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3,81

sur 935 notes
Forcément à force de parler des livres de Mankell, les qualificatifs commencent à manquer, tant cet auteur suédois est devenu incontournable.
« Avant le gel » est du même tonneau que la majorité de sa bibliographie. Mankell au delà des enquêtes bien complexes, fait de Wallander un personnage que l'on retrouve avec un réel plaisir. le taciturne commissaire porte un regard lucide mais aussi et surtout désabusé et pessimiste sur la violence en Scanie, sur la dérive des valeur, la folie des hommes en règle générale. L'arrivée de Linda à la brigade, la propre fille de Wallander ajoute au plaisir de se délecter de leurs joutes verbales, on ne fait pas un chat d'un chien. L'intrigue est menée toujours avec le même brio, Mankell s'appuie sur la psychologie pour donner un sens aux faits, si sens il y a. C'est prenant de bout en bout, l'angoisse s'installe lentement mais durablement. Sans dévoiler le coeur du roman, Mankell aborde des sujets (sectarisme, dérives des religions, abus sur des personnes vulnérables) avec une réflexion vraiment intéressante.
Les fans d'H.M., j'en suis depuis longtemps, le remercieront une nouvelle fois de tant de talent.
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Kurt Wallander s'éloigne dans les derniers jours de l'été scanien. C'est son avant-dernière enquête et déjà Henning Mankell l'efface doucement de son horizon d'écriture. Dès lors, il manque Wallander ; son obstination, son impatience, son univers bordélique, son idéalisme bancal. Sa fille Linda, fraîchement sortie de l'école de police, mutée à sa demande dans le commissariat de son père, à Ystad, attend de commencer son travail. Ce n'est pas la relève, il n'y a pas de relève « Wallander « chez Mankell. Linda Wallander est le personnage central de ce livre. C'est elle que l'on suit. L'enquête menée par son père est en toile de fond, lui-même n'apparait que de temps en temps. Pourtant Linda Wallander est au coeur de cette enquête et du drame qui se joue. Nous regardons donc Wallander à travers les yeux de sa fille ; un regard critique, étonné, accusateur, irrité souvent, admiratif et somme toute aimant, même si elle s'en défend. Deux individualités bien distinctes et fortes qui parfois volent en éclats. Ce livre s'ouvre sur l'épisode tragique du suicide collectif en Guyana du mouvement « le Temple du Peuple » en 1978. le reste du récit se déroule à la fin du mois d'août et au début du mois de septembre 2001. Avant les premières gelées de l'automne scanien. Un livre sombre, interrogateur sur la foi, la mort, l'appartenance à une famille, une société, l'idéal, la violence. La psychologie des personnages est toujours au premier plan, la solidité narrative aussi. Pour moi avec « Les morts de la Saint-Jean » le meilleur de la série. Peut-être parce que cette histoire a fait écho à un épisode personnel déjà ancien, lorsque ma route croisa pendant quelques mois Ursula, adepte de la secte Moon ou plutôt de l'Eglise de l'Unification puisque tel est son nom. Ursula essaya de me « recruter », je ne vois pas d'autre mot. Bien sûr, si quelqu'un lui avait fait remarquer que c'était sa « mission », sa « fonction » au sein du mouvement, elle l'aurait réfuté. J'ai retrouvé dans le livre de Mankell des similitudes de comportement entre Ursula et le personnage principal du livre (survivant de Guyana). Je ne peux que l'écrire :
