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sur 75 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Noir c'est noir, chantait le rocker…
Dans ces « Anges noirs », il n'y a pas que les anges qui sont noirs : l'atmosphère est noire, le temps est noir, les âmes sont noires...
Je parle sciemment des âmes, car c'est, dans ce que j'ai lu de François Mauriac, le roman où la religion tient le plus de place. Bien sûr, il y a Alain, le curé, mais tout est sous-tendu par le religieux dans ce roman de la bourgeoisie de campagne bordelaise où l'on parle plus facilement de regroupement de terres et d'intérêts que d'amour quand il s'agit de mariage.
Mieux. Il y aura un crime, de nuit, sous la bourrasque et la pluie battante, une fille de petite vertu, qui plus est, maître-chanteuse… le mal triomphant du pire, ou l'inverse… Je ne sais plus…
Un quasi huis-clos dans le château familial, une intrigue sombre, complexe, dans les rapports des uns et des autres. Une ambiance sombre, pleine de non-dits, de rancoeurs et de ressentiments, de jalousie, de cupidité. Bref, du Mauriac ; et pour faire passer le tout, ce style si délicieusement désuet que j'aime tant retrouver de temps en temps.
« Les anges noirs », un nouveau noeud de vipères ? littéralement, oui ; mais nettement moins bien réussi que « le noeud de vipères », le roman.
Coté bibliophile, ma bibliothèque s'honore du N° 53 sur ALFA NAVARRE de l'édition originale de 1936.
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Un Mauriac peu connu, mais on ne peut s'y tromper: cette atmosphère sombre, cette province avide et sèche, ces êtres torturés, ces familles plombées par les intérêts, la lointaine dépravation parisienne, ces drames qui couvent, tout cela fait Mauriac, avec une élégance de plume qui tient ensemble tous ces éléments.
En introduction du roman la confession à un prêtre d'un homme beau et dépravé qui revient dans la famille adoptive qu'il a détruite donne le ton et le sujet : la confrontation entre le bien et le mal, entre ce prêtre torturé qui rappelle celui de Sous le soleil de Satan et ce Dorian Gray vieillissant lucide sur sa turpitude et qui en a trop fait pour pouvoir être sauvé.
Certains ont pointé la religiosité de ce roman, j'y vois plutôt une étude désenchantée de l'âme humaine incapable de dépasser ses désirs, ses intérêts et ses passions. A cela, tous les personnages sont condamnés : la cupide à la maladie, l'amante au dessèchement, le dépravé à la damnation.
Tous des anges noirs en effet, dans un roman sans soleil.

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Magnifique roman noir de François Mauriac. Nous y retrouvons les thèmes habituels du complot, de la délation, de la sinistrose chers à cet auteur. L'écriture est précise, analytique et envoûtante. Les questions du Bien et du Mal, de la repentance, de la Foi y occupent une place importante.
Je suis toujours aussi attirée par les écrits de Mauriac. Malgré les ambiances lourdes et chargées de tension, j'y retourne et y trouve un réel plaisir.
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Gabriel a toujours eu une figure d'ange et a su profiter dès son plus jeune âge de son profil. En vieillissant, il a été porté de plus en plus vers le mal. Il a préféré l'argent à l'amour. Il s'est pourtant toujours considéré comme victime de son entourage et jusqu'à la fin de sa vie, il va calculer pour récupérer sa liberté. Quant aux personnes qui l'entourent, elles laissent seulement apparaître leurs bonnes âmes mais toutes ont un côté noir.
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Les Anges noirs est un roman écrit en 1936 par François Mauriac, prix Nobel de la Littérature 1952.

Difficile de se prononcer sur un roman très bien écrit mais qui date. On y retrouve cette atmosphère si particulière à Mauriac, mélange de secrets de famille, de religion omniprésente, de rédemption possible, de déchéance et de mésalliances.

C'est une fois de plus la mésalliance qui est à la source de l'intrigue du livre. le héros, à l'âme noire (mais susceptible de rédemption ?) entraîne avec lui dans sa chute toute une famille. le huis-clos dans le château est quasi insupportable. Les manigances des uns et des autres s'enchaînent rapidement et tragiquement jusqu'à ce que la vérité éclate.

