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sur 13113 notes
Pauvre personnage que ce Bel-Ami... Pauvre ?! Oui ! Ne fût-il pas comme tous les personnages de roman une entité vierge avant tout propos de l'auteur ? Celui-ci l'a chargé d'un siècle entier sur ces épaules de papier.
Il transporte donc au fil de son histoire le poids écrasant d'une période densifiée en quelques pages et paye de sa personne toutes les conséquences des vices humains. Il n'est pas seulement cet opportuniste séducteur et peu instruit, il est un siècle humain à lui tout seul.
Ce qui l'anime, c'est les nouvelles aspirations modernes, tout simplement. Argent, pouvoir, place confortable en société... et les femmes ? Devant assurer la responsabilité de tous les défauts humains réunis en lui seul, n'a t-il pas le droit de profiter de l'amour facile ? Si il ne l'a pas, en tout cas, il le prend !

Bel-Ami n'est pas à blâmer mais à décomposer logiquement. Qui lui a permis d'accéder aussi haut au profit des plus faibles ? Son siècle. Qui lui a permis de se passer de l'instruction contre quelques connaissances ? Son siècle. Voilà toute la personnalité de Bel-Ami réunie en un seul mot : Epoque. Et pas n'importe laquelle ! le sourd et scandaleux XIX siècle.

Maupassant n'a pas crée un être abjecte, il a personnifié son siècle avec génie : au lieu de créer une multitude de personnages représentant un vice, il en a crée un seul et unique. C'est lui qui doit représenter toute la décadence et la perfidie. Ne voit-on pas qu'il souffre ce Duroy, d'ailleurs ? N'est-ce pas là un rôle lourd à porter ? Il crie, il perd la raison, il tremble, il suffoque. Il paye son époque.

Alors critique du capitalisme oui, mais pas que. Critique aussi de la nouvelle humanité, des nouveaux pouvoirs, des nouvelles opportunités. C'est comme ci Maupassant nous disait un peu "Hey, c'est vous qui avez crée ce personnage, ne venez pas vous plaindre maintenant ! Regardez de quoi est capable votre propre création."
Et Dieu sait qu'il est capable de tout, et ce de façon intemporelle. Il suffit de lire les journaux d'aujourd'hui...

Bel-Ami, c'est moi, disait Maupassant, mais c'est aussi un peu chacun d'entre nous.



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Le héros de Bel-Ami Georges Duroy arrive à Paris avec la candeur de la province, prend conscience du pouvoir du journalisme, saisit l'amoralité et la décadence au coeur de cet essor. Cette découverte offre au lecteur des images de cafés, de boulevards... Tout a un prix : le héros a beau essayer de donner du mérite à ses actes, il ne fait que montrer leur absence de valeur tout en se dévalorisant lui-même. Bel-Ami est constitué de petites intrigues individuelles, les femmes à séduire sont décrites avec une grande précision .
Ce roman est fréquemment donné à étudier aux jeunes lycéens et figurait dans ma PAL depuis bien longtemps, le manque d'enthousiasme de mes enfants ne m'encourageait pas trop à ouvrir ce livre même si j'aime les nouvelles De Maupassant. Et finalement j'ai eu une très agréable surprise et j'ai passé un bon moment.
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Georges Duroy n'est pas grand chose malgré un physique avantageux. Une éducation insuffisante, des manières gauches et rustres, un petit boulot d'écuyer... Et pourtant son ambition débordante et d'heureuse rencontre vont lui ouvrir les portes des classes supérieurs et lui permettre de monter, petit à petit, dans l'échelle sociale du Paris du 19ème siècle. Son charme opère si bien sur la gente féminine qu'il en usera et en abusera pour utiliser leur influence et leur talent dans sa conquête du Paris mondain de cette époque.

Le personnage de Duroy, plus tard surnommé Bel-ami par ces dames, est un vrai manipulateur. Un homme à femme qui n'aura aucun scrupule à jouer avec les sentiments de ces dernières. Il veut réussir. Quand il passe une étape de l'échelle sociale, il veut encore plus, et jalouse ceux qui sont encore au dessus de lui. A travers son ascension spectaculaire Maupassant nous fait entrer dans le beau monde du Paris du 19ème ainsi quand dans le journalisme et le monde politique de l'époque. Et tout le monde en prend pour son grade. Les différentes psychologies des personnages sont travaillées et très crédibles. Cette plongée est très intéressante, tout comme l'intrigue, qui même si assez linéaire propose assez de rebondissement pour qu'on ne s'ennuie jamais. En tout cas de mon point de vu.