Il y a de cela plusieurs années, je dirais même que c'était au siècle dernier. J'étais assise sur un banc Place de l'Odéon à Paris, perdue dans mes pensées je ne faisais pas vraiment attention au petit groupe de jeunes garçons et filles qui accostaient certains passants. Une jeune femme vint s'asseoir à côté de moi et commença à me parler. Rétrospectivement, je me suis dit que j' avaisl'air assez désoeuvré pour qu'elle pense que je puisse faire partie d'un nouveau contingent d'adeptes. Pauvre Ursula, j'étais dans mon état naturel, pensant à mille choses et peut-être à des lieux de la Place Odéon. Ursula qui se présenta comme une néerlandaise d'origine allemande, vivant en banlieue avec son mari français et faisant de l'humanitaire. Nous parlons, très gentiment, très agréablement. Ursula me propose de venir chez elle, j'accepte. Nous nous retrouvons donc dans un petit appartement de la banlieue sud est, agréable, chaleureux, moderne et voici Ursula préparant un déjeuner en toute simplicité. Comme toujours chez quelqu'un (même si c'est une mauvaise habitude) je regarde les livres dans la bibliothèque et je vois non pas un, mais plusieurs livres « moonesques ». Aucun autre livre, ni magazine d'ailleurs. Déjà le tableau est posé. Nous continuons à parler comme deux copines. Je lui dis pendant le repas que j'ai vu les livres écrits par Moon et je lui demande (même si je m'en doute) si elle fait partie du mouvement. Ursula confirme et oriente le sujet sur la religion au sens large pour voir mes réactions. J'ai des amis croyants pratiquants des trois grandes religions monothéistes et me suis trouvée plus d'une fois à débattre de leur foi, de la spiritualité, de leur religion. Etant agnostique tendance athée « ça dépend de mon degré de scepticisme du jour», je m'interroge et je les interroge. Donc, une conversation (un interrogatoire ?) sur les religions, allons-y. Bien sûr, Ursula, commença un travail de bourrage de crâne, je ne vois pas d'autre terme, à mon encontre. Aucune prise avec moi, mon cerveau est d'une indépendance forcenée et obtuse. Ursula changeait de ton pour ne pas dire de personnalité quand j'argumentais sur Moon, sur sa vision du monde, sur son « message », sur sa paranoïa affichée, etc.… le ton devenait soudain agressif, beaucoup moins sympathique. Etant partisane du dialogue et pouvant parler et débattre (même avec des idées que j'exècre) d'un ton calme et posé, justement pour toujours pouvoir comprendre le « pourquoi », cette violence verbale et cette agressivité me montraient les limites de notre relation. Quand je lui demandais de m'expliquer pourquoi elle et son mari se retrouvaient dans ce mouvement, elle récitait une succession de phrases sans réflexion, sans substance. Quand je lui demandais ce qu'elle pensait de tout ça, ne serait-ce que le fait de n'avoir pas pu choisir le prénom de sa petite fille. Elle ne pensait rien. Elle récitait. Effrayant et consternant. Ursula était charmante, sûrement intelligente, drôle, son mari était tout aussi avenant. Leur enfant était une mignonne petite fille, je me faisais surtout du souci pour elle. J'ai continué à lui rendre visite pendant trois, quatre mois, de façon régulière ; je ne la jugeais pas, je voulais comprendre. Peut-être pensait-elle arriver à ses fins avec moi, même si je refusais toutes les soirées, les sorties « entre adeptes ». Ursula aurait pût devenir une bonne amie. Malgré sa tentative de manipulation évidente vis-à-vis de moi, je l'aimais bien. Son endoctrinement était tristement total. J'ai pensé (après), que ce couple somme toute banal, un peu poussés par leur « gourou » auraient pu verser dans un extrême plus radical. En même temps je comprenais la logique d'approche d'Ursula, quand elle m'avait vue sur mon banc, seule. Je devais avoir l'allure d'une « proie » facile. Cette extrême gentillesse, douceur, calme, compassion, compréhension qu'elle déployait se lézardait au contact de l'interrogation d'autrui sur elle et ses semblables. En me souvenant des questions qu'elle