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3,6

sur 208 notes
Il a construit une image qu'il offre à l'Europe, l'image de l'africain idéal, écriture naïve d'un monde que l'on ne connait pas, que l'on plaint beaucoup et que l'on tient à maintenir le plus loin possible de nous. Dans les cercles parisiens, il est certainement la caution morale des intellectuels bon teint. Si n'importe quel petit écrivain de province avait écrit avec son style, on aurait enterré rapidement le papier, mais non, parce qu'il est congolais, on trouve ça touchant et naïf, c'est d'un racisme incroyable et condescendant, comme si en arriver là « pour un Africain » c'était déjà tellement exceptionnel ! Alors avec son talent moyen il devient une star, on lui ouvre les portes de nos plus prestigieuses institutions, il enseigne à nos étudiants, le produit marketing Mabankou se vend bien.
Et lorsque l'on sait combien il fuit Pointe-Noire aujourd'hui...
Roman moyen, filon épuisé, indigne du Seuil.
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Avec « Les cigognes sont immortelles », Alain Mabanckou reprend le fil de son histoire personnelle et du pays où il est né et dont il est interdit de séjour depuis 2015. le petit Michel, alter ego de l'auteur, est désormais un adolescent qui vit avec Maman Pauline et son compagnon Papa Roger, bigame au grand coeur qui s'occupe du garçon comme s'il était la chair de sa chair.
A Pointe-Noire, on perçoit, via la radio officielle La Voix de la Révolution Congolaise, l'écho de la fureur qui sévit à Brazzaville, la capitale. Depuis l'indépendance de 1960, la République du Congo s'est engagé dans la voie d'un rapprochement avec l'URSS et la Chine. Mais Marien Ngouabi vient d'être assassiné. Conditionné par des années de lavage de cerveau, le peuple ressent ou simule de la tristesse. Seule la mère, avec sa franchise qui frise la témérité, se moque de la politique et de la mort du chef. D'autant plus que son frère est impliqué dans le meurtre.
Alors que la nation est en ébullition, Michel passe une bonne partie de son temps à rechercher Mboua Mabé, son chien, qui a fui à l'annonce du décès du « camarade président » ce qui lui vaut d'être taxé d'ennemi du socialisme par Roger ! Par la voix de son double fictionnel, Alain Mabanckou creuse l'histoire de son pays où l'autodérision se mêle à l'hypocrisie, où les représentants de la nomenklatura bénéficient de privilèges exorbitants au détriment du petit peuple en souffrance, où les ethnies ne parviennent toujours pas à s'entendre...
Mêlant l'intime à l'histoire la plus tragique, il a composé un délicieux récit plein d'humour servi par une langue truculente, savoureuse, colorée mi-parlée, mi-littéraire.
Alain Mabanckou est un magicien des mots. Un griot !

EXTRAITS
- Elle dit que ce n'est pas bien de manger en écoutant de la musique soviétique sinon on ne va pas apprécier le goût de la nourriture. En plus, lorsqu'on est à table il vaut mieux ne pas savoir ce qui se passe dans le monde, comme ça si on annonce un malheur ce sera trop tard, on aura déjà bien mangé et bien roté.
- La sagesse nous apprend que lorsqu'on coupe les oreilles, le cou devrait s'inquiéter.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Un certain mois de mars 1977, le destin de la République du Congo bascule, avec l'assassinat de son président.
Le naïf et touchant Michel, alors adolescent, pose son regard sur ce pays bousculé.
Vie familiale et vie politique se rencontrent sans jamais totalement se rencontrer. Parce que le tremblement de terre se fait ressentir sous chaque pied, jusque chaque maison de planches et de tôles.
Michel est un rêveur mais plus le temps de rêver. La violence éclate, trop longtemps couvée.
Alain Mabanckou nous dépeint l'Afrique, son Afrique.
Un Congo fraîchement libéré du colonialisme et pris au piège par les guerres ethniques.
A travers celui de Michel, c'est un regard à la fois tendre et franc qu'il pose sur l'histoire.
Un roman voué à être, tel les cigognes, immortel.
Et à voyager de main en main, de pays en pays.
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Ce livre est un roman, mais fortement inspiré de la jeunesse de l'auteur à Pointe Noire entre maman Pauline et Papa Roger. Mais ici Alain est représenté par Michel, collégien rêveur, témoin des bouleversements de l'Histoire de son pays. Mars 1977, le président est assassiné et à la grande surprise de l'enfant, cela ne sera pas sans répercussion sur sa famille.
Michel est le narrateur. Et c'est donc à travers le regard de ce garçon que nous voyons ce qui se passe dans la famille, à Pointe Noire et au-delà. Les écrits sont de l'oral couché sur le papier. J'aimerai entendre ce livre lu avec le ton, le rythme marqué par la ponctuation, tel que je l'entends dans ma tête en le lisant. C'est frais, vivant, parfois naïf, très affuté, grâce à la distance donnée par le regard enfantin.
Michel est un prétexte, un passeur, un outil pour décrire le Congo des années 70, la relation France-Afrique, a colonisation tel que les habitants la vivaient. C'est un cours d'histoire vu du Congo et raconté par un congolais. Je pourrais recopier des pages en exemple. Un régal pour moi.
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Le petit Michel, qui a quand même déjà treize, vit à Pointe-Noire, au Congo Brazza, avec Maman Pauline qui fait le commerce des bananes, et Papa Roger, qui travaille dans un hôtel et aime beaucoup, lorsqu'il est à la maison, écouter la radio, la Voix de la Révolution Congolaise. Et justement, la période est propice à une information politique d'actualité très riche. Non pas que Mboua Mabé, le chien de Michel, soit parti et reste introuvable, non pas qu'il se fasse gronder quand il rentre des commissions sans la monnaie adéquate, mais parce que le camarade président Marien Ngouabi, le chef de la révolution socialiste congolaise a été assassiné. Entre rumeurs, mensonges, deuil feint ou véritable, meurtres collatéraux, les trois jours qui vont suivre seront vécus par le garçon comme une période délicate, floue, mais bien dramatique.

