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sur 325 notes
La peau . Malaparte . Après les bombardements de 1943, Les forces alliés s'installent à Naples : libérateurs ou envahisseurs ? Malaparte nous dresse un portrait de Naples , vaincue , humiliée et détruite par les bombardements . Un récit dur et sombre pendant mon séjour dans cette ville incroyable.
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Avec « La Peau » Curzio Malaparte a offert au monde l'un des livres les plus puissants jamais écrits sur la guerre.
Ce texte publié en 1949 compile des chroniques dont la plupart se déroulent en Italie alors que les Américains la délivrent du fascisme.
Engagé au sein du Corps Italien de la Libération l'auteur de « Kaputt » est officier de liaison auprès des Alliés.
Avec une emphase teintée de surréalisme et d'onirisme il décrit les horreurs de la guerre et l'hystérie qui s'empare d'une population désemparée et affamée prête à tout pour survivre, y compris se prostituer et prostituer ses enfants.
Naples se transforme alors en une immense partouze et un cimetière à ciel ouvert où les vivants célèbrent les morts lors de grandes messes grotesques où religion et superstitions se mêlent.
Le génie de Malaparte est de confronter l'immense civilisation sur laquelle s'est bâti son pays à la trivialité des comportements humains.
En rapportant des dialogues savoureux, réels ou imaginés, il se moque gentiment de l'ignorance et de la morale étriquée des GI et de leurs chefs qui agissent en vainqueurs persuadés « que la défaite est […] un acte de la justice divine ».
En choisissant la démesure et une bouffonnerie colorée d'un humour noir et cruel il a composé un récit visuel digne de tableaux de Bosch, de Goya, de Velasquez ou encore d'Ensor, des romans de Céline et du cinéma de Fellini.
Une lecture dérangeante et indispensable pour saisir l'absurdité de la guerre et la barbarie des hommes.

EXTRAITS
Le nom Italie puait dans ma bouche comme un morceau de viande pourrie.
La liberté coûte cher, beaucoup plus cher que l'esclavage.
Pour se sentir des héros, tous les vainqueurs ont besoin de […] fourrer leur doigt dans une pauvre fille vaincue.
La douleur rend les gens fous.
Tout ce qui est humain est sale et lâche. L'homme est une chose horrible.
Nous étions des hommes vivants dans un monde mort.
C'est une honte de gagner la guerre.


Lien : https://papivore.net/littera..
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Malaparte narre des destins pris dans la tourmente de cette période brutale et cruelle de l'Histoire qu'est la Seconde Guerre Mondiale.

Il raconte la libération de Naples aux côtés des Américains. Fasciste de la première heure - celle du fascisme révolutionnaire - qui eut des relations difficiles avec le régime, le romancier avait changé de camp comme l'Italie elle-même qui continuait la guerre aux côtés des alliés après le renversement du Duce, en 1943.
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Malaparte, officier de liaison après la libération de l'Italie, gui de le lecteur dans une Naples dévastée par la guerre, une Naples humiliée, violée, ravalée aux stratégies de survie dans le milieu le plus hostile qui soit. Les grands GI's noirs s'y accouplent avec des prostituées naines. les autres prostituées déguisent leurs vagins de perruques blondes pour complaire aux libérateurs. Des foetus difformes en leur bocaux de formol rejouent le procès de Mussolini. Des tanks laissés imprudemment dans une cour d'immeubles sont dépiautés en une heure par les enfants du cru. des juifs crucifiés sur des arbres crachent sur les cavaliers chrétiens. On régale les dignitaires yankees avec des sirènes fraichement pêchées dans l'aquarium de Naples. On fait le clown pour qu'un jeune soldat éventré par une mine meure avec un sourire d'enfant.
Vous en voulez d'autres? il y en a plein.
Malaparte a inventé un style: dénoncer la misère humaine, l'horreur de la guerre, la cruauté des puissants à coup d'images hallucinatoires, lyriques, métaphoriques, inoubliables.
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Kaputt et la Peau. Les deux romans de Malaparte sont des iliades.
Il n'y a plus que des iliades, les odyssées sont mortes dans ce vingtième siècle, sans aucun retour possible à cette terre natale qui fume encore de ses charniers, du gaz sarin, des corps ensevelis. Il amène le roman sur les sentiers de la philosophie, comme l'ont fait Sade, Musil, Gadda avant lui.

