--> Une réécriture de conteS : la Belle et la Bête, mais pas que…
J'y mets du pluriel. Car le génie de Sarah J.
Maas, ce n'est pas uniquement de s'approprier un conte populaire (La belle et la bête, de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, de par
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont), mais de puiser l'inspiration dans de nombreux folkores et de nombreuses versions de ce même conte :
A l'est du Soleil et à l'Ouest de la Lune, pour la version norvégienne de Asbjornsen et Moe (que je connaissais enfant sous le nom de l'Ours blanc, roi Valmont),
La Plume de Finist-Clair-Faucon, pour la version russe de Afanassiev,
Amour et Psyché, d'
Apulée.
Et oui, ce roman est peut-être young adult/new adult, mais cela ne l'empêche pas d'être créatif, riche et littéraire. J'ai vraiment été impressionnée par le background référentiel, qui peut passer inaperçu, mais qui est si doux à mes yeux.
--> Un scénario mené d'une main de maître
J'ai beau connaître mes classiques, j'ai été séduite du début à la fin par ce scénario. Il joue des contes et références, additionne les clins d'oeil (littéraires et contemporains) et martyrise les attentes. Oui, certes, vous voyez très bien où la romance principale va aller, mais que diable comme c'est bon ! Attendez-vous à être étonnés, non pas par la romance, mais par le court des événements et accrochez-vous à votre canapé.
Il ne s'agit pas d'une simple romance. Surtout ne pas réduire ce livre à une histoire d'amour. Il s'agit d'un roman de fantasy riche de rebondissements, de mystères, construit sur un background de guerres internes et externes, menaces et sortilèges passionnant, qui joue des faiblesses bien connues de l'âme humaine (le désir, la soif de pouvoir, la puissance de la vengeance, la peur…).
--> Un univers de fantasy envoûtant et très bien construit
Je ne m'attarderai pas sur l'univers mis en place dans ce roman, il mérite d'être découvert au fur et à mesure de la lecture. S'il n'est pas si riche que cela, il est cela dit porté par une très belle imagination, une crédibilité sans faille et un bestiaire tout simplement fabuleux.
J'apprécie particulièrement l'absence de nomenclature ridicule, que j'exècre en fantasy. Tout comme les personnages (Fayre, Tamlin, Lucien, Alis, Rhysand), les différentes villes et régions jouissent de noms parfaitement simples et poétiques, qui se suffisent à eux-mêmes : le Palais d'Automne, La cour Sous-
La-Montagne, la Forêt. C'est simple : ça fonctionne.
--> Une (des ?) romance(s ?) d'une justesse folle
Oui. Je l'avoue, je vais faire la référence ici, comme ça, ça sera fait. Oui, donc, il y a du Twilight dans ce livre. Voilà, c'est dit. MAIS, ce fantôme référentiel est tellement cassé, brisé, reconstruit que ça en devient merveilleux. Pour ceux qui ne le savent pas encore, j'ai lu l'intégralité de la série Twilight sans en apprécier un seul. Je suis pourtant fan (un peu honteuse) de la série de films, comme des bonbons sucrés que je mange en cachette. Mais j'ai été terriblement frustrée par l'aspect constamment et terriblement lisse et « bon chic bon genre » de Twilight. Si… simple, si… fantasmé et pourtant propre.
Alors là, ACOTAR… BOUM ! Merci ! Je reprends goût à la romance. Mais… mais… quelle romance ! Autant de nuances : du cruel, du tendre, de la tension sexuelle insupportable, du charme, du frisson, du danger, de la haine, des doutes, des craintes…, c'est purement fantastique. Bon, je continue ?
--> Un roman porté par des personnages ultra travaillés
Ce qui porte le roman, au-delà de la modernité apporté au conte classique de la Belle et la Bête, c'est bien la richesse de caractère et la justesse de sentiments accordées aux différents personnages. Je suis sous le charme, mais alors, à un point. J'ai rarement autant apprécié tous les personnages d'un roman. Aucun n'est laissé au hasard.
Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus (bien que je le souhaite) sans vous spoiler ou même vous gâcher une partie de la lecture. J'en resterai donc là…
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