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sur 1384 notes
Wallander, je le retrouve comme on irait boire un pot avec un vieux copain qui resurgit dans votre vie, après une longue absence. On lui demande des nouvelles du pays, de sa vie, on le trouve changé sans l'être. Toujours aussi impatient et bordélique, toujours dans le doute, l'angoisse. On l'écoute parler. C'est qu'il sort d'une période difficile, d'une enquête terrible où le sol de Scanie s'est dérobé sous ses pieds plus que d'habitude. le copain Wallander râle parce qu'il a perdu son bronzage d'une semaine en Italie avec son père ; pleure parce qu'il a perdu son père. Et parle de cette enquête : des meurtres horribles, un assassin fantôme, des pistes tellement floues qu'elles s'évanouissent dans le brouillard... Avec cette impression de devoir recommencer toujours au début, de n'avoir pas le temps pour respirer, réfléchir, aimer, pleurer, le temps de comprendre. Il comprend, à la fin, en partie, la démarche meurtrière (jusqu'à un certain point) ; il ne l'approuve pas, ne l'absout pas, mais comprends en son for intérieur, presque sans oser l'avouer. Quels sont ses projets après cette déferlante de violence et de doute ? vivre avec Baiba (mais là aussi l'incertitude est de rigueur...). Une maison et un chien aussi, vieux rêves qu'il se promet de concrétiser, enfin. Après avoir couru dans tous les sens lors de cette enquête, avoir été confronté à des problèmes annexes à régler, n'avoir pas même eu vraiment le temps de réaliser le décès de son père, il veut une pose ce cher Wallander. Une pause bien méritée dans son travail, sa vie, son coeur et une douceur pour son âme... Douceur qu'il n'arrive décidément plus à trouver en Suède....
L'ami Wallander repart dans les brumes de la Scanie, une lueur d'apaisement au coin du coeur. Bonne route et à la prochaine.
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« La Cinquième Femme » est le second ouvrage d'Henning Mankell qui me passe par les mains, le premier de la série mettant en scène l'inspecteur Wallander. Je l'ai eu en prêt sous le format .2, format paysage qui s'ouvre verticalement. J'avoue que ce format est pratique car il se glisse partout même dans un sac féminin surchargé (pléonasme ?). le papier fin m'énerve un peu, m'obligeant à mouiller le bout de mon index à chaque page lue. Facile à lire lorque je suis assise mais beaucoup moins en position couchée

C'est un roman à lire lentement et c'est le temps qu'il faut pour s'en imprégner et le savourer. Il raconte la vie quotidienne d'un policier, Kurt Wallander, antihéros tout en introspection, solitaire, tenace et l'épreuve pénible qu'il traverse : le deuil de son père. Mankell nous fait partager sa vie personnelle avec l'avancement d'une enquête pénible, construite de façon détaillée qui confine au documentaire. Loin du sensationnel, il donne un bon aperçu du travail long et fastidieux mené lors d'une enquête. L'auteur décrit de façon presque clinique, le mécanisme de la pensée du policier qui associe observation, réflexion et intuition, laisse les faits infuser dans son esprit, repasse en revue les éléments accumulés, attentif à ne rien oublier. Avec une sensibilité particulièrement développée, il combine au fur et à mesure les faits, les réflexions, les impressions, les paroles pour laisser éclore l'information qui amènera à la résolution de l'enquête.

J'ai apprécié la qualité de l'écriture avec sa prose lente, journalistique et sa construction soignée. La profondeur des portraits et l'utilisation de détails de dialogue et de décors m'ont marquée. « le vent s'empara de son manteau », « La peur le lacéra comme une griffe », « le silence se fit dans la pièce. Pour la première fois, l'enquête tout entière semblait retenir son souffle ».
Pas de suspens ou de retournement de situation. La progression de l'enquête est difficile, laborieuse et l'intrigue lente. C'est un roman sombre rempli d'introspection et de considérations moroses sur une société qui évolue mais pas toujours dans le bon sens. Les personnages sont attachants, l'enquête est un vrai travail d'équipe, avec des policiers atypiques qui apportent une valeur ajoutée à l'histoire.

Lire Mankell, au-delà de l'histoire et de l'enquête c'est également découvrir la Suède que je connais mal. Il en trace un portrait social et culturel plus noir qu'imaginé. Thèmes abordés : le malaise social suédois, les milices privées, l'émigration, le manque de policiers sur le terrain, la difficulté pour les femmes d'élever leurs enfants tout en travaillant, la montée générale de la criminalité violente et complexe et en particulier, celle de la criminalité féminine, le mercenariat.

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L'automne suédois, pluvieux et venteux est la promesse d'un hiver froid et sec. Ces considérations météorologiques faites, Wallander se laisse prendre au piège d'une pluie interminable en ne prévoyant pas de pull épais dans son coffre, à côté de ses bottes, quand la première scène de crime se présente en plein air.

La poisse le poursuit à chaque investigation.

