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3,65

sur 283 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Écrit en 1997, mais publié seulement en 2005 en France, le thème de ce roman est toujours brulant d'actualité et sa relative ancienneté ne doit surtout pas freiner le lecteur potentiel.
Sorte de "1984" version consumériste, une critique de la société de consommation à outrance poussée jusqu'à l'absurde. Une version effrayante, tout en restant accessible, de ce que pourrait devenir très vite l'être humain ; humain incapable de se défaire de ses pulsions de consommation et devenu totalement prisonnier.
Le propos est fort, l'histoire lente mais ludique, l'univers crédible et intemporel, le style à la fois moderne et délicieusement suranné.
Une expérience différente de lecture, qui n'en met pas plein la vue et qui fait réfléchir.
Lovegrove est un réel conteur des temps modernes.
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C'est l'histoire d'un centre commercial où l'on peut se servir dans absolument dans tout ce qu'on veut. On y trouve toutes sortes de merveilles et des tas de personnages étonnants dans un endroit totalement mirobolant où il n'y a qu'un seul problème.
C'est qu'on est dans un livre pour adultes. Donc ça implique que ce n'est pas Willy Wonka qui est aux commandes, mais une bande de jeunes gosses de riches, et donc qui se cachent des non-dits et des envies de fortune de plus en plus grandes. Et aussi que c'est une satire du capitalisme. Et puis, s'il y a tout ce qui peut être commercialisé, ça veut dire qu'il y a aussi... Hum...
De toute façon, ce n'est pas le premier abruti venu qui y rentre, à Days. Non, il faut que l'élite passe la première. On te distribue une carte pour que tu paies avec, pour que tu veuilles en avoir une qui te permette d'acheter davantage, et surtout pour que tu sois fier D'APPARTENIR à ce bon sang de magasin.
Oui. À Days, les clients sont bien plus que de simples clients. Ils sont des rois. Ou des esclaves, on ne sait pas vraiment. Les foules hystériques se ruent vers les promos, perdant leur humanité les cinq minutes que dure l'incroyable réduction au rayon Chaussettes. Il faut que le public soit aveuglé par des flashes. Il faut les posséder complètement, que les moutons hypnotisés crachent jusqu'à leur dernier rond. Days, c'est une spirale vicieuse, c'est une saloperie immonde qui vous suce votre libre-arbitre, mais pour les consommateurs, c'est avant tout le plus grand, le plus beau, le plus incroyable de tous les mégastores. Parce que oui, il y en a d'autres.

Oui mais agencé comme ça, c'est trop facile. Un enfant de cinq ans peut vous le dire que c'est mal, d'être un méchant bourgeois. Seulement, regardez l'hystérie collective lors des grands évènements, les bagarres qu'il a eu pour des pots de Nutella à -70%. L'obsession du pouvoir d'achat qui viennent faire venir et acheter les consommateurs obnubilés par leur portefeuille. Vous seriez dans cette dystopie, vous vous y seriez mis vous aussi. Et un jour sans doute, l'Oeil vous aurait arrêté pour avoir tenté de voler à l'étalage ou pour avoir tabassé gravement quelqu'un d'autre.
D'ailleurs, aucun personnage n'a le monopole de la noirceur. Septimus Days, le premier PDG de Days et le responsable de tout ce bordel ressemble étonnamment à Steve Jobs ou à Mark Zuckerberg : visionnaire, passionnant, obsédé par l'idée que l'humanité puisse atteindre un degré supérieur de puissance et surtout par le nombre 7. Ses six premiers fils ne savent pas comment respecter ses volontés tout en voulant amasser quand même et son septième n'a qu'une envie, c'est de leur prouver qu'il vaut quelque chose. Donald Bloom, agent à l'Oeil, essaye d'être quelqu'un de bien, lui aussi, mais il ne parvient même plus à se reconnaître dans un miroir, ce qui est magnifiquement rendu par une plume experte. Les geeks ne cherchent qu'à avoir la part de rayon qui leur revient, les lettrés doivent tenter d'organiser un attentat dans le magasin pour faire entendre leur voix.
Et puis l'histoire commence.
Endroit : unité de lieu. Un Londres ruiné par ce centre commercial qui fait plus de dix kilomètres. Qui se remet tout juste d'une crise économique monstrueuse mais qui ne fera jamais le poids devant l'hyperlibéralisme.
Durée : unité de temps. Une seule journée où tout est possible.
Intrigues : à foison.
C'est tout ça, "Days". Un suspense fabuleux, des situations hautes en couleur décrites avec ironie, des personnages mauvais qui vont perdre pour certains leurs ambitions, pour d'autres leur vie, pour certains enfin leur âme. Ce qui gâche le livre au final est peut-être le fait d'avoir quelques rebondissements trop rocambolesques dans un livre pourtant crédible. Et la fin, très trash et très noire, qui n'est pas évidente à comprendre du premier coup.
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Days nous montre ce que pourrait devenir la grande distribution Dan un futur plus ou moins proche.

