Robert Merle a su plongeur le lecteur dans ce monde rural des années 70. Il raconte l'histoire des personnes attachées à leur terroir, à leur patois... tout ce qu'il font leur identité.
Il aurait été intéressant de voir comment cela se passe dans le reste de la France (en faisant parler les bandes de pillards par exemple), mais l'auteur à préféré se concentrer sur le château et ses alentours, comme si le château était le véritable héro de l'histoire.
Je ne mets qu'une note de 3 et demi car un aspect pour moi a été "bâclé". Il s'agit de la place de la femme dans cette oeuvre. Tout d'abord, les vieilles dames sont en permanence comparées à des poules qui surveillent leur basse cour. Quand aux jeunes elles sont principalement vu sous l'oeil de la reproduction.
Je ne dis pas que ces aspects sont faux mais il n'y a pas que ça.
Là ou j'ai été interpellée s'est surtout à la fin lorsque Emmanuel demande à Agnès de vivre à Malevil. Cette dernière hésite un moment et accepte finalement en cédant aux avances d'Emmanuel.
A la place d'Agnès, je crois que j'aurais répondu : "On vient de se débarrasser de l'homme qui nous oppresse depuis tant de mois, récemment mon mari à était tué sans que justice ne soit rendue, j'ai été violé il y a quelques jours et je dois malgré tout m'occuper de mon bébé. Et toi tu me demande d'aller à Malevil parce qu'il n'est pas sain qu'il y ai trop peu de femme pour tout ces hommes?!
Mais qui te dis que j'ai envie de retourner dans une relation sexuelle/sentimentale ? Alors que je sais pertinemment que je vais me crêper le chignon avec la sulfureuse Catie ?
Qui te dis que j'ai envie d'avoir des enfants dans le contexte actuel ? Est ce que les hommes seraient d'accord pour m'héberger si je n'accepte pas de leur faire des enfants? A vos yeux je ne peux pas être considérée comme une simple force de travail mais comme une poule pondeuse."
Car voilà un des problèmes qui n'est pas soulevé par Emmanuel, qui s'imagine participer au repeuplement : les femmes vont devoir accoucher à tout de bras pour augmenter la population, mais la mortalité va aussi monter en flèche (maladies infantiles, grossesses et accouchements qui tournent mal...). Qu'elle est la véritable liberté de ces femmes à qui ont dit "personnes ne t'obligera à rien" ? je me pose moi aussi la question.