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sur 192 notes
Ahhhh, Hollywood, le strass, les paillettes, les stars de cinéma, l'argent qui coule à flots, le succès, la gloire, etc. Voilà ce dont rêvent ces jeunes qui débarquent à Hollywood dans les années 1950.
Mais l'industrie cinématographique n'est pas qu'une usine à rêves, l'envers du décor est bien moins réjouissant et c'est exactement ce qui décrit Dominique Maisons dans Avant les diamants. Entre producteurs ratés, parrains de la mafia, midinettes rêvant de succès, stars d'un autre temps, rivalités entre agences gouvernementales, armée, police, et politiciens véreux, rien n'est épargné et les coups fourrés et autres magouilles coulent à flots, pour finir dans un final explosif majestueux.
Dans un roman dense, Dominique Maisons nous entraîne bien loin des clichés habituels, déployant une galerie de personnages tantôt détestables, tantôt admirables, mais tous veulent la même chose: le magot destiné à produire un film qui doit faire tomber les majors de leur piédestal. Une seule question: qui mettra la main sur ce fameux pactole...?
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1953, Hollywood, le cinéma, les stars mythiques, la mafia, les ligues de vertus et, bien sur le mac carthysme. Tout y est sur un fond de polar à la Ellroy où pas un personnage ne peut rattraper l'autre. L'armée (le complexe militaro industriel, ditons certains ! Après tout on est sous la présidence de Eisenhower) cherche à lutter contre l'influence un peu gauchisante (à leur yeux) des grands studios américains. Alliée à la mafia et à l'église catholique (quelle symbiose !), ils essayent de lancer leur propre production cinématographique pour glorifier le mode de vie américain puritain, l'Amérique blanche et les soldats de l'union. Evidemment, tout ne va pas se passer comme prévu !
Sur cette trame déjà alléchante, Dominique Maisons place des personnages qui font le sel du roman. le producteur pervers narcissique, violent, aigri, qui vient des séries Z, sans scrupules, sans limites. C'est le véritable anti héros du roman. On adore le détester. La starlette qui veut sa place au soleil et découvre les vices cachées du rêve hollywoodien, les agents de l'armées et le prêtre censés défendre la morale et les valeurs américaines et qui en sont pourtant loin eux-mêmes, la collection de maffieux de tout genre, sorti du parrain mais qui sont plus ridicules qu'efficaces, les policiers de LA, véritables brutes racistes (ils étaient vraiment comme ça ?) et puis la cerise sur la gâteau, toutes ces stars de l'âge d'or d'Hollywood, Clark Gable, Raoul Walsh, Daryl Zanuck, Errol ; Flynn (un petit faible pour son apparition) et surtout Heddy Lamar qui est presque le personnage central du roman.
Tous ces personnages se croisent, se recroisent, de plus en plus obnubilés par une valise d'argent, comme des mouches par un pot de miel.
On y découvre l'envers de Hollywood avec ces querelles d'égos, ces fêtes caligulesques où les villas cossues se transforment en vrai lupanar. C'est noir, c'est glauque, c'est parfois violent, parfois drôle, parfois violent et drôle. Plus la fin approche, plus j'ai pensé au faucon maltais avec ses personnages à la recherche d'une valise de millions. le final à la Tarantino vous laissera un peu essoufflé.
Un bel hommage aux romans noirs et aux films noirs. Un vrai plaisir de lecture pour un amoureux du cinéma américain de cette époque là.
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Une plongée captivante dans " l'âge d'or " hollywoodien. En pleine guerre froide, l'armée américaine va tirer parti du septième art comme d'une arme mondiale de propagande. Sous prétexte de promouvoir cinématographiquement l'idéal américain, le système maccarthyste en place n'hésite pas à s'associer officieusement et financièrement aux milieux mafieux. Un cinéma corrompu déjà influencé par la Ligue pour la vertu, groupe de pression de l'église catholique, qui purifie les productions de mauvaises influences sur la population.

L'auteur aborde également une autre face sombre de ce monde superficiel : une course à la gloire éphémère dont les élus sont peu nombreux. La concurrence, le paraître, la déchéance, ... La description du vécu de jeunes vedettes en devenir sous la coupe de producteurs véreux ne peut que nous fait déplorer l'émergence tardive du mouvement #MeToo.

Cet aperçu du contexte sombre des strass et des paillettes d'Hollywood est une belle réussite.
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Hollywood, 1953. le cinéma est contrôlé par l'armée, les ligues catholiques et la mafia.


L'armée souhaite développer le cinéma indépendant pour l'utiliser à des fins de propagande contre les communistes et pour passer des messages subliminaux au public, américain et européen, au sujet des valeurs des États-Unis et de leur mode de vie. le major Buckman et l'agent Annie Morrison sont chargés de convaincre un producteur de seconde zone, prêt à tout, de réaliser le film correspondant au cahier des charges secret.


