J'ai beaucoup apprécié ce livre. le père
Pier Luigi Maccalli, missionnaire depuis de longues années au Niger y livre le témoignage de ses 2 années de captivité aux mains d'un groupe de Djihadistes.
Le père
Pier Luigi Maccalli, surnommé père Gigi, y témoigne de sa foi et de son espérance mises à dure épreuve. Il s'est retrouvé comme Job, en accusation contre Dieu : Mon Dieu, moi qui suis innocent, pourquoi permets-tu ce qui m'arrive ?
J'ai été touchée de lire dans son témoignage que lui revenaient des phrases fortes de l'Evangile, phrases auxquelles il n'avait pas eu l'occasion de prêter attention précédemment et qui soudain étaient devenues des réalités qu'il vivait dans sa chair : « Aimez vos ennemis… » ; « Si vous quittez vos pères et mères pour Moi, il vous sera donné au centuple… avec des persécutions… » ; « Heureux êtes-vous si on vous insulte à cause de mon Nom… ».
Même chose pour les symbole forts du désert et du vent, qu'il a dû affronter chaque jour pendant deux ans, la Bible a tout un choix de textes qui font référence à ces symboles. Il y a aussi la messe, qu'il a célébrée, en s'offrant lui-même. Et bien sûr, la prière, qui est devenue sa consolation et son espérance. J'ai eu l'impression en lisant le témoignage du père Gigi, de cheminer dans la Bible ! Alors que ce n'était certainement pas son intention quand il a livré son récit.
Ses conditions de détention sont très dures physiquement, camps de fortune, canicule écrasante puis le froid glacial de la nuit, sable s'infiltrant partout, en particulier sur la nourriture, inondations soudaines en période de pluies, une douche par mois, moustiques, serpents. Mais ce n'était pas le plus dur. le plus dur, ce sont les chaînes aux pieds qu'il a dû porter pendant une longue période de sa captivité et les insultes, le mépris de ces jeunes hommes envers lui, le « mécréant ».
Il y a cependant une partie de son témoignage qui me pose question : son attente d'une libération par le gouvernement italien, son exaspération que cela prenne si longtemps. Il comprend que le gouvernement italien ne souhaite pas financer ces groupes terroristes en payant une rançon, ni libérer les djihadistes qu'il détient, en échange des otages ; malgré cela, étant innocent, il revendique d'être libéré par une action du gouvernement. le père Gigi en veut personnellement à ceux qui osent penser ou dire qu'il n'avait « rien » à faire là-bas et qu'il « l'avait bien cherché ». Et là, j'avoue que la question me dépasse, mais je ne peux pas lui donner entièrement raison…