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3,73

sur 2858 notes
Pourquoi Thérèse Desqueyroux est-elle si fascinante ?

Peut-être parce que le livre est inspiré d'un fait réel

Peut-être parce qu'on attend de découvrir si cette femme est vraiment une meurtrière

Peut-être aussi parce qu'on se demande si la vraie victime n'est pas Thérèse Desqueyroux elle-même

Parce qu'on veut tenter de la comprendre, de s'approcher au plus près des pensées de cette femme insaisissable et si seule

Parce qu'on pénètre dans l'intimité d'une société, mais également dans celui d'un couple du début du XXe siècle, où l'amour n'a pas sa place,

Sans aucun doute parce que Mauriac a écrit un livre envoûtant, un personnage mystérieux, une "méchante" qui nous bouscule et qui montre les faces cachés de chaque être, et peut-être, les faces cachées de chacun d'entre nous.



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Il s'agit de ma première immersion dans une oeuvre de François Mauriac, et je dois dire que dès les premières pages j'ai apprécié la qualité du style de l'auteur.

Le début du roman m'a plu. L'intrigue se déroule dans un village français du sud ouest non loin de Bordeaux. François Mauriac s'inspire d'une histoire vraie, celle de Madame Canaby, mais en propose une adaptation totalement libre. En effet, dans la partie "approches de l'oeuvre" située à la fin de l'ouvrage, Mauriac parle de la genèse du personnage de Thérèse en ces termes : « Ainsi, je l'ai raconté d'ailleurs bien souvent, pour Thérèse Desqueyroux il y a eu d'abord, entre bien d'autres, la vision d'une dame de Bordeaux qui s'appelait Madame Canaby, accusée d'avoir empoisonné son mari ; j'ai assisté à une audience du procès - j'avais 17 ou 18 ans à ce moment-là - et j'ai gardé le souvenir très vif de cette petite silhouette entre les deux gendarmes dans le box des accusés, de cette bouche mince, de cet air traqué, de son regard. Ceci dit, le personnage de la dame en question n'avait absolument rien de commun avec mon personnage : j'ai emprunté à son affaire les circonstances matérielles de l'empoisonnement, mais je n'ai pris qu'une silhouette. » (p 153)

Au début du roman, Thérèse sort du Palais de justice. Accusée d'avoir voulu empoisonner son mari, elle bénéficie d'un non-lieu. Dès lors, on entre dans ses pensées : « Avec Thérèse et dans la conscience de Thérèse... C'est là que, pendant la plus grande partie du récit, le lecteur se sent installé. » (p 157)

Thérèse se sent prisonnière de son mariage. Au fil de la lecture, j'ai ressenti une certaine lassitude. Je ne suis pas parvenue à m'attacher à ce personnage qui dégage une certaine froideur. Sans doute le récit à la troisième personne a-t-il renforcé mon sentiment.

En résumé, un livre incontestablement très bien écrit mais qui n'a pas su me transporter dans les tourments intérieurs de ce personnage féminin.
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Ce livre , à l'heure où je le referme approche les 100 ans : et bien, il ne fait pas son âge ! S'il n'y avait les voitures à cheval, on pourrait penser que ce roman est contemporain.C'est l'histoire d'une femme qui vient d'obtenir un non-lieu à son procès pour tentative d'assassinat à l'encontre de son mari. Sur la route qui la ramène au domicile familial elle revit les événements, cherche à comprendre , à s'expliquer… elle ne se comprend pas vraiment elle même . C'est surtout l'histoire d'une femme mystérieuse, différente, perdue dans sa vie...Elle a fait un mariage de raison, qui est surtout le mariage de propriétaires terriens. Loin d'être une idéaliste fleur bleue, elle a toutefois découvert l'envers du mariage. Elle n'y a trouvé aucun plaisir, au contraire son mari la répugne.Elle ne trouve pas davantage de réconfort dans la maternité, elle observe son rôle de mère de manière distante, tout comme son rôle d'épouse...
Il y aura une tentative d'assassinat, de manière insidieuse, un peu par hasard, Thérèse se rend compte qu'elle pourrait facilement augmenter les doses d'un remède que prend son mari. Elle essaie une fois pour voir ce que cela va faire, et elle continue… Je ne révèle pas d'intrigue puisqu'on sait qu'il y'a eu une tentative d'homicide dès le début et qu'il y a eu procès. Non, l'intérêt de ce livre c'est avant tout le personnage de Thérèse, la finesse avec laquelle François Mauriac fouille cette personnalité complexe. C'est fou ce que cet écrivain, né en 1885, a une approche moderne de la souffrance psychologique, et de l'isolement moral dans lequel se trouve Thérèse...
Et l'on savoure également les descriptions de la lande, des forêts ,de la nature, tantôt séduisantes et tantôt effrayantes.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, faite à l'occasion du « Challenge solidaire » organisé par un groupe de Babelio's. Je me félicite de cette initiative qui m'incite à lâcher les lectures contemporaines pour aller faire un petit détour en arrière. Ce fut vraiment une belle lecture que je recommande à tout le monde!

