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sur 264 notes
Inversion de perspective : les hommes ont été animalisés suite à une guerre gagnée par de mystérieux maîtres ou Demons, qui ressemblent pourtant beaucoup aux hommes qu'ils ont vaincus.
Trois sorts peu enviables sont réservés aux hommes...
L'auteur parvient à rendre cohérente et presque crédible cette histoire contée du point de vue d'un "maître" qui ne se retrouve pas dans le monde dont il est pourtant un cadre dirigeant.
Vote d'un projet de loi, accident, description féroce et difficilement soutenable du sort réservé aux hommes, puis fuite en avant... Pas de happy end.
Les frontières semblent ténues entre dominateurs et dominés et c'est sans doute cela qui rend cette histoire si étonnante et si actuelle.
Il n'est pas obligatoire d'être Vegan pour être choqué par certaines pages très précises (le sort des hommes que je vous laisse découvrir).
Au final, c'est une vision de l'humanité, de notre humanité, fragile et relative qui s'impose avec les dernières pages qui expliquent le titre du livre d'une manière inattendue.
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C'est un livre très fort où l'auteur a su trouver le "truc" pour que le lecteur prenne bien conscience du malheur des animaux : nous mettre dans la même situation qu'eux par le biais de l'expérience de pensée que constitue ce roman. L'auteur établit un parallèle entre la réalité sur Terre aujourd'hui, les humains et leurs esclaves : les animaux et le monde utopique qu'il décrit : des extraterrestres devenus maître de la Terre et leurs esclaves : les humains.
Ce roman a changé ma vie. Sitôt le roman achevé, je suis devenu "vegan".
Un grand merci à Vincent Message !
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La terre est occupée par des êtres venus de l'espace. Ils sont d'abord restés prudemment en observation avant de prendre la direction des opérations. Les humains sont ravalés au rang d'animaux comme les autres. Ils sont répartis en trois catégories : de compagnie, de travail, d'élevage pour la boucherie.
Malo Claeys est l'un des ces « démons », comme il dit. Et il rêve d'un monde meilleur.
En terminant ce terrible roman, je reste perplexe et tout à fait décontenancée.
La problématique qu'il soulève a tout pour me toucher. Elle m'intéresse et me parle, car, moi aussi, je me soucie de l'avenir de notre planète et du sort réservé aux animaux. Quand on m'a présenté ce livre, le peu qu'on m'en a dit m'a tout de suite fait penser à « Sous la peau » de Michel Faber. On y voyait des extraterrestres capturer des humains pour les engraisser et les manger. Dans le récit de Vincent Message, ce n'est pas tout à fait la même chose. D'abord, nos ne saurons jamais à quoi ressemblent les nouveaux maîtres de la terre. A aucun moment, ils ne sont décrits. On sait seulement qu'ils ont des habitudes aquatiques, puisque, à plusieurs reprises, Malo nous parle de ses nuits, qu'il passe dans une baignoire. Quand il évoque les premiers arrivants, ceux-ci se groupaient dans des endroits isolés où ils pouvaient bénéficier d'un étang ou d'une étendue liquide, dans lesquels ils vivaient. Ils sont arrivés un jour, on ne sait ni d'où ni pourquoi, afin d' observer la terre et voir s'ils pourraient s'y établir. Et, bien que l'univers soit, selon eux, rempli de planètes habitables, ils ont jeté leur dévolu sur la nôtre, justement parce qu'elle est, en majorité, composée d'eau.
Après une sérieuse observation, ils remarquent que les « maîtres et possesseurs » n'en prennent pas soin et passent leur temps à la détruire. Ils décident de les protéger d'eux-mêmes. Pourtant, on les verra tomber dans les mêmes travers. A plusieurs reprises, Malo fait allusion aux oiseaux qui ont disparu, qu'ils ont exterminés. Des descriptions terriblement dures nous font pénétrer au sein d'un élevage d'humains de boucherie. Elles sont choquantes, oui, mais elles n'ont rien d'imaginaire. Elles dépeignent, trait pour trait, le sort que nous réservons aux animaux que nous mangeons : petits arrachés à leurs mères, mâles castrés à la chaîne, réticence des éleveurs à respecter certaines règles de « bien être », telles un espace suffisant pour pouvoir bouger, ou possibilité de vivre en plein air. le roman nous présente quand même un utopiste, qui développe une « ferme du bonheur ». Hélas, son bétail se révolte et le met en pièces.