C'est à Larkin Moffat que le marché est proposé. Il est un producteur, à petit budget, qui rêve de gloire et de pouvoir. C'est surtout un être abject, prêt à tout pour réussir. Si le major et sa coéquipière réussissent à le cadrer, il a le profil parfait. Il n'a pas intérêt à dévier, car le film sera financé par la mafia, à hauteur de deux millions de dollars. Buckman, lui aussi, subit une pression : s'il échoue, il sera exilé en terre inhospitalière. Un homme d'Eglise est, également, mis à contribution pour que le film passe la censure : il est aisé de lui faire du chantage, car il a des secrets sulfureux.


Moffat est un homme dégoûtant, violent et manipulateur. C'est une anguille, car il n'a aucun code de valeur, même personnel : il ne pense qu'à son profit, il est prêt à tout pour cela et, malheureusement, il le montre au lecteur. Il commet des actes abominables et irréparables. Hélas, ses victimes sont les seuls personnages qui avaient éveillé mon empathie, dans ce roman d'une noirceur intense. En effet, dans ce roman, Dominique Maisons montre ce qui se cache, derrière les paillettes d'Hollywood : les actrices obligées de coucher avec le producteur pour espérer avoir un rôle, l'infiltration de l'armée et des ligues de vertu catholiques dans les scénarios, la mafia qui règne, en maître, dans le monde du cinéma, et Moffat, ce producteur véreux, sans foi, ni loi. Cela ne peut que finir en apocalypse.


Dans ce roman très documenté, les personnages de fiction croisent des personnalités réelles[…]


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ah c'est vraiment bien!!!! c'est glauque, ça sent la bière, la mer, les donuts, les parfums envoutants, l'herbe et le sexe aussi! c'est rondement mené avec un mélange de personnages clés de l'histoire ( difficile d'identifier un héros !) qui croisent les héros de l'industrie cinématographique de l'époque ( 1953) et on s'y croirait! Ce n'est pas très reluisant .. plutôt drôle tellement c'est gros....l'histoire est bien montée et monte en puissance de page en page! Bravo à l'auteur ! je recommande!
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Hollywood, la mafia, la chasse aux sorcières, de la propagande militaire, des strass et des paillettes ….. vous mélangez tout ça et vous avez un roman dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Il y a plein de petites histoires qui sont toutes liées en elles. Tout s'emboîte très bien. A la fin on a une petite scène à la Tarantino façon chute de domino que j'ai bien aimé.

J'adore les histoires Hollywoodiennes, même si je n'ai rien appris de nouveau, j'ai bien aimé comment l'auteur a mis tout ça en scène. Petit bémol je dirai la fin est un peu rapide sur les dernières pages. Malgré ce petit détail on passe un très bon moment.
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Hollywood, 1953, les productions cinématographiques nombreuses sont l'objet de convoitises mafieuses, politiques, militaires et s'accompagnent de circulation de drogues, d'alcool et de sexe. Se faire une place dans cet univers encombré n'est pas une mince affaire et Larkin Moffat, ambitieux producteur de série B va en faire l'expérience. Les personnages de ce roman nous font revivre cette époque avec un réalisme saisissant. L'ambiance, les relations entre acteurs, réalisateurs, producteurs sont bien incarnées et des vedettes de l'époque comme Errol Flynn, Clarke Gable, Hedy Lamarr, Frank Sinatra s'invitent dans la narration. le machisme est dominant et pour les femmes, la promotion canapé paraît une règle toujours en vigueur, comme nous l'a récemment prouvée l'affaire Harvey Weinstein. L'auteur nous offre là un bel instantané Hollywoodien sur quelques mois de cette année 1953.
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Je suis assez impressionnée par la capacité de Dominique Maisons à immerger son lecteur dans des univers, des décors et des époques aussi différentes que le Paris des feuilletonistes de 1900 (On se souvient du nom des assassins) et le Hollywood des années 50. Tout ceci sur des rythmes trépidants et en épousant parfaitement les codes de chaque genre. Dans Avant les diamants, on croise Errol Flynn, Kim Novak, Hedy Lamarr ou Clark Gable, mais surtout, on plonge dans les coulisses des studios à travers des enjeux qui dépassent largement le cadre du divertissement ou de l'argent que cela peut rapporter. C'est passionnant et cela mériterait bien une adaptation cinématographique.