m'a posées lors de notre première rencontre, je me suis aperçue qu'elles étaient orientées pour trouver ma faille, ma faiblesse, ma propre dépendance, le point qu'il fallait creuser pour m'amadouer. le vivre en direct est très instructif à condition de se voir en spectateur. Il pose des limites sur la compréhension vis-à-vis d'autrui et met en évidence sa propre impuissance. Cette rencontre a renforcé ma recherche sans fin (et sans réponse) sur la nature humaine. Henning Mankell a écrit un livre sur le désespoir et l'espoir, Linda et Kurt Wallander vivent cette histoire pleinement. Ma rencontre avec Ursula avait un goût de désespérance, j'ose y mettre une goutte d'espoir…
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J'avoue que je m'attends toujours à bien savourer du Mankell. Avec Avant le gel, je viens de passer un moment inoubliable, une intrigue menée astucieusement où des relations entre père et fille, à la fois tumultueuses, orageuses, attractives et envoûtantes apportent une autre couleur aux enquêtes de Wallander. Ici la formule tel père, tel fils se transmue en tels pères, telles filles, hé oui, les filles ont plus de la poigne à s'identifier à leur père, et à s'accrocher à eux plutôt qu'à leur mère. Et les pères, un peu troublés, ont peur, de se reconnaitre dans ces filles délurées, futées, adroites et surtout perspicaces. D'un côté Wallander voit sa fille, sortie fraîchement de l'école de police, exercer avec prouesse ses capacités d'une bonne flaireuse, d'une initiatrice sans peur et d'une analyste vétilleuse, et là, elle est au devant de la scène dans une enquête aussi calamiteuse qu'elle porte un aspect religieux. Et de l'autre côté, Erik Westin ne sait percer le secret, le mystère qui couvre la personnalité de sa fille, qu'il retrouve d'une manière ombrageuse après une vingtaine d'années, serait-elle son héritière ou ferait-elle objet de sa chute, lui qui se dit sauveur de l'humanité?...
Mankell excelle dans la psychologie des personnages, on s'attache à eux, aussi bien dans leur folie que dans leur intimité. Il y a de quoi se plaire également dans le rythme qui est à la limite pondéré, les choses s'installent ingénieusement!
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Avant le gel m'a laissée un peu sur ma faim, ou plutôt, lectrice impatientée. La qualité littéraire, le style inimitable, l'envoûtante atmosphère nordique sont des marqueurs toujours présents, mais c'est un livre sur le passage, la transition. L'inspecteur Wallander est à la fin de sa carrière et sa fille Linda, aspirante policière, marche sur ses traces.
Les moteurs du récit sont surtout l'inévitable et cyclique confrontation intergénérationnelle et la description de la Suède face à ses démons. De fait, le récit s'éparpille et s'attarde sur les histoires complexes de personnages fascinants ; et pendant ce temps là, l'enquête piétine. Bien sûr maître Henning Mankell sait où il va et tisse ses fils patiemment. Il n'empêche, les situations sont parfois à la limite du vraisemblable et l'intervention d'un deus ex machina nécessaire pour sauver une situation. Linda, notamment est bien imprudente, voire irréfléchie, dans son ardente volonté de se dégager de la tutelle paternelle. Elle oublie facilement qu'elle est en stage d'observation et par ses actions, lance et relance les pistes de l'enquête sur les voies qu'elle défriche de son côté. La lectrice impatientée se trouve au final un peu frustrée par la fin abrupte, telle une chute dans un fjord.
En y réfléchissant bien, cet énervement serait-il le regret de voir Wallander en héros vieillissant ? Ou l'appréhension devant la fougue de la jeunesse, bien sûr inexpérimentée? Les enquêtes vont-elles changer de genre ? Virer police scientifique ? A suivre, la lectrice n'en a pas fini avec H.M.
