Lors de fouilles à l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac, on découvre une tête mécanique et qui parle. Cette tête daterait de l'époque de l'an mil, époque de Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II. Aussitôt découverte, aussitôt volée.
L'archéologue découvreur demande de l'aide au capitaine Malo Sinclair, capitaine de police à Aurillac. Pensez, comme cet homme et néanmoins flic s'ennuie, voilà une aubaine pour se redorer le blason, d'autant que l'intellectuel du coin, spécialiste de Gerbert se fait repasser et que la tête s'en va direction la capitale.
Malo ne peut que la suivre, aidé par un fidèle second du nom d'Albert, grand garçon bâti comme un deuxième ligne de rugby, qu'il est et à la voix tonitruante à réveiller un mort, qui chuchote comme un supporteur, supportant son équipe favorite, braille. La dame, Mignon, c'est son nom, demoiselle de son état, amie du feu spécialiste, se joint au duo pour former un trio.
Le périple les amènera à Rome, musée Pio Clementino du Vatican, en passant par Paris, Londres et Madrid.
Je peux dire que le récit de cette poursuite, cette aventure est époustouflant à vous essouffler de lecture, c'est dire. A chaque étape un moment fort, entre les deux, Dame Mignon, dans l'avion, traduit les carnets du Gerbert, qu'elle lit, ensuite à ses deux acolytes et, de fait, aux passagers assis à côté ou en face du trio. On est décoiffé par le passage à Paris se situant dans le musée Grévin, que dire de Londres ou encore Madrid où Malo nous fait une interprétation, tout en logique, du tableau « Les ménines » de Diego Velàsquez. L'arrivée à Rome et l'épilogue , tout en descriptions, est aussi un moment fort et pour cause car c'est là que l'auteur nous explique le comment du pourquoi, donc à lire avec attention.
Bref, on l'aura compris, voilà du bon et du beau. L'auteur JC
Marcastel est un magicien surtout dans un tel roman, mêlant vérités semi historiques et ésotérisme avec acuité, élégance et vigilance car il ne faut pas prendre le lecteur pour un élève de CM1 !
Personnages aux petits oignons, Malo le capitaine commissaire tout en doute et en interrogations, certain qu'il est de jouer son retour, sa mutation à Paris. Albert, ah, Albert le compagnon, le benêt soi-disant, le cantalou au bon sens paysan, délivreur de maximes en patois toujours à propos, la force de la nature, le garde du corps du patron qui, en dernier recours, saura trouver ou aider à trouver les énigmes posées par les différentes rencontres, Albert, oui est une réussite pour le lecteur tant il y a de la saveur à lire ses exploits sans pour autant qu'il se départisse de sa timidité. La dame Mignon, cultivée, prof, jolie comme un bonbon enrobé de papier doré, au caractère plus que trempé, aidante dans la traduction du latin au français, réserve bien des surprises, dans tous les sens du terme, à ses compagnons.
J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre que je recommande.
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