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EAN : 9782701159119
340 pages
Editions Belin (02/03/2011)
3.91/5   11 notes
Résumé :

D'où vient la vie ? Comment est-elle apparue sur Terre ? Quels ont été les premiers organismes vivants ? À quoi ressemblaient les ancêtres de formes de vies actuelles ? Comment l évolution a-t-elle sculpté le vivant au fil du temps ? L auteur présente dans ce livre une synthèse des découvertes les plus récentes sur l histoire de la vie. Il distingue trois étapes innovantes majeures, ou genès... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'auteur ouvre son ouvrage sur une réflexion sur les origines de l'homme...en partant de la grotte d'art préhistorique ancien dite « Grotte Chauvet » dont les datations les plus anciennes correspondent à environ 32 000 ans. Cela peut sembler curieux. L'auteur veut en effet parler de la conscience de l'être humain. le problème est que si ouvrir le débat sur le ou les moments d'émergence de la conscience chez l'homme est intéressant en soi, encore faut-il apporter des arguments solides. Ainsi le lecteur passe p.15 des peintures de Cauvet comme les plus anciennes (c'est déjà oublier les gravures…) à, p. 37, aux peintures d'El Castillo en Espagne datées d'il y a environ 40 000 ans… Peut-être est ce dû au fait que ces peintures d'El Castillo (comme d'autres d'ailleurs) puissent être le fait d'Homo neanderthalensis autant que d'Homo sapiens… Un autre exemple de point de vue plus que de théorie étayée est l'idée de l'auteur que la sélection naturelle des pré-humains aurait été influencée par l'arrivée de populations ayant un cerveau capable de mémoriser et de transmettre le savoir. L'argument proposé à cet égard d'une transmission « génétique de cet avantage » (p.33) me paraît être un raccourci assez fort… le plus gênant est que cela donne l'impression d'une ligne continue depuis l'émergence de la conscience alors qu'il n'y a pas si longtemps Homo sapiens n'était pas seul. Par ailleurs, les populations d'Homo erectus d'Europe, d'Afrique et d'Asie transmettaient déjà leurs savoir-faire et ce sans être forcément les ascendants des populations de sapiens...
Mais là n'est pas l'essentiel de l'ouvrage. Les 10 chapitres suivants répondent au titre. J'ai regretté ici l'écrasant privilège accordé aux théories de la panspermie (apport extraterrestre des formes de vie les plus anciennes) au détriment des théories d'une émergence de la vie in situ. D'autant que comme le souligne l'auteur cela reste au final un déplacement du problème. En effet, comment la vie a émergé dans d'autres points de l'Univers ? Pour reprendre sur les théories d'émergence terrestre, la thèse de Cairns-Smith et Hartman sur la structuration de l'ADN à partir des argiles et notamment de la Montmorillonite est non seulement pertinente mais constitue encore tout un pan de recherches très actives. Or cette thèse n'est mentionnée qu'en note de fin d'ouvrage (chapitre 4). Je n'ai rien contre les hypothèses panspermiques mais de là à opérer un renversement radical vers la panspermie en critiquant l'ambiance passée qui se gaussait des hypothèses extraterrestres c'est opérer de la même manière que ceux qui ont pu écraser les réflexions alternatives dans le passé.
Ce début ne m'a pas pourtant enlevé l'envie de continuer. Et la suite me montra que je n'ai pas eu tort. En effet, l'auteur a une plume agréable (même si par moment par trop péremptoire!) et lorsqu'il aborde son domaine de prédilection -les algues et leur évolution – il devient très précis et tente de rejoindre par son style celui de son maître à penser : Stephen Jay Gould. En utilisant la figure de Antoni van Leeuwenhoek connu pour ses observations sur les formes de vie microscopique et, très probablement, immortalisé par Vermeer au 17ème siècle par ses tableaux L'Astronome et le Géographe. Il utilise ce personnage à l'instar de S. J. Gould utilisant Vinci ou le base-ball.
Sans trop en dévoiler, j'ai particulièrement apprécié sa manière de montrer qu'il est bien difficile de faire un distinguo franc entre les univers animaux et végétaux que ce soit il y a 2 à 3 milliards d'année ou de nos jours… de même comprendre peu à peu que les êtres multicellulaires sont le fait d'un bricolage incessant et par moment cumulatif de différentes bactéries qui ont fonctionné et fonctionnent toujours comme des symbiontes (certaines cellules et leurs mitochondries par exemple) est passionnant. Il montre qu'au delà de la distinction entre le corps et les bactéries qu'accueille l'intestin par exemple, le corps animal est intimement constitué de symbioses bactériennes. L'exemple des limaces de mer Elysia subornata qui réutilise les chloroplastes des algues Caulerpa taxifolia qu'ils viennent de manger est ainsi proprement sidérant. Ces chloroplastes leur permettent en effet tout bonnement d'utiliser l'énergie solaire quand la nourriture de base vient à manquer ! Ainsi, j'ai trouvé que le livre prenait réellement son envol et sa pertinence à partir du chapitre 5 lorsque l'auteur commence à discuter des premières occurrences de forme de vie sur terre. A l'aide de dessins didactiques, il décrit avec saveur et humour les différents scénarios possibles de l'endosymbiose à l'origine des premières cellules animales. Je trouve du coup d'autant plus dommage de ne pas avoir opéré de la même manière sur la première partie de l'ouvrage.
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Un livre à la fois personnel (l'auteur nous livre beaucoup d'anecdotes tirés de sa vie professionnelle et familiale) et en même temps très synthétique. Doué d'un réel talent de vulgarisateur, Alexandre Meinesz nous conduit au coeur des débats actuels en la matière. Grand admirateur de Gould, son texte y fait souvent référence.
Si cette question de l'origine du vivant vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, parfois surprenant, mais toujours passionnant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Après avoir consommé une touffe de caulerpes, elle doit parcourir de longues distances pendant plusieurs jours, sans rien manger, en quête d'une autre touffe de caulerpes. Notre petite limace résiste à ces longues périodes de disette grâce à un système étonnant. En avalant le suc des caulerpes, elle ingère les plastes de l'algue. Les plastes sont de petites "boîtes" (organites) contenant la chlorophylle, un pigment que l'on trouve dans les cellules de tous les végétaux verts. [...] Mais au lieu de les digérer, Elysia les stocke dans des cellules de ses diverticules intestinaux, situés à fleur de peau. C'est ainsi qu'après avoir dévoré les caulerpes à sa portée, notre limace devenue verte se retrouve munie de plastes qui vont lui servir de "batteries solaires" pour résister au jeûne. (p. 153-154)
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