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Je sors de la lecture des Croisades vues par les Arabes, étourdi et la tête pleine du bruit des batailles.
Un sacré boulot, qu'a livré Amin Maalouf pour offrir un ouvrage touffu, mais à la fois cohérent et passionnant!
Cette somme, imprimée assez petit tout de même, permet d'acquérir une compréhension et une vue d'ensemble sur les invasions franques.
Le malheur des musulmans, c'est leur perpétuel état de guerre civiles après la mort de leurs dirigeants! La racaille franque, quoique plus barbare et rustique, a pour force le courage, la détermination et la capacité à administrer le terrain conquis... Et la désorganisation de la première croisade a laissé place au rouleau-compresseur des chevaliers aguerris et solidement cuirassés!
Le lecteur subjugué, voit les cités (même celles réputées imprenables) conquises et leurs habitants massacrés avec la bénédiction du pape!
Mais, trop c'est trop, et les musulmans vont finir par mettre la pâtée au Francs et les renvoyer à leurs châteaux-forts... Non sans continuer à se faire des croc-en-jambes entre-eux, même si l'union prévaudra dans la colère face à l'envahisseur.
Pourtant, la victoire des musulmans aura le goût durable de l'amertume et du replis sur soi. le Moyen-Orient en portera , à jamais, les stigmates.
L'apaisement des Francs et une meilleure organisation des instances gouvernementales arabes eussent permis un autre développement plus riche et harmonieux des deux civilisations.
C'est tout à l'honneur et à la rigueur d'Aminn Maalouf, que de reconnaître et constater ces "infirmités" du monde arabe, dont la civilisation et la puissance cédera le leadership à l'occident toujours plus à l'ouest.
Le texte d'Amin Maalouf est suivi, outres des utiles notes de références, d'une encore plus utile chronologie... Celle-ci permet au lecteur de se regrouper et de s'y retrouver après une bouillonnante lecture.
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« Ce livre part d'une idée simple : raconter l'histoire des croisades telles qu'elles ont été vues, vécues et relatées dans l'autre camp, c'est-à-dire du côté arabe. Son contenu repose, à peu près exclusivement, sur les témoignages des historiens et chroniqueurs arabes de l'époque. Ces derniers ne parlent pas de croisades, mais de guerres ou d'invasions franques. » p.5 avant-propos


Qu'est que L Histoire si ce n'est un jeu d'écriture en partie double mais dont contrairement à la comptabilité l'actif et le passif sont tenus séparément par des personnes différentes en des lieux éloignés ? Dès lors très rapidement bien difficilement réconciliables. A jamais ?


C'est pourquoi il y a longtemps que je voulais lire celui-ci confiant en Amin Maalouf dont j'aime par ailleurs l'écriture. Nullement déçu et je salue le très beau travail de cet érudit, son grand attachement aux faits et sa fermeté vis-à-vis des faiblesses des siens, j'en oublierai malheureusement vite les détails aussi intéressants soient-ils. Il m'apparaît une fois de plus que L Histoire des hommes n'est que la confrontation d'egos surdimensionnés liés au désir d'accroissement d'intérêts particuliers au détriment du bien de tous et ce quelques soient les camps et les époques. Chacun sublimant ses hauts faits et masquant ses bassesses, ainsi s'écrit L Histoire s'attachant à magnifier les puissants, oubliant la détresse des peuples.


De cet épisode je retiendrai que toute la région entre Constantinople et le Caire en passant par Jérusalem bien évidemment, mais aussi Bagdad, Beyrouth, Damas, Tripoli, Antioche et plus à l'intérieur des terres Ankara, Mossoul était déjà bien régulièrement à feu et à sang avant l'arrivée de la première croisade constituée d'une troupe déguenillée d'égarés plus ou moins abrutis suivant un illuminé. Il n'aura pas fallu longtemps pour que les choses s'enveniment encore avec l'arrivée de soldats et cavaliers francs. Par d'autres lectures je savais déjà que ces expéditions avaient un premier but : celui d'écarter du pouvoir dans leur propre contrée les vassaux les plus gênants.


