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Ce Destins de François Mauriac offre un voyage nostalgique, une belle plongée littéraire dans la société des bourgeois du Sud-Ouest à une époque où les rythmes de la vie se calaient sur ceux de la terre, et de la vigne qui en produit son sang. Magnifique écriture qui glisse comme un grand cru sur le palais en laissant un goût désuet. J'ai retrouvé la veine de ces amours suggérées, effleurées par la grâce et contrariées par la morale que j'aimais tant adolescent. Comme chaque fois, les auteurs de la fin du 19e et du début du 20e réussissent à me faire croire que je suis né trop tard...
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Toujours un immense plaisir de retrouver l'écriture exceptionnelle de Mauriac dans les pages jaunies d'un vieux livre imprimé en 1928, tout imprégné de l'odeur du passé, comme cette petite intrigue, ce drame qui se déroule dans la chaleur de l'été, au milieu des vignes du bordelais.

C'est un joli roman d'amour à une époque où les freins sociétaux et religieux pouvaient, hélas, empêcher le bonheur. Mauriac a l'art de faire vivre à ses lecteurs le drame intime de plusieurs de ses personnages, drame qui prend sa source dans des préoccupations très différentes : la terre, la vigne, une relation conjugale avortée, l'obsession religieuse poussée à l'extrême, l'argent qui sous-tend l'ensemble.

Ce sont bien des destins que tisse Mauriac dans une toile soigneusement déployée, des destins quelquefois tout tracés, d'autres soumis aux aléas de la vie. C'est dans cette toile que l'écriture de Mauriac prend toute sa dimension, elle déroule avec style des fils où s'entremêlent passé et avenir, espérance et désespoir, vie et mort.

J'ai particulièrement aimé le personnage d'Elisabeth qui devient peu à peu l'héroïne principale de cette tragédie, Elisabeth capable de briser le carcan des convenances de l'époque, Elisabeth capable d'aimer avec désintéressement, de vouloir le bonheur pour ceux chez qui elle sent le besoin de protection et d'accompagnement. Elle est magnifique, une femme dans son époque, mais prise dans ce "courant de la vie" qui l'entraîne inexorablement vers son destin.
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Destins, un roman de François Mauriac, prix Nobel de Littérature 1952. Un très bon roman, tragique, que j'ai lu d'une traite. C'est comme une tragédie grecque mais avec la plume de Mauriac :)

C'est difficile de rendre compte d'un livre qu'on a bien aimé quand on sait combien notre impression est subjective.

Les personnages sont inexorablement aspirés par leur « destin », tracé de main de maître par l'auteur, et alors même que le pauvre lecteur impuissant espère à chaque chapitre qu'un peu de bon sens, ou de compassion, permettrait au personnage de s'en sortir.

Un jeune homme à la vie dissolue tombe amoureux, sa fiancée va-t-elle lui faire confiance ? Malheureusement, ou heureusement, tout le roman joue sur cette ambiguïté !! ... de « bonnes » personnes veillent au grain et préviennent la jeune fille. Ces « bonnes » paroles vont déclencher la spirale infernale vers le destin tragique du héro.

Mais c'est encore bien plus subtil, car Mauriac est subtil dans son analyse des sentiments et des intentions derrière les actes de chacun de ses personnages, nul n'en réchappe.

Décors et personnages Mauriaciens à souhait. Un vrai bonheur de lecture.

