À l'heure de la pandémie mondiale du COVID 19, alors que des millions de personnes à travers le monde se calfeutrent chez eux, terrorisés par la tournure des événements, j'ai choisi de lire
La route, ce roman post-apocalyptique légendaire et terrifiant. Récompensé par le prix américain Pulitzer – Fiction en 2007, adapté au cinéma deux ans plus tard, plébiscité par les critiques, j'avais très envie de découvrir cette histoire, mondialement connue.
Le monde a été décimé, carbonisé, brûlé. Il ne reste de la Terre qu'un paysage lunaire : des cendres à perte de vue, des gravats par millions. Seule une poignée d'humains a réussi à survivre, dont un père et son jeune fils. Ensemble, ils traversent les routes, fuient ces terres de désolation, tentant vainement de chercher de la nourriture, de se protéger des conditions climatiques et de se cacher pour échapper aux autres humains.
Après avoir entendu parler de ce classique de la littérature post-apocalyptique durant des années, je m'attendais à du grandiose… et j'ai été assez déçue. Ou plutôt, déstabilisée. Déstabilisée par l'écriture de
Cormac McCarthy, d'abord. Son récit est une suite de descriptions froides, lointaines, épurées, dénuées d'émotions. Tout n'est que description fantomatique, qui a contribué à mettre une espèce de barrière entre moi et l'histoire qui se jouait sous mes yeux. Mêmes les protagonistes, le père et le fils, ne sont pas nommés : leurs prénoms ne sont pas mentionnés, tout comme leur histoire passée, qui demeure inexistante.
Le père et le fils veulent rejoindre la mer, au Sud, mais semblent quand même cheminer sans but précis. Ils marchent, se préoccupant seulement de ne pas mourir ni de faim, ni de froid et de survivre aux attaques potentiels de méchants. On en vient même à se questionner sur leur but ultime, qui semble très confus.
J'aurais souhaité avoir un éclairage de la situation plus en amont. Que s'est-il passé pour qu'on en arrive à cette situation ? Comment le monde a-t-il été décimé ? Comment certains ont-ils fait pour survivre ? Tant d'interrogations sans réponses, qui m'ont perturbées durant l'ensemble de ma lecture. Malheureusement, ces éléments manquant ne m'ont pas permis d'avoir une vision globale de l'histoire, de m'imprégner totalement de l'ambiance et des personnages.
En définitive, je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou non ce livre. Je regarderai certainement l'adaptation cinématographique pour tenter de me faire une autre idée de cette histoire. Sans doute qu'un éclairage nouveau me permettra peut-être de revoir mon jugement.
Un roman post-apocalyptique au style laconique, clinique et froid, qui sied parfaitement à l'ambiance générale du récit, mais qui m'a laissé de marbre.
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