Eh bien de l'autre côté j'ai découvert sans grande surprise les mêmes abjections, tout n'était que jeux de pouvoirs, alliances temporaires, traîtrises et retournement à des fins d'intérêt personnel. Pour illustration je retiendrai cette bataille où une armée composée de Francs catholiques, de chrétiens orthodoxes et de musulmans se battit contre une autre armée composée d'autres Francs catholiques, d'autres chrétiens orthodoxes et d'autres musulmans. Ah ! Ah ! Elle est bien bonne et bien exemplative. Moi je me force à retenir de l'Histoire ce qu'elle voudrait passer sous silence. Saladin qui mit à sec les caisses de l'état par son inconséquence dispendieuse. Tout comme Louis XIV à une autre époque. Et pourtant tous deux admirés jusqu'à l'idolâtrie. Mais le petit peuple contemporain pendant tout cela ?


Non seulement L Histoire est un jeu d'écriture mais elle est plus que tout un jeu de dupes : que de morts pour la gloire de si peu ! Il existe en finance et en comptabilité un mot que je voudrais voir prendre sa place dans L Histoire : le « write-off » qui consiste à l'annulation d'une dette ou d'une créance douteuse pour permettre d'aller de l'avant. Que ce concept n'est-il étendu ? Je ne parle même pas de pardon ou de miséricorde juste de l'intérêt des parties en realpolitik et pragmatisme. Oui il m'arrive de rêver en début d'année. Comme tout Européen né après guerre, j'ai une vision fallacieuse de l'Histoire croyant la paix la norme et la guerre l'exception. Ce livre nous rappelle le contraire et nous n'avons du reste qu'à ouvrir nos yeux et nos oreilles.


Face à tous ces tumultes que peuvent trois petites chansons en cadeau pour mes voeux de 2020 ?

https://www.youtube.com/watch?v=VtosoG-Dx1w
https://www.youtube.com/watch?v=m-xRgP3kKlo&list=RD4¤££¤24De Francs31¤££¤&index=4
https://www.youtube.com/watch?v=eJwSZIajEvI
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Comme toujours dans les livres historiques d'Amin Maalouf, cet ouvrage est très bien documenté, relaté et écrit.
D'ailleurs, l'originalité de celui-ci tient surtout au fait que cet évènement majeur pour la compréhension du monde moderne est situé du point de vue des Arabes, c'est-à-dire à l'opposé de celui que nous connaissons mais aussi au fait que les sources (en particulier celles de chroniqueurs de l'époque, ignorés jusqu'à présent) ne sont citées et expliquées qu'à la fin.
Des deux côtés, donc il n'y eu aucune pitié entre assaillants et assaillis. Les croisades sont faites aussi de luttes entre frères, entre tribus, entre clans.
Cependant, cette époque a connu aussi d'assez longues périodes d'alliances, de paix et d'harmonie grâce à l'action de souverains éclairés qui ont laissé des traces dans L Histoire (cf. Aladin), tout autant que les sultans sanguinolents.
Le grand mérite de cet ouvrage est évidemment de présenter un autre point de vue sur les croisades. Dans sa conclusion, l'auteur esquisse un bref parallèle avec la période actuelle dans cette partie du monde, remplie également de bruit, de sang et de fureur.
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Je ne me suis jamais vraiment intéressée à l'histoire des Croisades, mais je suis toujours curieuse de découvrir ce qui se cache derrière certaines versions de l'Histoire (occidentales ou autres). À chaque fois que je découvre une facette de l'histoire qui a été estropiée je me sens toujours révoltée, surtout quand j'ai été assez naïve pour y croire.

Amin Maalouf présente dans ce livre le point de vue de l'autre camp, celui des Arabes. Il a compacté deux cent ans d'histoire en moins de 300 pages, c'est très dense.

À travers l'Histoire, bien des peuples ont commis des atrocités au nom de leur religion. Les croisés ne font pas exception et n'ont pas volé leur nom de « barbares ». Ils sont arrivés et ont massacré tout le monde : soldats, hommes, femmes et enfants. Ils ont piégé des Juifs dans des synagogues pour y mettre le feu et se sont adonnés au cannibalisme.

«Les récits concernant les actes de cannibalisme par les armées franques à Maara en 1098 sont nombreux – et concordants – dans les chroniques franques de l'époque. Jusqu'au XIXe siècle, on les trouve encore détaillés chez les historiens européens. (…) Au XXe siècle, en revanche, ces récits sont généralement occultés. »

Et tout le cela dans quel but ? « Délivrer Jérusalem et les routes qui y mènent, alors occupées par les Turcs seldjoukides, et de rendre ainsi disponible la Terre sainte pour les pèlerinages ? » Mais pas que...

