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Inspecteur Laidlaw tome 2 sur 4
EAN : 9782869300668
340 pages
Payot et Rivages (01/04/1987)
3.69/5   29 notes
Résumé :

Glasgow, un vendredi. La ville où l'on se dévisage. En descendant du train à la gare centrale, Mickey Ballater eut la sensation de débarquer dans le nord, mais aussi dans son passé..." Ainsi commencent "Les Papiers de Tony Veitch", qui narrent le destin pathétique d'un étudiant idéaliste à la recherche de son identité et qui, parmi d'autres, succombera, victime innocente d'un règlement de comptes entr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Les papiers de Tony Veitch »

La grande révélation et la pure essence (parfois plombée) du polar qu'est William McIlvanney nous repasse les plats avec les mêmes personnages que dans « Laidlow ».
L'inspecteur a un an de plus (mais le livre est publié en 1983 soit 6 ans après le tome 1) et s'occupe de deux morts suspectes en but aux rebuffades – comme c'est original- de sa hiérarchie.

Eck l'indicateur avale de l'Herboxy mélangé à du vin, Paddy décède violemment.

Laidlow enquête malgré tout sous les sarcasmes. Vêtu notamment d'un polo rouge, d'un pantalon noir et d'une veste en jeans (bonjour l'élégance), il évolue dans le même jeu de l'oie que dans l'épisode précédent en s'arrêtant systématiquement dans les cases « bar » du jeu pour siroter ses whiskies à l'eau.

De la même façon on s'enferme dans une ville jusqu'à la résolution. Glasgow est d'une urbanité bien pâlotte, et des truands gros rouleurs de caisse ne constituent pas une classe sociale en soi. Pour le coup le rapprochement de Tony Veitch, riche, jeune et brillant sujet,
révolté et honnête, avec la pègre et ses tentacules sournois ,apparait bien improbable et l'énigme (puisqu'il y en a une cette fois ci) pèche par manque de réalité voire de réalisme.

Du contexte politique il n'est toujours pas question alors qu'à l'époque la dame de fer faisait salement grincer ses boulons et ceux de ses navires. La misère sociale n'est en somme qu'un détail, pas une réalité quotidienne pour l'Ecossais moyen qui vit de ses coutumes et de sa fierté revendiquée. Quant à l'Irlande dont Laidlow est en principe originaire côté maternel (à découvrir dans le troisième opus « étranges loyautés) il n'en est pas non plus question alors que les bombes explosent à Dublin et les grévistes de la faim pourrissent dans les prisons dès 1981). le parti pris est plutôt déconcertant et demande une explication.

Loin de toutes ces contingences et enfermé dans sa chère cité, Laidlow se débarrasse de sa femme (qui ne supporte pas ses horaires) et de ses rejetons au profit de sa maîtresse, ce qui semble bien téméraire si l'on veut créer une série littéraire. A supprimer tout le monde, il prend le risque de tourner court (à l'instar de la famille d'Erlandur d' Indridason, ou de la nièce de Scarpetta….). Restent Harkness et Milligan fidèles à eux même et fidèles au poste (de police), pour maintenir le fil. de fait ce sont plutôt les malfrats qui assurent le lien et la permanence.

D'Erlandur, d'ailleurs, Laidlow a les tics et les humeurs (En 1977 Indridason avait 15 ans). Tenace, « bouillant froidement » il ne lâche pas son os mais perd pied dans des considérations accessoires.
Autour de la page 200, même baisse de régime que dans l'épisode précèdent et puis, la fin qui est à l'image de Tony Veitch, déclassée.
Sympa pourtant ce Tony qui sans jamais entrer directement dans le récit réussit à se faire aimer.

Ce roman prépare-t-il à « Etranges loyautés » le troisième épisode ?

