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3,72

sur 3898 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sentiment mitigé après ma lecture d'En finir avec Eddy Bellegueule, un livre dont j'attendais probablement trop à force d'en avoir lu des critiques dithyrambiques.

C'est certes un livre fort, très fort, témoignage choc - et manifestement libérateur - de cette enfance terrible et contrariée d'Edouard Louis. Mais j'ai eu souvent une impression de déjà lu, notamment dans le traitement des thématiques de l'homosexualité (la découverte, l'acceptation, le diktat de l'apparence, les tentatives inassouvies pour entrer dans la "norme") et de la fuite, de son village, de sa famille, de son milieu, des ses "bourreaux".

J'ai en revanche apprécié l'écriture d'Edouard Louis, économe, précise, sèche avec parfois quelques relents poétiques.

Et enfin, ma lecture s'est faite alors que l'actualité résonne de la polémique suscitée par l'émission télévisée "Rue des Allocs", tournée à Amiens, là où vécut Eddy Bellegueule. Contrairement à l'émission TV, En finir avec Eddy Bellegueule réussit à évoquer la misère sociale et ses conséquences dans ce coin de Picardie sans jamais être racoleur ni misérabiliste.

Preuve une fois de plus que la force de l'écrit est bien supérieure à celle de l'image !
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Il m'aura fallu un peu de temps pour revenir du choc provoqué en moi par cette lecture inclassable....
Un récit brut qui se lit d'une traite. Impossible de poser ce livre une fois la lecture démarrée même si certains passages crus, violents, impudiques sont insoutenables.
Un texte très percutant sur l'homosexualité, sur la difficulté de se construire avec cette différence dans un milieu hostile, avec un entourage homophobe. Pas de jugement pour autant de l'auteur qui raconte les préjugés, sa famille, les persécutions endurées, la haine infligée au petit garçon puis à l'ado efféminé. C'est un portrait peu flatteur que dresse l'auteur de son entourage homophobe, raciste, vulgaire et de son milieu rural, pauvre, durement touché par la crise, le chômage, l'alcoolisme. C'est ce qui a provoqué le malaise autour de ce récit autobiographique chez les proches de l'auteur. Il est vrai qu'on préférerait croire qu'il a romancé quelque peu les traits de ses proches tant il paraît impensable d'être aussi peu ouvert d'esprit à notre époque.
En bref, c'est violent, percutant, impossible à oublier. A ne pas mettre entre toutes les mains...
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Je ne me souviens pas avoir été autant mal à l'aise à la lecture d'un roman... Certainement parce qu'il se veut autobiographique et qu'il me semble avoir grandit à la fois à la même époque et également dans milieu rural au sein d'une famille ouvrière. A de multiples reprises je me suis interrogée sur l'époque du récit et suis restée incrédule en comprenant que l'on était bien dans les années 1990/2000 et non pas cinquante ans plus tôt.
Je n'avais pas absolument pas conscience qu'à cette époque le langage pouvait être encore comme cela et les mentalités telles quelles sont décrites ( racisme exacerbé, homophobie totalement décomplexée...). J'ai aussi été déstabilisée par un certain nombres d'incohérences dans le récit : l'âge auquel Eddy va en boite de nuit ( 10/11 ans ?), le fait qu'il dise que pour ses deux persécuteurs l'un part en CAP et le second arrête ses études mais que finalement il a peur de les retrouver au Lycée et ensuite que malgré le fait qu'ils soient au Lycée (quelque pages avant il explique pourtant qu'ils n'y sont pas) ils aillent le voir à sa représentation de théâtre ( j'ai peut être mal compris ?).
Voilà pourquoi j'ai eu énormément de mal à "accrocher" il me semble. J'ai personnellement beaucoup de difficultés à entrer dans un livre si le genre n'est pas clairement identifiable ( réalité/fiction ?) et pour moi je n'arrive vraiment, vraiment pas à situer ce récit à l'époque où il se déroule.
Et pour le reste, il y a beaucoup de situations, scènes éprouvantes auxquelles je n'étais absolument pas préparées ( épisode du hangar, la nuit forcée avec l'amie de sa soeur qui est son aînée de 5 ans...) ou plutôt j'étais à mille lieux de penser que le litre traitait aussi cruement de la sexualité enfantine ( pour moi à 10 ans on est encore en enfance). Je ne pensais d'ailleurs pas qu'à 10 ans on pouvait avoir une telle sexualité...
Mais même si j'en sors "dérangée" je pense que quelque part c'est le rôle de la littérature : faire ressentir, interroger ses lecteurs. Sur ce point En finir avec Eddy Bellegueule est une réussite.
Et pour le reste, les critiques sont aussi là pour ça : avertir , éclairer les autres lecteurs ( j'aurai dû en lire quelques unes avant d'entreprendre ma lecture c'est certain) .