Maalouf raconte les événements les plus marquants. Il présente aussi quelques personnages dignes d'attention comme Yaghi Siyan, Hassan (et ses Assassins), Zinki (ou Zengi), Noureddin (ou Nur ad-Din) ou encore Saladin. J'ai prévu quelques lectures supplémentaires pour aller plus loin (dont le roman de Vladimir Bartol et un documentaire sur Saladin).

Je pense que pour bien comprendre l'Histoire, il est indispensable de « changer de camp » pour remettre les choses en perspective et se faire sa propre opinion. En outre, il est impossible de résoudre les conflits et de parvenir à la paix sans se mettre à la place des autres.



Challenge livre historique 2021
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Comme le titre l'indique, Amin Maalouf nous raconte l'histoire des croisades à travers les récits des princes et historiens arabes de l'époque.

Le premier contact avec les croisés les rend plutôt perplexe : alors qu'on leur annonce une puissante et nombreuse armée en route, ils font plutôt face aux civils qui ont répondu à l'appel de Pierre l'Ermite : trente mille personnes en guenilles, des femmes, des enfants, des vieillards, totalement désorganisés, qui sont obligés de piller toutes les villes qu'ils rencontrent sur leur chemin pour se nourir. L'empereur byzantin lui-même les débarque rapidement de l'autre côté du Bosphore pour mettre fin à tous les incidents qu'ils provoquent sur leur passage. Ces croisés inexpérimentés se font rapidement écraser par l'armée du sultan local, qui pense en avoir définitivement finis avec les francs.

Mais une véritable armée de lourds chevaliers arrive quelque temps plus tard, qui elle, dévaste tout sur son passage. La faute en revient principalement aux sultans arabes, incapables de faire cause commune, et voyant souvent la conquête francque comme un moindre mal par rapport à un prestige trop important de leurs voisins : les trahisons, promesses non tenues, défections à la veille du combat sont nombreuses. Pour ne rien arranger, des luttes pour le pouvoir se déclenchent dès qu'un sultan meure. Après la chute de Jérusalem, les alliances changent : beaucoup de croisés estiment leur mission terminée et repartent en Europe. Les rois francs des petits états créés doivent lutter pour le conserver. Les alliances n'ont plus beaucoup de liens avec la religion : des francs et des sultans s'allient contre d'autres associations de francs et de sultans. Même quand les arabes arriveront enfin à un semblant d'union, ça ne sera que pour affronter la nouvelle menace mongole qui arrive à l'ouest.

