Mon album de généalogie

Extrait du livre :
La généalogie, c'est facile !

FAIRE SA GÉNÉALOGIE, C'EST RETROUVER L'HISTOIRE DE SA FAMILLE AU FIL DES SIÈCLES. CERTAINS REDOUTENT PARFOIS DE S'Y LANCER, CRAIGNANT DES DIFFICULTÉS INSURMONTABLES. ILS ONT TORT, CAR IL SUFFIT D'UN PEU D'ASTUCE ET DE TÉNACITÉ POUR MENER A BIEN CETTE PASSIONNANTE QUÊTE A TRAVERS LE TEMPS.

Le grand-père normand de mon mari m'avait dit : «Puisque vous vous intéressez à la généalogie, j'aimerais bien connaître l'histoire de ma famille, celle de ma lignée paternelle, le plus loin possible dans le temps.» Aussitôt dit, aussitôt fait. Il nous a rassemblé les papiers de famille, permettant de remonter à un médecin nivernais des années 1820. Un après-midi à Nevers nous apprenait que le médecin n'était pas du tout originaire de la Nièvre, mais de la Côte-d'Or voisine. En trois jours à Dijon, son ascendance était retrouvée en ligne directe jusqu'à un maçon venu s'installer près de Beaune en 1608, fils d'un Creusois né à Saint-Georges-la-Pouge vers 1550.
Au lieu de nous contenter de ces dates et de ces noms, nous souhaitions en savoir plus. Nous voulions découvrir la vie de ces ancêtres oubliés que l'on voyait naître, se marier et mourir en quelques minutes, au fil des pages des registres. Un nouveau séjour de trois jours à Dijon nous fournit une moisson de contrats de mariage, d'inventaires après décès et d'actes notariés divers : tout ce qu'il fallait pour mieux comprendre la position sociale de la famille, l'évolution de son patrimoine et de son réseau d'amis et de parents, depuis des couples sans un liard vaillant en poche jusqu'à de puissants fermiers généraux d'avant la Révolution. Un peu plus tard, à Paris, un petit tour aux Archives nationales, puis aux Archives historiques de l'armée de terre permit de découvrir quelques cousins originaux : un curé émigré sous la Révolution, une féministe convaincue qui s'habillait en homme et créa un collège pour jeunes filles dans les années 1840, quelques officiers d'empire royalistes, bonapartistes ou républicains selon les branches, un acteur qui prit une part majeure dans la révolution belge de 1830, un ouvrier devenu directeur d'une puissante fonderie... Pour ses 90 ans, le grand-père qui nous avait incité à entreprendre les recherches reçut ainsi un véritable livre qui racontait, sur une centaine de pages, l'histoire de ses ancêtres depuis 1550.
Cent pages pour une recherche qui avait demandé à peine quinze jours...