A noter, le héros est confronté à un jeune prêtre tourmenté mais saint, dont j'ai bien aimé le personnage, et qui rappelle d'ailleurs un peu les figures de prêtres chez Bernanos.
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On retrouve ici, la façon de raconter de François Mauriac. Une ambiance glauque, souvent lugubre, des personnages maléfiques, des non-dits, la vie de château.
Un style simple, très accessible, qui n'a, a priori, rien d'original ni particulier mais qui pourtant permet une lecture fluide, comme si chaque mot de chaque phrase coulait de source...
Un roman à l'ambiance sombre et pesante. L'auteur est intransigeant avec ses personnages, aucun ne semble trouver grâce à ses yeux, et il ne leur accorde aucune circonstance atténuante.
Très bon roman tout de même, j'ai mis 4 étoiles.
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En gros ça parle de :

Les landes girondines, un château, une famille qui se déchire autour d'un héritage de terres, Mauriac quoi. Comme un portrait figé les personnes, les lieux et les meubles s'entrechoquent; l'histoire en elle-même importe peu, d'ailleurs elle est floue et plate.

Mon avis à moi que j'ai :

On va le dire tout de suite : je suis un inconditionnel de Mauriac et ce texte fait partie des petits bijoux inconnus de cet auteur. le héros, Gabriel Gradère ressemble d'ailleurs furieusement à la version masculine de Thérèse Desqueyroux (l'étranger à la famille, la haine, le déclassement, les errances mystiques, le Mal, le meurtre...) d'ailleurs il apparait dans la bibliographie juste après la fin de la saga Desqueyroux. Cependant Angèle, en opposition à Thérèse, lui sera sauvé et retourne au final dans le presbytère qu'il n'aurait pas du quitter. Mais enfin cette fin n'est pas tout à fait le meilleur du roman comme le catholicisme militant de Mauriac (qui sonne toujours étonnamment creux quand ses évocations de homosexualité (ici le prêtre) sonnent si finement...) n'est vraiment pas le meilleur de son oeuvre. Mais enfin c'est difficile à expliquer rationnellement parce que Mauriac c'est un territoire, la lande. Alors on est sensible aux odeurs de feuilles et de pourri, à l'haleine des bois et des vieilles pierres, aux hommes belliqueux, aux pluies intenses et aux chaleurs étouffantes... ou pas. Mais c'est inexplicable et irréversible.


Lien : http://yannfrat.com/blog/?p=..
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François Mauriac est un excellent romancier, mais sa chrétienté lui colle un peu trop à la peau et, parfois, l'empêcher d'aller jusqu'au bout des turpitudes humaines qu'il décrit pourtant à la perfection.

C'est le cas de ce roman où les ingrédients classiques de ses écrits sont présents, à savoir la province, un vaste domaine familial, un milieu très aisé, une famille qui se déchire, la cupidité et les intérêts, des personnages souvent peu sympathiques, et un drame qui couve. Tout cela est parfaitement abordé et tient en haleine.

Cependant, il y a un prêtre (extérieur à la famille), lui-même non dénué de certains tourments, mais qui lutte efficacement (grâce à la présence de Dieu…). Ce n'est pas que ce soit gênant en soi, c'est plutôt la récurrence de ce christianisme, assez prégnant dans ses romans, et plus encore dans celui-ci, qui donne l'impression que son oeuvre est perpétuellement influencé par la foi et qu'elle la bride.

En l'occurrence, alors qu'après un premier meurtre (d'une vieille catin alcoolique), on s'attend à ce que tout bascule dans un dénouement épouvantable, le personnage le plus pourri de cette famille (le meurtrier en l'occurrence) tombe malade, se réfugie chez le prêtre, est saisi par une foi vibrante (celle du charbonnier) et parvient (le prêtre en est certain) au salut par le regret de sa vie dissolue. Bref, la rédemption.

Or, cette rédemption (surprenante et peu crédible) gâche la fin du roman et empêche une autre fin dont la noirceur aurait été à la hauteur du reste (car, par ailleurs, noir c'est noir…).

Sacré Mauriac !
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Avec son nom et sa gueule d'ange, Gabriel a su séduire des jeunes filles, peut-être pas si innocentes que ça. La leçon apprise il ne cessera ensuite de jouer de ses atouts par parvenir à ses fins et mener la « grande vie ». Ici, il n'y a pas les bons et les méchants, mais chacun suivant ses désirs. Qui sait si en n'affectant pas de faux scrupules, Gradère n'est pas le plus clair des anges noirs de cette tragédie ?
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Quand les opposes se rencontrent celà fait un livre superbe, ou les personnages sont bien dresses et le suspense maintenu jusqu'à la derniere page.Un bon moyen de decouvrir l'oeuvre de l'auteur et de voir si vous accrocher au style et au phrase de l'oeuvre.
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