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sur 804 notes
« Neige gelée, grand froid. le coeur de l'hiver. » (p.11). En ces premiers jours de janvier 2006, un silence glacial s'est abattu sur Hesjövallen, un petit village suédois. C'est ce que va découvrir fortuitement un homme de passage qui photographie des villages fantômes et des hameaux en train de se dépeupler. L'objet de ses photographies résonne tragiquement – absurdement ? – avec le drame qui s'est abattu sur le village : la plupart de ses habitants ont en effet été sauvagement assassinés. le meurtrier a cependant laissé une épitaphe dans la neige : un ruban de soie rouge. Un fil ténu, dont va s'emparer Birgitta Roslin – juge suédoise – pour essayer de tricoter une vérité. C'est vers une piste chinoise que ses pas la mènent…

J'ai eu le plaisir de découvrir ce policier nordique grâce à Babelio et à son opération : « Jury policiers Seuil/Babelio ». Un grand merci pour cette belle opportunité qui m'a permis de lire le dernier Henning Mankell, auteur suédois de renom, dont j'avais déjà lu d'autres policiers, notamment de la série des Kurt Wallander.

Contrasté : c'est le mot qui me semble résumer ce livre et qui m'est apparu aux 2/3 de ma lecture. « le Chinois » m'a semblé jouer sur les contrastes entre divers pays, divers continents, au niveau historique, culturel, mais aussi climatique. Henning Mankell transporte son lecteur d'une contrée à une autre : la Suède, tout d'abord, pays du froid et théâtre d'un massacre sans précédent : c'est ainsi que s'ouvre l'ouvrage. La Chine, ensuite. Puis les Etats-Unis avec le désert du Nevada. L'Afrique qui frappe les protagonistes par sa chaleur dense. Enfin, Londres et son quartier chinois : Chinatown. Contraste géographique, donc, mais Henning Mankell joue aussi avec le contraste des époques : la première partie est contemporaine et suédoise. La deuxième nous emmène vers la Chine du 19ème siècle. L'auteur nous conte l'histoire de 3 frères emmenés contre leur gré aux Etats-Unis pour participer à la construction de voies de chemin de fer dans le désert du Nevada. La narration m'a semblé changer du tout au tout, donnant l'impression d'un conte initiatique, au ton un peu naïf. Mais ce changement d'époque donne tout son sens à la suite. Contraste, enfin, au niveau des histoires qui s'entremêlent : le meurtre collectif du début, en Suède, l'histoire dramatique des 3 frères chinois qui deviennent esclaves aux Etats-Unis, l'histoire d'un homme puissant et dangereux dans la Chine actuelle. L'histoire d'une juge suédoise, Birgitta Roslin, fil conducteur de l'intrigue qui s'empare du seul indice laissé par le(s) meurtrier(s).

Contrasté : ce mot s'applique aussi à mon avis sur ce policier nordique. J'ai beaucoup aimé la première partie suédoise où j'ai retrouvé ce que j'avais aimé dans des Mankell lus précédemment (« La cinquième femme », « L'homme qui souriait », par exemple) : le froid, le silence glacial qui inaugurent un drame, un suspens qui avance pas à pas, des indices ténus, la quête d'une vérité qu'on pressent mais qui file toujours entre les doigts, des personnages qui se cherchent, se questionnent, hésitent, doutent… La deuxième partie (Chine, puis Etats-Unis, 19ème siècle) m'a surprise au niveau du changement de style narratif : si l'histoire est captivante, le ton un peu naïf m'a déplu. Dans la troisième puis la quatrième partie, j'ai trouvé que certains passages étaient longs, notamment quand l'auteur raconte l'histoire de la Chine et sa politique actuelle : je n'aime pas trop, dans les romans, ce genre de considérations. Mais d'autres lecteurs peuvent aimer ces propos qui visent sans doute à ce que s'opèrent des prises de conscience. Dans la toute fin, le suspens revient, Birgitta Roslin est de nouveau le personnage central et se confronte au « Chinois ». Dans l'épilogue, une boucle est bouclée : « L'automne approchait dans le Norrland. Lentement, on s'y préparait pour un long hiver » (p. 557)

Un policier intéressant, bien écrit, qui m'a semblé cependant un peu inégal. Ainsi s'achève, avec ce policier nordique, ma participation au jury Policiers Seuil / Babelio. Un grand merci aux Editions du Seuil et à Babelio pour cette belle opportunité !
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Reçu dans le cadre du jury Seuil Policier

Novice en polars Nordiques je ne connaissais que de nom l'auteur et son célèbre personnage Wallander.