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Mon deuxième polar de Mankell, que j'ai bien apprécié même si le précédent "la cinquième femme" reste pour l'instant mon préféré.
Ici, c'est Linda, la fille de l'inspecteur Wallander, qui est au centre de l'histoire. Elle mène l'enquête, alors qu'elle n'a pas encore intégré la brigade de police auprès de son père, mais elle brave les interdits, ayant hérité d'un caractère bien trempé.
Au-delà de l'intrigue policière, qui aborde la question des sectes, de la religion et du terrorisme, il est beaucoup question des relations père-fille, et pas seulement celles de Wallander et Linda, les deux policiers, mais aussi de Anna et son père qui sont dans l'autre camp.
Mais je ne dévoilerai pas l'intrigue, je dirai juste que j'ai aimé ce livre pour la richesse des sujets qu'il aborde, l'étude psychologique des personnages et des relations père fille, plus que pour le suspense et le polar. Comme vous le savez, le polar n'étant pas mon genre préféré.
A lire sans modération si l'on apprecie l'auteur.
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Dans ce roman "Avant le gel", la psychologique propre à Henning Mankell se centre sur le personnage de Linda Wallander, la fille de son célèbre commissaire. L'auteur s'attache aux retrouvailles entre Linda et son père et montre, avec finesse et sensibilité, les sentiments qui les unissent ainsi que leurs incompréhensions. Ils sont semblables jusque dans leurs différences...
Après avoir terminé sa formation à l'école de police de Stockholm, Linda Wallander est de retour chez elle, à Ystad, en Scanie, à l'extrémité sud du pays, région frontalière du Danemark où elle doit bientôt prendre ses nouvelles fonctions d'aspirante. Elle habite provisoirement chez son père et, impatiente d'entamer sa carrière, passe le temps en renouant avec ses anciennes amies d'enfance.
Digne fille de son père, elle part à la recherche d'une de ses deux meilleures amies, Anna Westin, volatilisée le lendemain du jour où elle déclare avoir revu par hasard son père disparu depuis 24 ans.
L'auteur nous perd dans toutes les directions possibles : le récit s'ouvre sur le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple, en Guyane en 1978. Puis retour à Ystad, août 2011. Un sadique s'amuse à enflammer des cygnes. Ensuite découverte, au fond d'une forêt, d'une scène macabre : une tête coupée, accompagnée de deux mains aux doigts entremêlés sur une bible. Les Wallander, des policiers du quotidien, confrontés à des circonstances hors du commun.
Henning Mankell , peu optimiste dans sa vision de la société, témoigne des changements sociétaux et intègre les bouleversements technologiques de notre époque et les grands évènements (encore ici avec les attentats du 11 septembre)
Je confirme mon plaisir à suivre cette écriture et ce rythme particulier, lent et ouaté qui mène à une sensation de lecture confortable et tranquille.
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Linda, la fille de Kurt Wallander, a décidé d'entrer dans la police. C'est donc à deux qu'ils résolvent cette sombre enquête qui mêle disparitions, meurtres d'animaux, incendies, et dérives sectaires. Une ambiance rajeunie par rapport aux volumes précédents, un peu moins touffue et désespérée, mais toujours située dans une société suédoise en perte de sens.
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A première vue, le résumé de ce polar semble assez gore. Il faut dire que dès qu'on parle d'animaux torturés, j'attrape des sueurs froides... Heureusement pour moi, les passages concernant ces pauvres bêtes ne sont ni trop nombreux ni excessivement détaillés.