Il sera donc question de tournages, de starlettes qui rêvent de gloire et doivent se contenter de jouer les potiches au bras des producteurs de seconde zone, de combines et de jeux d'influence. D'argent aussi, bien sûr. Dont on ne regarde pas toujours la couleur lorsqu'il s'agit de financer le film que l'on veut tourner à tout prix. Marécage idéal pour les familles mafieuses qui se partagent le territoire dans un relatif équilibre. Jusqu'à ce que l'armée s'en mêle. Son but ? Utiliser le cinéma pour promouvoir une image idéale de l'Amérique à travers le monde et s'assurer que les américains orientent bien leurs vies dans le sens voulu par le pilote. Quitte à frayer avec du peu recommandable. Propagande ? En quelque sorte. Ou disons plutôt une manipulation à grande échelle. Les processus sont impeccablement décrits et irriguent l'intrigue qui mêle les destins d'un major de l'armée un peu trop joueur, d'un producteur un peu loser, de quelques mafieux, impresarios et proxénètes. Sans compter les jeunes actrices et acteurs prêts à tout dont les illusions vont peu à peu s'effondrer. Hollywood, ton univers impitoyable. Jusqu'à un final "tarantinesque", magistralement orchestré.

C'est du roman noir comme je les aime, intelligent et instructif. On ne s'ennuie pas une seconde, on s'amuse des rôles joués par les stars mondialement connues qui dévoilent des facettes inédites. On dit parfois que la réalité dépasse la fiction, là je dirais que le roman dépasse le cinéma tant il utilise ses codes pour délivrer un texte à grand spectacle. Qui pourrait lui-même finir sur grand écran. Et dont je vous recommande chaudement la lecture en ces temps où les distractions de qualité sont les bienvenues.
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Vous aimez les romans noirs ? Alors n'hésitez plus, foncez sur celui-là car, waouh, quel roman !

J'ai dévoré ce pavé sans voir le temps passer. La construction est classique avec une mise en place visant à introduire les différents personnages de ce roman choral, puis une succession de péripéties conduisant à un final intense, un vrai feu d'artifice. Classique donc mais d'une incroyable maîtrise. le rythme est aux petits oignons et l'écriture très soignée.

Et que dire de l'ambiance ? Un gros point fort de ce roman. L'immersion dans le milieu du cinéma hollywoodien des années 50 est une franche réussite. La vision est très noire, on parle d'un milieu gangrené par la mafia, de l'exploitation de personnes rêvant de percer en tant qu'acteurs/trices, d'une liberté d'expression quasiment inexistante puisque les films doivent faire l'objet d'évaluation par des commissions pilotées par l'armée ou par l'église, commissions qui ont bien évidemment le pouvoir d'enterrer un film… On croise donc toute une panoplie de personnages plus ou moins recommandables, cela va du producteur véreux à la star déchue du cinéma en passant par les militaires, l'homme d'église influent ou bien les mafieux. Certes, on pourrait se dire que le trait est parfois un peu trop forcé mais cela reste un roman et puis on s'imagine plutôt bien un certain nombre de choses donc l'ensemble sonne quand même plutôt juste.

Je n'ai relevé aucune longueur, c'est plutôt remarquable pour un roman de plus de 500 pages. Tout s'imbrique de manière impeccable, rien de vraiment superflu, parfois on retrouve quelques focus sur le contexte historique qui sont toujours intéressants puisqu'ils apportent un éclairage sans pour autant être rébarbatif. C'est un roman qui a nécessité un travail considérable, cela se ressent et le rendu est très bon.

Ce roman rappelle furieusement le style d'un certain Don Winslow et, pour ma part, je considère que Dominique Maisons se hisse au niveau des plus grands du genre avec ce roman. Je recommande sans hésiter ce roman noir qui secoue et qui est très difficile à lâcher une fois le nez dedans !
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Après Rome, la Russie ou encore une secte parisienne, le Prix Points des Lecteurs de Mots En Lignes m'emmène à Hollywood dans l'après Seconde Guerre mondiale ! Et le moins qu'on puisse dire c'est que le cadre est posé très efficacement avec un foisonnement d'idées, de personnages, de décors et de péripéties comme autant de paillettes s'éparpillant aux quatre vents au lendemain d'une soirée où les stars Ava Gardner (1922-1990) et Hedy Lamarr (1914-2000) et les mafieux Mickey Cohen (1913-1976) et Jack Dragna (1891-1956) ont partagé quelques coupes de champagnes sur les hauteurs de Los Angeles.

A ce moment-là, l'Amérique est plongée dans la chasse aux communistes et la course à l'armement nucléaire. le cinéma, qui carbure à grand renfort de whisky et de drogues dures, apparaît alors comme une arme de choix dans le matraquage idéologique qui se met en place. Mais pour que ses exigences soient respectées, l'armée doit s'éloigner du « Big Seven », c'est-à-dire les plus gros studios hollywoodiens, et faire appel à des producteurs indépendants comme le détestable Larkin Moffat.

Voilà le point de départ de ce roman noir dans lequel les carrières se font après une nuit passée dans le bon lit ou se défont après une soirée passée à la mauvaise fête. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture et j'ai été absolument transportée dans le monde du cinéma d'alors, totalement à rebours de la société anti-communiste, raciste, homophobe et machiste dans laquelle ce livre nous plonge avec beaucoup de violence, en particulier envers les femmes. La fin est un peu trop tarantinesque à mon goût mais, finalement, ça reste dans le thème !
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