Je dois dire que je ne m'attendais pas vraiment à ça en ouvrant ce roman. La couverture et le titre me laissaient songer à un roman moderne et amusant mais l'histoire tient plutôt d'un roman purement Harlequin, à la saveur intemporelle- quoiqu'un peu rétro- plutôt plaisante.
Cela dit, il ne faut pas se fier au résumé qui a dû être écrit par quelqu'un n'ayant pas lu le roman ou à la rigueur un marseillais ayant joué au téléphone arabe : si les événements qui se laissent deviner dans celui-ci ressemblent effectivement à ce qu'il se passe dans le roman, ceux-ci sont vraiment amplifiés voire déformés. Je trouve ça dommage de ne pas retrouver les situations qui nous ont donné envie d'ouvrir ce roman... Bref, je ne suis pas fan de ce genre de surprise.
Par contre, j'ai beaucoup apprécié le côté chorale de ce roman avec les différents personnages que l'on suit simultanément. J'ai bien aimé ce côté saga familiale qui nous permet d'appréhender une histoire plus large tout en découvrant les parcours bien différents des trois soeurs.
J'ai bien aimé l'ambiance qui change suivant qui l'on suit. L'air devient saturé de douleur en présence de Finola, spontané avec Zennie et ses copines et une envie de nous dépasser nous accompagne avec Ali. L'ambiance change au fur et à mesure de l'histoire, face à leur entourage et les remises en question qu'elles font mais toutes se dirigent vers le bien-être et l'épanouissement personnel.
J'ai bien aimé les différents thèmes abordés dans ce roman qui ne sont pas forcément commun. La difficulté d'une séparation, encore plus quand les sentiments sont toujours là, la trahison qui devient publique et l'envie d'arrêter de faire des efforts pour que cela fonctionne. Ce sont des questions très dures à se poser dont les réponses ne sont pas toujours celles que l'on souhaiteraient. A l'image de Finola, je pense effectivement que tout peut se pardonner tant que l'on reste humain... À partir du moment où ça touche d'autres choses que le couple en les mettant en péril, ça devient vraiment moche.
J'ai également trouvé intéressante l'histoire de Zennie qui accepte d'être la mère porteuse pour sa meilleure amie qui s'est battue il y a quelques années contre un cancer. Je ne pense pas que je serai actuellement capable de faire un geste aussi altruiste (pour le coup, je suis sûre que je voudrais garder le bébé pour moi) et j'en suis admirative. Je comprends les réactions tourmentées de ses proches mais je n'approuve pas ce mépris auquel elle doit faire face. Par contre, j'ai été étonnée de la facilité des démarches décrites dans ce roman : quelques jours avant ma lecture, j' ai regardé une interview de Jarry (dans ça commence aujourd'hui) qui disait avoir fait appel à une mère porteuse américaine. Il y disait que les femmes étaient obligatoirement déjà maman : autant dire que cela va à l'encontre de ce que fait Zennie. Mais bon, vu que ce sont les États-Unis, c'est peut-être un allègement de la loi propre à la Californie...
Finalement c'est sans doute l'histoire d'Ali qui est la plus bateau mais, au fond, c'est celle qui m'a le plus plu. Larguée par son beau-frère (saluons le courage de son fiancé :/) quelques semaines avant son mariage, j'ai aimé la façon dont ces deux-là se rapprochent. J'ai aimé cette amitié naissante qui se transforme peu à peu pour autre chose... Quoique ! le fait que Daniel craque pour sa belle-soeur depuis leur première rencontre m'a également beaucoup plu.
Ali est de loin la soeur dans laquelle je me suis le plus reconnue. Je crois que l'on a cette injonction du 'faire plaisir' en commun qui nous pousse à nous reculer pour que les autres fassent ce qui leur importe. du coup, ça m'a fait plaisir de la voir se mettre de plus en plus en avant jusqu'à obtenir ce qu'elle mérite vraiment. J'ai trouvé ça très agréable de la voir s'affirmer et s'épanouir dans sa relation avec Daniel.
J'ai apprécié découvrir Zennie, même si je ne me suis absolument pas reconnue en elle. Je ne suis absolument pas sportive, alors, sa manière de courir d' une séance à une autre ne m'a pas du tout parlé tout comme sa volonté de ne pas rencontrer quelqu'un... Cela dit, je l'ai vraiment trouvée très généreuse et ai apprécié la voir remettre en question ses certitudes au contact de Clark.
Je crois que Finola est celle dont la vie m'a le plus attirée : comme une gamine, je reste fascinée par les paillettes et les étoiles. J'ai apprécié découvrir son quotidien mais ne me suis pas reconnue dans son contrôle absolu. J'ai trouvé assez édifiante la façon dont on la voit s'écrouler quand son monde change mais ai aussi été admirative face à sa détermination pour prendre les rennes de son avenir en main.
Par contre, leur mère m'a épouvantée dans ses remarques pleine d'égoïsme. Notre bonheur ne doit pas dépendre des autres et, visiblement, ce n'est pas quelque chose qu'elle a compris...
Les hommes, bien que présents, sont un peu les oubliés de cette histoire. Leurs personnages restent assez superficiels mais je pense que cela tient également du fait qu'on ne les découvre que par le regard des trois soeurs. En tout cas, Daniel et Clark m'ont beaucoup plu dans leur accompagnement discret mais à toute épreuve.
C'était la première fois que je lisais un roman de Susan Mallory et j'ai passé un bon moment. J'ai apprécié le côté intemporel de son écriture et la sympathie détachée que l'on sent qu'elle a pour ses personnages. Son écriture est fluide et laisse peu de place aux interprétations et à l'humour. J'ai apprécié son ton dynamique et positif face aux tuiles qui tombent sur ses héroïnes.
Une jolie découverte.
Lien :
http://lunazione.over-blog.c..