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Ce classique de François Mauriac était dans ma bibliothèque depuis des années. Je l'en ai sorti pour un challenge et j'ai été très positivement surprise. J'ai pris beaucoup de plaisir en particulier à suivre les tourments d'Elisabeth Gornac, veuve tiraillée entre ses amours, son attachement à ses vignes, son devoir maternel envers un fils qu'elle a bien du mal à apprécier, et sa fidélité à la religion catholique. Religion qui est très joliment écorchée par François Mauriac dans un roman au style un peu vieillot, mais vraiment plaisant.
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Un récit profondément humain écrit dans un style subtil et puissant mais également très sobre.François Mauriac y décrit une page de vie bourgeoise dans le Sud-Ouest de la France à travers des personnages à la personnalité profonde et très attachés à la terre. Des destins se croisent jusqu'au moment où la mort frappe l'un d'eux mettant en exergue le tragique de la vie où s'étiole l'existence de mal aimés. Il met également magnifiquement en valeur la force des sentiments qui unissent les êtres au-delà des liens du sang en particulier lorsqu'ils accompagnent les tourments de l'âme.
François Mauriac nous présente une superbe étude de moeurs, reflet de la France du terroir du début du XXème siècle et profondément empreinte de traditionalisme et d'espoir, ce qui n'est pas sans renvoyer à l'image de la profonde austérité de François Mauriac et à sa foi catholique après qu'il se soit écarté du courant moderniste de celle-ci.
Cet auteur qui parait dépassé pour bon nombre de jeunes lecteurs me parait au contraire très contemporain sur le plan de la pensée dans la mesure où il interpelle notre attention sur des valeurs sociétales aujourd'hui insuffisamment prises en considération. J'ai donc un plaisir toujours égal à le lire et ne peut qu'encourager tout un chacun à s'imprégner d'un petit bout de notre France éternelle.
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C'est visiblement une véritable obsession que nourrissait Mauriac pour le monde de la terre, plus précisément pour celui des propriétaires terriens. Une fois de plus, nous plongeons avec "Destins" au coeur de ces familles au sein desquelles les relations sont faites de rudesse et de sécheresse affective.

Jean Gornac, maintenant octogénaire, est de ces êtres laborieux et sans imagination, hermétiques à la passion, dont l'univers se restreint aux arpents de vignes ou aux rangées de pins. Il a passé son existence à acquérir toujours plus d'hectares, et à intriguer dans le milieu politique local afin d'y placer ses relations. le grand malheur de sa vie est de n'avoir transmis à sa descendance ni son sens des affaires, ni sa solidité d'homme travailleur et opiniâtre. L'un de ses fils est mort mystérieusement après avoir vécu à Paris une vie de pseudo artiste, et il n'a aucun contact avec le second. Il n'a plus que sa bru, Elizabeth, dont il admire le sens des affaires et la rigueur, et son petit-fils Pierre, un pédant trop "philosophe" à son goût, qu'il n'apprécie guère.

Il a pris sous son aile Augustin Lagave, fils de Maria Lagave, sa voisine paysanne. Il a financé les études de ce garçon prometteur qui ne l'a pas déçu, puisqu'il occupe à présent un haut poste dans l'administration des finances. Comme Jean Gornac, Augustin, en tant que père, n'a pas eu de chance : il méprise son unique enfant, Robert, sans doute autant qu'il s'estime lui-même.Il considère le jeune homme comme un faiblard, un bon à rien trop joli pour être honnête, et éprouve une honte intense, à l'idée de la vie qu'il mène parmi la jeunesse dorée de la capitale, faite de futilités et de débordements.
Pour l'heure, Robert se remet d'une pleurésie à la campagne, chez sa grand-mère Maria (qui ne l'estime pas davantage que son père), passant beaucoup de temps chez les Gornac, choyée par une Elizabeth attendrie par sa beauté et sa fragilité.

"Destins", à l'instar du Mystère Frontenac, est un roman qui s'attarde davantage sur l'histoire du "clan" que sur l'une ou l'autre de ses figures. L'évocation, parfois, d'une émotion, d'une pensée, nous fait bien pénétrer l'espace d'un instant dans les bouleversements d'une âme, mais ces fulgurances sont reléguées à l'arrière-plan, l'intrigue étant principalement centrée sur les interactions entre les personnages. François Mauriac y dépeint des relations intergénérationnelles faites d'incompréhension totale, deux mondes s'opposant par l'intermédiaire des pères et des fils : le monde provincial et austère de la terre, du labeur glorifié, et celui, clinquant, superficiel mais séduisant, des nuits parisiennes aux côtés d'une certaine jeunesse snob et aristocrate.