Non.
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Encensé par ses pairs et par de nombreux lecteurs William McIlvanney fait partie de ces écrivains dont certains ouvrages hantent ma bibliothèque depuis longtemps avec la mention « à lire d'urgence » et que je finis par oublier. La réédition par les éditions Rivages de la trilogie consacrée à l'inspecteur Jack Laidlaw est donc l'occasion de découvrir en ce qui me concerne ou de redécouvrir, pour d'autres, un des auteurs majeurs du polar britannique.
Petit malin que je suis, j'ai commencé par le premier édité, Les papiers de Tony Veitch, avant de m'apercevoir qu'il s'agissait en fait du deuxième roman de la trilogie. Ce n'est pas grave.
Nous sommes à Glasgow au début des années 1980 et Heck Adamson, clochard de son état, est en train de crever aux urgences. Ses dernières paroles sont pour faire venir à son chevet l'inspecteur Jack Laidlaw. de cette ultime entrevue, Laidlaw ressort avec la conviction qu'Adamson a été empoisonné et que cela à un rapport avec un règlement de comptes entre truands. Et puis, au milieu de tout cela, émerge un drôle d'individu : Tony Veitch, étudiant en rupture de ban, fils de bonne famille et écrivain compulsif qui semble s'être volatilisé. Malgré les réticences de sa hiérarchie et de ses collègues, Laidlaw, dont l'opiniâtreté confine à l'entêtement, se lance à la recherche de Veitch dans l'espoir de faire la lumière sur la mort de Heck Adamson.
Il y a tout chez McIlvanney.
Une écriture efficace sans être minimaliste avec en particulier des ouvertures de chapitres ciselées (« Au Gai Luron, le pub préféré de John Rhodes, dans le district de Calton, là où commence - certains disent finit - l'East End de Glasgow, il y avait comme qui dirait foule. Il y avait Macey et puis Dave McMaster et Hook Hawkins. Les autres, c'était juste John Rhodes. »).
Un héros atypique, par bien des côtés asocial mais guidé par une profonde volonté de mettre à jour la vérité, aussi laide et dérangeante – y compris pour lui – puisse-t-elle être comme le rappelle sur le mode de l'ironie l'un de ses collègues et rares amis : « Quand on l'enterrera, il faudra qu'il regarde comment ça se passe. Il aura des trous dans son cercueil pour regarder. Probablement qu'il soulèvera le couvercle, s'assoira et dira : "Attendez une minute. Votre chagrin me paraît suspect. Tirez-vous. Vous autres, on essaie encore une fois, d'accord ?" Au bout d'une douzaine de fois, il ne se relèvera plus et ils pourront rentrer chez eux. » Dans sa constante quête de vérité, Laidlaw apparaît comme un idéaliste, profondément empathique à l'égard des victimes et portant haut son mépris plus pour ceux qui ne font rien pour l'aider à découvrir cette vérité que pour les coupables eux-mêmes. Au risque de s'y perdre.
Et puis il y a aussi Glasgow, l'autre personnage de McIlvanney, cette ville apparemment coupée en deux entre les nantis et les autres mais dont la taille, finalement petite, et le déclin font que les connections se font entre les différents mondes qui s'y croisent. Il en ressort un portrait fascinant de la pègre locale et des relations sociales dans toute leur complexité.
Autant dire que l'on se trouve là face à un grand auteur et à un formidable roman.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le deuxième opus d'une trilogie commencée avec Laidlaw du nom de l'inspecteur iconoclaste de Glasgow. L'intérêt n'est pas tant dans l'intrigue que dans la description de l'atmosphère - lourde - des personnages - hauts en couleurs ou plutôt dessinés dans différentes nuances de noir. Noir comme le ciel de l'Ecosse des mines (fermées). C'est la différence principale entre un roman policier et un roman noir, à quoi se rattache chaque roman de la trilogie.
McIlvanney excelle à décrire l'interférence fondamentale de la psyché dans les actions humaine, avec une tendresse et un humour dont on lui sait gré.
La mise en place de l'intrigue est tortueuse parce que secondaire.
A déguster comme un bon scotch au coin de la cheminée, du sombre et du lumineux.
