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sur 1824 notes
Étrange comme, parfois, on se fait des idées ; on croit connaître une histoire et en fait, pas du tout. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec "La Vénus d'Ille", un roman fantastique qui m'a fait froid dans le dos.

La narrateur, archéologue et antiquaire (il est assez facile de faire le lien avec l'auteur), se déplace de Paris à Perpignan pour mieux connaître le Roussillon et son patrimoine. A une époque où l'archéologie et l'Antiquité exercent un puissant magnétisme sur les intellectuels, on n'a aucune difficulté à se représenter le contexte. Son hôte, Mr de Peyrehorade, antiquaire enrichi, lui fait part dès son arrivée d'une trouvaille extraordinaire : la statue d'une Vénus en cuivre trouvée enterrée sous un vieil olivier. Ladite statue représente une femme à la plastique idéale, quasi surnaturelle, mais qui trahit dans son expression une insensibilité frôlant la cruauté. Or des "incidents" ont déjà frappé quelques unes des personnes ayant approché "l'Idole", comme la nomment les autochtones.

Au fil du récit, une atmosphère très particulière se met en place, faite de sensations paranormales, de mystère et d'érotisme. Le narrateur ignorait qu'en arrivant chez Mr de Peyrehorade, il débarquerait en pleine noce, car son hôte marie son fils, et d'étranges phénomènes se produisent, inquiétants et aptes à rendre superstitieux les esprits les plus cartésiens. Une tragédie antique pourrait bien avoir été déterrée en même temps que la Vénus...

J'ai enfin trouvé dans une oeuvre classique le "fantastique frisson fantastique" qu'on m'avait promis de trouver et que j'ai cherché en vain dans "Le Portrait de Dorian Gray" de Wilde et le "Horla" de Maupassant. De plus, le style de Prosper Mérimée est efficace et simple, parfaitement digeste.


Challenge 19ème siècle 2015
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Après avoir réussi à traduire en tâtonnant la mystérieuse inscription latine gravée sur le socle de la statue de Vénus trouvée dans le petit village d'Ille, le gentil et serviable archéologue parisien aurait mieux fait de prendre ses jambes à son cou et de rentrer vite fait à la capitale.
« Prends garde à toi si elle t'aime. »
Propos peu rassurants pour celui qui veut vivre longtemps et en paix ! Surtout quand ils proviennent d'une Vénus unique par sa beauté resplendissante, mais aussi par son expression. Une expression si cruelle, si haineuse que, face à elle, on baisse le regard de crainte.
Le bas peuple, lui, a déjà tout compris : cette statue est maudite. Notre pimpant archéologue et la famille de Peyrehorade chez qui il est accueilli n'en croient rien. Ces scientifiques, ces érudits cartésiens balaient d'un revers de main méprisant ces sornettes d'ignorants et de superstitieux. Funeste erreur.
Il faut dire que de Peyrehorade père et fils sont deux véritables goujats. le fils qui va bientôt se marier méprise souverainement sa future épouse, ne songeant qu'à l'argent qu'elle va lui apporter. Quant au père, il se fiche comme d'une guigne de ce mariage et de sa bru. Insupportable pour Vénus, déesse de l'amour, qui s'en va derechef s'expliquer avec ces deux grossiers personnages d'une manière qu'on peut qualifier d'hétérodoxe et d'expéditive. Notre aimable archéologue parvient à rentrer à Paris, certes ébranlé dans certaines de ses certitudes, mais toujours vivant.
Une nouvelle à la lisière du fantastique qui se lit en une petite heure. L'écriture de Prosper Mérimée est simple et limpide, et pourtant d'une grande richesse. Un vrai et très grand plaisir.

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Une bonne surprise de découvrir ce court récit fantastique sous la plume du Prosper Mérimée. le ton est très XIXe siècle, le sujet, plutôt que l'horreur du fantastique qui n'apparaît qu'en filigrane et n'est jamais réellement démontré, c'est avant tout le respect de l'amour, le respect des sentiments. C'est un belle démonstration, un peu bucolique, sur le flancs du mont Canigou (Pyrénées Orientales), avec une ambiance à la fois provinciale et légère et parfois inquiétante et tendue, des personnages particulièrement bien campés, et une écriture fluide. En si peu de pages, on passe par toutes les émotions, cette nouvelle est une petite perle qui vaut vraiment le coup d'oeil.
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Une curieuse nouvelle fantastique! Une statue de venus faite de cuivre est découverte sous l'olivier M. de Peyrehorade, elle va d'un seul coup enfiévrer des ragots parce que, lors de son transport, survient un accident par lequel Jean Coll va perdre sa jambe, mauvais signe pour des villageois d'Ille....depuis lors, la statue est devenue causes des événements de malheur, surtout quand surviendra la mort mystérieuse du fils de son propriétaire, M. de Peyrehorade pendant sa nuit nuptiale...
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Monde archéologique aux secrets bien troublants
Idole étrange et maléfique aux grands yeux blancs
La petite ville d'Ille sera le lieu du drame
La statue amoureuse se changera en femme
le fat Alphonse eut tort de jouer avec elle
La bague sur son doigt sera gage éternel
Et la Mort unira leurs destins violents
Folie ou cauchemar? le doute frissonnant
S'insinue jusqu'au bout dans nos veines tremblantes
Cette Vénus de bronze hante l'imaginaire
Et garde au fond des yeux son si lourd mystère...

