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3,57

sur 362 notes
J'ai l'impression avec ce livre d'être entrée par la bonne porte pour découvrir Jay McInerney, un auteur dont j'avais compris à tort que sa patte était très proche de Brest Easton Ellis, qui ne me convient pas (toujours pas remise d'American psycho!) et que son oeuvre tournait exclusivement autour de bavardages stériles au sein de la communauté WASP et CSP++ de New York.
Or La belle vie est loin de se limiter à ça, même si le cadre new yorkais privilégié est bien affirmé, les personnages ont le fond et de l'épaisseur nécessaires pour porter une intrigue ambitieuse et emblématique, laquelle étant rien moins que la portée sociologique du 11 septembre 2001 sur la société américaine, et les effets psychologiques sur des individus ayant perdu ce jour-là leur innocence et leur assurance jusque là imperturbable.

Ce qui m'a plu dans le roman c'est le choix d'avoir traduit ce basculement par une histoire d'amour, symbole de perte de repères et de violent sursaut de pulsion de vie, et de l'avoir construit d'une manière qui évite habilement le glamour et le gnangnan : les potentialités de cette histoire d'amour étaient déjà présentes dans les vies des protagonistes dont les mariages respectifs avaient commencé à vaciller longtemps avant les tours, de même que c'est bien avant le 11 septembre que Luke a entrepris son questionnement existentiel en réaction au matérialisme stérile de sa vie, tandis que de son côté le mariage de Russell et Corinne était en besoin d'un nouveau souffle.

Mais ce qui fait la réussite de "La belle vie", c'est son climat: celui d'un New York saisi dans un état de torpeur et de peur latente en dépit du calme revenu, dans lequel les perturbations à la marge prennent une ampleur démesurée. Par quelques images, les chapelles ardentes, l'ombre des immeubles de faible hauteur, les enfants qui reparlent du grand feu, on perçoit ce que la vision de la skyline new yorkaise amputée de ses deux tours a pu avoir de traumatisant.

On a beau ne pas tenir ici un grand roman américain, il laisse une empreinte sur le lecteur à qui l'auteur aura su faire toucher du coeur ce moment fondamental de l'histoire américaine.
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Nous retrouvons ici le couple Corrine et Russell quinze ans après Trente ans et des poussières. Ils ont maintenant 2 enfants et vivent à New York dans le quartier de TriBeCa.
Corrine est toujours à la recherche d'un sens à sa vie, mal dans sa peau, mal dans son couple et dans sa famille. Russell plus en retrait ici est un épicurien quelque peu à la traine. C'est Corrine le personnage principal de ce second tome avec un second couple new-yorkais en crise lui aussi, Luke et Sasha ainsi que leur fille ado. Lors de leurs communes actions d'entraide d'après écroulement des tours en septembre 2001 à New York Corrine et Luke en rupture l'un et l'autre se rencontrent, se reconnaissent et unissent provisoirement leur mal-être.
Force est de constater que si ce deuxième opus se lit aisément il est en dessous du premier, moins brillant, les répliques moins mordantes. Je pourrais pointer quelques reproches : trop d'états d'âme de Corrine, un retour au pays trop long et qui sonne faux pour Luke et surtout sa fille, une fin peu convaincante comme le confiera l'auteur « et sans les encouragements d'Amanda Urban , je doute sérieusement que j'aurais pu achever ce livre ». La description de ce microcosme new-yorkais en proie à son deuil, à ses doutes, vacillant sur ses fondations (sans jeu de mots), voulant fuir cette ville dévastée et mettre sa famille à l'abri est assez réussie. On a parfois l'impression d'être dans un roman de Douglas Kennedy . C'est une description plutôt fidèle et cruelle. Très vite la vie reprend le dessus avec son lot de bling bling, d'argent et de malaise. Moins pétillant que le premier je reste attachée à nos héros et je sais que je vais les retrouver dans « Les Jours enfouis ».
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Une histoire d'amour peut-elle naître sur les ruines encore fumantes de Ground Zero ? McInerney répond oui, mais bien sûr, cette idylle naissante va devoir franchir bien des embûches avant de s'épanouir (ou pas), car, entre attentats et adultères, le carcan social se resserre...
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Le seul McInnerney qui m'ait déçu, sans doute parce que le traumatisme subi par les New Yorkais fait de tout écrit sur le sujet quelque chose à part, et que je ne suis pas entrée dans cet "à part" -là... mais on retrouve le style et la jolie écriture des sentiments. Rien que pour ça et tous les petits riens du quotidien qu'il sait découvrir et livrer, on peut se laisser tenter.
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Un très beau livre.
Jay McInerney accompagne avec une incroyable justesse ses personnages à la fois pathétiques et attachants et décortique le sentiment amoureux tel qu'il naît de la tragédie. Par delà la satire, au bord de la mélancolie, l'auteur nous donne aussi à voir une Amérique en perte de repères, à la recherche du lien social, humain qui la ferait revivre.
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15 ans après le krach boursier de 1987, on retrouve Russell et Corinne, notre couple de New-yorkais. Confrontés à l'usure du temps et des sentiments, ils seront en outre projetés dans le cataclysme du 11 septembre. Lassée de son rôl d'épouse et désireuse de vivre sa vie de femme, Corinne entamé une liaison avec un homme marié. Les thèmes abordés sont intéressants, notamment l'usure des sentiments au sein du couple et l'impact du 11 septembre sur la société américaine. le style est brillant. Je n'aurais qu'un point négatif à mettre en exergue. Je trouve le roman trop long et parfois un peu didactique. Je pense qu'une centaine de pages en moins eussent été salutaires. Pour le reste, je vais de ce pas lire le dernier opus de la trilogie, "Les jours enfuis".
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"La belle vie", suite de "Trente ans et des poussières" et de l'histoire du couple Calloway, ne soutient pas la comparaison : la mièvrerie qui s'en dégage en fait pratiquement un roman à l'eau de rose, un comble pour McInerney. On peine à éprouver de l'intérêt pour ces représentants de l'élite new-yorkaise englués dans leurs petits problèmes sentimentaux et familiaux. Contrairement à "Trente ans...", l'ensemble manque singulièrement de coeur et sombre vite dans la facilité.
MAIS le dernier chapitre est d'une telle beauté qu'il rattrape presque tout le reste.
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Première rencontre avec Jay McInerney, et épisode de la saga de la famille Calloway (que l'on peut lire indépendamment), qui oscille entre train-train quotidien dans son loft à Manhattan et ondes sismiques, chocs et revers de l'après 11 septembre …Corrine et Russel incarnent le couple idéal, version urbain chic, gratin mondain, aux abords de la quarantaine le rêve américain dans toute sa splendeur, ils mènent leur barque, c'est la belle vie, scénarisée, dans la représentation, mais cette belle vie ne risque-t-elle de sombrer/voler en éclats devant les événements ?....Une jolie découverte et une plume agréable, j'y retournerai bien volontiers pour les autres épisodes..
Lien : https://lecturesindelebiles...
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Suite de "Trente ans et des poussières", le livre se passe après le 11 septembre 2001. Les héros font tous partie de la haute société new-yorkaise : banquiers, éditeurs, scénaristes. Ils sont tous perdus, certains réagissent et d'autres se laissent aller.

