Si vous désirez aborder une lecture qui ne ressemble à aucune autre, alliant l'art d'écrire avec une imagination délirante,
Les Thanatocrates sont fait pour vous, à condition de n'avoir aucune crainte à vous engager sur des voies parfois périlleuses.
Ce recueil permet d'aborder toutes les facettes du talent de
Céline Maltère, qu'elle mette en place des dystopies, ou qu'elle lâche la bride à une interprétation bien personnelle des grandes thématiques.
Dès le départ, la novella, qui donne son titre à l'ouvrage, frappe fort : elle instaure un malaise puissant devant la séduction effroyable d'une société qui tend vers la perfection, et dont l'absence de peur de la mort engendre un élitisme suprême. Nous découvrons ensuite des mondes dominés par des dictateurs pourfendeurs de sentiments, avec des reines belles et cruelles, de celles qui suivent l'autrice depuis ses débuts. La poésie se veut sombre et sans pitié, ce qui n'empêche pas des envolées lumineuses et une féminité sublimée.
La diversité des sujets n'engendre pas la monotonie, il n'est pas rare de s'exclamer « mais comment trouve-t-elle des idées pareilles ? ». Et la mollesse n'est pas de mise.
Jean-Pierre Andrevon, dans sa préface, ne s'y est pas trompé :
Céline Maltère a la dent dure, ses contes de faits sont des règlements de comptes, face à un monde dont la cruauté n'est plus à démontrer. Une façon très percutante de dénoncer des dérives et les lâchetés actuelles, comme la négation de la souffrance animale. Écrire pour punir ou augurer de lendemains tragiques ? Et si derrière toute cette noirceur se cachait un rêve de beauté et d'amour absolu ?
En héritage des explorations gothiques d'un
Lautréamont, des fantaisies débridées d'un Lewis Carol et –pourquoi pas ? – de l'ombre de
Novalis, je persiste à penser que
Céline Maltère est une des meilleures plumes contemporaines à oser s'affirmer dans une littérature originale, libre de s'épanouir hors des sentiers battus. Lire
les Thanatocrates est un bon moyen de s'en assurer.