Au centre du livre, l'attachement ambigu qu'éprouve Malo pour Iris. N'est-elle, pour lui, qu'une « humaine de compagnie » ou ressent-il un véritable amour à son égard ? En tout cas, sa femme, Saskia est jalouse d'Iris. Mais nous ne savons rien de ce que pense celle-ci, étant donné que le récit est pris en charge par Malo. Nous ne disposons que de son unique point de vue.
Un dilemme se pose à lui : il a sauvé Iris de l'abattoir, mais n'a pas le droit de la garder. C'est exactement ce qui se passe lorsque, dans notre monde, des gens prennent soin d'animaux sauvages, cerfs, sangliers, arrachés aux griffes des chasseurs. le plus souvent, on leur brandit sous le nez un papier précisant que la loi leur interdit de les détenir. On les leur enlève. On les abat. Que doit faire Malo ? Garder Iris enfermée pour la préserver ? Alors, il la prive de liberté et elle ne sera pas beaucoup plus heureuse que dans son étable. Doit-il la laisser sortir au risque de la voir capturée ou accidentée ?
Malo refuse de manger de la viande. Il est stigmatisé par ses congénères. Ce n'est pas très différent de notre société, dans laquelle se déclarer végétarien est presque considéré comme une maladie.
Malo se donne beaucoup de mal pour défendre une loi visant à protéger les humains et à améliorer leur sort. Il se heurte à des opposants qui, bien qu'ils se présentent comme des défenseurs de la planète, s'acharnent, en fait, à l'épuiser et à la détruire. Est-ce si éloigné de ce que nous connaissons ?
Donc, me voilà déconcertée. Les thèmes abordés me tiennent vraiment à coeur. Mais le roman est dur, noir, totalement désespérant. Il s'acharne à tuer toute lueur d'espoir. En le refermant, on est bon pour un gros cafard. En outre, de nombreux passages m'ont paru longs et ennuyeux. de telle sorte que je ne sais que dire. Ce livre est d'une terrible actualité et il aurait dû me plaire. Je pense qu'il mériterait d'être découvert par le plus de monde possible, surtout par ceux qui se cachent les yeux et refusent de regarder la réalité en face. Et pourtant, je n'ai pas réussi à accrocher.
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"Défaite des maîtres et possesseurs" de Vincent Message, voilà un livre étrange qui tient à la fois de George Orwell et de la planète des singes, où les hommes ont changé de place, et qui fait sérieusement poser questions à ses lecteurs.
Nous sommes dans un futur incertain. Iris vient d'avoir un accident grave, et Iris vit chez Malo Claeys. Il doit régulariser sa situation le plus rapidement possible pour qu'elle puisse être opérée… Tiens..."émigration, sans papiers, voilà donc le thème ?" Pense-t-on à la lecture des premières pages. Mais non, pas du tout. Car si Malo Claeys travaille au ministère, Iris est une humaine de compagnie, ou d'élevage ? Ou de… ? Et là vous plongez, comme moi, dans cette version de notre terre colonisée par des êtres supérieurs, dans laquelle les hommes, ces maitres et possesseurs, ont changé de place, où ils sont traités comme ils le faisaient avec le reste de la planète. Voilà donc prétexte à nous placer en condition d'infériorité, celle que nous donnons sans remords ni scrupules à tout être vivant et aux animaux que nous considérons comme inférieurs, utiles, de compagnie, ou d'élevage. Et pour lesquels nous avons bien peu de pitié ou même simplement d'humanité.
Et si un jour la terre et ses occupants se révoltaient contre le pillage éhonté des ressources de la planète bleue et l'égoïsme des Hommes ? Et si les Hommes devenaient animaux à leur tour ? Et si… on s'interroge vraiment à la lecture de « Défaite des maitres et possesseurs »
Mais quelle est la valeur réelle d'une vie, quel droit avons-nous sur les autres ? Les situations décrites mettent parfois le lecteur dans une position assez désagréable. On en vient à se poser des questions sur son propre comportement, sur cette acceptation que l'on peut avoir de ce qui parait évident juste parce qu'on n'a pas envie de réfléchir, de comprendre. Transposez un élevage, un abattoir, une simple grillade, et vous ne verrez plus les choses de la même façon. Si au départ la lecture est parfois gênante, stressante, dérangeante, l'écriture et le sujet donnent envie de continuer. Vincent Message a osé, et l'on se demande si l'on ne deviendrait pas un peu végétarien en fermant ces pages.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le narrateur-personnage n'est pas de notre espèce. Qu'on se le tienne pour dit.
Ses parents sont arrivés sur Terre en tant que nomades, à la recherche d'un lieu habitable où ils pourraient accomplir leur but.

