On dit qu'une bonne critique est un billet qui donne -ou pas- envie de lire le livre tout en expliquant son ressenti mais sans pour autant reveler quoique ce soit du contenu de son intrigue.
Et bien voila qui ne va pas être tâche facile avec
La femme de ménage!
Ce livre m'a tellement surpris dans sa construction et l'enchainement de ses evenements qu'il me parait quasiment impossible d'en parler sans gacher une partie ou une autre à ceux qui liraient ces lignes sans avoir lu le bouquin.
Je suis content de constater que je ne suis pas le seul dans le même cas, car je vois que l'éditeur également à marqué n'importe quoi sur la couverture. "Elle connait vos secrets, découvrez les siens" : Bon ben non, Millie, l'heroine ne connait aucun secret, au contraire, c'est littéralement tout le sens du roman, et on apprendra pas non plus grand chose des siens. Parfois je me demande si les gens qui écrivent les couvertures ont lu le contenu.
Mais pas de problème, car si cette phrase -d'accroche- ne s'avère pas très précise, les nombreuses autres qui remplissent le roman de
Freida McFadden n'ont pas besoin d'aide pour que l'on se retrouve completement scotché, la main déja prête a tourner la page de droite alors que les yeux ont à peine entamé le premier paragraphe de celle de gauche.
Mais bon sang il s'y passe quoi enfin dans ce livre qui plait tant et dont personne n'arrive à nous expliquer vraiment la teneur?
Et bien justement, il se passe pas mal de choses. On est sur un thriller "domestique" comme on dit de nos jours, avec un nombre très réduit de personnages (environ 4) parfaitement définis et identifiables pour certains, et même ceux qui le sont moins restent malgré tout doté d'une certaine profondeur dans les aspects importants de leur rôle.
Pour le reste, l'incompréhension initiale grandissante de Millie se mêle à la notre dans une délicieuse première partie de découverte de la (nouvelle) situation de notre (nouvelle) femme de ménage et plus spécialement des très intriguantes singularités de son (nouveau) lieu de travail.
Avant de prendre un angle différent pour la suite du roman et nous délivrer les élements de compréhension au goutte a goutte, non sans remettre parfois une pièce dans la machine pour notre plus grand plaisir.
Au dela de cette construction ultra fluide et franchement excellente, le style d'écriture est paradoxalement très simple, peu fouillé. le rythme qui en découle est incroyablement bien adapté au récit. Ca se lit vite, ça s'enchaine, les petites touches de frustrations sont parfaitement diluées et se transforment en impatience de savoir la suite. C'est rare mais j'ai du me "limiter" a 100 pages par jour pour faire durer le plaisir tellement il m'était dur de reposer
La femme de ménage.
Au final, on a donc un thriller des beaux quartiers qui se déroule en cercle fermé, en mettant en scène la rencontre toujours appréciée entre un couple richissime et sa femme de ménage au parcours bien moins facile et glorieux, thriller qui nous nourrira de manipulation et autre apparences délicieusement trompeuses.
Je suis désolé de ne pas pouvoir etre plus précis et de terminer ce texte avec un sentiment qu'il aurait pu être posté pour différents livres moins sympas mais si vous aimez ce type d'ambiance, ce sous-genre de thriller assez spécifique, je crois que
La femme de ménage est ce qui se fait de mieux que j'ai pu lire en la matière.
18/20 Enorme coup de coeur.