement, sans s'arrêter, avec la crainte de se faire coincer dans les toilettes par Yacine et sa bande, comme le pauvre Yliès, et s'imaginait déjà la tête dans la cuvette, sous les ricanements de ses tortionnaires :
— C'est bon, t'as plus soif, le croque-mort ? »
« — Au fait, Michael, c'est quoi, cette heure de colle sur ton carnet ?
— C'est juste un exo que j'ai oublié de rendre à la prof de SVT. Vous allez pas me soûler avec ça ! »
La petite Anna, la plus fantasque explore le cimetière malgré l'interdiction formelle de son père :
« Anna avala sa salive. Mentir était parfois nécessaire pour protéger ses amis et gagner quelques minutes d'attention.
— Bah, c'est elle.
— Qui ça, « elle » ?
— La petite fille qui habitait ici et qui est morte.
— Anna, mais qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a jamais eu de petite fille dans cette maison. »
Le roman prend son temps pour décoller, bien qu'il ne fasse que 200 pages. La première partie se traîne un peu jusqu'à l'arrivée de nouveaux personnages.
« On les amena dans un camp, à Paris. Dans des cabanes, adossées à un pont sur une voie de chemin de fer désaffectée, harcelées par le vent, là où aucun rêve n'a jamais germé. »
Un roman qui flirte avec le surnaturel sans jamais y tomber vraiment. La fin est inattendue.
J'ai trouvé à ce récit un côté expérimental qui peut parfois dérouter, mais l'envie de lire le récit jusqu'à son épilogue l'emporte.
Sophie Loubière propose de consulter le blog qu'elle a spécialement réalisé pour expliquer ses motivations dans l'écriture de son dernier roman.
Comme toujours, la description des personnages, de leur métier, des situations qu'ils vivent est extrêmement bien documenté et rend le récit crédible et jamais ennuyeux à lire.
Après 5 cartes brûlées et Black Coffee, j'ai trouvé le même plaisir à la lecture de de cendres et de larmes.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Grâce à Fleuve Editions, via net galley, j'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Sophie Loubière en lisant son dernier roman : de cendres et de larmes.
Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien.
Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019.
Peu à peu, les enfants se font au panorama.
Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L'âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture. Au coeur de ce fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourds, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes. Une menace dont personne ne mesure encore l'ampleur.
De cendres et de larmes est un très bon roman noir, qui parle de la famille, de la difficulté d'avoir un métier prenant (sapeur-pompier) et un métier « étrange » (gardien de cimetière).
C'est un roman très axé sur la famille, sur son bien-être, sur comment les choses peuvent déraper rapidement.
Peu à peu, on sent que la menace décrite dans le résumé est là, tapie dans l'ombre. Présente mais on ne sait pas trop ce qu'est cette menace.
J'ai imaginé plusieurs pistes, élaboré plusieurs scénarios dans ma tête et j'avais tout faux :)
L'autrice nous balade au fil des pages, pour un final surprenant, auquel je ne m'attendais pas. Quand à l'épilogue, il clos parfaitement ce roman.
Je trouve difficile de chroniquer de cendres et de larmes car j'ai peur de spoiler sans le vouloir.
J'ai adoré l'histoire, les personnages, le cadre très particulier dans lequel ce roman se déroule en partie (un cimetière et sa maison de gardien).
Bref, tout m'a plu y compris l'écriture de Sophie Loubière. Je suis ravie de ma lecture et je la relirais sans aucune hésitation.
Ma note : cinq étoiles.
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Je ne connaissais pas la plume de Sophie Loubière, j'étais donc curieuse de la découvrir et intriguée par ce couple dont l'un sauve les vivants et l'autre veille les morts.

L'auteure décortique ses personnages, leur donne corps et j'ai aimé Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, son mari Christian, conservateur au cimetière de Bercy. Michael, ado rebelle, né d'un premier mariage, un peu geek qui va se découvrir un talent pour le paranormal. Eliot CM2 harcelé à l'école, un brin froussard et Anna rêveuse mais au caractère affirmé. Sans compter des personnages secondaires qui gravitent autour de cette famille et qui vont apporter leur lot d'interrogation et d'angoisse.

La famille maintient un semblant d'unité malgré un fragile équilibre dû aux métiers bien particuliers des parents. La maison révèle ses fêlures, à l'image de celles de la famille. Lentement. Insidieusement.