Ce qui est surtout intéressant dans Avant le gel, c'est que l'on découvre plus en détail la personnalité de Linda Wallander et les relations qu'elle entretient avec son père.

Linda vient de terminer l'école de police et s'apprête à intégrer le commissariat d'Ystad, où elle commencera au bas de l'échelle : patrouilles consistant à ramasser les ivrognes et à les enfermer en cellule de dégrisement, intervention dans des disputes conjugales, et autres missions très (hum, hum) passionnantes. Mais son entrée en service n'est pas pour toute de suite, et Linda s'ennuie... Heureusement, elle renoue avec deux amies depuis longtemps perdues de vue : Zeba, dite "le Zèbre" et Anna Westin.

Mais un beau jour, alors qu'elle se présente chez Anna, avec laquelle elle avait rendez-vous, Linda constate la disparition de son amie. Elle est inquiète, car cela ne ressemble pas à Anna de partir ainsi. Et puis, quelques jours avant, son amie a prétendu avoir reconnu Erik Westin, son père, à Malmö, alors que celui-ci a disparu plus de vingt ans auparavant.

Linda se lance donc dans sa propre enquête, pendant que son père cherche l'identité de celui ou celle qui a atrocement mutilé a Birgitta Medberg, une géographe sans histoire. Et, bien vite, les enquêtes des deux Wallander vont se croiser, pour le plus grand malheur de l'ami Kurt, qui voudrait voir sa fille s'occuper à d'autre choses qu'une enquête criminelle durant ses vacances.

Grande nouvelle, les amis : Kurt Wallander est encore plus colérique (oui, oui c'est possible) vu par les yeux de sa fille. Linda avoue d'ailleurs plusieurs fois qu'elle a toujours été terrorisée par les sautes d'humeur et par les rugissements et hurlements divers de son père. Par contre, ce dont la jeune femme ne se rend pas vraiment compte, c'est qu'elle ressemble beaucoup à son cher papa : elle jette des objets contre les murs, perd son téléphone mobile au mauvais moment (son père tout craché, je vous le dis), rabroue tout le monde dès qu'elle est de mauvais poil et va même jusqu'à ouvrir l'arcade sourcilière de son père en lui jetant un cendrier de verre à la tête (avant de s'étaler, elle-même dans l'entrée du commissariat et de s'ouvrir la lèvre => comme quoi il y a une justice en ce bas monde). Ambiance, ambiance !

Et ce n'est pas tout. Si l'on organisait un concours du "Wallander le plus bizarre de l'année", Mona, ex-femme de Kurt et mère de Linda, remporterait haut la main la médaille d'or ! Car Avant le gel nous permet aussi d'en apprendre plus sur cette femme qui n'est qu'évoquée par Kurt dans les autres volumes. Ainsi, au gré des pensées de Linda sur ses parents, leurs disputes et leur divorce, on retiendra, en vrac, que Mona a passé son temps à fouiller les affaires de sa fille (même quand celle-ci n'avait que 7 ou 8 ans ; c'est sûr qu'à cet âge elle risque de prendre la pilule contraceptive en cachette ou de cacher des sex-toys sous son lit...), à lire son journal intime, à se plaindre, à rabrouer sa fille et à lui dire qu'elle ne veut pas d'elle et qu'elle n'a qu'à vivre avec son père. Quelle mère idéale ! On atteint le summum des relations mère-fille dysfonctionnelles lorsque Linda, alors en route pour Copenhague, s'arrête chez sa mère (attention, spoilers - pas énorme, mais je ne veux pas gâcher ce moment d'anthologie pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient découvrir cette charmante femme) et la trouve dans le plus simple appareil en train de boire de la vodka au goulot...

Bref, même si Linda a hérité du sale caractère de son père, on peut dire qu'elle a quelques excuses. Et, finalement, même s'il est par moments épouvantable, Kurt Wallander est bien moins cinglé que Mona.

Je vous avoue qu'avec tant de rebondissements familiaux, l'enquête en elle-même passe un peu au second plan. Je me suis tellement amusée en lisant le récit des aventures de la famille Wallander au grand complet que je n'ai pas pu me concenter autant que je le souhaitais sur le reste de l'intrigue (j'attendais avec impatience d'autres révélations croustillantes sur Mona ou Kurt, voire les deux = voyeurisme ?)

Pourtant, la trame de fond de ce polar est excellente. Il y est question de sectes et de fanatisme religieux, thème très actuel de surcroît. Là aussi, on a affaire à une bande de cinglés (Mona devrait envisager de les rejoindre) et, devinez qui on y retrouve ? Henrietta Westin, la mère d'Anna ! Henning Mankell avait-il un problème avec sa propre mère ?