Challenge SOLIDAIRE 2021
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Si vous souhaitez lire un roman féministe des années 20 il faut lire "Thérèse Desqueyroux" de François Mauriac. Je comprends mieux pourquoi il a eu le prix Nobel de littérature en 1952.
C'est un roman profond qui critique les convenances sociales de la bourgeoisie, enfermant les femmes dans un isolement sans consolation.
Du point de vue de l'auteur, cela explique sans doute l'acte de Thérèse Desqueyroux qui a tenté d'empoisonner son mari Bernard. Elle a été arrêtée mais son mari l'a fait libérer pour sauver l'honneur de la famille. le non-lieu prononcé par le juge l'oblige à revenir au domicile conjugal. Bernard qui était la victime devient un bourreau. Il va la séquestrer pour la pousser au suicide, mais au dernier moment la laissera partir.
Mauriac montre bien la bourgeoisie bordelaise (dont il est issu) comme un milieu empoisonné par son hypocrisie, avec ses apparences qu'il faut toujours sauver, ses ragots malveillants, ses jalousies mesquines, ses mariages arrangés, ses générations traumatisées.
Mais Thérèse ne veut pas de cette vie qui ressemble à la mort, elle veut connaître le bonheur et je l'approuve complètement.
Ce qu'il y a de tragique c'est qu'il n'y a pas de prise aux disputes avec Bernard, c'est pour ça qu'elle tente de l'empoisonner et ce qui est surprenant c'est qu'on la comprend. D'ailleurs, elle explique son acte en disant qu'elle voulait voir le trouble dans les yeux de Bernard, un homme sûr de lui qui ne s'en laisse pas conter et qui ne lui a jamais donné aucune preuve d'amour.
Et puis j'adore la fin que je ne peux pas raconter et la personnalité de cette femme qui fume énormément comme pour montrer sa volonté d'émancipation. Personnellement, j'aurais préféré qu'elle claque la porte mais il n'y aurait pas eu ce très beau roman.


