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EAN : 9782746752559
352 pages
Autrement (06/03/2019)
3.31/5   29 notes
Résumé :
« Et dans les bas-fonds de ces quartiers, entre l'alcool et la drogue, des gens tâchaient d'élever des enfants. L'un d'eux était ma mère. »

Grandir dans la pauvreté, c'est grandir sur la défensive. Né dans les quartiers pauvres de Glasgow, Darren McGarvey raconte de l'intérieur ce qu'est la vie dans la misère, comment elle ronge, détruit et étouffe sous une chape de stress permanent. Au cœur des foyers, à l'école, dans la rue, en prison, partout, la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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A Glasgow , plus qu'ailleurs on a voté pour le Brexit.
Glasgow et ses quartiers défavorisés...


Raymond Depardon a photographié ces quartiers pauvres. La fin d'un monde ouvrier, la misère, et la violence...
Un cliché le montre, un oeil bandé après son agression, alors qu'il photographiait des buveurs dans un pub.


Le rappeur Darren McGarvey parle de sa mère et de la misère dans Glasgow... "Si j'ai réussi à surmonter la peur, que m'inspiraient les petites brutes à l'école, c'est que ma mère me terrorisait encore plus."

A Pollok, on est obligé de cohabiter avec la violence.
"Parfois, elle était ivre, ou elle cherchait à se procurer de l'alcool...
J'ai claqué la porte, mais "elle" s'est ruée à l'intérieur, le poing crispé sur le couteau, comme un monstre dans un cauchemar"


Darren montre que malgré les tares de son enfance, une mère alcoolique, la misère, le manque d'alphabétisation, on peut essayer de gravir l'ascenseur social. The Ladder, l'échelle !


"L'échelle de Glasgow" est un indicateur de conscience, dans un contexte d'urgence, elle permet au médecin de choisir une stratégie pour le maintien des fonctions vitales d'un patient..


La violence, la maltraitance infantile, les statistiques de la criminalité, le mal logement, l'alcoolisme et la toxicomanie sont parties intégrantes des quartiers pauvres à Glasgow ( et ailleurs...) " mais on préfère la politique politicienne, pour ne pas en parler!"

Darren était reçu à la télévision pour parler de son enfance( ça fait de l'audience!) mais dès qu'il remettait en cause tout le système, le micro se refermait.


" Je ne crois plus que la pauvreté est un problème qui peut se régler sur le plan politique... Un débat cartes sur table, coûterait trop cher sur le plan électoral". Les politiciens qui recherchent un nouveau mandat, ne veulent pas froisser leur base électorale:
Il y a toujours plus "pauvre" que moi! Vous dira un bobo, un prolétaire ou quelqu'un d'endetté...


C'est un livre courageux et passionnant!
"On ne choisit pas ses parents, sa famille
Est ce que les gens naissent égaux en droit
A l'endroit où ils naissent?"
Etre né quelque part. M. Le Forestier.
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Autrement pour m'avoir confié la lecture de ce livre suite à la dernière opération masse critique non-fiction.
Je sors de cette lecture ... perplexe. Je sais que ce livre a reçu le prix Orwell et que son auteur est un rappeur très connu. C'est peut-être justement pour cela que j'ai été si déçue ... je m'attendais à une belle écriture, à une analyse fine des conditions de vie dans les quartiers pauvres, au récit du combat à mener pour s'en sortir. Ce n'est pas ce que j'y ai trouvé. In fine je garde une impression de récit profondément cathartique, comme si vouloir réparer le quartier revenait à se réparer soi-même. Pour moi, l'auteur a mêlé deux récits : d'un côté celui d'un gamin maltraité par une mère dépendante qui doit beaucoup aux travailleurs sociaux croisés sur sa route, de l'autre celui d'un quartier pauvre dont les habitants se battent contre les décisions politiques arbitraires qu'ils subissent. Tout se mêle, tout s'amalgame, au point que le récit m'est apparu confus, sans distance. D'un côté le stress et l'hyper vigilance de l'enfant maltraité qui apprend à lire les modifications, même infimes, du comportement de son bourreau, de l'autre la démolition d'immeubles, la construction d'une voie rapide, les habitants, les pauvres, les exclus qui se voient imposer des décisions politiques. Je n'ai pas perçu le lien profond existant entre les deux récits. Je n'ai du coup pas compris son analyse. Pour moi, ce livre aurait pu s'appeler "Résilience", mais pas être présenté comme une analyse de la pauvreté. Lorsque je lis : "la pauvreté appelle la maltraitance infantile" je me dis oui, bien entendu, mais n'est ce pas un peu réducteur ? Est-ce à dire qu'il n'y a pas de maltraitance chez les riches ?
Bref, j'aurai préféré deux livres finalement; l'un qui nous parle de maltraitance vécue et l'autre de la vie du quartier. Mêler les deux m'a semblé contre-productif côté lecteur mais peut-être que l'auteur avait besoin de dire sa vérité pour évacuer son statut de victime... Qui sait ?
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Poverty safari

Darren McGarvey, alias «Loki», est un rappeur écossais qui a grandi à Pollok, quartier extrêmement défavorisé de Glasgow.
« Fauchés, vivre et mourir pauvre » est son premier livre - entre essai et témoignage - dans lequel il expose sa vision personnelle de la pauvreté. En partant de sa propre expérience et de son parcours, il nous propose une réflexion sur les moyens d'agir contre la misère.

Il n'a pas de solutions miracles ou simplistes, il soulève simplement des questions en racontant de l'intérieur la pauvreté de la classe ouvrière en Grande-Bretagne contemporaine, avec ses privations, ses abus, sa violence, avec la toxicomanie, les ruptures familiales, l'isolement social et le stress. Il tente d'expliquer pourquoi toutes les politiques, de gauche comme de droite, échouent. Les parties traitant de l'échec de la gauche et de la place grandissante des populistes auprès des habitants de Pollock m'ont particulièrement intéressées (tout cela étant transposable en France…).

