AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782492580062
304 pages
flag (01/09/2021)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Il existe différentes façons d'écrire un polar. Chaque écrivain évolue dans son monde avec ses codes et sa vision de notre société. Le lecteur lui attribue un style, une empreinte littéraire, selon sa sensibilité.
Ouvrage collectif de onze auteurs connus et reconnus dans les Hauts-de-France. La plupart de ces auteurs ont écrit dans la collection Polars en Nord, spécialisée dans cette littérature.
Que lire après Infiniment polarVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il n'est pas indispensable de lire le braille pour se lancer dans ce premier titre de la collection Lunettes noires. Ce recueil propose onze nouvelles, chacune écrite par un auteur de “polars en Hauts-de-France”, comme annoncé sur la couverture. Perso, je n'aurais pas fait figurer cette mention, ou alors pas comme ça, parce qu'elle amène le lecteur à se pencher sur le bouquin avec un angle d'approche auquel le contenu ne répondra pas. Certes la pléiade a à son actif du roman policier dit régional, dont l'action se situe dans feu la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais. Mais ça, c'était avant. Certaines nouvelles du présent ouvrage laissent perplexe quant à cette mise en avant des Hauts-de-France, par exemple celle qui se déroule à Bandol, sur la Côte d'Azur (en France, mais tout en bas), ou celle en Suède (en haut sur la carte, certes, pas mais du tout en France). Alors bon, y a pas mort d'homme – un comble pour du polar –, mais voilà, c'est le genre de maladresse qui crée une attente sans la combler, ce qui peut dérouter (et déplaire à) certains lecteurs.

Sur ce, en route pour un tour d'horizon du bousin !

Par la fenêtre ou par la porte (Greg Waden)
Mélange de Saw et de Cube, la nouvelle d'ouverture relève moins du polar que de l'épouvante. On regrettera des choix de vocabulaire pour le moins incongrus, un trou béant quant aux motivations de l'assassin et à sa méthode de choix de victimes (éléments indispensables pour donner du sens à ce type de récit, sans quoi le texte est juste creux comme une canne à pêche) et, pire, l'absence de construction d'un lien entre les deux personnages dont on suit les pérégrinations de salle piégée en salle piégée. Comme dans Cube, le m'as-tu-vu des chausse-trapes, aussi inintéressant que facile, prend le pas sur la dimension humaine. Donc pas terrible (pour ne pas dire mauvais).

Ce que Rose a vécu (Ludovic Bertin)
Meilleur texte du recueil et de loin ! Déjà, il ne suit pas une trame plan-plan de crime slash enquête slash découverte du coupable, mais joue sur les allers et retours dans la chronologie. Ensuite, il a du style, riche en jeu sur les mots et expressions, avec beaucoup de finesse. On n'est pas dans la vanne tonitruante appuyée mais dans le subtil et dans le grinçant. Enfin, l'auteur joue sur deux ressorts, le quoi et le pourquoi. Si le premier est devinable assez vite, le second permet de maintenir un suspens jusqu'à la fin. Très malin de la part du gars Bertin d'avoir ainsi conçu son récit à double détente. Au passage, très bonne utilisation – presque littérale en plus – du fusil de Tchekhov.

Sous les jupes des manèges… (Christian Monier)
Failli m'arrêter à la septième de la nouvelle quand le narrateur, en train de se raser et d'écouter la radio, se présente pouf, comme ça, en mode grosse facilité d'écriture, alors qu'il n'a aucune raison ni de le faire (il est tout seul dans la pièce et il se connaît, le gars) ni de briser le quatrième mur.
J'ai pris sur moi de continuer et j'aurais pas dû. Un flic lambda translucide mène une investigation de police, affublé d'une journaliste potiche, dont la présence n'est justifiée par rien d'autre qu'un caprice dudit flic. Zéro pour le réalisme, vingt sur vingt pour la grosse ficelle.
Du policier de série TV sauce France 2 ou 3, du niveau d'un Mongeville ou d'un Louis la Brocante. Petit niveau, donc.

Zone blanche (Christophe Arneau)
Un bon texte… qui n'a rien à faire dans ce recueil. Ce slasher relève de l'horreur-épouvante plus que du polar, avec même des éléments appartenant au genre fantastique. Un orgue pété depuis vingt ans, qui joue comme s'il était neuf et surtout sans organiste aux commandes, c'est du fantastique, hein, pas du policier.
M'enfin, s'il y a erreur de casting sur le genre, la nouvelle est intéressante et bien écrite, mis à part la morale de l'histoire (grosso modo, c'est pas bien de foutre le boxon dans une église), dont on se serait bien passé.

Le rôdeur de la nuit (Émilie Malaquin-Lapawa)
Déception… J'y ai cru un moment et puis non, ça aurait pu mais ça n'a pas. Là encore, polar, c'est beaucoup dire pour un texte baigné tout du long d'une ambiance associée au fantastique et dont le peu d'explication finale relève de la science-fiction.
Le récit s'inspire de la légende urbaine du gurning man de Glasgow, un type flippant qui se contentait d'apparaître de temps en temps, jusqu'au jour où il s'est évaporé sans explication du qui, du pourquoi, du comment… L'histoire a été forgée de toutes pièces par un fantaisiste qui inventait des fausses légendes pour alimenter son site. Vraie ou fausse histoire, y avait de quoi creuser, mais plutôt que d'écrire sa propre version de la légende et de proposer sa propre théorie fictive, l'auteure s'est contentée de la transplanter en France, à l'identique, avec la même fin en quenouille. Plus un flic à la Mulder échappé de X-Files (ça, OK, ça colle) qui se plaint toutes les deux lignes d'être considéré comme un Mulder échappé de X-Files (la répétitivité des ses chouineries devient vite relou).
Texte pas indigne, avec beaucoup de potentiel mais bourré de maladresses (redites, surréférencé et prisonnier de ses influences, sensation d'inachevé). Et j'adore la SF, mais c'est pas sa place (ou alors faut rebaptiser l'anthologie Infiniment de genre, vu le nombre de textes qui sortent du polar pour balayer le reste de la littérature de genre).

