Ce roman m'a tout de suite fait penser à deux autres :
Les gens heureux lisent et boivent du café d'
Agnès Martin-Lugand (pour l'histoire et le style) et à
On regrettera plus tard d'
Agnès Ledig (idem, plus cette façon de ressasser et de tout nous expliquer). Je n'avais pas du tout aimé ces deux romans, donc ça ne commençait pas très bien.
Le début m'a agacée à cause du style et du contenu. 1) La construction n'est pas très originale. 2) Elsa ressasse qu'elle n'est rien, moins que rien. 3) François se traite de con au moins deux fois par chapitre. 4) L'écriture est limite indigente dans les premiers chapitres, surtout ceux consacrés à François. 5) Pour ceux qui ont lu le livre, vous l'aurez compris, la numérotation des pensées de François m'a vite lassée. 6) L'hébergement de cette inconnue n'est pas crédible.
L'auteur m'a presque définitivement perdue lors de retrouvailles grâce à la présence simultanée d'Elsa et de l'associé de François dans une boulangerie du Conquet. Tiens, si on disait que la soeur de cet associé tenait une boulangerie au Conquet ? Alors que personne ne sait dans quelle ville Elsa est partie. le bol, comme dit François. Ce genre de très heureux hasard me tue.
Et puis, il y a les clichés. Elsa aurait pu être grosse et moche. Non, elle est très mince et jolie et a « l'épaule garnie de boucles blondes ». Elle cuisine très bien et lui fait des petits plats. François n'est pas dégueulasse à regarder non plus et il est très compréhensif et attentionné malgré son air bourru.
Comme par hasard, ils ont vécu des drames tous les deux, Elsa ayant décroché le gros lot. L'auteur l'a vraiment accablée de drames dramatiquement dramatiques, dont un, peu ordinaire quand même.
Nous voici donc partis pour une évolution convenue. Autant l'auteur les a chargés en drames, autant elle n'a pas lésiné sur le bonheur, décliné dans toutes les possibilités.
Je n'ai rien contre une petite bluette de temps en temps mais il faut qu'il y ait un minimum d'histoire crédible et d'écriture, même si celle-ci s'arrange un peu après. Avec les casseroles que traînent les deux protagonistes, il y avait matière à creuser quelque chose plutôt que de ressasser sans arrêt les mêmes états d'âme.
Alors oui, j'ai été attrapée par l'émotion de la fin mais ça ne suffit pas.
Mon opinion n'enlèvera rien au succès de ce roman. Et puis, il paraît qu'il y a déjà plus de 100 000 lecteurs conquis. Alors …
Ce roman m'a juste donné envie d'aller faire un tour dans le Finistère, ce qui n'est pas si mal.