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C'est un roman étrange, un peu hors du temps, que l'on verrait bien adapté au cinéma en noir et blanc… par Chabrol?

Manfred Bauman est un triste sire. Accoudé au comptoir du restaurant de la Cloche, l'esprit accaparé par une auto-analyse du moindre de ses propres gestes, et de l'effet qu'ils ne manqueront pas de produire sur les habitués, on ne peut pas dire que le personnage inspire la sympathie. Quant à cette curieuse impulsion qui le conduit à épier Adèle, la serveuse lorsqu'elle quitte son travail pour aller rejoindre un jeune homme à scooter…

Quand l'inspecteur Gorski entre en scène, c'est pour tenter de résoudre l'énigme de la disparition d'Adèle, et le projet lui tient particulièrement à coeur, dans le but à peine avoué d'exorciser un échec ancien, peut-être lié aux insuffisances d'un enquêteur débutant.

Alors Manfred, toujours dans le calcul subtil des conséquences de ses dires, avec une marge d'erreur confortable, s'enferre dans les mensonges, induits par ses précédentes allégations. Alors que la vérité l'aurait sans doute exclu de la liste des suspects, ou pas….

Je ne lis pas les préfaces, et en tout cas, pas avant d'entamer la lecture du roman proprement dit. Mais suffisamment intriguée par le ton et l'histoire, j'ai voulu en savoir plus sur cet auteur. Et là, on se demande si ce n'est pas Manfred Bauman lui-même qui a pris la plume pour nous embobiner! C'est signé des initiales de l'auteur affiché sur la couverture, mais on y découvre la vie romanesque de Raymond Brunet qui serait le véritable auteur. Quant à Chabrol…..
Tout cela pour dire que cette préface -là, il ne faut pas la manquer.

C'est avec beaucoup de talent que Graeme Macrae Burnet entraine son lecteur dans un tourbillon de miroir aux alouettes, qui empêchera ce roman de tomber dans une oubliette de la mémoire! Et incitera à découvrir les autres écrits de l'auteur
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On entre dans le récit de Graeme Macrae Burnet en franchissant la porte du restaurant de « La Cloche » à Saint Louis, commune proche de Mulhouse.
Comme tous les soirs, les habitués refont le monde autour d'un verre, les journaux repliés devant eux. Tout semble figé par le temps.
Manfred Baumann banquier de son état tente jour après jour de se fondre dans le décor. Notre homme n'aime ni parler ni se faire remarquer, allant jusqu'à passer commande des mêmes plats du jour, semaine après semaine de peur qu'un changement suscite les questions et l'étonnement du patron.
Lorsqu' Adèle Bedeau s'approche avec son assiette, il n'ose pas la regarder franchement, préférant fantasmer en l'observant dans le miroir au-dessus du bar.
La mystérieuse disparition de la jeune serveuse chamboule ce microcosme, chacun y va de son commentaire et de ses suspicions.
L'arrivée de l'inspecteur Gorski, aussi terne que le décor, ajoute à la lourdeur du scénario de cet étrange polar.
Flic, taiseux, consciencieux, tenace, il va se livrer à un véritable duel avec Manfred Baumann qu'il soupçonne immédiatement.
Ce face à face entre ces deux hommes paumés, mal dans leurs peaux va se transformer en véritable corps à corps psychologique.

Tout l'intérêt de ce polar réside dans l'ambiance qui s'en dégage.
A défaut de multiples rebondissements, l'auteur s'attarde sur ses personnages, les dissèque avec la minutie d'un médecin légiste.

Graeme Macrae Burnet signe un polar passionnant, totalement addictif, sans cadavre, sans violence avec une atmosphère digne de Simenon.
J'ai eu du mal à lâcher cette lecture avant la dernière ligne.

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Manfred Baumann est un homme d'habitudes. Directeur d'une agence bancaire à Saint-Louis dans le Haut-Rhin, il mange tous les midis à La Cloche où il se rend aussi le soir pour prendre un ou plusieurs verres au comptoir. Solitaire depuis sa plus tendre enfance, il ne parle à personne, se contentant d'observer Adèle, la jeune serveuse.
Quand elle disparait mystérieusement, Manfred est interrogé par l'inspecteur Gorski, un policier désabusé qui ne s'est jamais vraiment remis de sa première affaire d'homicide qui a vu condamner un SDF, coupable tout désigné mais innocent.
Même s'il n'a rien à se reprocher, si ce n'est d'avoir espionné Adèle, Manfred ment au policier, lui cache le peu qu'il sait et s'enferre dans ses mensonges, faisant de lui le principal suspect de Gorski.

