Retour aux sources pour cette quatrième aventure de Arno (quasi introuvable de nos jours) qui retourne à Paris pour mieux chercher à parvenir dans sa chère Venise... sauf que pour cela il va lui valoir composer avec
Bonaparte, en pleine préparation du 18 brumaire. Or c'est précisément le général
Bonaparte (et pas encore Napoléon) qui tient la première place dans cet album, qui laisse décidément bien peu de place au protagoniste de la série.
Le scénario est riche, très intéressant. Arno est ici malmené, manipulé comme un enfant et tombe une nouvelle fois amoureux et bien entendu confronté à une romance bien dangereuse. le dénouement annonce des aventures très palpitantes, d'autant qu'elles s'attachent à un épisode souvent éludé dans les récits de la première épopée bonapartiste, riche de promesses.
En revanche, malgré un effort certain, il n'est pas ici question de vérité historique. Il est certes agréable de voir apparaitre Vidocq et Fouché, mais le rôle accordé à ce dernier est beaucoup trop important. Ce principe accepté, les apparitions de Talleyrand, Bernadotte et Cadoudal deviennent plaisantes.
Jacques Denoêl nous offre des planches de toute beauté, de véritables chefs d'oeuvre. Dire qu'il s'agit de tableaux est ici un simple constat. Les mots peinent à faire ressentir ce que l'on voit, ce que l'on vit. Les clins d'oeil aux tableaux de l'époque achèvent de nous embarquent dans une machine à remonter le temps.
Il s'agit ici d'un chef d'oeuvre. Si vous avez l'occasion de l'apercevoir sur un étal, achetez-le ! Vous n'avez pas les tomes précédents ? Cela ne changera rien et laissera une pointe de mystère appréciable et non préjudiciable à la compréhension du présent scénario.