Expiation

EXPIATION de IAN MC EWAN
Angleterre, 1935, Briony est une jeune fille passionnée par l'écriture, elle se voit romancière et vient de finir une pièce de théâtre qu'elle veut faire jouer à ses cousins en visite suite, semble-t-il, au divorce de leurs parents. Les répétitions commencent pendant que Cécilia sa soeur aînée s'ennuie entre Robbie, ami d'enfance et sa mère dépressive. Robbie, fils d'une employée de la famille fréquente la même université que Cécilia et ses études sont payées par le père de Cécilia et Briony. Leur relation est trouble et Briony assiste à une scène qui lui semble ambiguë près de la fontaine du parc d'autant qu'un peu plus tard Robbie lui confiera une lettre à remettre à Cécilia, lettre qu'elle lira. Quand, dans la soirée les deux cousins vont disparaître dans le parc, que Lola la cousine sera retrouvée violée dans un buisson, Briony va se laisser emporter par sa vision romanesque, additionner des éléments épars et accuser Robbie du viol, assurant la police qu'elle a vu son ombre près de Lola. le drame est désormais noué, Lola ne démentant rien.
Un très beau livre sur la culpabilité, une écriture d'une grande pureté, pas un mot qui dépasse tout est maîtrisé jusqu'à un final inattendu( pour moi!!).
Il y a longtemps que je n'avais plus lu cet auteur et j'y reviendrai avec plaisir.

Je n'irai pas par quatre chemins, ce roman est tout simplement éblouissant. La qualité de l'écriture, sensible, nuancée, la psychologie fouillée des personnages qui nous permet d'en saisir toute la complexité, la force de la dramaturgie renforcée par les angles de vue différents de la même scène, la construction du roman, son concept même, tout est parfait et d'une rare intelligence.

La jeune Briony, interprétant de façon naïve une scène entre sa sœur Cécilia et Robbie, le fils de la domestique, va être amenée à faire un faux témoignage et provoquer une tragédie. Elle passera le reste de sa vie avec ses remords et tentera d'expier, je vous laisse découvrir de quelle façon.

Expiation… réparation, bien que le dictionnaire les donne comme synonymes, la nuance est de taille et l'auteur machiavélique joue avec ces deux notions, égarant le pauvre lecteur anxieux de savoir s'il va se réjouir des retrouvailles des deux amants ou pleurer sur leur destin tragique.

Passant de la langueur d'une journée de canicule, où le temps s'étire et où les événements déclencheurs du drame se mettent en place inexorablement, à la violence des images de l'évacuation de Dunkerque puis au terrible quotidien d'une Briony de 18 ans devenue infirmière auprès des blessés de guerre, ce roman à facettes, magistral, impose à mes yeux McEwan comme un grand écrivain.

J'avais un a priori sur "Expiation". Parce que j'avais dû lire à son sujet certaines critiques qui lui reprochaient des longueurs, et que je sais d'expérience que la lecture de McEwan n'est pas toujours des plus confortables (je pense notamment à celle de "L'enfant volé", certes très intéressante, mais parfois un peu ardue).

J'avais tort... J'ai trouvé "Expiation" passionnant. Il s'agit certes d'un roman au rythme lent, mais c'est justement ce qui lui donne, en partie, sa force.

Août 1935. La canicule assomme les occupants de la maison Tallis, vaste demeure bourgeoise d'une ostentation sans élégance qui s'impose dans la campagne anglaise.
Briony, 13 ans, est la cadette des enfants Tallis et est, à ce titre, choyée par le reste de la famille. Prise de velléités littéraires, elle a écrit une pièce de théâtre qu'elle compte faire jouer devant son frère John, de retour de Londres, par les cousins Quincey, dont les parents sont en cours de séparation.
John est un jeune homme beau, d'une gaieté permanente, et, au grand dam de sa mère Emily, éternelle migraineuse, totalement dénué d'ambition. Il arrive de Londres accompagné de son ami Marshall, qui est en bonne voie de faire fortune grâce à sa fabrique de chocolats.
Alors que la maisonnée s'affaire aux préparatifs en vue du dîner, Briony surprend une scène troublante et difficile à interpréter, qui implique sa soeur Cecilia et Robbie, fils d'une domestique dont les études sont financées par le chef de la famille Tallis.
Le mensonge qui en découlera, et dont Briony sera l'auteure, fera basculer trois destins de manière irréversible...