Ambiance désuète à la Simenon pour un duel entre deux hommes qui ont finalement plus en commun qu'ils ne le pensent, deux hommes malheureux et gris dans une ville qui l'est tout autant. Car ce polar, sombre et addictif, se concentre plus sur l'atmosphère que sur l'action. On est à Saint-Louis, une petite ville sans intérêt particulier, un endroit figé dans le temps où les personnages végètent sans autre ambition que de ne pas mourir d'ennui.
Les deux personnages ont renoncé au bonheur, à la joie, à la vie. Ils se contentent de jouer leur rôle, banquier pour l'un, policier pour l'autre. Leur rencontre ne fait pas d'étincelles, c'est un face à face psychologique entre deux taiseux.
Des gens ordinaires dans des situations extraordinaires, des secrets et une certaine vision de la province pour un polar original au dénouement étonnant. A découvrir si l'on aime Maigret, Chabrol et les surprises.
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Un livre bien étrange, puisqu'on a l'impression de plonger dans un bon vieux Chabrol. Une intrigue qui prend son temps et avec une lenteur qui pose avec délice les personnages. C'est un livre qui se déguste, qui prend le temps de camper les personnages.

Un livre au premier abord banale, mais qui va se révéler beaucoup plus complexe et profond qu'il n'y parait.

Parfois le tableau semble bien banale, mais l'auteur nous rappel que ce n'est qu'un tableau qui a besoin d'être dépoussiéré, pour enfin révéler toutes les nuances de l'arc en ciel. Sauf qu'ici l'arc en ciel est fait de nuances de gris (on se calme, rien de sexuel…)

On se laisse facilement prendre par cette lecture, dans laquelle on se perd entre réalité et fiction… Entre présent et passé mais surtout entre faits divers réels ou imaginés… Un roman, qui ne vous laissera pas indifférent…

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L'écrivain écossais Graeme Macrae Burnet avait montré toute l'étendue de son talent avec son premier roman traduit en France : L'Accusé du Ross-Shire. Sa capacité à plonger le lecteur dans L'Écosse profonde du XIXème siècle était proprement ahurissante. le voilà qui étonne encore davantage en nous immergeant dans… une petite ville alsacienne, Saint-Louis.

Quelle mouche a donc piqué l'auteur, vous demandez-vous ? L'idée lui est venue d'une visite dans cette commune frontalière de la Suisse, près de Mulhouse. Un endroit de passage, où il a eu l'impression que le train-train était immuable par rapport aux grandes villes alsaciennes (principalement Strasbourg, où se déroulent quelques scènes du livre).

Burnet a transposé son intrigue dans les années 80, pour en rajouter dans cette vision d'habitants figés dans leurs habitudes. C'est bien ce sentiment d'immobilisme qui transpire de chaque chapitre, avec des protagonistes englués dans leurs routines. A l'image de ce personnage de banquier qui ne déroge pas d'un poil de ce qui constitue son quotidien.

Sauf que rien n'est plus trompeur que l'image que renvoie ce type de personnes (qui trompent les autres et se trompent eux-mêmes).

C'est là tout l'intérêt et la force de ce roman noir qui fleure bon l'époque des Maigret. L'écrivain ne cache pas son amour pour Simenon. Mais on est loin d'une banale copie ! Il s'amuse à créer son récit comme une poupée gigogne, un livre dans le livre et un badinage qui fait croire que ce roman a été adapté au cinéma par Claude Chabrol. On y croirait presque et on est tout à fait dans l'ambiance.

On pourrait s'inquiéter de voir un romancier écossais décrire une Alsace qu'il ne connaît pas. Même s'il utilise Saint-Louis comme cadre figé dans le temps ; la ville l'est un peu moins que ça en réalité de nos jours ; on sent qu'il a bien mis les pieds en Alsace, à Mulhouse, à Strasbourg. Il m'a même bluffé à parler d'endroits qui existaient dans les années 80 et qui ont disparu maintenant. Un vrai travail de recherche ET de terrain. Good job, Scottish man.

L'histoire de cette disparition pourrait paraître banale, mais c'est bien la manière dont l'auteur crée l'ambiance et décrit les personnages qui donne du piment à sa recette.

Son écriture empathique et toute en subtilité rend le roman attachant, donne certaines couleurs à la grisaille et un côté singulier à l'ordinaire.

