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sur 695 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un après-midi d'hiver dans la campagne française, un malentendu fait basculer la vie de Bernard, Solange, sa soeur, Rabut, son cousin et Février, un voisin. Cet après-midi n'est que le miroir d'un après-midi passé, quarante ans plus tôt, dans un bar d'Oran où Bernard, Rabut et Février profitait d'une permission. Là aussi, un malentendu va changer à tout jamais leur destin. Extrêmement bien amené lors du déroulement d'une journée, il faut attendre la nuit pour comprendre ce qui tourmente et gâche la vie de Bernard car les insomnies sont le lot quotidien de ces hommes qui n'avaient pas demandé à combattre en Algérie et qui ne peuvent oublier les horreurs de la guerre. Roman sur les sentiments de culpabilité et de honte et la manière dont chacun les digère (ou pas).
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Solange fête ses soixante ans et son départ a la retraite et pour cela elle a invité toute sa famille.Même son frêre "Feu-de-Bois", l'alcoolique, le parasite, le sans le sou, celui que l'on tient généralement a l'écart. Et c'est au moment où il veut donner son cadeau que les dissensions se font sentir. Lui qui vit aux crochets des autres, a acheté pour sa soeur une superbe broche et cela ravive les toutes les rancunes. Cet incident réveille la mémoire de Rabut, le cousin de "Feu-de-Bois", et il se souvient que celui ci avant d'être "Feu-de-Bois" était Bernard. Avant qu'ils soient appelés en 1960 en Algérie pour aller faire la guerre, cette guerre qui ne dit pas nom, cette guerre où l'ennemi est invisible et où la peur est présente a tout moment. Une guerre dont on revient changé et qui traumatise.

Ce roman commence comme une banale histoire de famille et puis l'auteur, par le biais de ses deux héros, Bernard "Feu-de-Bois" et son cousin Rabut nous parle de cette guerre d'Algérie, cette guerre sans nom dont la France a du mal se remettre. Il nous décrit cette peur qui hante les esprits de ces appelés qui doivent faire face a une nouvelle forme de guerre, où le combat n'est plus frontal mais insidieux, où l'assassinat et l'attentat tient lieu de plan de bataille. L'auteur nous parle aussi du retour sans gloire au pays quand la guerre est terminé et que l'on ne veut pas parler de ce que l'on a vécu et de ce que l'on a vu la bas. Il nous décrit le traumatisme enduré et les différentes manières de vivre avec. Celle de Bernard qui n'a pas supporté cette guerre et son sentiment de culpabilité. Après un mariage raté, il est venu s'installer près de sa famille sans pour autant renouer avec eux et il s'est enfoncé dans l'alcool, s'auto-détruisant devant leurs yeux comme un reproche muet. Rabut, lui, a préféré enterré ses souvenirs de là-bas, ne gardant que quelques photos, des photos ne reflétant que le côté fraternel de cette expérience. Il semble pour ses proches avoir repris sa vie où il l'avait laissé avant de partir a la guerre. Et il arrive a s'en convaincre lui même malgré quelques nuits d'insomnie. Mais le passé ressurgit et les souvenirs avec. Et le traumatisme .

Superbe roman sur la guerre et ses traumatismes qui m'a beaucoup touché, peut -être car mon père l'a faite et que cela m'a permit de comprendre ce qu'il a pu ressentir. C'est superbement écrit et extrêmement fort.

Ma note 9/10.
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Ce style haché, c'est celui de la pensée. Elle n'a pas besoin d'aller au bout des phrases, elle sait déjà ce qu'elle va y trouver. Et c'est l'exploit de Mauvignier, de nous faire partager ces pensées, de nous faire comprendre où elles vont et ce qu'elles n'ont pas besoin de formuler. Une espèce de télépathie qui permet de deviner ce que ces hommes n'ont pas dit, ne disent pas, et qui les hante. Extraordinaire procédé.
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Une écriture hachée, des phrases interrompues, des sauts dans le passé, un « je » inconnu pendant un bon bout de temps, on peut dire que ça a été laborieux. J'ai dû apprivoiser Laurent Mauvignier durant quelques pages mais une fois prise dans ses filets, impossible de le lâcher.

J'avoue que la première partie du récit ne m'a pas emballée, j'avais lu sur le quatrième de couverture que ce livre traitait de la guerre d'Algérie et celle-ci a mis du temps à se dévoiler.

Pendant de nombreuses pages, on découvre les personnages, on essaie de les assembler et de comprendre leur relation.
Lors de la fête d'anniversaire des soixante ans de Solange, son frère, Bernard lui offre une broche hors de prix. le problème est que Bernard est tout sauf riche, limite SDF. D'où lui vient cet argent? Comment ose-t'il offrir un bijou si cher devant des personnes qui l'ont aidé financièrement.
Cette fête va vite tourner court après une insulte de Bernard à Chefraoui, un ami de la famille., un Algérien. Cette injure est le déclencheur de l'histoire et un sacré tremblement de terre dans cette famille qui voulait laisser les secrets bien enfouis. On assiste à un retour en arrière de plus de 40 ans. À l'époque de la guerre d'Algérie.