Le Cimetière de Bercy théâtre de toutes les peurs et croisement de toutes les angoisses avec la maison de fonction de 180m2 mal entretenue, aux murs qui suintent, aux craquements assourdissants, qui semble avoir absorbé toutes les horreurs passées…

Je dois dire que dès le prologue Sophie Loubière réussi à éveiller mon intérêt, en débutant son intrigue sur l'incendie qui ravage Notre-Dame de Paris en avril 2019 et donne ainsi le ton à une intrigue qui se révélera noire et dramatique. le déménagement semblait idyllique pourtant, on assiste à la lente descente aux enfers d'une famille apparemment unie. Côtoyer les morts, ne va pas être de tout repos.

La tension monte crescendo au point que l'auteure joue avec nos nerfs avec une intrigue sur le fil du rasoir entre fantastique et thriller. Pourtant, il n'y a rien de fantastique dans l'imagination des personnages dont les peurs surgissent au gré des bruits, grattements d'animaux ou intrusions au sein de ce cimetière vecteur des peurs les plus primaires. Ajoutez à cela une maison qui semble prendre vie avec des bruits inquiétants et dont l'humidité suite par tous les pores de ses murs, où le moindre craquement prend aux tripes et fait galoper l'imagination de nos chers personnages.

Cette maison représentant le siège familial révèle peu à peu ses failles, à l'image de cette famille dont les relations se délitent au gré des absences de la mère, héroïne des temps modernes, du mal-être de Christian qui sombre peu à peu dans une mélancolie qui l'entraine aux portes de la folie. Une famille à la dérive dont le sort semble inexorablement la mener vers une fin catastrophique.

L'auteure brouille les pistes en maintenant une tension palpable tout le long du récit, jusqu'au final que l'on croit deviner. Un thriller psychologique qui décortique l'âme humaine et aborde en filigrane des questions de société. A travers le personnage de Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, Sophie Loubière rend un bel hommage aux pompiers et leur dévouement, tout en leur donnant un visage humain, à travers leur famille.

Une excellente lecture teintée d'angoisse, grâce à la plume descriptive, immersive, des personnages attachants, aux fêlures palpables. Une tension oppressante qui maintient le lecteur à la frontière du thriller et du surnaturel grâce à une intrigue qui réveille l'imagination.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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À l'étroit de leur appartement parisien, incapable d'offrir mieux à sa famille, Christian accepte le poste de conservateur au cimetière de Bercy et le pavillon de 180m2 en logement de fonction qui va avec...
Madeline, cheffe sapeur-pompier, va tenter de l'accompagner du mieux possible dans ce nouveau job, même s'il est difficile pour elle de pouvoir concilier sa vie professionnelle et privée...
Dans cet endroit assez glauque et insalubre, leurs trois enfants tentent tout de même de vivre normalement, même si les parents semblent être de moins en moins présents pour eux...
Le lieu semblant vouloir faire ressortir la noirceur chez chaque protagoniste, cela donne des situations cauchemardesques et une ambiance terrifiante !!
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A la suite d'une promotion, Madeline, sapeur-pompier et Christian, jardinier aux espaces verts de Paris, s'installent dans un logement de fonction avec leurs trois enfants. Un logement des plus attrayants : une maison de 180m² dans laquelle les enfants pourront avoir chacun leur chambre, un atelier pour monsieur et surtout des voisins plutôt calmes : pas de risques d'être dérangé quand on vit dans un cimetière. Si on départ, la nouvelle fonction de Christian a de quoi surprendre, conservateur de cimetière, très vite le regard se porte sur les phénomènes étranges qui entourent la maison et la famille.

Une lecture percutante. Un suspens qui monte crescendo.... et surtout différentes thématiques fortes pour émailler ce roman dans lequel on se laisse très vite embarquer.
Les chapitres sont très courts et la lecture se fait à une vitesse folle. A chaque fois le suspens est amené toute en finesse et laisse présager le pire.

Un vrai coup de coeur. Hâte de découvrir d'autres romans de cette merveilleuse auteur.
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Si je rêvais de passer une nuit dans un cimetière, c'est chose faite avec la lecture nocturne de ce roman : pas de créature sortie d'outre-tombe mais une atmosphère délicieusement oppressante, qui oscille entre conte gothique et drame familial résolument moderne. Un véritable coup de coeur en ce qui me concerne pour cette première lecture de l'auteure.

