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3,79

sur 141 notes
Les trajectoires (terme particulièrement approprié pour des récits se passant presque exclusivement dans des véhicules roulant sur autoroutes) de vie de spécimens de la population parfois tendres, souvent poétiques, avec toujours beaucoup d'humour, souvent noir ou cynique, et d'empathie pour ses personnages, donnent à Marcus Malte prétexte à exprimer sa colère, son désespoir face à notre société, ses excès, ses manques, qui nous mèneraient inexorablement à notre fin.
On est dérouté au début par ces tranches de vie d'individus que rien ne relie à priori et qui alternent de chapitre en chapitre. Mais l'auteur sait où il va et il nous y emmène sans faillir pour notre plaisir croissant.
Comme d'habitude chez Marcus Malte la qualité de l'écriture, la langue sont un véritable régal.
Un pur Malte à déguster sans modération.
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Destins croisés sur l'autoroute. Il y a Romand Carratero, professeur de technologie qui va rendre visite à sa femme hospitalisée, Frédéric Grison, chauffeur de poids lourd, Sylvain Page et son fils mutique partis pour Disneyland, un autostoppeur portant une pancarte qui mentionne "Ailleurs" en guise de destination, Pierre Palmier, qui vit dans une caravane sur une aire d'autoroute, Catherine Delizieu, forte femme à la tête d'une multinationale, Maryse et Lucien Gruson, un couple septuagénaire, Zoé Soriano, serveuse dans une cafeteria, enfin un jeune couple en 205. On suit chacun d'entre eux, dans des récits de vie scandés par la radio, informations, annonces publicitaires, on découvre leur histoire à petites touches ; rien ou presque ne semblent les réunir, tandis qu'ils suivent l'autoroute dans un sens ou dans l'autre, jusqu'à ce que le hasard, ou la fatalité, les fasse se rencontrer.

Marcus Malte joue à déstabiliser son lecteur. D'abord, avec cette introduction où un professeur enseigne, dans une novlangue surprenante, la façon dont on vivait jadis, à "l'ère de la procréation naturelle". Ensuite, en introduisant chaque personnage par le véhicule qu'il conduit, dont la puissance moteur, l'âge et la cote argus sont représentatifs de sa classe sociale. Enfin, en choisissant volontairement un récit choral dans lequel chacun a sa place sans jamais rencontrer l'autre. Une sorte de patchwork dont on ne saisit que progressivement l'unité, au fur et à mesure que les pièces s'ajoutent pour créer un ensemble qui va prendre sens. Ce que raconte surtout Marcus Malte à travers les destins croisés de ses 14 personnages, c'est des rêves, des désillusions, des attentes, des regrets, c'est une actualité parfois absurde, ou terrible, le portrait d'une société contemporaine dans laquelle les humains sont identifiés par leur véhicule, symbole de leur puissance ou de leur ambition. J'ai retrouvé dans ce roman l'humour parfois corrosif et l'intelligence de la langue du Garçon, mais sans son romanesque. le parti pris d'un roman choral, sans réelle rencontre des personnages à part celle de l'impitoyable fatalité, m'a paru un peu fastidieux et long.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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un huit clos,enfin des huit clos dans chacune des voitures ,,,la chaleur, le monde sur la route,certaines conversations angiogenèse et l'époque qui s'y prettai. On attend le drome et il arrive
C'est le second livre que je lis de cet auteur et c'est de nouveau un moment de bonheur .Merci
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J'ai tant aimé "le garçon" et "garden of love", mais celui-ci me perd, je ne m'en sors pas... Je crois que je n'ai pas pu m'attacher à ces personnages, ils sont tous désabusés. Et le livre part dans tous les sens, comme l'accident final qui les voit tous s'encastrer les uns les autres dans un salmigondi de voitures... Bon. Comme si l'auteur avait voulu tout faire en même temps. Bref, la belle écriture est là, évidemment. Mais la constru tion est infernale.
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Je me suis laissée conduire et lassée d’être sur ces routes, autoroutes, avec en permanence un bruit de fond, une radio qui distille uniquement des nouvelles noires.
J’ai accompagné tous les personnages, chacun dans sa voiture, j’ai découvert leur chemin de vie, j’ai aussi lu les observations hors contexte, documentées, connues, qui occupent plusieurs chapitres entiers, qui nous donnent envie de crier, (les résidences luxueuses avec plus de salles de bains que de chambres, les animaux qui héritent de fortune à 7 ou 8 chiffres).
Et puis j’ai repris la route, pour voir où elle me mènera....
Elle ne va nulle part, je suis sortie de ce livre épuisée et déçue.
Cette critique n'engage que moi.
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Des étudiants terriens des temps futurs s'initient aux us et coutumes de la civilisation du XXIème siècle. Ça, c'est juste l'intro et le final. C'est écrit dans une nov-langue qui, comparée à Damasio, fait un peu amateur, ça m'a un peu gonflée, mais passé le prologue ça change.

Il y a donc ensuite un roman choral, genre Lelouch croisé Houellebecq. Curieux mélange, me direz-vous ? Lelouch car nous suivons une dizaine d'individus chacun dans sa voiture, chacun sa petite vie et ses petits et gros soucis, par petites vignettes, et ils finissent par trouver évidemment des points de rencontre à la fin. Houellebecq parce que c'est un regard très critique sur notre société, un humour grinçant, une analyse sans concessions.