Dans mon esprit Maupassant c'est de la grande littérature avec un style accessible, assez direct, bien rythmé. Bel-ami, c'est tout ça. Les péripéties s'enchaînent rapidement, les descriptions ne sont jamais lourdes, il y a pas mal de dialogue, le style est travaillé, avec de très belle phrase, mais sait faire dans la simplicité. Excellent.

Donc en bref j'ai beaucoup aimé la lecture de ce grand classique. Maupassant est une superbe et très accessible porte d'entrée pour aborder la grande littérature Française de cette époque, avis aux amateurs.
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Une fois n'est pas coutume, je me devais de lire ou plutôt relire (étant donné que je l'avais étudié au temps du collège) ce fleuron de la littérature française. Ce fut un réel plaisir de revivre l'ascension sociale de ce cher Georges Duroy au mépris de la morale et des autochtones faisant obstacle sur sa route. Tant de cynisme n'a vraisemblablement rarement été égalé dans un roman à mon humble avis, ce qui me fait immanquablement penser à ce pauvre Lucien de Rubempré, héros du roman De Balzac "Illusions perdues" où on assiste contrairement à "Bel-ami", à son ascension puis à sa chute, donc aux antipodes de ce dernier. Mais celui-ci reste un pur chef-d'oeuvre, peut-être même le meilleur bouquin de l'auteur tant la société de la fin du XIXème siècle corrompue par l'argent y est décriée et dénoncée avec une grande plume quoi qu'en disent certains critiques de l'époque et un énorme talent d'observation de ses contemporains afin de viser là ou ça fait mal, en restituant et retranscrivant parfaitement l'actualité de son époque.
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1885 est l'année où Victor Hugo, de son propre aveu « désemplit le monde ». C'est aussi cette année qui vit naître deux oeuvres maîtresses de notre littérature, écrites du reste par deux amis : « Germinal » d'Emile Zola, et « Bel-Ami » de Guy de Maupassant.
Maupassant est connu pour être un des maîtres de la nouvelle, au niveau mondial : en nombre autant qu'en qualité, il nous a laissé des chefs-d'oeuvre qui font de lui l'égal d'Anton Tchékhov, de Henri James, ou de Luigi Pirandello (pour ne citer que ces trois noms, parmi tant d'autres). Cette réussite dans ce genre particulier a quelque peu fait de l'ombre à son oeuvre de romancier. Bien moins importante en nombre (six romans seulement) elle est toutefois digne d'intérêt, au moins pour les deux premiers romans, incontournables pour l'amateur de romans du XIXème siècle : « Une vie » (1883) et « Bel-Ami » (1885).
Bel-Ami est l'histoire d'une ascension. Non pas une ascension d'alpinisme, côté nord, avec un piolet et beaucoup de courage, non, une ascension côté femmes, avec hypocrisie, séduction, compromissions et lâcheté. Georges Duroy n'est pas un héros, ni même un anti-héros, c'est un personnage qui par son arrivisme cynique ne peut entraîner aucune sympathie. Il arrive que le personnage principal d'un roman ne soit pas pourvu de toutes les qualités physiques et morales, mais souvent il y a un côté de sa personnalité qui peut toucher : Vautrin, avec toute sa noirceur, son pessimisme et son calcul, se laisse parfois prendre en flagrant délit de tendresse pour ses poulains Eugène de Rastignac et Lucien de Rubempré. Tiens, en voilà deux qui ont dû servir de modèle à Bel-Ami. Lucien, au moins, montre qu'il est un être humain par ses aventures amoureuses. Georges Duroy ne fait tout qu'en façade, pour arriver à ses fins, y compris en amour. Don Juan avait un but : la conquête. Pour Bel-Ami, la conquête est un moyen, une marche pour son ascension sociale. L'attachement particulier qu'il semble avoir pour Mme de Marelle est un leurre, c'est peut-être même l'excuse qu'il se donne en se disant « c'est l'exception qui confirme la règle ». Cela dit, il n'est pas le seul personnage négatif : nous sommes dans une société où tout est dans le paraître (ce n'est pas comme aujourd'hui… si ?) et les femmes comme les hommes entrent dans un système où l'apparence tient lieu de morale, et s'il y a des « hommes à femmes », il y a également des « femmes à hommes », et chez des plus vertueuses : ce n'est pas nouveau, on a connu ça chez Balzac, et avant lui chez les libertins du XVIIIème (Choderlos de Laclos, Rétif de la Bretonne, entre autres), mais Maupassant dresse un tableau extrêmement cynique et désabusé d'une certaine société bourgeoise (one ne voit pas le petit bout du petit doigt du petit pied du petit peuple), mais des gens en salon ou des journalistes (deux milieux que Maupassant connaît bien).
Il y a du Maupassant dans Bel-Ami, (pas tout quand même), mais je ne pense pas qu'il faille y voir une tentative d'autobiographie (même prise en dérision). Il a voulu faire le portrait d'un arriviste par les femmes, à travers un roman réaliste (plus que naturaliste) où il y a fort peu de poésie et de véritable amour, et beaucoup de calculs. le talent du conteur est extraordinaire : il décrit ces salons, ou ces salles de journalisme comme si l'on y était, et la psychologie des personnages saute aux yeux, c'est l'effet voulu, puisque tout est dans l'apparence : la vérité des personnages, on ne peut qu'essayer de la deviner.
Un très grand roman donc. Maupassant est un grand monsieur de la Littérature (avec un grand L) : il nous éblouit avec sa Culture (avec un grand C), son Intelligence (avec un grand I) et son Savoir-faire (avec un grand S), pour nous servir sur un plateau une oeuvre de très grande Qualité (avec une majuscule).
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C'est toujours un plaisir de lire un roman De Maupassant, et celui-ci n'est pas pour me contredire. Tout au long du récit, la plume de l'auteur est pleine de métaphores et enrichit certains passages qui auraient pu paraître superficiels chez d'autres auteurs.