Graeme Macrae Burnet a décidément une étonnante capacité à créer une atmosphère. La disparition d'Adèle Bedeau a ce charme des romans du passé, plus vénéneux qu'il n'y parait de prime abord. Un polar atypique dans ce XXIème siècle où l'excès semble devenir la norme dans beaucoup de romans. Ici, c'est bien la finesse de l'étude de moeurs qui prime.
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En Alsace, dans les années 1980.
Adèle Bedeau, une jeune serveuse, travaille dans un bar-restaurant à Saint-Louis, une petite commune accolée à la Suisse. Un soir, après son service, elle retrouve son petit-ami au pied de son immeuble. Ils partent en scooter rejoindre des amis à une fête. Mais, Adèle ne rentre pas. Personne ne l'a vu. Il n'y a plus aucune trace. Elle est déclarée disparue.
Manfred Baumann, un employé de banque de la ville, déjeune tous les jours dans le bar-restaurant et passe y prendre un verre en fin de journée, après son travail. Il habite à quelques mètres du domicile de la serveuse. Très vite, il est soupçonné d'être à l'origine de cette disparition.
L'inspecteur Gorski est chargé de l'enquête.

Le roman est précédé d'une préface qui donne immédiatement le ton de cette intrigue policière. Il aurait été écrit par un certain Raymond Brunet et mis en scène au cinéma par Claude Chabrol en 1989. L'auteur, mécontent, se serait suicidé. Or, il n'existe aucune trace de Raymond Brunet, ni du film...
Il semble bien que cette introduction serve à mettre le lecteur dans l'ambiance dès le départ, et d'une manière bien subtile.

Si toute l'histoire repose sur la recherche d'Adèle Bedeau, le récit se concentre presque exclusivement sur la personne de Manfred Baumann. [...] Un homme timide, même introverti, solitaire, à l'esprit torturé. Son quotidien est décrit avec précision. Sa personnalité est passée au crible. On a le sentiment d'être dans sa tête. On écoute ses pensées, son ressenti, ses émotions.
Georges Gorski est aussi originaire de Saint-Louis. Ses parents y étaient commerçants. Il est entré dans la police, au commissariat de la ville. Aujourd'hui, c'est naturellement lui qui est chargé de retrouver Adèle Bedeau. Or, avec cette disparition, une autre affaire refait surface : celle du meurtre d'une jeune femme vingt ans auparavant qu'il n'a jamais réussi à résoudre.
Plus motivé que jamais à découvrir ce qui est arrivée à la jeune serveuse, il ne laissera aucun indice lui échapper.
Mais, plus l'enquête avance et plus l'étau se resserre autour de Manfred. Une psychose s'installe, jusqu'à la descente en enfer de cet homme fragile.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère pesante qui règne tout au long de la lecture, un peu dans l'esprit des séries policières des années 1980/1990.
Un roman sombre et tragique, dont le dénouement final est parfaitement bien amené.
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Graeme Macrae Burnet, rédacteur de la préface, présente La Disparition d'Adèle Bedeau comme un roman publié en 1982 par un certain Raymond Brunet, ayant été porté à l'écran par Claude Chabrol en 1989. Après avoir évoqué la vie de cet auteur, il termine ainsi: « Dans la préface de son récit autobiographique Pedigree, Georges Simenon écrivait: « tout est vrai sans que rien ne soit exact ». Une formule qui convient parfaitement à La Disparition d'Adèle Bedeau. » (p. 15)

Le ton nous est donné. Tenant davantage du roman psychologique que du roman policier proprement dit, bien qu'un meurtre ait été commis, nous suivons Richard Baumann dans ses déplacements, un être obsessionnel et sinistre, entre son domicile, la banque où il travaille, et le restaurant La Cloche où il prend la plupart de ses repas. Et lorsque la plantureuse serveuse Adèle Bedeau disparaît après avoir suscité son attention, on ne peut que craindre le pire. Original et glauque.
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Adèle Bedeau est serveuse au restaurant de la Cloche, dans la petite ville alsacienne de Saint-Louis. Mais Adèle a disparu... Manfred Baumann, un habitué du restaurant, un homme gauche et asocial, est-il, d'une façon ou d'une autre, impliqué dans cette disparition ?

Ce roman se caractérise avant tout par son atmosphère, étriquée, un brin étouffante. Et il y a aussi les personnages, Manfred, en premier lieu, difficile à cerner, pas très sociable, avec ses petites habitudes. Autant mal à l'aise avec les autres qu'il met mal à l'aise le lecteur, en particulier du fait de son comportement étrange vis-à-vis des femmes. Les révélations progressives permettront toutefois de mieux le cerner. Une tragédie se met en effet petit à petit en place derriere la normalité apparente.