Ce roman policier est assez différent d'une enquête classique. Si l'héroïne est juge, ce n'est pas un "légal thriller", sa proffession n'ayant aucune importance dans l'intrigue. Ce n'est pas non plus une classique enquête policière, l'essentiel de la solution nous étant directement donnée par des récits du passé et du présent vu du coté des coupables.

Découpé en 4 parties assez différentes, le roman nous présente:

Partie 1 : le massacre et le début de l'enquête qui amène la juge Roslin à s'interesser à ce fait divers tragique.

Partie 2: le sort de 3 frères chinois au siècle passé

Partie 3 : le lien aujourd'hui avec un descendant de ces chinois et le massacre du village.

Partie 4 : La conclusion de l'affaire.

Chaque partie est agréable à lire, bien racontée par des phrases courtes. La quatrième partie est à mon sens un peu rapide dans sa conclusion. Quand à la structure de l'histoire elle même, les actes d'une juge semblent un peu naifs ou peu respectueux d'un système judiciaire qu'elle défend. Quand au personnage de Roslin, si ses reminiscences du passé et sa vie failiale lui donnent une "existence" elles n'aportent aucun intéret à l'histoire de mon point de vue.

Un roman que j'ai tout de même pris plaisir à lire.

Lien : http://leslivresdemavie.over..
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Chaque partie de ce thriller est un voyage et une histoire construite et développée qu'il est agréable de lire. le lecteur part à la rencontre de personnages crédibles et fouillés. L'écriture est fluide et agréable.
Tout l'intérêt de ce roman tient dans le lien entre ces histoires. En remonter le fil, comprendre les imbrications et finir par enfin reconstituer le puzzle dans son ensemble est un exercice prenant.
La Chinois est un thriller agréable dont j'ai vraiment apprécié la construction. Les considérations socio-économiques m'ont en revanche paru un peu longues et quelques paragraphes m'ont semblé n'être que le reflet de l'opinion de l'auteur sans réellement apporté quoi que ce soit à l'histoire.
Malgré tout, le Chinois reste l'un des meilleurs polars que j'ai lu dans le cadre du Jury Seuil/Babelio.
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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Le premier Mankell de l'après Wallander !
Dans ce nouveau roman, Henning Mankell est plus que jamais dans la dénonciation politique, avec le risque d'en faire cette fois un peu trop. L'ennemi mortel est tout désigné, et il vient bien sûr de Chine.
Tout commence pourtant à la manière d'un policier classique, bon, à l'exception peut-être de la dimension du carnage : un dix-neuf-uple meurtre a été commis dans un petit village isolé, coincé entre un lac et une forêt du nord de la Suède. Un loup facétieux a semé la pagaille dans l'agencement des cadavres, à la grande consternation des enquêteurs qui n'en reviennent pas d'une telle sauvagerie. Il y a néanmoins quelques survivants, mais ceux-ci n'ont rien vu ni rien entendu, le mystère reste total. La première partie – la découverte de la scène de crime et le démarrage de l'enquête – est époustouflante. La suite malheureusement parvient moins bien à convaincre.
La construction du roman, en plusieurs parties un peu étanches, impose le grand écart entre la Suède de 2006 et la Chine de 1863, on devine que le flot d'hémoglobine prend sa source dans de très lointaines contrées et à une époque très reculée. Mais là n'est pas le problème. Une juge de Helsinborg, Birgitta Roslin, mène une enquête parallèle à titre privé, plutôt couronnée de succès comparée au piétinement des investigations officielles. Or les ficelles utilisées par Henning Mankell sont plutôt grosses. La ficelle la plus énorme prend la forme d'un mystérieux ruban rouge, retrouvé sur les lieux du drame et montré à la télé. Il n'en faut pas plus à notre enquêtrice amateur pour retrouver la trace de l'assassin dans le restaurant chinois où il a déjeuné, dans l'hôtel où il a passé la nuit, et miracle, cet hôtel pourtant miteux est pourvu d'un matériel high-tech de vidéosurveillance dernier cri, et l'assassin oublie malencontreusement dans sa corbeille à papier des documents, curieusement mis de côté par l'hôtelier. Comme si cela ne suffisait pas, Birgitta découvre pilepoil une lettre de 1896 et des carnets anciens en ouvrant par hasard un tiroir chez l'une des dix-neuf victimes, et ce journal lui est gracieusement prêté par les enquêteurs, bien qu'elle l'ait dans un premier temps subtilisé sur la scène de crime !
Un voyage à Pékin sert de prétexte pour dénoncer les excès du capitalisme à la chinoise et de la mondialisation en marche. En fait, la plupart des personnages du roman sont des allégories : Birgitta Roslin est la digne représentante du vieillissant modèle social suédois ; Hong Qiu représente la Chine communiste idéalisée, faisant la promotion de la solidarité et de l'entraide entre les peuples ; son frère Ya Ru symbolise au contraire la Chine cynique et ultralibérale, sans scrupules et prête à tout pour conquérir le monde.
Or Mankell nous met en garde : la colonisation du monde par la Chine a déjà commencé, à partir de l'Afrique, et l'Europe va suivre. Plusieurs allusions évoquent les restrictions budgétaires et le service public suédois mis à mal (le manque d'effectifs dans la police et dans la justice suédoise, etc.) Et si Ya Ru symbolise la Chine provocante, agressive, et même, selon Mankell, animée par un certain esprit de vengeance, l'anéantissement de Hesjövallen, petit village tranquille aux dix-neuf cadavres, symbolise évidemment la destruction des emplois en Suède, sous les coups de sabre d'une économie chinoise envahissante, mondialisée et revancharde.
Un roman assez démonstratif, sacrifiant parfois la crédibilité de l'enquête policière à la théorie du complot. On aurait aimé un final renouant avec la maestria mankellienne à l'oeuvre dans la première partie.
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Découverte macabre dans un petit village du nord de la Suède: 19 personnes ont été sauvagement massacrées.