Méconnu, ce titre est considéré dans l'oeuvre de François Mauriac comme un texte mineur. S'il n'a pas, en effet, la force et la précision de ses romans plus illustres, il n'en constitue pas moins l'occasion d'une lecture agréable (grâce, toujours, à cette fluidité de l'écriture propre à l'auteur), pendant laquelle on ne s'ennuie pas une seconde.

Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Destins/François Mauriac
L'histoire se déroule au coeur du vignoble bordelais, quoiqu'elle débute à Paris.
Robert Lagave est le fils d' Augustin Lagave, fonctionnaire endurci au ministère des finances, et petit-fils de Maria Lagave. Élève doué, il a choisi de devenir architecte d'intérieur à Paris ce qui ne correspond pas aux projets de son père. La tension entre les deux hommes est palpable d'entrée et la position de la mère, assez inconfortable : « Si Augustin avait convaincu peu à peu sa femme du néant de leur fils, s'il en avait fait une épouse glorieuse, mais une mère humiliée, la mère, aujourd'hui, relevait la tête, prenait sa revanche, découvrait dans son enfant une valeur qui, pour ne rappeler en rien ce qu'elle admirait dans son mari, ne lui paraissait guère moins précieuse et contentait aussi son orgueil. »
Elisabeth Gornac née Lavignasse a épousé Prudent, fils de Jean Gornac qui possède un immense patrimoine qu'elle gère habilement en véritable femme d'affaires comme dit son beau-père, s'entendant mieux avec lui qu'avec son mari. Prudent est décédé précocement accidentellement.
Elisabeth n'a jamais connu le grand amour : alors, de voir Robert convalescent de retour au pays, amoureux de Paule, loin de la rendre jalouse, donne un élan à son coeur qui a cessé de battre follement depuis longtemps. Elle est prête à tout pour protéger cet amour que Pierre, son fils, tente de briser en faisant des révélations sur la vie soi-disant dissolue De Robert.
Tandis que l'amour trouble d'Élisabeth pour Robert se mesure à l'aune de cet ennui qui règne au coeur du vignoble, Pierre son fils se fait plus dur à son égard, lui qui n'a jamais su que l'irriter et qui n‘a jamais su lui dire combien il l'aimait.
Le drame couve comme toujours chez Mauriac, dont certains personnages ressemblent à des morts entrainés par le courant de la vie.
Un roman poignant puissant , subtil et sobre où l'amour de la terre souvent l'emporte sur la passion et la raison.
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Ici Mauriac est dans un registre ou il excelle: le melange des ames du terroirs et de sentiments durs voirs noir car l'auteur est un expert de la noirceur de l'ame humaine et celà en fait un des auteurs majeurs du vingtieme siecle.Ce petit livre en a peine deux cent pages nous expose une famille torturee ou les ames se livrent à cun combat singulier.
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Je vois que les critiques de ce livre son plutôt élogieuses, ce qui m'a, je l'avoue, un peu étonnée car je suis personnellement mitigée à son sujet.
Peut-être l'ai-je lu dans de mauvaises conditions, mais je n'ai pas réussi à me concentrer sur les personnages, au point que je les ai tous confondus entre eux. (Un peu problématique pour la compréhension, j'ai du retourner en arrière au cours de ma lecture pour comprendre qu'en réalité, Bob, c'était Robert ! Révélation. Ou sûrement que j'étais vraiment dans un mauvais jour pour lire... ;-) )
J'ai compris leurs enjeux, leurs motivations, mais l'histoire ne m'a pas captivée plus que ça.
Conclusion, je ne vous le déconseille pas, ce n'est pas dans mes habitudes, mais moi, bah j'ai pas compris...

J'aimerais beaucoup des conseils d'autres oeuvres de François Mauriac, (un peu moins hard au niveau de la compréhension ?) parce que ce n'est que le premier que j'ai lu, et que je ne voudrais pas jugé un auteur sur un seul livre, alors si vous avez eu des coups de coeurs, je suis preneuse !
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