Ian McEwan tisse la toile de son intrigue avec minutie. Les pensées, les sentiments de ses personnages sont décortiquées avec une justesse qui m'ont par moments évoqué Mrs Dalloway, de Virginia Wolf, et qui confèrent au roman une grande force d'évocation. Les événements sont passés au crible des émotions qu'ils suscitent chez les héros, avec toute la subjectivité que cela comporte, ce qui donne paradoxalement au récit sa crédibilité. La fiction se construit ainsi non pas principalement sur les faits, mais sur la résonance qu'ils ont sur les individus.
Le point d'orgue du drame autour duquel s'articule le récit se met donc en branle tout doucement, chaque détail, chaque digression révélant peu à peu son utilité au sein du mécanisme tragique qui se met en place.

"Expiation" est un roman parfaitement maîtrisé et un magnifique hommage à la puissance de la fiction, avec lequel Ian McEwan démontre que l'imagination, les fantasmes ont souvent plus d'emprise sur les êtres que la réalité, qui de toutes façons est elle-même sujette à variations, selon la perception de qui la transcrit...


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Quel enfant doté d'un peu d'imagination n'a pas déjà inventé sa réalité ? C'est exactement le cas de Briony dont les histoires vont ruiner plusieurs vies. [...] C'est un roman sur le mensonge et le regret, la culpabilité et l'expiation. [...] C'est aussi un roman sur la société anglaise d'avant puis d'après-guerre. Les mentalités changent et les barrières sociales sont remises en question. Malgré toutes ces transformations, le remord reste et Ian McEwan signe ici un roman où il prouve que certains actes peuvent nous poursuivre notre vie entière et la transformer à jamais.

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(livre parti vagabonder)

Expiation est le livre par excellence que j'ai revé d'abandonner au moins 10 fois sur les cent premières pages.

Franchement, je me suis posée plusieurs la question de savoir comment les autres lecteurs avaient pu supporter un roman aussi lent.
Je me suis accrochée et j'ai découvert une pépite.
Ce roman est magnifique. Il raconte l'histoire de Brionny, jeune adolescente anglaise dans les années 30, qui commet une grave erreur. Cette "erreur" bouleversera la vie de sa famille. Ensuite, arrive la Seconde Guerre et, avec elle, toutes les horreurs que l'on connait.
On ne sort pas indemne de cette lecture et je ne regrette pas d'avoir persévéré dans ma lecture.

Angleterre – août 1935
Briony Tallis, 13 ans, a écrit une pièce de théâtre Les Tribulations d'Arabella « une histoire de coeur dont le message, présenté sous forme de prologue en vers, était que tout amour non fondé sur le bon sens était d'avance condamné. » Sa mère Mrs Emily Tallis et sa soeur Cécilia attendent les cousins Quincey venus d'un nord lointain (Lola 15 ans, les jumeaux de 9 ans Jackson et Pierrot) car leurs parents divorcent. Il leur restera une journée pour répéter avant l'arrivée de son frère Leon et de son ami Paul Marshall.
Le temps s'écoule lentement, la canicule semble anesthésier les membres de cette famille bourgeoise dans leur manoir en pleine campagne.
Robbie Turner, fils de la femme de ménage et d'un père démissionnaire habite à côté. Il voudrait être, médecin. Jusque-là ses études ont été payées par Mr Tallis.
Briony voit une scène surprenante impliquant Cécilia et Robbie, lit une lettre de Robbie adressée à Cécilia puis est témoin d'une scène intime entre eux … Un acte innocent qui est bien mal compris par l'imagination débordante de Briony dont la vie n'est faite que de rêves et dont le monde est bien éloigné de la réalité ainsi son jugement ne peut être faussé quand un coupable est recherché !
Briony passera le reste de sa vie en se sentant coupable et en essayant d'expier son péché …
Ce roman est magnifique tant pour l'écriture que pour l'histoire : la symbolique de l'écriture est très présente (la pièce - la lettre – le roman – encore une lettre à la fin), les sens qui sont toujours présents mais diminués/atténués (Briony voit la scène près de la fontaine mais n'entend pas, …), les thèmes développés sont prenants (la perte de l'innocence, la guerre, les classes sociales) …
Bref j'ai aimé !!!

Un roman agréable à lire, qui touche au sujet de l'amour pendant la guerre, des différences de milieux, aux désirs, au secret de famille. L'intrigue met du temps à arriver même si je me doute vite qu'elle va tourner entre Cécilia et Robbie, nos Roméo et Juliette, et l'ambition de Briony de devenir romancière va venir tout chambouler.