"Je m'efforçais de penser à Rome non pas comme à une immense fosse commune, où les os des dieux et des hommes gisent pêle-mêle parmi les ruines des temples et des Forums, mais comme à une ville humaine, à une ville d'hommes simples et mortels, où tout est humain, où la misère et l'humiliation des dieux n'avilissent pas la grandeur de l'homme, ne donnent pas à la liberté humaine la valeur d'un héritage trahi, d'une gloire usurpée et corrompue."

Liberté ou libération, l'un ne sous-entend pas l'autre, s'excluant plutôt. Une fois libéré, est-on libre pour autant? Qu'est-ce que la liberté après ces massacres? Qu'est-ce que la honte après tant de misère humaine? Il fait oeuvre de philosophe, un nouvel Épictète qui veut la connaissance de cette liberté en lambeaux.

"Peut-être était-il écrit que, de même que la libération était née des douleurs de l'esclavage et de la guerre, la liberté devait naître des souffrances nouvelles et terribles, de cette peste apportée par la libération."

Adorno se demandait comment écrire après Auschwitz.
Malaparte envisage cette question par une autre interrogation: Mais pourquoi dire la honte?
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Mon avis : Saddhu
Malaparte décrit avec un humour féroce, toutes les horreurs vues dans les pays occupés par l'Allemagne, l'Italie puis ensuite par les Américains lors de la Libération. A quelles "bassesses" ont été réduits les peuples occupés, pour survivre, et à quelles cruautés et abominations gratuites, le plus souvent pour assurer leur domination et leur idéologie, en étaient réduits les occupants. Tous ce que l'homme a de plus abjects a été consignés dans ce livre. Tous les vices, toutes les lâchetés révêlés...C'est un très beau livre, cruel, mais beau.
Lien : http://adighee.canalblog.com..
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"La peau" est un texte de témoignage, emprunt de fougue, qui emporte le lecteur en Italie au moment de la seconde guerre mondiale finissante, lorsque les alliés s'engouffrent dans le conflit, débarquent en Europe, et découvrent un peuple Italien meurtri, humilié.
Malaparte y va de toute sa ferveur pour nous décrire le climat survolté qui règne en ce temps-là dans une ville de Naples en proie à la plus totale désorganisation. Son propos est à la fois acide et habité par une sorte de tendresse inaltérée, malgré la déroute, malgré les outrances dont il est témoin. Il observe ce peuple dont il connait les habitudes, les croyances, la fierté, la résilience, et tente de jouer les intermédiaires entre les Napolitains et le contingent d'Américains arrivés en libérateurs. le contexte est brûlant, le sujet grave, c'est une belle foire du désoeuvrement auquel l'auteur nous invite à assister. On en a le coeur serré, le verbe s'envole, enrobé d'un lyrisme de circonstance. J'ai été saisi par certains passages, en dépit du malaise qu'ils provoquent.
Un roman qui vous tire des larmes (Ah ! ces lignes sur la paisible agonie d'un soldat Américain que l'auteur tente de distraire de la mort imminente) ce n'est pas si fréquent, et j'y vois là une éclatante démonstration de sa force littéraire.
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On retrouve ici le Malaparte de Kaput, avec des nouvelles qui sont des tranches de vie ou plutôt des tranches de réalité, Malaparte avec sa crudité, cette impression de bouleversement dans lequel plus aucun critère de normalité ou de morale n'a cours.
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J'ai lu ce livre grâce à l'ami Beigbeder qui le recommande chaudement dans un de ses ouvrages de classement. C'est un beau récit, poignant et très bien écrit même si la partie onirique (dont est empreint le style aussi) m'a moins touché. Mais l'histoire de la libération de l'Italie par les américains est très intéressante d'autant que Malaparte a le goût de la vérité. Et quelles vérités !
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un récit poignant, on assiste à l, écroulement de l, Italie fasciste et a l, occupation américaine dans l, immédiate après guerre.
dans les.ruelles populeuse de Naples affamé.
hommes et femmes se prostituent ou se livrent à tous les marchandages on vend des enfants, la peste fait rage, le Vésuve se réveille.partout c'est la misère, la famine..
l, auteur et témoin de la déchéance de son peuple vaincu, mais aussi un peuple orgueileux.
le livre sera adapté au cinéma 🎬 en 1981 par
Liliana Cavani avec marcello Mastroianni dans le rôle de curzio malaparte.pour adultes 👍.
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