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'un challenge
J avais lu qui a tué mon père qui m avait plu davantage.
Cet auteur a succès ne me laisse pas de souvenirs impérissables.
Bien sûr le sujet traité dans ce roman est d'actualité , la réalité de la vie mais je trouve que l'on avance pas dans l'histoire en bref il ne se passe pas grand chose.
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Certains éditeurs ont refusé ce manuscrit pour son absence de crédibilité c'est dire s'il y a un fossé entre le monde parisien et la vie crasse de certains provinciaux car cette vie peu crédible, Edouard Louis l'a vécue.
Eddy - ainsi nommé pour assurer une destinée virile à ce petit garçon dont le patronyme est Bellegueule ; ça ne s'invente pas ! - va voir son existence chavirer dès lors que s'exprime chez lui des caractères attribués aux femmes. Chez les Bellegueule « on a des couilles » même quand on est une femme alors imaginez un fils qui ne revendique pas les siennes et préfère celles des autres ! Si sa famille fait semblant de ne pas voir, ses camarades de classe en revanche vont défouler leur homophobie sur lui, des coups tous les jours, des crachats, des insultes, des humiliations. Eddy finit par flirter, sans désir presque avec dégoût, avec une fille pour avoir enfin la paix qu'il n'aura d'ailleurs pas. Au final, une jeunesse tellement merdique qu'on se demande comment ce jeune homme de 21 ans est devenu si vite une coqueluche germanopratine, un universitaire respecté. J'ai regretté que le récit, très revanchard, ne laisse aucune place à ce qui a aidé Édouard (il a changé son prénom et son nom) à s'en sortir. On reste un enfermé dans la violence familiale, l'alcool, la tante qui s'arrache les dents à la pince quand elle est ivre, la grand-mère qui vit avec ses chiens dans la crasse, le frère qui bat sa femme, le racisme et l'homophobie à tous étages… une sorte de lumpenprolétariat du XXIième siècle. L'aspect sociologique constitue l'intérêt du livre, l'histoire nous happe par sa cruauté pas forcément par les qualités littéraires. La vie d'Eddy et la résilience d'Édouard sont proprement ahurissantes et c'est sans doute ce qui a propulsé le roman à la première place des charts, la force du roman c'est que ce n'est pas une fiction et que l'auteur de 21 ans semble avoir déjà vécu 2 vies.
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J'ai beaucoup vu passer ce livre avant d'enfin m'y plonger. Je l'ai donc acheté sans avoir aucune idée de son contenu, je m'étais imaginée autre chose.
Roman autobiographique, nous suivons l'enfance / adolescence de Eddy Bellegueule, un nom qu'on courait inventé.
Une enfance dans la campagne perdue de Picardie, dans un village où tout le monde se connaît, se croise au bar ou travaille à l'usine. Un monde où il fait mauvais d'être différent, de faire des manières, d'être efféminé.
Édouard nous raconte cette enfance dans un environnement teinté de violence. Une violence diffuse tant à la maison qu'à l'école. Certains passages du livre sont très gênants et on ressort de cette lecture avec de la pitié pour cet enfant mêlée de gêne.
Quelques heures pour finir ce livre. Je m'interroge maintenant sur les autres livres de l'auteur.
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En finir avec "en finir avec Eddy Bellegueule" c'est ce que j'avais de faire en le lisant. du Zola sauce moderne, c'est sinistre et glauque. Si c'est autobiographique, alors quelle jeunesse sinistre. Peu d'espoir, beaucoup de bêtise et d'aveuglement, aucune ouverture d'esprit. L'intérêt est plus dans l'étude sociale que dans le roman et la narration. On ferme le livre avec une sensation désagréable en se disant, pouvu que ce soit juste un roman.
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Critique éclaire:

L'écriture d'Edouard Louis est brillante, presque théâtrale pour décrire un univers brutal et y donner toute sa sensibilité. Un roman choc.

Critique constructive:

J'ai rarement lu de livre à teneur autobiographique qui soit aussi "choc". Pendant toute ma lecture je suis restée avec un goût de souffrance, de désespéré. Eddy Bellegueule a-t-il vraiment eu une enfance aussi "merdique"?

(suite sur le Blog)
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Bouleversant....
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Un roman bien écrit mais difficile. Quelle famille, c'est normal de s'y sentir mal à l'aise. Une bonne analyse de son enfance, une aide probable pour réussir à se construire une autre vie, un travail essentiel pour avancer et oublier les railleries, les méchancetés... En lisant ce livre, n'ayez pas peur du mal être qui va vous envahir et des frissons de dégoût...
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