A l'étroit dans leur appartement parisien, Madeline et Christian rêvent d'offrir à leurs trois enfants un logement plus approprié où chacun aurait son espace, mais les prix du marché de l'immobilier sont pour eux hors de portée. Artiste-peintre à ses heures, Christian vit de petits boulots, mais lorsque l'occasion se présente pour lui d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de taille conséquente, il n'hésite pas et s'y installe avec sa famille au début de l'été 2019. Malgré leurs réticences premières, les enfants s'habituent à ce que leurs fenêtres donnent sur le cimetière voisin. Madeline est caporale cheffe sapeur-pompier, un métier prenant, qui lui permet de sauver « les vivants », tandis que Christian désormais veille les morts. Celui-ci se laisse peu à peu envahir par la solitude imposée par ce métier si particulier: les toiles qu'il peint dans la cave prennent une place de plus en plus importante dans son quotidien. Une menace semble peser sur la famille : vient-elle du cimetière ? de la maison ? Ou des membres de la famille?

Une histoire comme je les aime : on côtoie le surnaturel sans véritablement y être confronté. L'auteure a un talent incroyable pour stimuler notre imagination: imaginez cette famille qui s'installe dans une vieille maison mystérieuse dépendante d'un cimetière parfois bizarrement animé, un père qui perd les pédales façon Jack Torrance, une mère qui a un métier des plus valorisants mais qui est souvent absente et des enfants à l'imagination débordante qui perdent leurs repères… Tous les ingrédients sont réunis pour créer un huis-clos parfaitement anxiogène, on s'attend à ce qu'il se passe certains évènements étranges… Et pourtant l'auteure a un autre talent, celui de nous surprendre, car plus d'une fois on se demande où elle va nous emmener et on est surpris du résultat! Cette façon de faire est parfois déroutante mais surtout séduisante. Clairement, on va là où on ne s'y attend pas!

Les personnages sont atypiques et attachants : Madeline a un métier d'homme, sauve la vie d'autres enfants pendant que les siens sont à la maison, c'est une femme forte mais sensible, qui aura le don grâce à cette sensibilité de sauver sa propre famille du danger qui la guette. Je ne dirai pas la nature de ce danger pour ne pas divulgâcher mais vous serez surpris… Roman ancré dans le réel et l'actualité : l'incendie de Notre-Dame, le mouvement des gilets jaunes, les immigrés clandestins… Et en parallèle cette maison aux allures de manoir hanté en plein Paris, accolée à ce cimetière où un dédale de tombes et chapelles anciennes servent d'abri à ceux qui souhaitent s'y cacher… L'écriture de l'auteure, descriptive et ponctuée d'envolées poétiques est parfaitement adaptée au lieu dépeint. Bref une très belle découverte : j'ai quitté à regret cette histoire envoûtante que je ne suis pas prête d'oublier!