Le paysage, c'est donc l'autoroute, les aires où on s'arrête, d'où le titre.
On attend une fin explosive, et si elle est acerbe, elle déçoit un peu, j'aurais attendu du plus violent, du plus dénonciateur, du plus fin du monde. Plus surprenant, surtout.

Il n'y a rien à dire, il sait écrire, Marcus Malte, se renouveler, c'est un créatif. Il sort une idée à la minute, et il sait l'exploiter.
Mais ce livre est pour moi l'excellente démonstration qu'un grand talent ne fait pas forcément un excellent livre. Que si le génie peut peut-être se permettre n'importe quoi, le talent, lui demande un peu de modestie.
C'est brillant, inventif, astucieux, bien observé, mais, voilà, un peu trop certain de son talent, un peu trop astucieux, ça devient au fil des pages très bavard, puis très loooong, c'est d'autant plus décevant que retravaillé, ça aurait pu décoiffer.

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Au commencement…
Un descendant de l'humanité souhaite informer ses semblables de ce qu'était l'existence humaine à l'entame des années 2000, une ère présentée comme « le début de la fin ». Sa méthode : ouvrir un portail vers les pensées intérieures de divers protagonistes d'époque. Ces spécimens se trouvent sur diverses aires et sections d'autoroutes, lors d'une même journée d'août. Il en résulte un voyage immersif dans l'ère de l'individu, de la domination, du marketing, de la solitude, de l'autodestruction.

Ce que j'en retiens...
Une oeuvre puissante, parfois drôle mais très noire, d'une qualité d'écriture percutante. L'auteur nous plonge dans ce que la vie peut offrir de plus acide, en compagnie de personnages très contemporains, très seuls, que la société a réussi à mettre en pièces. Avec de la hauteur, outre la critique sociale, cette portion de voyage mène à un questionnement plus abstrait sur le sens de la vie quotidienne, sur la liberté individuelle, sur les réalités métaphysiques à la source de tous nos destins qui s'entrecroisent.

Une citation soulignée...
« Après, avec le recul, on se rend compte qu'on ne contrôle pas grand-chose, finalement. Métaphore fluviale : la vie coule, la vie avance et on suit le courant, on s'accroche, un petit coup de gouvernail à droite, à gauche, un petit coup d'avirons pour éviter les plus gros rochers, on prend l'eau, on écope, on serre les fesses dans les rapides, on rame dans les bassins stagnants, on navigue à vue la plupart du temps et on essaye simplement d'atteindre la mer. Ce qui est assez juste. Mais cette mer qu'on s'efforce de rejoindre, qu'est-ce que c'est ? Est-ce la fin du voyage ou le commencement d'un autre ? Est-ce l'ultime destination – la même pour tous ? Est-ce que cela importe ? Comme le dit cet homme, assis à ses côtés, n'est-ce pas uniquement le chemin qui compte, et non le but ? le chemin est-il le but en soi ? »
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Plusieurs personnages à bord de leur véhicule, sur l'autoroute et les aires de repos, avec en fond, la radio, les informations et les slogans publicitaires. Marcus Malte utilise ce cocktail pour faire un roman sans vraiment d'intrigue, ce sont des biographies avec leurs drames, leurs amours, leurs doutes et leurs espoirs. Un certain cynisme, un sens de la dérision qui faite rire, mais le dénouement dramatique noircit un peu trop le tableau.
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Comment parler de cet OVNI que je viens de lire ?? Des destins se croisent sur l'autoroute, chacun dans sa voiture, avec derrière lui une vie, un but. Petit à petit on comprend le lien qu'ils ont tous les uns avec les autres, on se prend d'affection pour certains, les chapitres s'enchaînent et j'ai eu du mal à m'arrêter de lire car je voulais savoir ce que ces vies, rassemblées en un instant précis, allaient devenir.
Les derniers chapitres m'ont clouée sur place, je ne m'attendais pas à une fin aussi sombre, cynique, mais finalement à l'image du roman entier, ça fait grincer des dents mais au fond c'est cynique, la vie...
A certaines étapes de ma lecture je me suis sentie un peu perdue (le premier chapitre ne m'avait pas laissé une très bonne impression, il est....spécial), mais une fois la dernière page tournée je garde de ce roman haletant une impression très forte.
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Plusieurs personnes sont sur la route, elles ne se connaissent pas, mais le destin va tragiquement les réunir. En attendant ce funeste dénouement, l'auteur raconte avec un immense talent la vie, la situation de chacun. Cela va du couple qui s'adore parti en vacances chez leur fils, à la femme d'affaires aux dents longues, en passant par le poète-écrivain-auto-stoppeur, et le père divorcé qui a un gros problème avec l'argent, qui emmène son fils à Disneyland, sans oublier le couple qui s'insurge contre toutes les inepties entendues aux informations, révolutionnaires dans l'âme.
Le roman est parsemé de slogans publicitaires (chacun écoute la radio dans sa voiture), de faits divers, d'infos, de notes de débit. C'est grinçant, très animé, très dynamique, toujours d'une justesse et d'une finesse remarquables.
Un excellent roman.
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