Un livre qui propose une pensée nouvelle sur la pauvreté, qui encourage le lecteur à remettre en question ses certitudes (quel que soit son positionnement politique), à réfléchir à ce que signifie réellement être pauvre.

Darren McGarvey a obtenu avec son livre le Prix Orvwell. Ce prix est attribué chaque année à une oeuvre qui se rapproche au plus près de l'ambition de Georges Orwell de "faire de l'écriture politique un art". Avec « Fauchés, vivre et mourir pauvre », l'objectif est atteint.

« Dans un pays de plus en plus polarisé, la capacité de réflexion sur soi et d'introspection est celle qui nous permettra de parvenir à un compromis. »

Traduit par Madeleine Nasalik

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ayant été perverti par l'Île noire de Tintin, j'ai longtemps vu l'Écosse comme le pays mystérieux des châteaux hantés et des hommes en kilt.
Il y a une réalité sociale bien loin de la carte postale. Darren McGarvey dépeint la misère dans laquelle il vit à Glasgow.
« Fauchés » est un fourre-tout dans lequel se côtoie son engagement politique, ses erreurs, son alcoolisme, son quartier de misère, la maltraitance de sa mère toxicomane, ses amis de beuveries, son addiction à la malbouffe… et ses mea-culpa.
Le tableau est lourd.
L'intérêt indéniable du livre est qu'il est sans prétention littéraire.
L'auteur est sincère et sa lucidité relève presque de l'incroyable au regard du parcours chaotique de sa vie.
Il faut trier, et de ce fatras émerge des idées surprenantes par leur justesse.
Militant gauchiste, Darren McGarvey n'hésite pas à remettre en question ses actions politiques. Et tous les partis en prennent pour leur grade.
De ce récit, je retiens surtout la résilience de l'auteur.
À l'heure du politiquement correcte et de l'arrogance de la caste politique dirigeante française, « Fauchés » fait du mal à nos certitudes, et un bien fou à notre réflexion.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Autrement pour cette découverte.
J'ai mis pas mal de temps à le finir car je voulais "digérer" ce que je lisais et même si c'est une non-fiction, le cadre de départ pourrait être celui d'une dystopie...
Je note déjà l'originalité des titres de chapitres qui font référence à des livres ou des films même si je ne les connaissais pas tous.
Dans cet essai, l'auteur témoigne de son enfance et sa vie dans un quartier extrêmement pauvre de Glasgow en Ecosse mais il utilise ce récit et son expérience pour analyser de façon très intéressante l'influence de ce milieu et de la pauvreté sur la vie de ses habitants et une sorte de fatalité qui pèse sur les populations les plus défavorisées dans un cercle extrêmement vicieux, difficile à comprendre pour un "étranger" à ces conditions de vie.
J'ai trouvé ce texte d'autant plus fort qu'il ne se contente pas de dénoncer des faits, des inégalités et des injustices sociales et politiques mais que l'auteur y fait son mea culpa en montrant comment il a évolué en prenant en compte ses propres responsabilités et sa volonté.
Il défend une lucidité envers soi-même qui permet de changer de perspective et trouver un nouveau point de vue plus constructif.
Déjà sensibilisée à ce contexte et ces problématiques par les publications du Mouvement ATD, je n'ai pas découvert la réalité d'un Quart-Monde au sein même de nos villes mais j'ai apprécié l'analyse de l'auteur qui alimente ma réflexion.
Le style est direct et je pense l'avoir lu comme si j'entendais un conférencier mais il est très efficace et sincère.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
26 avril 2019
Fauchés (sous-titré Vivre et mourir pauvre) de Darren McGarvey offre un regard original sur la pauvreté, partant du cœur d’une expérience personnelle pour s’élargir à une riche réflexion sur les moyens d’agir.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Essayez de raconter votre histoire pour vous et vous seul, pas pour servir la soupe et on vous montre la porte. On met vos opinions à la poubelle. On explique votre colère par vos troubles mentaux et vous rendez compte que votre témoignage autrefois applaudi par ces mêmes personnes, se retourne brusquement contre vous:
vous leur avez donné le bâton pour vous faire battre.
Méfiez vous de ces gens là, ceux qui serinent qu'il faut écouter la voix des couches populaires et qui se carapatent lorsque la masse ouvre la bouche pour se faire entendre.
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Dans un paysage politique qui ne cesse de se fragmenter, où de nouvelles alliances se nouent chaque jour, les catégories populaires tournent massivement le dos à la gauche traditionnelle, celle qui se croit la mieux placée pour les représenter, et cette volte-face a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrées des personnalités de la droite décomplexée qui dépoussièrent le langage de la lutte des classes.
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La participation citoyenne, ce n'est pas le peuple qui fait entendre sa voix; c'est le troupeau qu'on pousse vers une destination définie par avance, décidée derrière des portes hermétiquement closes.
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Je ne suis pas un grand lecteur, c'est vrai, mais un consommateur vorace de mots. Depuis tout gamin, je suis captivé par leur texture, leurs sonorités, leur portée. Chaque occasion était bonne pour discuter avec les "grands" et enrichir mon vocabulaire. (p.19)
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We like to take a lot of credit for our beliefs - even the ones we inherited that we did almost nothing to obtain. We wear those second-hand values like badges of honour, signalling to those around us that we are informed people of principle, as opposed to that other sorry lot. That other lot, whose only function is providing the perfect absolute against which we, the enlightened, define ourselves.
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