Je remercie les Editions Fleuve ainsi que la plateforme Netgalley pour la lecture de ce roman.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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C'est un thriller pas comme les autres ... angoissant... où le suspens nous tient en haleine jusqu'au bout. On n'en sort pas indemne. Une famille qui semble unie, des parents qui exercent chacun des métiers assez prenants. Un jour une occasion qui semble en or se présente pour cette famille: l'opportunité d'avoir accès à un logement plus grand.. une maison! ... qui se trouve être la maison du gardien de cimetière puisque c'est la nouvelle fonction que va occuper ce père de famille en proie à certains démons intérieurs. On a parfois l'impression d'être plongé dans un roman de science-fiction mais la fin, le dénouement en décidera autrement...
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Bonsoir ce soir je vous parle "DE CENDRES ET DE LARMES" Alors déjà je n'ai pas aimé ce roman je l'ai ADORE dévoré des yeux en une journée. Ce livre relate l'histoire de la famille MaraA la suite d'une promotion Christian le mari obtient le poste de conservateur au cimetière avec le pavillon de fonction. La maison révèle lentement ses secrets , Christian sombre un peu à la façon shining!!!! La famille se desodalirise il y a de quoi. Pour la fin je vous laisse lire ce très bon livre mais ceci n'est que personnel bien sûr
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Depuis que j'ai lu "Cinq cartes brûlées" et "L'enfant aux cailloux", Sophie Loubière est une auteure que je suis avec intérêt. Maintenant que j'ai compris que la classification de thriller ou roman policier était peu adaptée à son oeuvre, je ne cherche plus un rythme endiablé, des rebondissements à chaque page que l'on peut en attendre mais apprécie les ambiances, les atmosphères qu'elle sait installer comme un écrin pour mettre en valeur ses personnages.
Nous voilà en compagnie de la famille recomposée Mara; la mère, Madeline, divorcée d'un mari bipolaire a eu Michaël, 14 ans; elle est sapeur-pompier à Paris; son mari, Christian, travaille à la Ville de Paris comme jardinier; ils ont eu deux enfants, Eliot, 9 ans et Anna, la petite dernière. Suite à mutation de Christian, toute la famille emménage dans la maison de gardien du cimetière de Charenton; seul, Christian est enthousiaste. La maison est vieille, suintant l'humidité, traversée de bruits bizarres.
Petit à petit, le couple, la famille, Christian se délitent, pourrissent de l'intérieur à l'image de la moisissure qui envahit la maison mal entretenue et mal chauffée.
Une atmosphère angoissante, pesante, s'installe d'autant que le prologue, qui nous fait assister au suicide d'un adolescent par arme à feu sans plus d'explications, laisse deviner un drame. le père dépérit, phagocyté par les tableaux qu'il peint et qui le dévorent de l'intérieur. Madeline, quant à elle, n'arrive plus à surmonter les horreurs liées à son métier. Les enfants sont perturbés par le cimetière. La maison est un personnage maléfique à part entière qui semble vouloir du mal à ceux qui vivent en son sein.
Ce roman noir rend un hommage appuyé aux pompiers avec les dangers quotidiens auxquels ils font face, la violence qui les prend pour cible en tant que représentants de l'état, la non-reconnaissance de leur travail dont les conditions se sont considérablement dégradé.
L'art de Sophie Loubière, c'est de semer des indices comme des petits cailloux anodins, insignifiants auxquels le/la lecteur/trice ne prête pas vraiment attention mais qui prennent tout leur sens au fur et à mesure, en s'emboitant parfaitement pour l'épilogue qui nous cueille par surprise.
Son art, c'est aussi de toujours se renouveler tout en gardant quelques constantes qui font sa marque : une atmosphère prenante, des personnages psychologiquement fouillés et l'intrigue centrée sur un personnage de femme qui laisse voir ses faiblesses et ses failles tout en ne baissant pas les bras.
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Cause crise de procrastination, j'ai des chroniques en retard. Alors je me dis que je vais faire une "microchronique". Ça m'aide souvent.
Ce livre, je l'ai vu passer sur de nombreux blogs, j'en avais même cru que les édition Fleuve Noir avaient arrosé la blogosphère. Mais non, en fait. Et j'ai craqué, du coup !
Et la raison pour laquelle je le vois partout, c'est qu'il est franchement excellent. Je mets ici un peu de la présentation éditeur

: "Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts."
On commence en fanfare si j'ose dire, avec une des brigades de pompiers qui sont dans le feu qui a ravagé Notre-Dame. Et on fait connaissance de Madeline, qui passe quasiment toute sa vie au travail, ou à la caserne. Des opérations de toutes sortes, quelquefois des horreurs. Lorsqu'elle rentre chez elle, elle retrouve son mari, ses trois enfants, dans cette petite maison qui a l'air d'un palace au niveau surface habitable, mais qui était restée "dans son jus" depuis plus de dix ans, non habitée. Et si il y a de la place, on découvre qu'on ne peut pas se mettre sur un transat, ni jouer dehors, ni se promener entre les tombes. Les cimetières, c'est du sérieux. Christian, jardinier de formation, s'y trouve fort bien, la petite Anna, enfant éveillée et attentive à tout, aussi, par contre son grand-frère Eliot, lorsqu'arrive le soir, est mort de peur. Il y a des bruits dans sa chambre, la nuit. Quant à l'ainé, qui n'a pas peur, voit la porte de sa chambre s'ouvrir, un livre, toujours le même, tomber d'un étagère... alors il fait des vidéos youtube.
Et Christian, le père, ayant découvert en haut un atelier de peintre, se met à créer. Des tableaux bizarres, utilisant des pigments bizarres. Et Madeline ne se rend compte de rien.J'arrête de raconter pour ne pas spoiler, mais si vous voulez avoir un peu peur, tout en étant attaché à une famille adorable qui vit dans un endroit sinistre au point de se demander si le paranormal existe, allez-y. Je ne connaissais pas Sophie Loubière, mais je vais commander d'autres thrillers d'elle. le suspense est prenant, l'écriture est fluide, et jusqu'à la fin on est sur les dents. le twist final est formidablement bien amené.
Je le conseille !
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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