Mérimée ne fait pas, dans cette nouvelle, que céder à la mode du 19ème siècle , entiché d'Antiquité. Il était lui-même passionné d'art et inspecteur général des monuments historiques. le narrateur, témoin de l'histoire, c'est un peu lui. L'aspect fantastique est , je trouve, exploité de manière subtile, les phénomènes étranges apparaissant progressivement. le fait que le drame se double d'un aspect policier laisse une fin ouverte.

Une nouvelle fantastique intéressante, au style riche, aux personnages bien dessinés. Étudiée en 4ème, elle plait aux élèves, mais ils trouvent le vocabulaire difficile. Et ils préfèrent les histoires de vampires, comme " La morte amoureuse" de Théophile Gautier....

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J'ai toujours trouvé que la nouvelle était un exercice difficile. La nouvelle fantastique encore plus !
Et là quelle maestria ! Je me suis régalée ! J'avais lu de Mérimée Carmen et Colomba mais jamais cette Vénus d'Ille que j'ai trouvée remarquable.
Mise en place de l'histoire parfaite, montée des interrogations et soudain le texte bascule dans le fantastique.... Quel dommage presque que ce récit ne soit pas un roman !!!
Bon évidemment cette histoire ne va pas me rassurer avec les statues....
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Le narrateur, un Parisien expert en archéologie, se rend au pied du Mont Canigou dans les Pyrénées Orientales chez un antiquaire passionné afin qu'il le guide vers les monuments et merveilles antiques dont regorge sa région. Son hôte lui réserve une surprise de taille avec cette splendide et mystérieuse Vénus, parfaitement intacte, qu'il s'enorgueillit d'avoir « trouvée dans la terre comme une truffe »

Parue en 1837, cette courte nouvelle flirte avec le fantastique et l'art, une combinaison qui aurait pu être captivante mais j'avoue ne pas avoir accroché. Globalement, j'ai plutôt manqué d'empathie. La faute principalement au narrateur, que j'ai trouvé passif, apathique et suffisant. (J'ai d'ailleurs également trouvé qu'il était plus enclin à émettre des hypothèses ou des jugements sur ses hôtes que sur l'objet même de sa visite : l'art !) La faute sans doute aussi à cette opposition, ou confrontation, un peu trop frontale et tranchée selon moi entre les croyances ou peurs irrationnelles et la logique rationnelle (ou pseudo rationnelle). L'auteur joue pourtant avec les suggestions, mais c'est peut-être un peu trop téléguidé, car j'ai eu l'impression qu'on me forçait la main pour choisir un camp et qu'aucun des deux ne me convenait.

Cela étant, l'écriture est agréable et fluide. En soi, c'est déjà appréciable. J'ai également pris plaisir à l'évocation des coutumes locales. Elles apportent un peu de vie à ce roman. Mais je n'ai pas été envoutée par cette Vénus à la beauté féroce.
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Belle surprise pour ce récit fantastique classique, je ne m'attendais aucunement à ce genre d'histoire encore moins cette plume si agréable. A vrai dire je ne savais rien de l'auteur ni de son oeuvre, c'est un manque incontestable dans le programme scolaire. Autant je n'ai jamais pu apprécier les nouvelles fantastiques De Maupassant, autant là j'ai été subjuguée par cette Vénus. M'aurait elle ensorcelée ?
Le récit est court mais tellement bien mené, il se déroule comme un tapis, on s'attend forcément à une malédiction ou bénédiction selon ses espérances ou croyances.
Une nouvelles à découvrir sans contexte.
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Voici un autre texte qui se lit rapidement... court, mais vraiment captivant. Et je dirais même envoûtant, comme cette mystérieuse Vénus déterrée, vestige d'un autre temps et très énigmatique. L'intrigue est simple, mais vraiment bien ficelée, poussant le lecteur à lire et lire encore pour connaître la suite. Une très belle découverte. Décidément, le 19e siècle regorge de petites pépites.
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Le narrateur, archéologue parisien de son état, se rend dans le Roussillon, à Ille, rendre visite à Monsieur de Peyrehorade. Celui-ci a un trésor dans son jardin : une magnifique statue de cuivre, au corps parfait et voluptueux, à la mine cruelle et ironique, déterrée par hasard et érigée sous l'olivier. Une Vénus. Mais cette statue est maudite, à en croire les habitants du village d'Ille. La preuve, Jean Coll, un modeste ouvrier, s'est blessé en aidant à la déterrer…
Monsieur de Peyrehorade marie son fils 2 jours après l'arrivée de l'archéologue. le futur marié est un peu fat, un peu sot, donne un prix à tout, mais il est très habile au jeu de paume. le jour de son mariage, il fait d'ailleurs une partie, en prenant soin de passer au doigt de la Vénus la bague destinée à sa fiancée…
Un court roman, mené d'une main de maître. Tout est dans la suggestion, le fantastique est ancré dans l'imagination, le malheur pèse sur le récit, inexorablement. L'écriture est limpide, précise, sans fioriture. Une jolie redécouverte.
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Thème : La Vénus d'Ille de Prosper MériméeCréer un quiz sur ce livre

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