Dans ce récit, nous faisons la rencontre de Bel-Ami, un manipulateur et aguicheur avide de pouvoir, qui veut à tout prix gravir les échelons de la société pour enfin obtenir la reconnaissance de ses pairs. Et pour cela, rien de mieux que de courtiser des jeunes femmes influentes et fort riches dans cette société patriarcale du XIXeme siècle. Il m'a tout de suite fait penser à une version plus romantique de Julien Sorel.

Madeleine Forestier est pour moi le personnage le plus intéressant du roman. Elle représente le rôle des femmes dans la société, qui est primordial, bien qu'on le néglige. On le voit quand elle écrit elle-même les articles de presse de ses maris. C'est aussi un symbole d'émancipation, car elle réussit comme George Duroy à obtenir de l'argent en séduisant les hautes sphères de la société, prouvant ainsi que les femmes peuvent elles aussi être de fines stratèges.

En somme, un classique très sympathique, qu'il faut avoir lu.


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Ceci ne sera pas une chronique car tout le monde connaît bel-Ami !

il s'agit d'un ouvrage que j'avais très envie de relire avec un peu plus de maturité et je n'ai pas été déçue !

Un regard porté sur cette société bourgeoise dans laquelle les apparences et l'argent sont essentielles, sur le journalisme, sur l'absence totale de morale de la part d'un protagoniste ambitieux prêt à toutes les perfidies pour sortir de sa condition...
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Ah mon bel-ami, magnifique diatribe sur la nature humaine.Georges Duroy profite de sa belle allure et de sa moustache pour séduire et s'élever socialement, pas d'état d 'âme chez lui meme si tous commence par hasard en rencontrant un ex camarade de régiment. C'est une satire aussi sur la politique et le journalisme et ses multiples collusions avec la finance. Maupassant à un mordant une ironie jouissive drôle, un talent moqueur pour fustiger et observer tout ce qui l 'entoure. C 'est cinq étoiles pour moi.
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Dans ce classique, Maupassant illustre l'ascension sociale de Georges Duroy, fils de paysans qui se retrouvera en haut de l'échelle sociale. Georges Duroy travaille à "La Vie française", journal avec de grandes ambition. Cet arriviste regarde avec envie ses supérieurs et attend tout, sans rien donner. Dès le départ, tous les fils sont tissés : on remarque, malgré l'apparence modeste de Georges, une faim féroce, une soif d'argent. Il se fera surnommer "Bel-Ami" par les femmes de son entourage, femmes qui, il s'en rendra compte très tôt, s'il les séduit, peuvent se révéler très utiles... Pas à pas, nous observons le personnage, dénué de scrupules, charmer pour parvenir, sans jamais être satisfait. Un roman que j'ai trouvé, pour ma part, très intéressant, même si la plume De Maupassant ne me touche que très peu, habituellement.
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Je connaissais déjà Maupassant avec ses nouvelles et il était dans mes auteurs favoris.
Dans Bel-Ami, il rend son personnage de Georges Duroy très vivant et attachant pour quelqu'un sans scrupules. J'ai été fasciné par ce roman, par la façon dont l'auteur joue avec le lecteur, c'est brillant, c'est Maupassant !
L'ascension sociale de ce personnage opportuniste est superbement écrite, j'ai été emporté dans le récit, dans les manigances de Georges.
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