La presque totalité des habitants de ce village !

Une juge de Helsingborg, Birgitta Roslin, s'intéresse à l'affaire, deux des victimes étant les parents adoptifs de sa mère ...

S'en suit une enquête au travers de deux siècles et trois continents ...

Une histoire passionnante ... difficile de poser ce roman

A mon avis, l'un des meilleurs romans de l'auteur.

Je m'inquiétais de ne plus retrouver l'auteur d'enquêtes policières après la fin des aventures de Wallander, je suis maintenant rassurée :)
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Lu dans le cadre du jury polar Seuil/Babelio, il s'agissait ici de mon premier roman d'Henning Mankell. Il s'agit là d'un roman qui combine les époques et les lieux, dans une histoire de fait divers horrible en Suède, connecté à une vieille histoire de chinois émigré aux Etats-Unis au XIXème. Cette double clé fonctionnerait bien, notamment autour du personnage de Birgitta Roslin, prise malgré elle dans l'aventure. Mais, car il y a selon moi un mais, je ne suis pas convaincu par la construction du roman. Chapitres autour du fait divers, mise en perspective par le passé, retour en Chine aujourd'hui, ... Il me semble deviner que l'auteur a voulu jouer de ces effets du temps présent -mondialisation, y compris des faits divers, sans que je sois convaincu par l'effet de tension que cela procure (en l'occurrence, ne procure pas) au lecteur. On devine une vision sombre du monde moderne : crimes, corruption, néo-colonialisme, globalisation. Mais décidément, je n'ai pas ressenti la charge dramatique qu'on en pouvait attendre. Les longs passages de théorie maoiste ou de géopolitique sont trop didactiques pour être passionnants. Bref, j'ai aimé le cadre du réel où se développe l'intrigue, mais moins aimé la façon qu'a Mankell de l'animer.
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Dans un petit village isolé dans le nord de la Suède, dix-neuf personnes ont été massacrées la même nuit, c'est toute la population de celui-ci. La policière, Vivi Sundberg, croit à l'acte d'un déséquilibré mais, Birgitta Roslin, juge, s'intéresse à l'affaire car les parents adoptifs de sa mère font partie des victimes. Birgitta Roslin va mener une enquête parallèle qui la conduira en Chine où elle sera prise dans l'engrenage d'une machination géopolitique.
Henning Mankell qui partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, par le biais de son roman, évoque l'implantation des Chinois en Afrique.
Henning Mankell n'a pas fini de nous étonner avec toujours autant de talent et une écriture de grande qualité.
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