Challenge Nobel illimité
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Un roman-phare, une héroïne tourmentée, faussement féministe, que d'aucuns reconnaîtront sous les traits devenus célèbres d'Emmanuelle Riva (le film de Franju) ou plus récemment d'Audrey Tautou. Une histoire d'empoisonnement et d'amour déçu, au sein de la "bonne" société bordelaise de l'entre-deux-guerres. François Mauriac, qui a le chic pour haïr ses personnages tout en les décrivant par le menu, avec amour, pratique une autopsie de cette société sur le déclin, enfermée dans ses préjugés et certitudes. Toujours d'actualité, hélas, ce court roman se lit, ou se relit, avec plaisir, tant il atteint à l'universel par l'acuité de son regard sur les aspects les plus troubles du comportement humain.
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Au siècle dernier à Argelouse, village des Landes, Thérèse fille d'un riche propriétaire de pins se marie et devient Mme Desqueyroux. Un mariage arrangé, les convenances, le poids de la famille va amener Thérèse a devenir solitaire et malheureuse. Passionnante cette image du mariage où les conventions sont prioritaires au bonheur.
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Comment ressortons de cette histoire....De cette femme qui emprisonnée sur cette Terre décide de s'emprisonner dans une torture encore plus violente pour finir meurtrière malgré elle ...malgré son corps ...malgré son esprit torturé.....femme dénaturée d'espace intellect.....Un femme que l 'on veux prendre dans ses bras ..femme que l 'on veux oublier ...femme perdue dans cette campagne carcérale ....
Un roman passionnant...je me suis attachée de cette femme ...de cette liberté d'âme.....
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"Les 'coeurs sur la main' n'ont pas d'histoire, mais je connais celle des coeurs enfouis et tout mêlés à un corps debout".
Voici l'une des phrases explicatives que François Mauriac (écrivain emblématique du XX° siècle,académicien et prix Nobel de littérature) place en prologue de son roman Thérèse Desqueyroux (chef d'oeuvre adapté par la suite au cinéma).
Cette Thérèse, fille d'un politicien (riche propriétaire industriel) qui craint pour son honneur et "ne la voit plus",cette empoisonneuse (tirée d'un fait divers véridique) revient chez elle dans les Landes suite à un non lieu et prépare dans le train "sa défense" pensant, toute à sa confusion, que son mari lui pardonnera son acte impardonnable. Il se venge et séquestre celle qui l'a toujours "intimidé et humilié" et qui à présent lui fait horreur. Ce roman, basé sur "la difficulté d'être", relate ce pan de vie "d'emmurée vivante" jusqu'au retour à la vraie vie.
Tout l'art de François Mauriac réside dans ce portrait fort de femme forte, intelligente, qui après avoir subi "la salissure des noces", s'est détachée de tout (même de sa fille), s'est retrouvée enfermée dans sa propre solitude, entre "les barreaux mouvants de la pluie" et "les barreaux vivants" de la famille, qui étouffe de ne vivre que pour les apparences et n'a pas trouvé d'autre solution que d'éliminer le gêneur au "regard désert". Avec un style sobre et une écriture imagée, l'auteur analyse les relations sournoises de ce couple qui joue la comédie aux yeux de la bonne société pour sauver les apparences mais se hait en fin de compte.
Eblouie, jadis, par sa rencontre avec Jean Azévédo, un libre penseur cultivé et brillant, hypothétique fiancé de sa jeune belle-soeur, elle a peu à peu pris conscience de la destruction de sa personnalité.
Tentée de la faire passer pour une sainte, François Mauriac s'est repris au dernier moment mais a su rendre son héroïne pitoyable.
A travers elle, il interroge le lecteur sur la capacité "d'être soi-même" de "se dépasser" et de "s'accepter". Qu'il est donc dur d'être, tout simplement et de devenir un être fini et indépendant!
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Quelque part dans les Landes au début du vingtième siècle. Argelouze, lieu-dit au milieu des pins, pas loin de l'Océan. Quelques familles y vivent. Thérèse vient d'épouser Bernard. Comme souvent dans les romans de Mauriac, quelques personnages suffisent pour intriguer le lecteur. le mariage a été un mariage d'argent non d'amour. Thérèse a voulu empoisonner son mari, mais elle n'est pas condamnée, on a déclaré un non-lieu. Commence alors le retour de la criminelle au village.
Une superbe histoire comme toujours chez Mauriac.
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FRANCOIS MAURIAC - 1927

Voilà un livre que j'ai lu très vite, dont l'écriture est "simple" et juste. Force est de constater que l'histoire est toujours en moi plusieurs jours après avoir refermé le livre. C'est un de mes coups de coeur dans la rubrique "livres classiques". le personnage de Thérèse, malgré l'horreur de son acte, nous donne envie de prendre son parti et de combattre avec elle, la froideur des bourgeois de la campagne landaise.

Thérèse vient de bénéficier d'un non-lieu pour la tentative d'assassinat par empoisonnement de son mari. Tout le monde la sait pourtant coupable.
Pendant le voyage qui la ramène chez elle, Thérèse repense à son passé et cherche à comprendre le cheminement afin de pouvoir notamment se faire pardonner par son mari.

Malheureusement ce dernier, ne cherche pas à comprendre Thérèse et ne pense qu'à la séquestrer afin de sauver l'honneur de la famille.
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