J'ai plutôt aimé, malgré les longueurs que je retrouve dans chaque roman d'amour, je sais qu'une histoire crédible se construit dans le temps, que la guerre venant séparer nos protagonistes et les faisant se rencontrer parfois doit laisser mûrir sentiments et ressentiments. Au final le plus important dans le livre c'est sa fin touchante, c'est une bonne fin selon moi car elle ne l'est pas pour tous, la vie les rattrape, tout le monde évolue et des rêves se réalisent quand d'autres se brisent.

Il restera sans aucun doute mon roman d'amour préféré pour longtemps, même si je n'ai pas eu de coup de coeur, il a su l'approcher.

J'avais beaucoup aimé Sur la plage de Chesil, Expiation est encore mieux. La première partie, qui fait la moitié du bouquin, nous fait vivre avec un style époustouflant le passage de l'enfance à l'adolescence de la narratrice dans un manoir anglais, où se noue le drame qui donne son titre au roman, puis deux parties d'une centaine de pages chacune nous transportent au sein de la débâcle franco-anglaise de 1940, de manière absolument saisissante, à l'égal des plus grands romans de guerre, puis dans un hôpital londonien où notre fillette devenue jeune fille, élève infirmière, accueille le flot de blessés. Pages magnifiques qui rappellent utilement que la discipline collective est la clé de la résistance aux catastrophes. Après un épilogue qui remet brillamment en perspective ce qui précède, on referme le livre en regrettant que ce soit terminé.

Je ne suis jamais déçu avec Ian McEwan et c'est encore le cas avec « Expiation », au souffle romanesque certain.
Été 1935, Briony a 15 ans, une imagination débordante. Elle se rêve romancière.
Sa soeur aînée Cécilia vit de son côté les tout premiers moments d'une passion amoureuse avec Robbie.
Et le drame arrive.
Les vies de Cécilia, Briony et Robbie sont irrémédiablement bouleversées.
Et puis c'est la guerre, l'horreur des combats à Dunkerque et le conflit qui débarque à Londres remplissant les hôpitaux d'hommes détruits.
Histoire d'un amour absolu, d'un odieux mensonge, d'une guerre absurde, d'une bascule vers l'horreur.
Ian McEwan soude les âmes en profondeur, sans ménagement et avec tellement de talent.
A découvrir absolument.
Traduction Guillemette Belleteste

Années 30. Briony, petit bout de fille fantasque, vivant dans son monde imaginaire ne vit que dans le but de devenir écrivain. Vivant dans une belle maison dans un village anglais avec un père absent, une mère migraineuse, un frère aîné idéalisé et une soeur plus âgée, Cécilia, notre jeune héroïne croit tout savoir de la vie et juge comme tous les enfants sans nuance. Alors que par un été particulièrement caniculaire, elle assiste à une scène d'amour entre Cécilia et Robbie, un ami de la famille d'origine modeste, elle ne comprend pas ce qu'elle voit et son interprétation aura des conséquences dramatique et désastreuses sur l'ensemble des protagonistes de l'histoire.
Un roman magistral qui évoque les erreurs, le poids de la culpabilité et ses conséquences. C'est un coup de coeur énorme ce roman, car tout y est parfait, à commencer par l'écriture. L'auteur décrit tout de manière tellement fine que nous pouvons sans peine visualiser chaque scène, cerner chaque personnage. Il y a du Virginia Woolf dans l'écriture de McEwan, comme elle, il sait écrire le temps.
L'auteur m'a emporté dans cette fresque qui démarre par une journée si lumineuse et qui nous entraînera dans la noirceur de la seconde guerre mondiale avec notamment l'épisode de 1940 à Dunkerque. le livre s'articule autour de trois parties et un épilogue. La première partie étant la journée d'été en 1935, la seconde durant la guerre et la troisième interrogeant les limites de la fiction, entre la fin que l'on souhaite et la fin réelle.
L'oeuvre interroge la fin de l'innocence avec le personnage de Briony, le destin tragique des amants avec Cécilia et Robbie, la dilatation du temps et la mise en abîme de l'écriture.
Ce fut ma première rencontre avec l'auteur et celle ci m'a convaincue de poursuivre, et à raison. J'aime cet auteur dont désormais je lis avec bonheur chaque nouvelle parution. Un très grand roman qui a fait l'objet d'une très belle adaptation avec Keira Knightley, James McAvoy et Saoirse Ronan. Je vous conseille les deux.