Roman d'un abord difficile, je ne sais si c'est la traduction, mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire.
Une histoire complexe, comportant beaucoup de personnages excentriques pour ne pas dire fous dans une Russie pauvre et en perte d'identité.
L'histoire de personnages réunis par un désoeuvrement, des réflexions philosophiques et mystiques, Un Fiodor, homme au caractère clichesque d'un homme de Cro-Magnon, Une Claudia nymphomane, un Padov grand prêtre de son Moi spirituel, un père croyant devenant par sa perte d'esprit voyant la mort arriver, un poulet caquetant tout le temps.
Des scènes particulièrement glauques parsèment cet ouvrage, dérangeantes mais qui font réfléchir, ainsi que de longues réflexions sur l'usage des mots, l'usage des idées, la responsabilité des actes.
D'un rythme inégal mais avec un humour toujours présent l'auteur nous dévoile les carences identitaires d'un peuple russe qui ne sait plus quoi penser, d'une frange marginale qui se cherche.
Soyons honnêtes, je pense que l'on pourrait enlever un tiers du livre pour éviter les longueurs et les répétitions, mais ce livre demeure savoureux, il nous marque, nous pousse à réfléchir, nous fait douter aussi parfois.
C'est une belle découverte avec pour seul bémol la longueur, 300 pages en édition du Serpent à Plumes collection Motifs (j'aime beaucoup la taille, plus petite qu'un livre de poche), l'on peut en garder 200-220. Il n'était à mon sens pas utile de tant s'arrêter sur certaines situations ou réflexions. Malgré tout un bon moment.
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Fiodor se réveilla. Il n'aimait pas les rêves. Dans le sous-sol, les ténèbres remuaient. Assis sur son lit, il se concentra sur leurs volutes légères et décréta soudain que, dans le coin le plus éloigné, se trouvait la raison. Il mangea un morceau et alla s'accroupir près de l'endroit en question, attiré comme par un aimant.