Voici une histoire pas désagréable fondamentalement, mais un peu déroutante par son atmosphère surannée, son rythme, et sa conclusion.
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Sur la couverture de la disparition d'Adèle Bedeau, s'affiche la devanture d'un bar tabac avec un néon rouge. On pense aux photos de Raymond Depardon, celles de cette France ni sur le devant de la scène ni particulièrement marginale, cette France quasi invisible avec ses enseignes si “années 80”.

Et c'est dans cette France que Graeme Macrae Burnet installe son intrigue : Saint Louis, une ville alsacienne, pas loin de la frontière allemande et suisse, une ville sans histoire, sans éclat, affreusement banale. La vie ici semble se résumer à une suite de petites habitudes immuables, preuve en est le quotidien de Manfred Baumann. Toujours le même restaurant La cloche, toujours le même plat du jour, toujours la même place à la même table, toujours les mêmes clients jouant au même jeu de carte, toujours la même sortie le week end pour ce solitaire inadapté qui ne demande rien d'autre qu'à passer le plus inaperçu possible.

Quant à Georges Gorski, policier à Saint Louis, il n'a rien d'un héros aux hauts faits. S'il a rêvé un jour de faire carrière à Strasbourg, il est aujourd'hui autant résigné professionnellement que face à son couple mal assorti.

Pourtant le jour où Adèle Bedeau, serveuse au restaurant La Cloche, disparaît, l'apparente banalité de ces existences bien réglées commence à se fissurer.

Ne vous attendez pas à un page turner ou à un rebondissement à chaque chapitre avec ce roman noir. La force de la disparition d'Adèle Bedeau– qui se savoure lentement – est de camper une atmosphère de plus en plus pesante comme dans un film de Claude Chabrol.

L'autre point fort du roman est le très fin portrait des deux hommes, Manfred Baumann et Georges Gorski, dont l'auteur alterne les points de vue. Éteints, pas particulièrement intéressants à la base, l'écrivain a le talent de les rendre vivants et en un sens attachants avec leur fêlures, leur solitude et leur mal être.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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"La disparition d'Adele Bedeau" est un roman étrange , sombre qui vous désoriente dès le prologue .
On y fait connaissance avec Manfred Baumann ,un trentenaire , solitaire et mal dans sa peau - voire asocial - dont l'existence n'est faite que d'habitudes , de rituels et où il n'y a aucune place pour la surprise ou le hasard . Employé d'une agence bancaire- grâce à l'entregent de ses grands parents qui l'ont élevé - à Saint Louis , une petite ville alsacienne située à proximité de la frontière suisse , il déjeune tous les midis au Restaurant La Cloche des mêmes plats et il y retrouve toujours les mêmes habitués des lieux pour jouer au cartes le soir . La quiétude de la municipalité est un beau jour bouleversée par la disparition de la serveuse du Restaurant La Cloche , Adèle Bedeau .
L'inspecteur Gorski est chargée de l'enquête et Manfred , en tant que client régulier , fait partie des suspects potentiels. Pour Gorski la disparition de cette jeune fille résonne en lui avec un écho particulier : elle lui rappelle la mort d'une adolescente , Juliette Hurel , vingt ans plus tôt alors qu'il démarrait dans le métier . Une affaire étrange qui le hante encore aujourd'hui, persuadé que le coupable qui a été arrêté à l'époque n'était pas le bon. Les deux affaires pourraient elles être liées à Manfred Baumann ?
Un livre singulier , à la coloration "vintage " où la lenteur du rythme et les plongées psychologiques peuvent rappeler certaines histoires du Commissaire Maigret où certains films "provinciaux "de Claude Chabrol ( l'auteur écossais a d'ailleurs créé de toute pièce une fausse bande annonce d'un film que Chabrol n'a jamais tourné..).
Graeme Macrae Brunet nous offre une histoire où le noir domine , mettant en scène des personnages complexes notamment celui de Manfred dont on suit la progressive descente aux enfers psychologique . Elle commence par une maladie de la persécution puis se dégrade vers une perte de repères tangibles où son imaginaire prend peu à peu le pas sur le réel .
Vous vous laisserez captiver par ce récit , parfois déroutant mais souvent angoissant où l'on se laisse perdre entre réalité et fiction ( cf le prologue ) , faits divers ou imaginés. Un jeu malicieux où l'auteur aime perdre ses lecteurs comme ses protagonistes.
Un roman réaliste et glaçant qui ne laissera , j'en suis sûr , personne indifférent.
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