On y découvre des hommes qui ne savent pas très bien ce qu'on attend d'eux, qui se découvrent des penchants violents intenses ou qui au contraire sont les témoins impuissants du drame qui se joue.
Mauvignier nous dévoile une guerre barbare (comme toutes les autres, d'ailleurs), où l'homme n'est plus homme mais sert de chair à canon. La narration utilisée est celle de l'oralité. Une langue sèche, qui « sort » toute seule. Comme si les mots étaient jetés devant nous, comme si Février, Rabut, Bernard et les autres nous racontaient leurs souffrances.
Ces hommes ne pourront jamais oublier ce qu'ils ont dû accomplir, même s'ils veulent vivre comme si cela n'avait pas existé, même si à leur retour, ils n'en parleront pas. Les non-dits ont la dent dure.
Pour ressentir le texte, j'ai dû abandonner ma raison et attraper les mots de Mauvignier lancés avec force et mais aussi avec une belle pudeur.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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L'après-guerre d'Algérie pour ceux qui l'ont faite et qui doivent vivre avec.
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Laurent Mauvignier ouvre son septième roman par un premier chapitre saisissant. Dans la salle des fêtes d'un village français d'aujourd'hui, une petite réception est donnée pour les soixante ans de Solange. La fête se déroule dans une ambiance joviale, jusqu'à ce que surgisse Bernard alias « Feu de Bois ». En offrant une broche en or à sa soeur, il va déclencher une série de réflexions. Comment lui l'alcoolique, le paria a-t-il pu trouver cet argent ? Remarquant la présence d'un certain Chefraoui dans la salle, Bernard va s'en prendre violemment à lui.
La deuxième partie du roman, c'est la Guerre d'Algérie car Bernard fait partie de ces jeunes appelés qui ne s'en sont jamais remis.
La force de ce roman tient à l'écriture et aux moyens littéraires mis en oeuvre. Laurent Mauvignier est un écrivain et c'est à la littérature qu'il fait confiance pour dire ce que vécurent ces hommes pris dans l'engrenage de l'histoire. Un grand roman sur « une guerre qui ne disait pas son nom ».

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« Des hommes » de Laurent Maurignier, un livre qui pourrait être divisé en trois parties avec la fête comme élément déclencheur : le présent, avec Bernard dit « Feu de bois » qui offre à sa soeur Solange pour ses 60 ans et son départ à la retraite une broche or et diamants, lui ,le pauvre, le rebut qui vit aux dépens des autres et de la famille, un cadeau qui attise la suspicion et la jalousie ; le passé, qui resurgit, un souvenir qui vous dévore l'âme et perturbe vos nuits des années après, le syndrome post-traumatique, l'Algérie vécu en 1962 avec son lot d'atrocités, et Chafoui qui appelle la vengeance dans la tête de Bernard ; et l'avenir, avec cet argent qu'il avait gagné à la loterie, ce pactole confié à la mère parce qu'on n'avait pas atteint la majorité pour gérer ses sous, mais suffisamment grand pour combattre à côté des harkis sur une terre inconnue qu'on appelait l'autre France. Un récit poignant.
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Un livre humain. Une description des émotions juste et percutante. Une écriture qui, de la formation d'une phrase, d'une scène, d'un chapitre et jusqu'a l'entièreté de l'oeuvre reproduit la structure psychologique de ces anciens soldats traumatisés, en quête d'oubli mais aussi de mémoire. Un livre bouleversant, autant émotionnellement qu'historiquement que je recommande fortement.
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Tout est là. La même écriture, le même style que j'aime tant chez Mauvignier, la même question qui revient : comment des évènements tragiques vont-ils influencer et abattre des hommes ? Car ici, le sujet est la guerre d'Algérie ou plutôt le traumatisme universel de la guerre qu'ont subi des milliers d'homme. Comment vivre après ? Comment retrouver sa vie d'avant ?

On suit les pas de Bernard dit « Feu de Bois », qui, a 20 ans s'engage dans l'armée parce que chez lui, dans le Nord de la France, à la Bassée, il s'ennuie. le narrateur, Rabut le cousin de Bernard lui aussi vétéran, raconte comment « Feu de Bois » l'alcoolique, le fou du village est devenu ce qu'il est. Et à travers cette histoire, l'auteur nous dessine la vie de ces hommes très jeunes qui sont partis faire la guerre contre l'invisible, contre un ennemi qu'ils ne verront pour la plupart jamais.

Ne vous attendez pas à ce qu'on vous parle véritablement du conflit entre les Français et leur colonie. Non. de même que pour Dans la foule et le drame du Heysel, Mauvignier utilise la guerre d'Algérie comme un prétexte pour parler des hommes, toutes origines confondues. Il y a de très beaux passages, certains même par la force de la plume font froid dans le dos, des images terribles nous envahissent à la lecture, capables de nous donner des cauchemars.

Cependant, je n'ai pas retrouvé cette émotion, cet attachement pour les personnages que j'avais eu pour Dans la foule. le début commence lentement, j'ai dû attendre le milieu pour que cela devienne véritablement intéressant, pour qu'on entre vraiment dans le coeur du sujet. Je me suis même surprise à penser que le livre aurait pu être plus long ou plus développé, je suis restée un peu sur ma faim.
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Bernard dit Feu-de-Bois s'est lavé, rasé, peigné. Cet après-midi, sa soeur Solange fête ses soixante ans et son départ en retraite. Et Feu-de-Bois a un cadeau à lui remettre. Mais la riche broche dans son écrin bleu nuit déclenche les foudres de la famille réunie pour l'occasion. Comment a-t-il payé ce bijou, lui ce moins-que-rien de Bernard, lui que chaque frère et soeur aide comme il peut, comme il veut. Un souper de temps en temps, quelques vêtements en échange de menus services. Lui qui vit aux crochets de la famille, comment a-t-il osé venir les défier avec son bijou hors de prix et son mépris ? Humilié, Feu-de-Bois va alors être pris d'un accès de folie qui lui fera commettre un acte que bien peu sont prêts à lui pardonner. (...)
Lien : http://lencreuse.over-blog.c..
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