Putain d'histoire ! (Luc Watteau)
Texte le plus polar du lot (enfin !), avec son mélange d'argot, de décontraction audiardienne et d'un glossaire du vocabulaire technique de la police. J'ai falli le zapper à cause du prologue, où le narrateur se présente en mode “je m'appelle Machin et dans la vie je suis flic”, parce que vraiment, ça casse les noix, cette absence d'efforts pour intégrer l'introduction des personnages dans la narration. Mais bon, passé ce début calamiteux et indigne d'un auteur qui se mérite, la suite est très bonne (ce qui perplexe sur le choix foireux d'une intro aussi cheapos, vu que Watteau est capable de mieux).

En terre et contre tous (Éric Dupuis)
Noir et carré à la Dupuis, donc un bon texte, bien fait, avec pour seul reproche le peu de prise de risques du gars Dupuis, que j'aimerais voir sortir de ses schémas. Très subjectif pour le coup, plutôt de l'ordre du voeu pieux et d'une incitation au renouvellement. Sinon, ce qu'il sait faire, il le fait bien, donc on ne va pas s'en plaindre.

Strykjärnet (Denis Fourrier)
Virée en Suède, parce que la mode actuelle est au thriller scandinave, qui a autant le vent en poupe que les drakkars au Xe siècle. de bonnes idées mais où est le rendu final ? Nan parce que là, on dirait soit un synopsis détaillé, soit un roman dont on aurait supprimé 90% des paragraphes pour que le restant forme une histoire courte (donc pleines de trous, raccourcis, ellipses, coq à l'âne). Pas abouti et c'est dommage, parce que ça aurait pu être très bon.

Le mystère Émile Dubois (Jean-Christophe Macquet)
Émile Dubois est un Français connu pour avoir “exercé” comme tueur en série au Chili et fusillé en 1907. Sur ce personnage haut en couleurs, Macquet livre un récit pas inintéressant mais poussif au niveau de la forme, scolaire, lourde et barbante, et c'est pas juste une question de coller au style d'époque. On l'a connu plus en verve. Dommage.

Bandeau funèbre (Jean-Pierre Bocquet)
Bon, là, faut aimer le style d'agrégé de lettres fort en thème, comme a dit je ne sais plus qui (enfin si, je sais, mais je ne suis pas une balance). C'est très, très académique dans ses tournures, termes et constructions, et c'est vraiment pas ma came. J'ai déjà donné, merci. Après, le style balzacien a encore ses adeptes au XXIe siècle, donc pourquoi pas ? Tous les goûts sont dans la nature…

La louve (Daniel Bourdon)
Bourdon, auteur, est aussi éditeur à la tête de Flag. Je trouve toujours gonflé de la part d'un anthologiste de coller un de ses propres textes dans un recueil qu'il dirige, mais ça n'engage que moi. Ici, on repousse les limites, puisque la “nouvelle” est, je cite son bandeau d'introduction, “un extrait du livre de Daniel Bourdon qui paraîtra en novembre 2021 aux éditions Flag”. Donc juste une bande-annonce, un pauvre encart publicitaire. On en vient à se demander si ce recueil a jamais eu vocation à exister en tant que tel ou si toute l'entreprise n'est pas qu'un support prétexte pour faire la pub d'un seul et unique auteur.

Verdict (qui n'est pas le titre pas d'une nouvelle mais de ma conclusion)
Un recueil aléatoire dans sa classification, un peu polar et un peu tout (épouvante, fantastique, SF). Aléatoire aussi dans le niveau de ses textes, avec de l'excellent (Bertin), du bon (Arneau, Watteau, Dupuis) et deux tiers de moyen, inabouti, pas terrible ou raté.
Lien : https://unkapart.fr/infinime..
Commenter  J’apprécie          100
Recueil de nouvelle très homogène, certaines sont très mauvaise avec un récit mal construit... d'autres sont plutôt sympas . La dernière n en ait pas une mais un extrait d'un roman.
Le niveau des nouvelles est inégalés, dans l ensemble ce n est pas exceptionnel un peu décevant même.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Car bien sûr, ils étaient tous là, les Vanenbloem : trois générations à prospérer dans les affaires florales et à ne manquer sous aucun prétexte une messe dominicale. C'en était presque à se demander si certains ne se réjouissaient pas, en secret, de palper un peu de rab de cantiques en pleine semaine et si, dans cette famille de grenouilles de bénitiers, tout n'avait pas commencé par la commercialisation des fleurs de nénuphars
(Ludovic Bertin, "Ce que Rose a vécu")
Commenter  J’apprécie          20
Quand on sème le mal, on finit par rencontrer le diable.
( zone blanche de Christophe Arneau)
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : recueilVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4876 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}