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sur 3901 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'auteur nous narre les quinze années qu'il a passé dans un petit village de Picardie, coupé du reste du monde, c'est un village ou les hommes deviennent pour la plupart et au mieux des ouvriers, les filles des mères au foyer. Il est très rare que les villageois quittent ce microcosme, la violence y fait rage, tout est violence dans ce récit, que ce soit les relations mari-femme, parents-enfants, entre copains, les différences de chacun en l'occurrence ici l'hétérosexualité et l'homosexualité, le racisme, l'alcoolisme…, mais en plus de la violence physique il y a la violence verbale. La misère y est grande, la saleté, la promiscuité, élément important aussi la télévision il y en a dans toutes les pièces, du matin au soir regarder la télévision, c'est être occupé, c'est aussi se forger une opinion qu'à travers ce qui y est dit, le seul champ de vision existant, la seule vérité.
Eddy considère la fuite comme étant la seules solution à ses douleurs s'il veut devenir ce qu'il est, ce n'est pas au sein de sa famille, dans son village qu'il réussira à le faire. Il saisira l'opportunité pour entrer non pas au lycée près de chez lui mais à Amiens, ou il y sera interne. Une nouvelle vie s'ouvre à lui.
L'auteur nous rappelle qu'il existe en France à notre époque une classe sociale dont on ne parle jamais, il nous y fait pénétrer sans pathos. Un témoignage dur, difficile, violent et qui peut déranger.
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Cru, triste, poignant, révoltant, horrible, émouvant, blessant. Confession d'un enfant gay dans une famille du nord, abrutie et vulgaire, pas préparée à affronter la différence, à la comprendre et à l'admettre. Témoignage difficile et trajectoire d'eddy dans un milieu qui le rejette stupidement. Et puis s'appeler Bellegueule, c'est déjà un handicap...
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D'abord merci à Édouard Louis d'avoir eu partagé sa histoire si intime avec nous.
C'est un livre que je conseille fortement à tous les hétérosexuels pour qu'on puisse mieux comprendre tous les souffrances et difficultés que certains homosexuels traversent pendant leurs enfances.

J'ai beaucoup aimé ce livre mais j'avoue que j'étais choquée à apprendre que il y a des villages en France où les gens sont aussi traditionnelles et pauvres, (les hommes "durs", tête de la maison, femmes au foyer qui ont peur de leurs maris, etc) . Je viens d'un pays de l'Europe de l'est où le plupart de gens sont comme ça, surtout dans des villages , je ne pensais pas qu'il y avait autant en France.

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un témoignage poignant d'un jeune qui a du mal à faire accepter son homosexualité ......ce bouquin m'a beaucoup ému ..
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Au départ, je me suis laissée prendre au jeu de ce roman mais très vite j'ai trouvé qu'il sentait un peu trop le règlement de comptes. Puis, les nombreuses répétitions des mêmes scènes, les petites incohérences temporelles ont eu raison de ma compréhension : j'ai terminé ce roman avec un réel soulagement !

Il a pourtant de bons arguments : tout d'abord, le fait de parler sans fard de l'homosexualité durant l'enfance et l'adolescence. C'est un sujet que j'ai assez peu rencontré en littérature, jusqu'à présent.

Ensuite, il traite de la question du harcèlement à l'école, un sujet ô combien d'actualité qui, quant à lui, est un peu plus représenté en littérature, surtout jeunesse.

Enfin, il rappelle qu'encore aujourd'hui, même hors des banlieues, vivent des populations qui survivent avec de très petits moyens et qui, par le confinement, poursuivent inlassablement le même cercle vicieux : déscolarisation, travail lourd et mal payé, pauvreté et alcoolisme, violence, … Même si je pense qu'il a la main leste sur les stéréotypes : je ne pense pas qu'il n'y ait que des alcooliques parmi les ouvriers comme ce roman pourrait le laisser croire.

Donc, comme vous pouvez le lire, les sujets abordés sont intéressants. Ce qui m'a déplu, c'est véritablement la forme utilisée par l'auteur : un ton pédant qui semble prendre ses personnages de haut, des tentatives plus que maladroites d'imiter le discours de ce « petit peuple » qui ne peut qu'être grossier et écorcher systématiquement la grammaire française, l'utilisation de nombreux lieux communs, etc.

Tout cela donne un caractère assez superficiel à ce roman et ne permet véritablement au lecteur de s'attacher à ce narrateur trop prétentieux.
Lien : http://www.maghily.be/2016/0..
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Personnellement je n'ai pas du tout été choquée par cette description de la vie de souffrance d'un gosse dans ce village/microcosme du Nord. Il s'agit ici de Picardie, mais ça aurait pu tout aussi bien être le Nord-Pas-de-Calais. Homosexuel ou pas il y a une situation indéniablement coriace qui est auscultée, décortiquée ici comme une étude ethnographique, même si ça n'en a pas la forme, c'est ce que j'en ai gardé après la lecture. Ça ne m'a pas choqué, mais ça m'a touché, peut-être parce que ça me rappelle les histoires et souvenirs de famille et les apparences trompeuses de la vie ouvrière du nord. Ce livre parle comme un proche qui me raconterait un peu mieux notre passé familial, ou d'un lever d'un pan du rideau de la mémoire collective, celui que mon père a fuit dès le lycée, et dont il ne parle que peu, cette course à l'ascension sociale pour "fuir". Ce long processus qui fait de nous maintenant, mon frère et moi, des gens "favorisés" qui philosophons au dîner (clin d'oeil).