Il est vrai que c'est un peu lent mais en même temps c'est un huit clos, et malgré la lenteur des deux premiers tiers on ne s'ennuie pas, les personnages sont plein de caractère, Lovegrove reussi à nous emporté dans sa vision politiquement incorrecte d'une société de consommation ou tout peut arriver et nous amène à voir le matérialisme d'une manière effrayante.
Un livre qui fait réfléchir !
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Frank souhaite en sortir, Linda rêve d'y entrer.
Pour lui, ce serait la fin d'une vie de "vigile", personnage presque transparent tant il est capable de se fondre dans le décor, il a le pouvoir de se rendre inexistant sous le regard des autres. Pour elle, c'est la promesse de pouvoir dépenser, en s'endettant mais peu importe, pour décorer sa maison.
Et le lieu en question, c'est Days, un gigantesque magasin où l'on trouve, au coeur des ept étages et des multiples rayonnages, tout ce que chacun est susceptible de désirer en matière de marchandise. Un véritable temple de la consommation.
Linda et son mari ont enfin obtenu un précieux sésame, la "silver card" qui va leur ouvrir les portes de cette caverne d'Ali Baba.
Frank lui n'en peut plus de ce travail passé à traquer l'éventuel client qui cherchera à resquiller.
James Lovegrove dans ce livre ne se rapproche de l'anticipation que de façon assez vague tant les choses sont proches de ce que l'on connaît déjà en matière de grandes surfaces.
Tout se passe sur une journée, qui sera en partie catastrophique pour les sept frères Day qui ont hérité de l'entreprise créée par leur père. Tout semble ici être sous la coupe de ce chiffre au combien magique: le sept.
Cet endroit apparaît est finalement bien dérisoire et futile.
James Lovegrove agrémente son roman d'une bonne dose d'humour, mais de celui qui à la fois fait rire jaune et glace le sang.
Rare sont ceux qui n'iraient pas se perdre dans cet antre consumériste...
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Days est le plus beau des gigastore, un paradis (ou pas) de l'acheteur, présidés par les sept frères Days et où tout s'achète, absolument tout!
Dans l'univers qu'esquisse ici James Lovegrove, les gens sont d'ailleurs prêts à économiser pendant des années pour le précieux sésame, une carte d'acheteur dans le magasin de leurs rêves. En suivant quelques personnages au cours d'une journée, le lecteur découvre peu à peu un univers qui se prétend charmant et n'en est que plus glaçant...
Days est une excellente découverte pour lecteurs en mal d'oeuvre à la fois satirique et inquiétante, dans la grande tradition des romans SF/uchroniques qui travestissent, mais si peu, le monde actuel pour mieux nous mettre ses travers et les nôtres juste sous le nez. Je le classerai sans hésitation dans les grands romans d'anticipation tant cette critique du consumérisme constitue une oeuvre à la fois intéressante et agréable à lire.
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A Londres dans un futur pas trop lointain, Days règne en maître sur les consommateurs. Days, c'est le premier gigastore du monde, un immense bâtiment de sept étages, 666 rayons (ça ne s'invente pas !) et plusieurs kilomètres de long et de large. On ne peut y accéder que si on arrive à obtenir une carte de crédit spéciale pour laquelle il faut se saigner les veines financièrement. Et bien sûr, il y en a plusieurs niveaux ! Donc pour les braves gens des classes inférieures qui parviennent à avoir leur première carte Days (comme Linda, l'une des protagonistes principales de l'histoire), c'est un rêve éveillé. Surtout que dans ce temple de la consommation, on y trouve de tout. Tout ce qui peut se vendre est en rayon ! Et lorsqu'il y a des opérations spéciales et des ventes flash, on frôle l'émeute à chaque fois. Par contre le vol à l'étalage est sévèrement réprimé, les gardes (qu'on appelle les Fantômes) étant armés et ayant l'autorisation de tuer le cas échéant. Ce magasin est la propriété des sept fils du fondateur, qui fonctionnent presque comme une secte.
Le roman relate, presque minute par minute, la vie du magasin pendant une journée, à travers un gardien désabusé, une nouvelle cliente lobotomisée par le fait d'avoir enfin sa carte (contrairement à son mari, qui demeure méfiant), deux chefs de rayon voisins en conflit (l'informatique et les livre) et les sept frères propriétaires du gigastore.
Assez original dans sa conception, bien écrit, ce livre est une bonne critique de la société de consommation poussée à l'extrême
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C'est l'histoire du plus grand et du plus beau gigastore du monde. Dans ses quelques 777 boutiques, on y trouve tout ce qu'il est possible d'acheter sur terre: celà va des animaux en voie d'extinction, aux boites d'alumettes de collection, en passant par les instruments de musique du tiers-monde… Seulement l'entrée de ce temple de la consommation n'est réservée qu'à une élite. Des familles économisent pendant des années afin de pouvoir un jour obtenir la carte de crédit les autorisant à venir dilapider en quelques jours des années de restriction.

