Il entre dans un jardin rempli d'arbres fruitiers. Des pommes d'une beauté extraordinaire l'attirent. Il en cueille une. Aussitôt un fil d'argent attaché aux rameaux du pommier fait résonner une cloche. Les gardiens accourent, s'emparent d'Ivan et le conduisent devant le roi.
Le conte, la légende, ces fleurs, ces fruits de la pensée humaine, sont par plusieurs moyens implantés en différents lieux. Ils se transmettent de génération en génération par la tradition orale ; ils se maintiennent au foyer de famille par des curiosités ingénues et de naïves croyances. Puis un jour vient où ils sont d'ici, de là, peu à peu recueillis, fidèlement transcrits et confiés à l'imprimeur, qui leur, donne une ferme consistance.
Si Peau d'Âne m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême,
ainsi disait le bon La Fontaine.
Ainsi peuvent dire la plupart de ceux qui, dans leur enfance, ont connu le charme de ces merveilleuses fictions qu'on appelle les Contes de Fées. Ils s'en souviennent dans leur âge mûr, dans leur vieillesse, et s'ils sont pères de famille, ils se plaisent à les redire à leurs enfants. Parmi ces contes, il en est qui sont étroitement liés aune localité, à une forêt, à un château. On né peut les déplacer sans amoindrir leur importance ou altérer leur caractère.