Drôle d'histoire de cette région du monde qui possèdait la culture la plus riche à l'époque, et qui a été incapable de vaincre ses querelles intestines pour la conserver. Les exemples les plus frappants sont la justice (les arabes ont des tribunaux, les francs utilisent encore les ordalies, les "jugements de Dieu") et la médecine (les arabes soignent avec des plantes, les francs incisent le front en forme de croix pour en faire sortir les démons). On est également frappé par la barbarie des seigneurs francs qui n'hésitent pas à massacrer la population des villes qu'ils prennent quand on la compare avec la magnanimité de Saladin.
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L' écrivain franco-libanais , Amin Maalouf, qui a écrit " Les croisades vues par les Arabes" , nous donne le point de vue des Arabes et des Musulmans qui ont
vécu lors de ces événements .Car jusqu' à une certaine époque le point de vue et l' interprétation dominants sont ceux des Occidentaux et ces derniers sont considérés comme des guerriers magnanimes où tout le monde est beau, tout le monde est gentil c' est-à-dire des anges !
Amin Maalouf s' inspirant des chroniqueurs et des historiens de l' époque à l' exemple d ' Ibn-Qalanissi et il y en a d' autres, remet les pendules à l' heure .
Ce point de vue des Arabes va , à peu près, de 1096 à 1291 .Il raconte les pillages et les massacres perpétrés par les Franjs.
Au cours de cette période du Moyen-âge, la suprématie de l' Orient sur l' Occident était réelle car en Orient les savants arabo-musulmans étaient en avance en médecine, en mathématique, en chimie, en physique, en astronomie, en philosophie, en musique...etc
Amin Maalouf revalorise les princes musulmans stigmatisés par les historiens et chroniqueurs occidentaux tels Saladin, Baibars....etc
Ce livre de Maalouf nous permet de revoir une partie de l' Histoire avec une certaine objectivité loin de tous les clichés et stéréotypes qu' on a voulu collé aux Arabes et aux Musulmans de cette époque alors que ces derniers
ne faisaient aucune différence entre Musulmans, Chrétiens et Juifs . Tous vivaient en harmonie et la tolérance régnait .
Beau livre , intéressant à plus d' un titre et qui mérite d' être lu .
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Livre très bien documenté mais cependant assez confus du fait des évènements qui se télescopent et des nombreux personnages. Malgré les grandes qualités de cet ouvrage et les recherches pointues effectuées par Amin Maalouf, j'ai abandonné la lecture à mi-parcours, vaincue par la complexité des faits historiques. Un livre qui s'adresse plus à des historiens qu'à des néophytes curieux d'en savoir un peu plus sur l'histoire des croisades.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Conté comme un roman d'aventures, voici le récit du côté des Arabes, de l'invasion des Croisés. Au début, incapables de résister militairement, des chefs émergent, qui seront fédérateurs et victorieux. Plusieurs tribus se succèdent (avec force d'assassinats et trahisons) créant une dynamique de reconquête de leurs terres spoliées. Et les "Franj" repartirent, non sans avoir appris beaucoup des Orientaux.
Et c'est là que le bât blesse, conclue Maalouf. Si les guerriers blonds repartir avec des connaissances nouvelles futur essor de l'Europe, les guerriers en turban restèrent hermétiques. Alors qu'il y avait à apprendre (tous les Croisés ne furent pas de barbares massacreurs.) Et c'est peut-être cela qui a fait décliner doucement cette partie de la Méditerranée, qui n'a pas encore tout à fait digéré cet affront (Et Bush en remet une couche à partir de 2001...). L'âge d'or c'est terni, pour le moment.
S'il manque peut-être une biographie succincte des principaux chefs de chaque camp, cet essai est très accessible, documenté, fouillé, presque romanesque. le lecteur n'est pas enseveli sous des tonnes d'informations, de faits (les détails des querelles de palais, des complots nous sont épargnés), les événements se succèdent avec fluidité.
Maalouf a un réel talent d'écriture quelque soit le genre auquel il se frotte. Il sait faire venir les images, capturé le lecteur. Encore et toujours un auteur à lire.
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Ce livre, lu il y a de ça un certain temps, fut une véritable claque ! Pourtant, j'avais déjà acquis quelques bases solides en la personne d'une connaissance, un musulman, croyant, pratiquant et connaissant plus sur le catholicisme que moi. A l'opposé, moi, catholique non pratiquante et pas très croyante.

Il m'avait déjà parlé de la mauvaise images que nous avions, nous, les occidentaux, sur les Croisades. A nous entendre, nous étions les libérateurs, les meilleurs, les plus catho, les plus... les plus barbares, oui !

Dire que nous traitions les autres de barbares !

Et bien, malgré ses petits cours d'histoire, je fus tout de même abasourdie par ce roman.

Il est à lire pour avoir le bon éclairage sur cette période et que l'on s'est bien gardé de nous expliquer à l'école !
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A vrai dire, cela faisait longtemps que le sujet des croisades m'attirait.
Et je me suis alors dit qu'il serait intéressant, comme je le fait souvent lorsque je m'intéresse a un sujet historique, de connaitre le point de vue « opposé ».C'est à dire le point de vue le plus souvent méconnu ou mal considéré.
C'est ainsi que je suis tombé sur ce livre dont j'avais déjà entendu parler en terme élogieux de l'auteur.
Le titre m'a de suite plu et je me suis lancé dans la lecture.
La lecture n'est pas aisé car même si l'auteur a simplifié les noms arabes, il n'en reste pas moins difficile de déchiffrer et de mémoriser ces noms souvent à rallonge pour nous occidentaux.
L'auteur traite l'ensemble de l'histoire des croisades. de l'invasion jusque l'expulsion des croisés.
Ce livre permet vraiment de se rendre compte que les croisades ont été ressenties comme un véritable « viol »par les arabes. Ce qui est pour certains spécialistes la genèse de la fracture entre orient et occident que nous constatons aujourd'hui.
La plupart des gens qualifie les attentats de l'état islamique de barbare et de totalement inhumain. Ils le sont bien entendu .Mais il faut savoir que les croisades ont été bien pires en termes de cruauté et de barbarie. Il faut donc connaitre l'histoire pour éviter qu'elle ne se répète. Ca tombe bien ce livre permet d'avoir un point de vue plus large et donc plus intéressant.
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