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Laidlaw dans ses oeuvres. Dans ce volume central de cette terrible trilogie de McIlvanney, l'inspecteur se passionne pour la mort d'un de ses indics. Avec son talent habituel, McIvanney poursuit son exploration de Glasgow, sa richesse modeste et d'une inexpugnable dignité en dépit de sa pauvreté. le polar à son top : regard social sans concession ni condescendance, intrigue retorse, mise en pratique sans jugement de la morale.
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Laidlaw est aux commandes d'une nouvelle enquête qui va encore mettre en avant sa probité et sa foi en la justice. Mais tout le monde ne sera pas de cet avis. Encore un disparu. Tony Veitch ne donne plus signe de vie. Pire encore, il est fortement soupçonné d'avoir participé à l'agression de Paddy Collins, truand notoire qui est actuellement à l'hôpital. Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que va devoir découvrir Laidlaw après s'être rendu au chevet de Eck Adamson, un indic qui trépassera peu après sa visite. Paddy Collins ne fera pas long feu non plus. Quel rapport entre les deux ? Laidlaw va rapidement faire le lien avec Veitch. Mais ce dernier a disparu et tout le monde semble à sa recherche, mais pas pour les mêmes raisons… Laidlaw veut la justice pour Eck. Les malfrats locaux veulent surtout se venger de Veitch pour Collins. Au milieu de tout cela, des bisbilles entre flics et un Laidlaw au sommet de son art qui n'a qu'un objectif en tête, la justice pour tous. Son coéquipier Harkness est un peu perdu mais va bientôt devoir admettre que la méthode Laidlaw est d'une efficacité redoutable. Celle-ci suffira-t-elle pour retrouver Veitch avant les autres ? Rien n'est moins sûr. Voilà une intrigue maîtrisée qui implique beaucoup de personnages, mais le fil de la lecture se déroule sans problème. le dénouement nous éclaire sur les dernières incertitudes de l'enquête et de l'esprit du lecteur. On aime cette gestion de l'ambiance de Glasgow de l'époque et la méthode de l'enquête. Pas de violence, de la déduction, un brin d'astuce et beaucoup de sang froid pour se démêler d'une situation compliquée. William McIlvanney n'a pas son pareil pour nous transporter dans son univers Écossais.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Laidlaw renonça. Il respectait trop le milieu dont elle était issue pour discuter. Elle était de cette race qu'il connaissait.
Ils étaient les martyrs de la décence, jusqu'à traiter la mort avec cette politesse instinctive, cette bonté non officielle, non codifiée. On ne trouvait pas leur nom à un quelconque tableau d'honneur, mais Laidlaw pensait que c'était les meilleurs d'entre nous parce qu'ils faisaient le bien tout naturellement, par leurs actes. Ils n'étaient pas voués à Dieu ni à des principes politiques élevés, mais à une générosité quotidienne non contrainte, à rendre la vie plus supportable pour les autres et eux-mêmes. Et ils étaient légion.
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C'était aussi étrange qu'un homme gravant sa propre épitaphe. Il était là, assis, l'air d'un vieux, gentil, charmant, désespéré. Il se dégageait de lui une sensation de défaite aussi forte que l'odeur de putréfaction. Pourtant, il parlait sans émotion, comme s'il faisait tout simplement un commentaire. C'était comme s'il s'était réduit lui-même à l'état de reflet de sa propre existence.
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Quand on l’enterrera, il faudra qu’il regarde comment ça se passe. Il aura des trous dans son cercueil pour regarder. Probablement qu’il soulèvera le couvercle, s’assoira et dira : "Attendez une minute. Votre chagrin me paraît suspect. Tirez-vous. Vous autres, on essaie encore une fois, d’accord ?" Au bout d’une douzaine de fois, il ne se relèvera plus et ils pourront rentrer chez eux.
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La plupart des gens ne peuvent supporter la gentillesse. Cela compromet l'opinion qu'ils ont d'eux-mêmes. Nous passons tellement de temps à essayer d'être durs que nous ne voulons pas changer les règles. Cela nous donne mauvaise conscience. Comme si les gentils trichaient.
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Les truands, les vrais, sont essentiellement conservateurs, peut-être parce qu'il leur faut prendre la loi très au sérieux et qu'ils ne peuvent agir de manière efficace que lorsque les règles sont respectées. p. 99
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