La suite sur le blog:
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Days , le plus beau , le plus grand , le magasin ou vous trouverez tout et n'importe quoi , mais il vous faudra la carte pour y accéder ...
6 étages ou les clients vont jusqu'au pugilat pour obtenir une bonne affaire . Au 7 ème les grands patrons qui regardent ça en hommes d'affaires ...
Un très bon roman passionnant de bout en bout , qui nous montre un tableau peu reluisant de la société de consommation .
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En quatrième de couverture, Lovegrove se retrouve comparé à Ballard… me voilà bien, je n'ai pas lu ce dernier ! Mais quand celui-ci est décrit comme l'auteur d'une oeuvre « étrange et sophistiquée », je me dis, qu'en effet, il se pourrait qu'il existe un lien entre Ballard et Lovegrove.

Dans ce « gigastore », caricature à peine exagérée de nos grandes surfaces – le seul rayon, parmi ceux qui sont décrits, qui parait manquer dans nos grandes surfaces est le rayon Plaisir… -, tout est possible. Et les « ventes flash » déclenchent de véritables scènes d'émeute. Jusque-là, on est en terrain connu.

Et, en fait, ce qui à la fois provoque une sorte de malaise et, en même temps, de désintérêt, c'est que, même si Days n'existe pas dans la vraie vie, en réalité, ce concept existe, qu'il s'appelle Dubaï, Monaco, Davos…

Franck, dans son incapacité à parler avec les autres, est un peu fatigant… d'autant qu'il lui en fait très peu pour, tout d'un coup, tourner casaque. du coup, quand on prend son personnage du début à la fin du livre, on est assailli par un sentiment du type « tout ça pour ça ».

Linda et Gordon, franchement, font plus mal au coeur qu'autre chose. Avons-nous vraiment besoin de ces deux personnages pour comprendre que la consommation est un piège, dans lequel la plupart des victimes se précipitent de leur propre volonté ?

Les frères Day ont tout de la « pauvre petite fille riche », et, en plus, ils sont représentés de façon tellement caricaturale… La gravure de mode, le leader, le raté / alcoolique…

La seule qui tire un petit peu son épingle du jeu, c'est Madame Shukhov. Elle seule parait un peu sortir des codes classiques du genre.

Là où le pamphlet aurait pu être enlevé, la critique reste au raz des personnages. Il m'a manqué de ce souffle épique, de cette dimension imaginative qui pouvait élever le débat. Mais non… on reste à fleur de pavé…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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Days est un gigastore, le plus grand et peut-être le plus beau du monde où tout ce qui peut s'acheter légalement se vend. Frank est un Fantôme, un vigile silencieux et efficace qui arpente le grand magasin toute la journée pour y débusquer le moindre voleur, aidé en cela par l'Oeil, le dispositif de vidéo-surveillance. Mais à cinquante ans passé, il a décidé aujourd'hui de démissionner pour vivre enfin et ne plus voir son reflet disparaître dans le miroir. Sept frères dirigent le gigantesque centre commercial depuis la mort de leur père Septimus Day, le fondateur. Mais quand le petit dernier complètement saoul, Sonny, envenime plutôt qu'il ne calme une guerre ouverte entre le rayon Livres et le rayon Informatique, l'inaltérable gigastore Days vacille sur ses fondations…
L'histoire se déroule sur une journée et dans un lieu unique mais multiple. Elle fait entrer un couple qui découvre le gigastore et nous le fait découvrir à travers leurs yeux et ceux de Frank. le roman dénonce l'ultra consommation, le fait d'acheter pour acheter sans réel besoin, les offres de promotion à durée limitée qui rendent les clients complètement fous, les dirigeants peu au fait et peu soucieux des conditions de travail de leurs employés… Ecrit en 1997, Days est une critique de la société de consommation un peu datée (il y manque la dimension internet) mais dotée d'une intrigue efficace et plaisante à suivre.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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