Il y a bien sûr l'écriture aisée d'Alain Mabanckou pour donner vie aux pensées, souvenirs, regards, d'un enfant. Un regard naïf mais sensible, observateur et parfois malicieux. Mais il y a surtout un contexte historique politique très lourd, qui va resserrer ses serres autour de cette famille assez paisible, si ce ne sont les exaspérations de Maman Pauline lorsqu'on ne montre pas assez d'intérêt pour sa cuisine. Des journées que le lecteur va vivre entre les discours de la radio et des oncles de Michel, des discussions à n'en plus finir sur ce qui se trame entre forces au pouvoir, destituées, influences françaises, camarade de la révolution socialiste etc etc

[…….]
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Michel, jeune adolescent, vit à Pointe-Noire avec maman Pauline et papa Roger. Bon élève, Michel a aussi une autre école, celle sous le vieux manguier, où papa Roger passe son temps libre à écouter sa vieille radio et « la voix de la Révolution Congolaise » qui diffuse des chants soviétiques quand elle ne sait que raconter d'autre… le samedi 19 mars 1977, la radio annonce que le camarade président Marien Ngouabi a trouvé la mort lors d'une attaque par commando-suicide. C'est alors tout un peuple mais aussi la famille de Michel qui se retrouve touchée par ce drame national. Pour protéger sa famille, Michel devra très vite grandir et prendre des décisions cruciales.
Alain Mabanckou nous propose un très beau roman. A travers la voix de Michel, adolescent un peu naïf, il nous plonge dans le Congo des années 70, ses moeurs, sa politique, sa corruption,… en se penchant sur cet événement particulier qu'a été la mort du président Marien Ngouabi et de l'impact de ce drame sur le pays.
Ce livre au delà de l'aspect romanesque, m'a permis d'apprendre énormément de chose sur le Congo de ces années là, j'en ressort donc culturellement grandie. J'ignorais, par exemple, totalement l'influence soviétique qui y régnait.
En conclusion, un livre à mettre dans toutes les mains pour en apprendre un peu plus sur le Congo.
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A travers les yeux te le récit de Michel, garçons de 13 ans, l'auteur nous raconte l'histoire de l'Afrique post-coloniale, entre souvenirs personnels et imagination, fiction et réalité fortement imbriquée. Un récit qui m'a tout d'abord enchanté puis ennuyé tant je me suis senti perdue parmi tous les personnages et la confusion des aléas politiques des pays concernés.
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Un livre attachant dans lequel on s,imagine en Afrique avec maman Pauline. On a l'impression dêtre dans un conte africain même si l'histoire relate des évènements sociaux et politiques importants. Tout est tendresse, émotion , humour, poésie. Très touchant
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J'ai eu du mal à finir ce livre, pourtant bien noté. Un enfant raconte avec ses mots la vision de sa vie au sein de sa famille et de son village au moment d un coup d état. J'ai trouvé l histoire laborieuse à lire. le style est particulier.
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Bien sûr, Alain Mabanckou nous baigne dans l'ambiance du Congo de ce mois de mars 1977 et de l'assassinat du commandant Marien Ngouabi (ce chef de la révolution congolaise, marxiste modéré comme disaient nos diplomates français de l'époque).

Bien sûr, on croit y être, la jeunesse et la naïveté de Michel, sa vision de Maman Pauline, de Papa Roger et des multiples personnages sont attendrissantes.

Par contre, les effets de la post colonisation restent à peine effleurés. Seules quelques piques (méritées) contre la France.

Mais quelle fin abrupte !
Quel sentiment de "Quoi ? Cela se termine comme cela ? Rien sur la montée de Sassou-Nguesso ? Rien sur l'influence cubaine ? Etc...."

En résumé, un livre d'atmosphère, d'une lecture plaisante mais qui provoque un sentiment de manque et d'aller s'intéresser à l'histoire du Congo avant et après cet événement.

Si c'était le but de l'auteur, c'est réussi !
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