Dans notre ignorance et notre besoin de nommer toute chose, nous dirions spontanément d'eux : ce sont des extra-terrestres. Après tout, le fait de coller un nom même sur ce que nous ignorons nous permet, en quelque sorte, de garder une longueur d'avance.
Cette maigre assurance ne vous protègera pas longtemps des découvertes que vous ferez au fil de votre lecture. Très vite, nous perdons le contrôle et sommes soumis au sort que nous réservent les nouveaux Maîtres et Possesseurs.

Malo (le narrateur et ses semblables se sont plu à imiter les hommes en s'attribuant des noms) travaille au ministère et s'efforce d'améliorer les conditions de vie des humains. Ces derniers sont divisés en trois catégories : ceux qui tiennent compagnie, ceux qui travaillent et ceux que l'on mange. Or Malo risque gros car il a enfreint la loi : attendri par la beauté d'Iris –c'est ainsi qu'il l'a appelée- dont il a croisé le regard dans un champs, il l'a arrachée de son destin initial pour en faire son humaine de compagnie. Mais les lois sont claires sur ce point : la hiérarchie entre les hommes ne peut être modifiée, et Malo commet une faute grave qui les met tous deux en danger. Car Iris est une fugueuse, et le monde extérieur est dangereux pour les plus faibles…

Moi qui ne suis pas très attirée par les récits de science-fiction, j'ai véritablement été séduite par ce bouleversement des rôles et par le style impeccable de l'auteur.
Coup de maître pour Vincent Message.
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Dès le départ, je dois vous faire part de ma grande frustration ; en effet, j'aimerais vous parler abondamment de ce roman, vous citer des extraits, des réflexions mais je ne peux pas tout dévoiler. Je longerai donc la glissière de sécurité que j'ai moi-même érigée en espérant vous transmettre le plus important au final : l'envie d'ouvrir ce livre et de le lire.

De quoi s'agit-il ? le personnage principal du roman s'appelle Malo Claeys et travaille au Ministère. Dans la première scène, il rentre chez lui, n'y trouve pas une dénommée Iris et l'on apprend que cette dernière vient d'avoir un accident. Si le roman démarre lentement, quelques indices parsemés nous indiquent dès le début que nous vivons dans une époque différente de la nôtre : mesures de baisse de la démographie (les plus de 60 ans n'ont plus le droit de vivre et une loi sur une éventuelle prolongation de leur vie est justement en débat à l'Assemblée), cohabitation de deux catégories d'hommes, obligation de porter un bracelet.

Un groupe d'êtres vivants s'est en fait établi dans le désert et sur les rivages, avant de se confronter aux hommes. C'est dans ce contexte que Malo Claeys (qui appartient à ces nouveaux venus) nous parle de cette situation, marquée par la raréfaction des ressources de la planète, de la façon dont il a rencontré Iris, de l'organisation de la société humaine. Nous avons ainsi affaire à un vrai thriller où l'enjeu est de trouver des papiers pour Iris afin de la sauver, mais aussi à un conte philosophique où le narrateur se pose en observateur extérieur de la nature humaine, que ce soit sur notre rapport aux étrangers, le fonctionnement du système politique, la domination et bien sûr l'environnement :

Roman très visuel, les pages les plus fortes et les plus dérangeantes sont réservées à l'élevage des animaux (je vous laisse les découvrir vous-mêmes).

Ce roman a été pour moi une très belle découverte et un véritable coup de coeur.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Mon coup de coeur du début de l'année. DIfficile encore une fois de donner mon avis sans spoiler le livre. Mais je peut tout de même dire qu'en tant que végétarienne convaincue depuis que j'ai douze ans (et j'en ai 31!) ce livre est une réflexion magnifique sur la place que l'homme, dans sa toute puissance auto-proclamée, laisse aux autres êtres vivants. Et si les rôles étaient inversés? A lire par tous et toutes, à partir d'un certain âge tout de même car certaines scènes du livre sont très dures...(imaginez un instant les humains vivant ce que l'homme fait actuellement subir aux animaux) mais tellement utiles à la réflexion!!!!! J'ai d'ailleurs été ravie de voir que cet auteur à remporté le prix "ORange" pour son livre (d'accord, il y avait mon vote parmi les autres mais c'est bien la preuve que le livre à marqué ses lecteurs).
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Fable apocalyptique, visionnaire et politiquement pessimiste, Défaite des maîtres et des possesseurs est une sombre allégorie sur la domination destructrice d'un espèce à la démoniaque supériorité. Une fable emplie de réflexion sur une époque sans satiété.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Commençons par le style : je dois dire que j'ai été agréablement surprise par le rythme : des phrases très longues, puis des arrêts brusques ; un vocabulaire recherché. Il faut se laisser porter par la petite musique de l'auteur.

Le propos ensuite : c'est dur, très dur. Placer l'homme au niveau à la fois des animaux de compagnie et des bêtes d'abattoirs démontre finalement la polyvalence de notre espèce.

Le roman d'anticipation n'est généralement pas ma tasse de thé (mais alors, vraiment pas). le récit m'a plusieurs fois mis mal à l'aise, mais il a le mérite de faire réfléchir sur le traitement des animaux d'abattoirs.

L'image que je retiendrai :

Celle des batteries dans lesquelles sont élevés les hommes jusqu'à l'âge de 14-15 ans, avant de partir être découpé.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2223
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La lecture de ce roman m'a donné à la fois la sensation d'une caresse sur une joue et celle d'un coup de poing dans le sternum. Souffle coupé.
L'histoire d'un amour éthéré.
Et un cri de désespoir lancé dans l'immensité et le noir de l'espace intersidéral, dans la blancheur éblouissante de la Voie Lactée, un appel au secours à tous les salopards que nous sommes.
Si belles, si vivantes. Iris. La Terre.
L'histoire m'a emportée, soutenue par une écriture magnifique.
Je ressors de ce livre, éblouie et stupéfaite.

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