Digression.
Pourtant, et malgré toute cette fuite, ce rejet des racines et ces valeurs acquises de gens aisés, je ne peux m'empêcher de penser que la "fuite" de notre génération sera probablement nécessaire à son tour, car ces valeurs qui paraissent plus honnêtes et tolérantes vis-à-vis d'autrui, sont pour d'autres aspects tout aussi pleines de préjugés, de fermeture d'esprit, bref ne sont finalement pas beaucoup plus sensées.
Fin de digression.

Ce livre est dur, mais il confirme mon sentiment qu'il n'y a pas de prairie plus verte ailleurs, ou alors immanquablement en rejetant les valeurs qui nous font souffrir, qui nous entravent. Certains passages sont entièrement transposables de l'homosexualité à tout autre différence qui n'est pas acceptée par vos pairs. Cela m'a fait du bien de m'en apercevoir à travers ce livre, et de comprendre que la fuite n'est pas un échec, mais une "porte étroite" vers une sortie peut-être avec moins de membres de votre famille, mais plus de membres dans votre tribu avec plus de bonheur personnel à la clé. Merci Edouard Louis, la solution se trouve de l'autre côté!
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Je suis très partagée sur ce livre. D'un côté je le trouve très bien écrit : les deux niveaux de langage renforcent le décalage entre les "rustres" et nous, "les instruits" (car on fait forcément partie des instruits quand on lit ce livre). J'ai beaucoup aimé aussi le fait que pour une fois, on ne fait pas d'angélisme avec les pauvres, et Edouard Louis a voulu montrer que oui, la misère crasse existe, que oui, les gens qui ne reçoivent aucune éducation sont bêtes, méchants, et que non, on n'a pas envie de les rencontrer, de les connaître, de seulement les côtoyer.
Et puis d'un autre côté, j'ai été très mal à l'aise de lire certaines scènes, et ses parents finissent par être attachants, à force d'être stupides et bornés.
Au final, j'ai l'impression que le message, c'est que peut être, nous aussi, les gens éduqués, on peut être stupidement cons quand on veut, et quelque soit le milieu social, personne n'est à l'abri de la méchanceté de son prochain ! Et ça peut pas faire de mal qu'on nous le rappelle, surtout quand tout le long du livre, on n'arrête pas de penser "ces gens, mais quelle horreur !" !
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Ça y est, je le lis enfin le roman qui a fait polémique à sa sortie en janvier de cette année.

Pour moi qui travaille dans un tel milieu, rien de bien nouveau sous le soleil. Juste une peinture juste d'un certain milieu social.

Ce qui m'a en revanche intéressé, c'est ce besoin des hommes de paraître des hommes selon un certain stéréotype. On "casse du pédé" pour mieux oublier que parfois, le corps masculin attire, aussi.

J'ai trouvé en revanche l'auteur un peu léger, sur la fin, à propos des différences de comportement dans les différentes classes sociales. Il ne fait qu'esquisser le sujet. Dommage.

La dernière phrase m'a également laissée dans le doute. le narrateur arrive-t-il vraiment à rire de sa différence ?

L'image que je retiendrai :

Celle de la maison au carreau de la chambre casse, chambre sans Moquette ni tapisserie.

La question que je me pose :

L'auteur n'est pas d'un milieu aisé, et parvient pourtant à intégrer une Grande École grâce au lycée dans lequel il entre, et qui lui permettra d'avoir accès à la culture classique. Au collège, il souffre de harcèlement. Ma question : à quoi sert le collège ?
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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C'est le récit d'une extraction. D'un mal-être profond. le constat d'un total décalage entre la personnalité de l'auteur et son milieu social d'origine, qui alimente un désir lancinant et incoercible de fuite, de s'inventer une autre existence. L'énergie totale déployée pour y parvenir coûte que coûte. Plus qu'un examen d'existence, c'est une véritable radioscopie minutieuse et exigeante de ce qui peut caractériser une personnalité et ce contre quoi elle se heurte, ce qui la favorise et ce qui la pourfend.
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Ce récit autobiographique décrit l'enfance d'Édouard Louis, dans un milieu défavorisé où ne pas ressembler à l'autre est signe de déchéance. On le suit jusqu'à la fin de son adolescence, durant laquelle il découvre son homosexualité, l'homophobie, les violences parentales mais aussi celles des autres élèves et des choses plus joyeuses comme le théâtre, son véritable refuge.

Je n'ai pas vraiment accroché à ce livre. Pourtant, les thématiques abordées me parlent, mais j'ai trouvé le style vide, sans âme, peu profond. À certains moments, je savais que je devais ressentir un malaise, un dérangement à cause de l'injustice de la situation, mais le style ne me faisait tellement pas rentré dans l'histoire qu'il était difficile de ressentir de l'empathie pour le personnage principal. C'est quelque chose de très inhabituel, pour moi qui a l'habitude de finir la plupart de mes livres en pleurant.

Cependant, je ne pourrai pas dire que ce livre est mauvais. Comment dire d'une autobiographie qu'elle est mauvaise, alors même qu'elle ne fais que relater une expérience ? Je pense d'ailleurs que ce témoignage est très important, qu'il permet de mettre en lumière comment on vit son homosexualité à la campagne, dans un milieu homophobes ou avoir des ressources est si compliqué.

C'était donc un témoignage vraiment important, mais malheureusement qui m'a peu touché.
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