Alors quand la dynamique du crime s'emballe, l'inspecteur Wallander ne tient plus que sur les nerfs.

Le thème du justicier ou de la justicière a été déjà traité dans la précédente enquête. Seulement, Mankell oriente la réflexion sur les violences faites aux femmes par leur conjoint.

Avec l'argument implicite que puisque la société ne défend pas assez les victimes, alors la place de la justice est laissée vacante aux initiatives individuelles dont les méthodes peuvent être expéditives.

En parallèle, une milice se met en place dans les villes moyennes pour surseoir au manque de personnel dans la police. le protocole de ces milices se fait à la tête du client et ne diffère pas du combat de rue, à un contre cinq.

Le tableau paraît bien pessimiste dans une société suédoise que l'on jugeait paisible, vu d'ici.
Mais cela, c'était avant.

Avant de découvrir que dans de certaines familles, la Saint Valentin, ce n'était déjà pas tous les jours, mais qu'en guise de cadeau, c'était quand monsieur, contrarié, se présentait devant madame avec un bouquet de phalanges.

L'enquête mène le lecteur dans une course parfois haletante. Mais des redondances alourdissent le récit. La description de la famille, au coeur du maintien de la santé mentale de Wallander de plus en plus abattu, est développée de façon sensible.

Une sixième enquête dont le sujet de société fait toujours la une, hélas.
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La cinquième femme, une excellente intrigue pour Wallander que je retrouve avec plaisir.
Une fois de plus, Wallander va mener son enquête à sa façon et notre fin limier, ne s'en laissera pas compter.
Dans cette histoire, on connaît dès le début qui est le tueur en série.
Mais qui et pourquoi ?
Peu à peu, au fil de l'enquête, on va découvrir le passé des victimes qui ne sont pas si innocentes que cela. La société suédoise est bien dépeinte ainsi que son évolution. Celle-ci se dirige vers une société de consommation, de violence et plus particulièrement celle faite aux femmes.
Suite au décès de son père, Wallander doit faire face au deuil et avancer, car la vie continue et cette enquête compliquée ne doit pas attendre.
Le rythme est assez lent mais on se laisse porter par cette enquête et le personnage de Wallander qui est toujours aussi attachant.
Un roman avec un temps automnal, où une atmosphère sombre et lourde s'insinue tout au long du roman.
Ce n'est pas ma première incursion dans l'univers de Henning Mankell, mais certainement pas la dernière. Je continuerai donc à suivre cet auteur.
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Oufff!!! On souffle grandement à la fin non pas parce que le rythme soit accéléré, ou que l'enquête soit aussi époustouflante, bien au contraire l'enquête est menée tout paisiblement, les morceaux de puzzle se rassemblent tout doucement, l'auteur ne bifurque pas avec son intrigue sur des fausses pistes, tout détail est un matériau dont il se sert pour bâtir son édifice et mérite d'être minutieusement examiné, mais on souffle parce que la cinquième femme n'est qu'une ombre qu'on poursuit sans savoir ce que c'est, c'est pleinement au bout de ces 600 pages qu'on arrive à cerner la mystérieuse femme, dont la progéniture est une arme à exterminer les hommes macho, après qu'on l'ait flairé au prologue. Si Henning Mankell prend tout son plaisir d'installer les choses, les personnages, les situations dans une démarche à la caméléon, le lecteur prend également plaisir à se familiariser avec Wallander et son équipe où le travail, décentralisé et très méthodique, nous fait vivre les choses dans une atmosphère plus que naturelle. Ce fut un paisible moment de lecture!
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Entre deux cartons, entre deux rendez-vous signalant mon déménagement, ce livre m'a suivi partout. J'aime l'écriture et le style Mankell. L'enquête est menée d'une main de maître mais sans précipitation. Nous suivons l'enquêteur Wallander qui vit des heures difficiles avec un décès dans sa famille, des questions sur sa relation amoureuse et lointaine, bref Wallander est arrivé à l'âge critique de la cinquantaine. Il est confronté à un sujet délicat qui concerne la maltraitance des femmes. Il va devoir comprendre, remonter le passé pour pouvoir avancer et appréhender l'assassin. Une belle lecture.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un roman découpé en cinq parties.
La première correspond au prologue: un texte court , d'une puissante intensité qui ancre l'amorce du récit et nous fait entrevoir les prémices de violences futures.
La cinquième est l'épilogue.
Entre, nous découvrons wallander plongé dans le désarroi provoqué par le décès de son père, mais qui doit élucider trois crimes successifs dans un laps de temps assez court. Peu à peu Wallender dresse l'esquisse du profil de l'assassin qui se transforme en un portrait peu imaginable et inhabituel pour lui, mais qui va lui permettre de comprendre les motivations de celui-ci...
Wallender sur la brèche réunira-t-il les éléments nécessaires pour mettre fin à tant de cruauté calculée?
Au delà de l'enquête, Mankell continue à témoigner des travers de la société suédoise et de ses nouvelles menaces..
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Milieu des années 1990. Cinq femmes assassinées en Algérie par des intégristes. En Suède : un ethnologue amateur, un fleuriste, des meurtres mis en scène de manière spectaculaire. Reste à relier tout cela. Wallander & Cie s'en occupent.