Cette petite société est composée de "moutons" qui se regardent sans cesse pour savoir quoi faire et quoi dire.

La fille d'un des couples illustre bien cela lorsqu'elle raconte le prix à payer pour s'intégrer dans son lycée : vexations style bizutage mais obligatoires sous peine d'une exclusion. On ressent le poids de l'appartenance au groupe, l'adhésion aux valeurs de l'argent. Or l'auteur réussit a avoir malgré tout de l'humour. La rédemption est dans la filiation, semble-t-il. Les errances sont résolues par les enfants désirés et dont les parents sont responsables pour toujours, quoiqu'il arrive ...
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Je viens de terminer (enfin !) ce livre et sa "critique" ne va pas être simple , tant j'ai trouvé l'ensemble inégal .
J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre , ce qui n'est pas bon signe , et j'ai même parfois filé sur quelques phrases ....
Certains lecteurs ou critiques disent que ce livre traite des conséquences du 11 septembre , je ne suis pas du tout d'accord avec cela !Le contexte est en effet : les quelques jours avant le 11/09 et quelques mois après ...mais ce n'est qu'une toile de fond .
Parfois l'auteur, Jay McInerney, met une éternité à traiter une scène et parfois c'est très brouillon ...Je crois que je me suis ennuyée pendant les 2/3 du livre mais je me suis accrochée en me disant que le reste devait être magnifique ...
Peut-être parce que je n'ai pas aimé les personnages , peut-être parce que j'ai trouvé qu'ils étaient trop caricaturaux , trop excessifs , un peu fatiguants ......c'est peut-être cela qui m'a empêché de rentrer davantage dans leur vie !Le seul personnage qui m'aît plû dans ce livre c'est le personnage de Luke ...je ne dirais pas pourquoi car cela serait révéler une bonne partie de l'histoire et les facettes de cet individu.
La 3ème partie du livre est bien meilleure , plus dynamique , le ryhtme est plus soutenu...Mais l'itinéraire de certains personnages déçoit .
Lorsque j'ai terminé le livre , j'ai pensé très fort : "Et tout çà pour çà ...!!!!" de plus certains passages du livre m'ont mis à l'aise , car ils arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe, comme si l'auteur se sentait obligé de "faire mode" avec un langage cru qui est en complet décalage avec le reste des écrits ....Il rend ,par ce biais, certains personnages méprisables (même ceux que l'on commençait à apprécier) car complétement léthargiques face à certains événements de leur vie ...ils deviennent de simples spectateurs au lieu d'être des acteurs ...
Je conclus en disant que son roman m'a laissé avec un sentiment de lourdeur et de mal aise -mais je crois qu'aujourd'hui , la mode c'est de se sentir mal à l'aise avec un livre ou un film- et non plus d'être émue , bouleversée ou admiratif devant une belle écriture , non ?
Voilà ce n'est que mon avis ,d'autres pensent le contraire et ont adoré le livre (voir autres critiques sur amazon par ex.) .
Faîtes vous vos propres impressions .....
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