L'équipe de Wallander a donc fort à faire dans ce polar, et on a réellement l'impression qu'ils ne parviendront pas à résoudre les diverses énigmes qui se posent à eux : torture d'animaux, incendies et explosions, destruction d'édifices religieux, disparitions (et parfois réapparitions), meurtre et mutilations... Les enquêteurs n'arrêtent pas une minute mais ne donnent pas vraiment l'impression d'avancer... mais c'est peut-être voulu, puisque cela permet à Linda de venir mettre son grain de sel et de trouver certains indices.

A noter aussi : la réapparition de Stefan Lindman, l'enquêteur dont on fait la connaissance dans le one-shot le retour du professeur de danse. C'est un personnage que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver et qui apporte un petit "plus" à l'équipe habituelle d'Ystad.

Amateurs de polars, n'hésitez plus : plongez-vous dans Avant le gel. C'est une lecture jubilatoire.
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Avec plaisir, on retrouve Kurt Wallander dans ce polar, épaulé par sa fille, puisqu'elle est plus ou moins liée à l'enquête.
Même si plusieurs meurtres sont commis au cours du roman, faisant rebondir l'enquête, l'intrigue est peut-être moins soutenue que dans d'autres romans de Mankell. Un peu comme si on faisait nous aussi nos premiers pas dans la police.
Un bon moment.
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Aaah mon premier Mankell , toujours emouvant de se remémorer sa premiere fois...

J'ai eu beaucoup de chance de débuter par celui-là (meme si l'auteur est plutot avare en flop litteraire..) car il m'a réellement donner l'envie d'enquiller sur la totalité de ses oeuvres Wallanderesques ( si si , ça se dit en Suedois!).
Je ne m'etendrai pas sur l'enquete abordant le probleme des derives sectaires et des gourous de papier mais plutot sur l'ambiance et les traits recurrents des oeuvres de Mankell. Ce qui m'a d'abord frappé et n'a cessé de le faire tout au long de mes balades suedoises , ce sont les incroyables descriptions de ce pays et plus particulierement de la Scanie , ce sentiment d'y etre , cette faculté qu'a Mankell de vous immerger corps et ames dans ces contrées Nordiques inhospitalieres propres a rendre suicidaire un mormon depressif ! Autre force de Mankell , c'est le pouvoir de rendre attachant un complet anti-heros : Wallander est de la vieille ecole (fans d'NCIS , LAPD , WIPTZUV.. passez votre chemin!) , un type plutot banal au caractere bien trempé mais limite associal et trainant un passé douloureux rendant ainsi difficiles voir conflictuels ses rapports avec son pere ( artiste peintre ayant la particularité de peindre continuellement le meme tableau ) ainsi qu'avec sa fille , Linda , ayant choisi d'exercer le meme boulot que son paternel qui plus est! Mais au travers de ces destins qui se croisent , l'on sent de l'amour , beaucoup d'amour difficilement avoué car bridé par une pudeur excessive..
Autre caracteristique des romans de Mankell , c'est le rythme : un faux rythme volontairement assumé , visant a poser l'histoire , a asseoir les personnages de chaque enquete...mais qui loin de vous endormir vous titille et vous entraine inexorablement et sans le moindre ennui!J'ajouterai , pour finir , que ce qui transpire egalement de la majorité de ses romans , c'est la noirceur..Un climat rude associé a des personnages qui se cherchent , voire a la derive et vous aurez un petit aperçu de ce que l'on ressent en decouvrant ce formidable auteur!
Je ne peux que vous conseiller de decouvrir ce grand conteur car Wallander , c'est un petit peu quelqu'un de la famille que l'on retrouve avec grand plaisir a chaque enquete!

Avant le gel ne vous laissera pas de glace...
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