Deuxième tentative de ma part avec cet auteur, la première (Les morts de la Saint-Jean) ne m'avait pas donné envie de poursuivre. Alors, plus heureuse, cette fois ? Bof, pas vraiment. Pourquoi ?

- décor : principalement la Suède, intérêt social (les milices 'sauvages')

- personnages : trop nombreux, il en surgit de nouveaux tout au long du récit, et comme leurs noms sont suédois…

- intrigue : l'Histoire du Congo belge et des mercenaires est intéressante, mais elle occupe trop peu de place

- suspense : trop limité à mon goût, pas de rebondissements surprenants, hormis la multiplication des crimes, mais ça ne ferre pas le lecteur ; indifférence totale de ma part sur "qui a fait quoi et pour quelles raisons ?" sur les 4/5 du livre au moins

- l'équipe et l'enquête : n'avancent pas, tournent en rond, piétinent et ne se lassent pas de le dire (pas vraiment la 'dream team')

- dénouement : mobile moins banal finalement qu'il n'y paraît tout au long du récit, dommage qu'il ne soit vraiment développé que dans les dernières pages car le sujet est riche (les groupes de discussions de voisinage)

- et le principal, le flic en vedette, Wallander : à la fois mou, indécis, vaguement dépressif (en plein deuil) et pas sympa. Interrogatoires rares et brefs, sans diplomatie et bien ternes (je préfère Konrad Sejer de la Norvégienne Karin Fossum). L'homme se répète sur des détails personnels futiles (aller chez l'opticien, mettre un pull dans sa voiture), il est très souvent sur le point de comprendre quelque chose, mais c'est fugace, ça lui échappe… Agaçant.

Bref, j'arrête là avec cet incontournable du polar suédois.
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Je ne suis pas une adepte des polars. Je le précise tout de suite car j'ai adoré celui-ci. Il fait partie de ma série de livres de Henning Mankell que j'ai découvert cette année avec "les chaussures italiennes" puis "les bottes suédoises". J'ai enchaîné avec "sables mouvants, Fragments de ma vie" et j'étais de plus en plus séduite par cet auteur qui est pour moi un grand écrivain. Je me suis donc procuré quelques polars, dont ce premier, où j'ai fait la connaissance de l'inspecteur Wallander, pour ceux qui connaissent.
À lire certaines critiques, je suppose que ce ne sont pas des polars ordinaires. Il me semble même que le genre n'est qu'un prétexte pour Mankell, une occasion comme une autre de parler des thèmes qui lui sont chers, et que l'on retrouve dans les précédents livres cités.
En effet, outre l'enquête et le looooong suspense qui dure quasiment durant les 600 premières pages, Henning Mankell aborde les relations filiales, père-fils et père-fille, mais aussi dresse des portraits
psychologiques assez poussés de tous les personnages. Nous faisons aussi connaissance avec la Suède et la province de Scannie que l'auteur semble connaître comme sa poche.
L'inspecteur wallander est un personnage haut en couleur qui n'est pas sans rappeler le héros des chaussures italiennes, ainsi que sa fille sauvage.
Il semble bien que ces livres soient fortement inspiré de la vie de Mankell, à peine masqué.
Je comprends que les vrais amateurs de polars puissent trouver le suspense longuet, mais moi cela ne m'a pas gênée, au contraire.
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Mon premier Mankell.
Un serial killer, des meurtres dans le brouillard automnal, un policier solitaire et désabusé, fauché et dépressif. C'est long, c'est lourd, c'est lent, et surtout c'est mou. Wallander se coltine l'enquête, sans enthousiasme. le pauvre Kurt, il comprend vite, mais il faut lui expliquer longtemps. "Elle s'interrompit et jeta un regard circulaire. Ni Wallander ni les autres ne semblaient avoir compris. C'est presque mathématique, dit-elle....... Wallander n'avait pas bien suivi son raisonnement.
- Encore une fois, dit-il. Lentement.
Elle répéta ce qu'elle venait de dire. Cette fois, Wallander comprit."
La police suédoise se hâte avec lenteur, médite et rumine, et décide qu'il est urgent d'attendre. Pourtant, ils sont d'attaque à 7 heures du matin et s'obstinent jusqu'au milieu de la nuit; ça piétine pendant 480 pages.
Pendant ces 480 pages, le tueur masqué empile les cadavres.
Le lecteur, lui, est plombé par cette ambiance morbide et morose, qu'aucun trait d'humour ne vient alléger. .... Pas plus de suspense que dans un téléfilm de la télé Suisse Romande. Il veut aller se coucher, et tant pis si l'assassin court encore.
Pour finir, il s'enfile une bonne rasade de téquila-verveine et éteint la lumière.
Bonne nuit, les petits.

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